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sur 2663 notes
"On riait plus haut, le groupe grandissait, tenait tout le milieu du salon, tandis que le jeune homme, noyé dans ce peuple d'épaules, dans ce tohu-bohu de costumes éclatants, gardait son parfum d'amour monstrueux, sa douceur vicieuse de fleur blonde."

Sa douceur vicieuse de fleur blonde, vraiment ?
Émile, vous permettez que je vous appelle Émile ? Non ? Pourquoi ça ne m'étonne pas, ça… bref, Monsieur Zola, la "douceur vicieuse de fleur blonde", franchement c'est pousser le bouchon un peu trop loin !

Bien sûr, nous ne sommes pas très amis, vous et moi. J'avais été atterrée à l'adolescence par les conditions de vie décrites dans L'Assommoir et Germinal (au point d'en avoir gardé quelques expressions, comme "danser devant le buffet" ou "porion") sans pour autant sentir de votre part la moindre sympathie pour vos personnages.

Nana m'avait confortée dans cette impression et j'avais préféré laisser là votre saga Rougon-Macquart.

Mais voilà qu'à la faveur du Challenge Solidaire, je dois me colleter un autre de vos ouvrages.

Que choisir ?
Cette Curée dont je n'avais pas entendu parler et qui évoquait la spéculation faramineuse autour des grands travaux entrepris dans Paris sous le Second Empire me semblait être une bonne piste.

On y rencontre Aristide Rougon qui se lance à la conquête de Paris, change de nom pour ne pas faire d'ombre à son frère Eugène devenu ministre, choisit donc de se faire appeler Saccard et trouve une épouse avec une forte dot pour s'enrichir lorsque sa pauvre Angèle a le bon goût de disparaître.

Le personnage central n'est en fait pas Aristide, bien que ses manoeuvres pour tirer parti des commissions d'indemnisations fleurissant sur les décombres du vieux Paris et pour dépouiller son épouse prennent de la place, non, c'est Renée, l'épouse en question.
Une jeune fille à qui il est arrivé un drame monstrueux, un viol suivi d'une grossesse, que vous traitez avec la dernière légèreté Monsieur Zola, qui se retrouve et se perd au coeur de ce monde avide de fêtes, de sensations, de scandales, d'argent puisque tout coûte, et cher, et se rend compte à 28 ans que plus rien ne l'intéresse et qu'elle s'ennuie.

Cet ennui la mènera à une liaison lamentable, dont vous nous montrez complaisamment le déroulement, Monsieur Zola.

Eh bien quoi, qu'espérais-je avec des personnages pareils ?
Précisémment qu'ils ne soient pas que "des personnages pareils", Monsieur Zola, faibles, veules, lâches, minables, radins, magouilleurs, et surtout, mous, pleins de mollesse, s'étalant mollement, agissant mollement, avec pléthore de chairs blanches et molles et de femmes molles et blanches, sans compter toutes ces références aux vices, aux vicieux et aux vicieuses, la "douceur vicieuse" citée plus haut constituant l'acmé de ce déballage.

Vous n'en aimez aucun, Monsieur Zola, et ne voulez surtout pas qu'il nous vienne à l'idée de vous confondre avec eux, vous vous tenez au large, vous donnez votre leçon.

En cela vous vous posez en censeur et méprisez votre monde, ce qui n'est pas agréable à lire tant vous forcez le trait.

Et je ne parle pas des tunnels de descriptions ne nous faisant grâce d'aucun ruban ni d'aucun reflet, qu'il s'agisse de vêtements, du Bois ou des appartements de Renée.

