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4,06

sur 2428 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Troisième roman de la série des Rougon-Macquart, c'est aussi le premier où Zola développe autant l'intrigue centrale, à savoir : le retour de Florent à Paris après avoir passé plusieurs années exilé à Cayenne. Autour de lui se tresse un ensemble de relations qui permettent la construction du récit. C'est à travers ces relations que l'on appréhende l'état d'esprit de l'époque. La politique passe également par les liens et par les agissements des personnages. le roman ne s'intéresse en effet qu'au "petit peuple" de Paris.

On est immédiatement plongé dans le Paris de la fin du XIXe siècle, où les Halles occupaient un lieu central de la capitale et qui possédaient ses habitués, ses commérages, ses histoires. J'ai trouvé toute la description des Halles très appréciable et réaliste. On peut d'ailleurs associer le Ventre de Paris au Bonheur des Dames que Zola écrira plus tard, mais qui reprendra comme thème de décor la société de consommation et s'attardera à décrire l'abondance de denrées.

Comme toujours, les descriptions chez Zola permettent de se faire une image très fidèle du décor dans lequel Zola a implanté l'intrigue. Même les plus insignifiants détails font sens dans notre imaginaire : les jeux de lumière avec les réverbères dans la nuit par exemple (lorsque Florent arrive à Paris). Cette richesse des détails permet la création d'une atmosphère très spéciale qui reste gravée en mémoire, même des années après.

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Quel plaisir de redécouvrir ce fascinant 19ème siècle, de se retrouver plongé dans le quartier des halles de Paris, "ventre" digérant tout, brassant le peuple et aspergeant de sa bile les honnêtes gens! Zola était décidément un auteur formidable et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre la vie de ces personnages, à prendre parti, à suivre leur déambulations et leurs aventures. Excellente lecture.
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Le Ventre de Paris, ce sont les Halles, autour desquelles se déroule le roman.

Le Ventre de Paris, c'est aussi et surtout le combat des gras et des maigres (la seule à ne pouvoir être classée dans l'une de ces catégories étant Madame François).

Ce n'est pas mon roman de Zola préféré, autant je me suis délectée des longues descriptions impressionnistes des étalages dans Au bonheur des dames, autant j'avoue avoir trouvé beaucoup moins de plaisir à celles des légumes et des poissons...
Par contre, l'aspect politique et sociologique du roman est très intéressant, la façon dont le quartier finit par se liguer contre Florent fait froid dans le dos, et la fin est formidable, avec une conclusion magistrale énoncée par Claude Lantier: "Quels gredins que les honnêtes gens!".

A noter que le Ventre de Paris présente une particularité dans le cycle des Rougon-Macquart, dans la mesure où Florent, le personnage principal, n'appartient pas à cette famille, qui est représentée dans le roman par Lisa et Claude Lantier (qui ne présentent d'ailleurs pas de marqueurs héréditaires forts de la famille).

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Après les richesses acquises dans l'immobilier (pas vraiment légalement), entrons dans les Halles de Paris où se déversent à flot nourriture, jalousie et combat entre les Gros et les Maigres...

Si on peut penser tourner en rond entre « La Curée » et « le Ventre de Paris », les thématiques de la nouvelle richesse est traitée de manière totalement différente !
Aristide et Lisa sont des spécimens (on est chez Zola, on est scientifiques xD) de Rougon-Macquart totalement différents ! L'un est proche de la richesse de manière illégale, l'autre de manière légale. Pourtant on garde toujours ce trait d'avarice propre à la famille étendue.

Ce tome est peut-être le plus « mou » pour l'instant, mais j'ai trouvé ce rythme tellement logique ! Lisa, la Rougon-Macquart du tome, est une femme calme, proche de sa fortune, et ne vivant que de querelles de village avec les poissonnières et vendeuses de fruits des Halles. Halles qui sont vraiment un village à la hauteur de Plassans ! On n'est pas à Paris mais aux Halles.

Si bien, que la fin se devine dès le départ et qu'elle n'est pas une surprise : la politique nationale de Florent n'a pas sa place dans ce tome et on lui fait bien comprendre...

J'ai honnêtement beaucoup aimé ce tome ! Après le théâtre de « La Curée », on verse dans la peinture avec l'arrivée d'un Claude Lantier qu'on retrouvera plus tard... Les descriptions de LÉGUMES sont vraiment géniales et toutes en tableaux xD

En bref, j'étais très surprise de revoir des thématiques déjà abordées, traitées de manière différente, ce tome appuie bien la volonté de Zola de montrer les suivis génétiques et les différenciations selon les individus d'une même famille.

Autant dire que j'ai hâte de retourner à Plassans pour « La Conquête de Plassans » !
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Septembre 1858. Florent débarque à Paris dans un état lamentable. Il vient de passer sept années au bagne de Cayenne et il retrouve dans la métropole son demi-frère Quenu marié à Lisa (une Macquart). le couple tient une charcuterie aux abords des Halles, le nouveau temple de la boustifaille.