Je reste donc sur mon impression, nous nous nous aimons guère vous et moi, Monsieur Zola.
Et cette Curée qui m'a plutôt flanqué la nausée, n'y a rien changé.
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" La curée "est un roman d 'Emile Zola. C 'est le second volume consacré aux Rougon-Macquart. Ce qui est frappant et attire l 'attention, dans ce livre, est le titre du livre : La curée.Car cette dernière, nous rappelle ce qui se passe au cours d 'une chasse.Lorsque la bête, chassée, est abattue,on lâche sur elle les chiens de chasse qui vont avec leurs crocs tirées les entrailles de la bête, la dévorer
à la manière des rapaces ou des vautours : avec férocité et avidité,en se léchant les babines .Cela est une image pour Paris dont des immeubles seront détruits
dans un but spéculatif.
Un des personnages clés de cette histoire est le sieur Aristide Rougon dit Saccard, qui va amasser une grande fortune en spéculant sur les futurs terrains à bâtir à l ' époque des grands travaux menés à Paris par le baron, Haussmann.
.Durant le Second Empire, Paris connaîtra une transformation architecturale et urbanistique importante. Toute l 'action se déroule à Paris .
Eugène Rougon est un homme politique .IL est ministre .Ce poste l 'a obtenu grâce à son soutien à Napoléon III. Aristide, le frère du ministre, commence en bas de l 'échelle par un modeste emploi.
Eugène aide son frère à obtenir un emploi à la mairie de Paris.Ce poste
permet à Aristide d 'avoir accès à tous les plans d'Haussmann.La femme d 'Aristide meurt.IL se marie, par intérêt, avec une jeune fille nommée Renée
Béraud du Châtel. Ayant changé de nom, pour ne pas compromettre son frère .Maintenant, Aristide Saccard ayant une assise solide, il peut donc participer à la curée, le dépeçage de Paris par les spéculateurs, tâche dont il s 'acquitte à merveille. IL accumule vite une grosse fortune en achetant à bas prix des immeubles entiers, dont il sait qu 'ils seront bientôt rachetés à prix d ' or par la ville de paris, qui souhaite les détruire afin de construire les futurs grands boulevards de la capitale .Habitué à mener un train de vie très élevé, il a toujours besoin d 'argent IL accumule les échecs spéculatifs, il escroque sa propre femme Renée. IL le fait sans aucun scrupule.
On relève dans ce roman, aussi, une intrigue amoureuse. le couple est libre .
Chacun des époux a de nombreux amants sans que cela gêne .Jus qu 'au jour où Renée tombe amoureuse de Maxime, fils qu 'a eu Saccard de son premier mariage. La relation incestueuse entre Renée et Maxime est finale-
-ment connu de Saccard, sans que ce dernier soit affecté .
le roman se termine sur une Renée abandonnée par Maxime, dépossédée de sa fortune par Aristide, et qui sombre dans la folie avant de mourir d 'une méningite .
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La curée /Émile Zola
Paru en 1871, ce roman d'Émile Zola, le deuxième volume de la série des Rougon-Macquart, a pour thème la vie débauchée de Paris durant le Second Empire. C'est aussi l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire dans laquelle l'auteur a voulu montrer l'épuisement prématuré d'une race qui a vécu trop vite. Deux mots pour l'auteur résument cette époque : l'or et la chair !
L'or est illustré par le personnage principal Aristide Rougon dit Saccard, qui a fait fortune rapidement en spéculant sur les terrains à bâtir à l'époque des grands travaux menés à Paris par le baron Haussmann. Il mène aujourd'hui une vie de pacha, de spéculateur et d'escroc.
Au départ, le frère d'Aristide, Eugène Rougon, avocat, qui fait une belle carrière politique, ministre de Napoléon III, va aider son frère à gravir les échelons de la société. Aristide est un homme petit à la mine chafouine qui a l'habitude de mener sa barque sur tous les fronts avec ce flair des oiseaux de proie qui sentent de loin les champs de bataille. Il est prêt pour la chasse aux aventures, aux femmes, aux millions. Son instinct de bête affamée saisit les moindres indices de la curée chaude dont la ville va être le théâtre. Mais il lui faut l'aide d'Eugène.
Après des mois de vache maigre, Eugène va lui trouver une place à la mairie de Paris en qualité d'agent voyer, un tremplin pour la suite.
Aristide est alors marié à Angèle, ils ont eu une fille Clothilde, et un fils Maxime. C'est une époque folle et au bout de deux ans, Aristide connait tous les arcanes de l'hôtel de ville de Paris. L'Empire va bientôt faire de Paris une ville aux mains d'une poignée d'aventuriers qui viennent de voler un trône, un règne d'aventures, d'affaires véreuses, de consciences vendues, de femmes achetées, de soûleries furieuses.
Après la mort d'Angèle suite à une pneumonie, la vie d'Aristide va prendre un nouveau tournant. À la suite de conspirations ourdies par Sidonie, sa soeur, Aristide se remarie avec une riche et jeune héritière, Renée Béraud du Châtel. le temps est venu de passer à l'action et Aristide va pouvoir bien profiter de la fortune de Renée pour établir la sienne. Il prend alors le nom de Saccard qui sonne mieux selon lui que Rougon. Clothilde est placée chez son frère le docteur Pascal Rougon et Maxime qui a treize ans, est mis en pension.
Renée qui a vingt ans est une grande fille, d'une beauté exquise et turbulente et à l'allure d'écervelée. Saccard ne lui déplait pas malgré sa laideur.
le couple Aristide-Renée est très libre et peu à peu chacun mène sa vie de son côté avec de nombreux amants. Les plaisirs de la chair sont tout- puissants.
Les années ont passé. Saccard poursuit toujours et sans relâche ses pratiques frauduleuses en trichant, spéculant et agiotant à l'envi. Il se fait rare à la maison. Renée collectionne les amants et à 28 ans éprouve déjà une certaine lassitude. Elle se confie à Maxime son beau-fils et Maxime fait de même. Surtout des confidences salaces. Jusqu'au jour où Renée tombe follement amoureuse de Maxime qui est devenu un homme, produit défectueux où les défauts des parents se complètent en s'empirant. le vice chez lui est une floraison naturelle. Car Renée souffre d'un ennui irrémissible avec Aristide.
Renée sent qu'elle vieillit confie-t-elle à Maxime et pourtant elle n'a que trente ans et ne prend plus plaisir à rien. Et Maxime, plus jeune de huit ans qu'elle, de lui répondre : « Tu habites un hôtel splendide, tu as des chevaux superbes, tes caprices font loi, et les journaux parlent de chacune de tes robes nouvelles comme d'un événement de la dernière gravité ; les femmes te jalousent, les hommes donneraient dix ans de leur vie pour te baiser le bout des doigts ! » Puis plus loin : « Je dirais que tu as mordu à toutes les pommes ! »
Renée lui répond qu'elle est lasse de vivre cette vie de femme riche, adorée, saluée et qu'elle voudrait être une de ces dames qui vivent comme des garçons. Et alors dans ce monde affolé où ils vivent tous deux, leur faute va pousser comme sur un fumier gras de sucs équivoques, se développant avec d'étranges raffinements, au milieu de particulières condition de débauche.
Pour Maxime, c'est la première femme mariée qu'il peut posséder, sans songer que le mari est son père ! Zola nous décrit alors admirablement, dans le style châtié de l'époque, les nuits torrides d'un amour fou entre les deux amants dans la serre surchauffée au milieu des floraisons tropicales, emportés dans ces noces puissantes de la terre.
« Elle était dans la plénitude de sa beauté turbulente et l'inceste mettait en elle une flamme qui luisait au fond de ses yeux et chauffait ses rires. »
Maxime apparait avec le temps comme un être égoïste et blasé, toujours à la recherche d'une passion nouvelle et originale pour contenter ses appétits, écoeuré qu'il est du luxe et de la facilité dans sa liaison avec sa belle-mère.
Renée, de son côté, se voit rouler à la débauche vulgaire, au partage de deux hommes, ayant encore les lèvres chaudes des baisers de Saccard, lorsqu'elle les offrait aux baisers de Maxime, allant jusqu'à chercher le fils dans les étreintes du père. Sans compter les soirées de débauche, chez les Saccard ou chez les amis, qui se multiplient, animées par de sensuelles almées et autres saynètes faites de tableaux mythologiques suggestifs évoquant le triomphe de Vénus : « C'était un chuchotement d'alcôve, un demi-silence de bonne compagnie, un souhait de volupté à peine formulé par un frémissement de lèvres ; et, dans les regards muets, se rencontrant au milieu de ce ravissement de bon ton, il y avait la hardiesse brutale d'amours offertes et acceptées d'un coup oeil. ».
Quel avenir pour Renée, spoliée par son mari et curieusement traitée par son jeune amant de beau-fils qui lui coûte cher ? Jusqu'où ira Saccard dans sa folie des grandeurs et sa soif de richesses et de luxe ?
Dans un style éblouissant et une qualité et une richesse des descriptions des lieux et des personnages, Zola nous offre un roman captivant mettant en scène une société que l'on pourrait qualifier de factice, où la fête est permanente et mêle tous les plaisirs et tous les vices. Un grand classique à ne pas manquer malgré quelques longueurs descriptives.





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Ce deuxième tome des Rougon-Macquart ne m'avait jamais réellement attirée (peut-être à cause de son titre), et même aujourd'hui après l'avoir lu, je ne comprends pas pourquoi la prof de français de mon fils a choisi celui-ci parmi les 20 tomes qui composent cette histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire.
Si j'ai beaucoup aimé la description des grands travaux qui ont transformé Paris et l'analyse des spéculations qui ont fait la fortune d'Aristide Saccard, j'ai moins apprécié les passages concernant les relations entre Renée et Maxime.

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Une impression mitigée pour ce deuxième tome des Rougon Macquart.
La description du changement profond de la géographie parisienne est précise, trop parfois pour moi qui ne connait pas assez Paris pour visualiser ces changements.
Les spéculateurs, dont fait partie Aristide Rougon devenu Saccard, sont les grands gagnants de ce plan ambitieux lancé par Napoléon III, leurs magouilles coutent des sommes astronomiques à l'état, c'est l'aspect du roman que j'ai préféré.

Les passages du roman avec Renée Saccard, l'épouse d'Aristide, montrent la décadence de la bourgeoisie qui dépense sans compter, organisant des fêtes, s'achetant des villas luxueuses avec de l'argent bien mal acquis. L'absence de morale est à son paroxysme.

La richesse de l'écriture de Zola très précise dans la peinture de la vie bourgeoise parisienne du second empire n'a pas compensé la fadeur des personnages qui manquent tous cruellement d'humanité, du moins c'est mon ressenti. L'intrigue m'a paru un peu légère et les états d'âme de Renée m'ont profondément ennuyé.

Challenge Multi-défis
Challenge XIXe siècle
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Après nous avoir fait découvrir la ville de Plassans en province, Zola nous emmène à Paris pour le deuxième tome de sa série. Cette fois-ci, on suit Aristide Saccard, deuxième fils de Pierre Rougon (il a changé de nom pour se faire connaître à la capitale) et plus particulièrement sa deuxième femme Renée ainsi que son fils Maxime.
Deux axes majeurs sont développés dans le roman. Tout d'abord, Zola détaille l'urbanisme de Paris et les grands travaux qui sont réalisés sous le règne de l'empereur Napoléon III. On découvre toutes les transformations architecturales qui font encore de Paris la belle ville Haussmannienne telle qu'on peut la voir. Mais on découvre surtout les spéculations d'Aristide Saccard prêt à tout pour l'appât de l'argent mais aussi pour l'amour du jeu grandeur réel.
Ensuite, Zola décrit parfaitement la vie mondaine des nouveaux riches de la capitale, ceux qui entendent profiter de la curée. C'est une foison de tissus, de toilettes, de soirées et de bals pour occuper l'ennui de ces dames. Mais toutes ces vanités vont de pair avec les vices les plus sombres. S'il est parfaitement admis de prendre un amant et si cela permet d'alimenter les ragots, jusqu'où peuvent aller les membres de cette belle société parisienne lorsqu'ils sont pris dans la fureur de jouir de tout ce que la vie peut leur offrir ?

J'ai été complètement emportée dans le tourbillon et la fièvre de ce roman. Une montée vertigineuse jusqu'à la chute qui ne l'est pas moins. Car on se doute bien qu'une telle débauche et que de tels excès de folie ne peuvent se terminer que de manière dramatique.
C'est encore de la très grande littérature que nous offre Zola avec de magnifiques portraits plein de réalisme !
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L'intégralité de l'histoire se passe à ParisEmile Zola a su rendre l'état d'esprit de l'époque à travers ses personnages. Les protagonistes et les personnages principaux ne sont pas rendus sympathiques et n'apportent aucune complaisance conformément au choix de l'auteur.

Pour relater l'ambiance, Emile Zola a utilisé de nombreuses descriptions. Malgré sa rigueur, elles sont ennuyeuses et perdent parfois le lecteur dans la précision des détails. Ceci a rendu pour ma aprt une lecture laborieuse et fade.

Cependant, les personnages sont hauts en couleurs et sont le reflet de la bourgeoisie exécrée par Emile Zola. Il y met tout son coeur pour faire passer son ressenti au lecteur et bien évidemment le succès est garantie. D'ailleurs c'est dans ces moments que le roman prend son rythme et nous emballe dans les pérégrinations des personnages. Ceci est tellement fort que comme tout roman de Zola nous pourrions l'adapter à notre époque. Puissance de la finance, tous les mauvais côté de l'être humain mis en évidence de façon naturelle.

La curée n'a pas été mon préféré, mais il reste tout de même un classique à lire et je pense qu'il cimente la suite de la série des Rougon-Macquard.
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Paru en 1871, ce deuxième opus de la série des Rougon-Macquart introduit le lecteur dans la très haute bourgeoisie d'affaires du début du Second empire. L'héroïne de cette « saison » est Renée, une très jolie femme à qui tout semble sourire. Elle est riche, elle habite un somptueux hôtel particulier que son mari, Aristide Saccard, vient de faire construire entre le boulevard Malesherbes et le parc Monceau, elle est une des reines de Paris … et elle s'ennuie à mourir.
Son destin n'a pas été sans un terrible accroc : à dix-neuf ans, en vacances chez une tante, elle a été violée et est enceinte. IL faut lui trouver rapidement un mari complaisant, la famille est prête à payer. C'est justement d'un premier capital dont a besoin Aristide Rougon – qui a choisi de changer de patronyme pour celui de Saccard à la demande de son frère Eugène, le ministre – mais son épouse met un certain temps à mourir … Tout va être conclu dans les temps grâce à l'entremise efficace de la soeur d'Aristide, Sidonie Rougon, la courtière …
Grâce à l'argent de la dot, Aristide se lance dans la spéculation immobilière folle qui se noue autour des transformations du Paris du baron Haussmann. Aristide est aux deux bouts de la chaîne : il travaille à la voierie à l'Hôtel de Ville, il utilise des prête-noms pour ses opérations d'achats puis d'indemnisation des propriétés expropriées … Sa fortune éclate, il peut faire revenir de la campagne son fils aîné, Maxime, un jeune homme d'une beauté presque féminine, à peine plus jeune que Renée, qui va le prendre en amitié, l'initier aux belles manières, en faire un élégant séducteur …
Même si Zola se perd un peu dans les descriptions foisonnantes des toilettes et fanfreluches des dames et des végétaux exotiques de la serre luxuriante de l'hôtel particulier des Saccard, la descente aux enfers des personnages compte parmi les plus belles pages de la littérature française. Certaines scènes ont manifestement inspiré les plus grands cinéastes – je pense au cotillon du bal – et les décors sont encore plus somptueux quand on les imagine à travers la lecture. Quant aux scènes d'amour, toutes en finesse, elles émeuvent le lecteur au plus profond, malgré leur caractère scabreux.
Quand Zola publie La Curée, il a trente ans, il vient d'épouser Alexandrine dont la vie a inspiré plusieurs de ses personnages dit-on, et son propos est de dévoiler la vérité derrière la façade de cette bourgeoisie d'argent dont l'établissement du régime impérial a été l'oeuvre et le triomphe. « Ruissellement des millions et bruit grandissant des orgies », telles sont les occupations de ce nouveau monde…
On comprend comment Zola, écrivain à succès auquel on demanda de cesser de paraître en feuilleton afin que sa prose ne soit pas mise trop aisément à la disposition des petites gens, fut blacklisté par la bonne société de son temps … Et, ce qui nous manque aujourd'hui, ce sont les clés des différents personnages. Car il n'est pas douteux que Zola s'est appuyé sur les portraits de certains de ses contemporains, comme il l'a fait dans l'aventure suivante d'Aristide Saccard, que l'on retrouve dans "L'Argent"
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Une plongée dans le Second Empire et la spéculation forcenée qui s'y déroulait avec l'exemple d'Aristide Saccard, né Rougon, débarqué à Paris pour faire fortune.
On est en plein dans la transformation de Paris : les vieux bâtiments sont détruits pour laisser place à de larges avenues. La meute de spéculateurs dévore Paris, tels les chiens qui se disputent les restes de la bête tuée pendant la chasse.
Les bourgeois dépensent sans compter : soirées, vêtements, maisons luxueuses, ...
Aristide s'épanouit alors que sa seconde femme Renée dépérit. L'absence de morale est flagrant dans ce roman.
J'apprécie toujours autant lire Zola, un univers si bien décrit, des personnages profonds et une intrigue captivante.

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Encore une bonne surprise, je ne suis donc pas si allergique au style de Zola que je le pensais, ou que je l'étais, adolescent... Dans cette "curée", gibier donné à la meute après la chasse, il est question de la spéculation intense autour des grands travaux haussmanniens, et franchement l'acuité portée aux mécanismes financiers qui ont permis ces immenses profits est étonnante. En parallèle, et souvent au premier plan, le roman est construit autour de la passion amoureuse qu'éprouvent Maxime et sa (jeune) belle-mère, Renée. Histoire d'amour qui finira mal, bien sûr, les protagonistes n'échappent pas à leurs contradictions et à la noirceur ambiante. Je lirai probablement le troisième volume des Rougon-Macquart assez vite...
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