Avec ce troisième opus des Rougon-Macquart, Zola nous offre encore une fois le portrait vivant d'une société en transformation où s'affrontent les idéaux qui s'opposent, à travers une galerie de personnages truculents. Mentions spéciales à « la belle Lisa » » et à son amie et rivale « la belle Normande ». le révolutionnaire idéaliste Florent qui ne ferait pas de mal à une mouche atterrit comme un chien dans un jeu de quilles au milieu des commerçants bien établis, travailleurs et satisfaits. le rapport au corps et à la chair est exploité à fond par l'auteur, déjà dans le titre, puis dans la confrontation des « Maigres » et des « Gras ». le roman est aussi un formidable témoignage historique sur les Halles de Paris. Les descriptions des étalages de fruits, légumes, fleurs, poissons, volailles, charcuteries, etc. sont légion. Les sens des lecteurs sont fortement sollicités, du plaisir à l'écoeurement.
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Je continue ma découverte des Rougon-Macquart d'Emile Zola, avec cette année la lecture de "Le ventre de Paris". Nous sommes ici en plein coeur de la capitale, dans ces halles énormes et débordantes, qui ont depuis malheureusement été détruites et remplacées par l'affreux forum du même nom. Florent les découvre au petit matin, perché sur la charrette d'une maraîchère. Évadé du bagne, il veut y retrouver son frère devenu charcutier, et mener une vie sans histoire. Mais c'est sans compter Lisa, la femme de ce dernier, qui derrière son aimable accueil cache la crainte de voir sa situation compromise avec ce beau-frère encombrant...
Ce que j'ai aimé d'abord, c'est de retrouver le lien avec les autres romans que j'ai lu avant : ainsi Lisa se révèle être la soeur de Gervaise, l'héroïne de "L'assommoir", et donc la tante de "Nana" et d'Etienne de "Germinal". Quant à Claude, le peintre de "L'oeuvre", il est carrément ici un des personnages secondaires. Bref, je commence à y voir un peu plus clair dans la généalogie des Rougon-Macquart, et ça j'adore ! Ce que j'ai aimé également, ce sont les descriptions gargantuesques des étales de cet énorme marché , qui finissent par vous donner l'eau à la bouche, voire même vous amener le coeur au bord des lèvres à force d'écoeurement. Zola est ici presque un peintre poète, ce qui rattrape un peu une intrigue somme toute assez simple. Bref, j'ai bien aimé !
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J'avoue à mon plus grand regret une petite déception à la lecture de ce troisième tome de la série des Rougon-Macquart. J'ai eu beaucoup de difficulté à accrocher à l'histoire et au personnage central de Florent qui ne fait d'ailleurs pas partie directement de cette famille.

Les descriptions très détaillées des Halles et de tous les produits qui s'y trouvent, bien que comme toujours très bien écrites par Zola, m'ont parfois dérangées et souvent mise mal à l'aise. Cette opulence de produits opposée à l'abstinence de certains donne toute sa symbolique à l'opposition entre les Gras et les Maigres, ceux qui profitent du système du Second Empire et les laissés pour compte qui rêvent d'un retour de la République.
Dans cet espace clos, on ressent toute l'oppression de ce quartier qui ne veut pas voir d'étranger bousculer ses habitudes et surtout sa bonne conscience “d'honnêtes gens” comme ils aiment à le rappeler. Zola nous pousse à réfléchir aux actes de ses personnages et à examiner leur conscience en se rapprochant au plus près de leur quotidien. C'est toute une communauté de femmes qui occupe cet espace et entend bien le régir selon leurs désirs. Leur vanité et leur méchanceté apparaît parfois plus écoeurante que les descriptions des aliments qu'elles vendent.

Je ressors de cette lecture avec les sens bouleversés et mis à mal. Si j'apprécie cette immersion dans un Paris qui (heureusement) n'existe plus, je ne peux m'empêcher de penser que le progrès à quand même du bon et que de nos jours, à défaut de ne plus avoir de tels comportements, nous en avons au moins conscience et nous tentons de les modifier.

Il s'agit à mon humble avis, d'un tome de la saga plus appréciable pour ses descriptions que pour son histoire en elle-même.
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Zola/Florent a peur des femmes, qu'elles soient grasses et puissantes, ou maigres et mauvaises. Certains trouveront cela risible, peu crédible pour l'époque du récit. L'auteur est plus crédible en montrant l'engrenage de ragots largement fantasmés.
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Je continue ici dans la série des Rougon-Macquart. Ce troisième tome nous emmène dans les Halles, au sein de la classe marchande et ouvrière. L'auteur nous offre ici un tableau somptueux : nos sens sont enivrés par l'odeur de la nourriture, par le bruit du marché, par l'effervescence qui règne dans ce quartier. On s'y croirait presque, on est presque abruti par tout ce mélange éclectique et cette débauche de couleurs et de descriptions.
Il critique aussi ce système où l'abondance côtoie la misère : à côté des étals richement remplis errent des enfants abandonnés et affamés qui chapardent ceux qu'ils peuvent.
Après son évasion du bagne, Florent s'installe chez son frère Quenu, charcutier aux Halles. Il peine à s'adapter à sa nouvelle existence et ne rêve que de justice sociale au milieu de ce commerce. Naïf et crédule, il tombera dans un groupe qui prépare un complot.
L'auteur souligne dans ce livre la cruauté de la nature humaine, même au sein de la classe ouvrière et marchande. La vie du quartier est rythmée par les rivalités, les jalousies, les médisances, les mesquineries et les cancans.
Le style d'écriture est riche, soutenu avec une abondance de descriptions et de détails précis. Je pense que ce roman est le plus descriptif et le plus documenté de Zola (bien que je n'aie pas tout lu, loin de là).
Toutefois, je ne mets pas plus en termes d'évaluation car j'ai trouvé les personnages un peu ternes sauf Mademoiselle Saget, cette femme venimeuse et aigrie. Lisa, la fille d'Antoine Rougon, joue un rôle secondaire, celui d'une grasse marchande qui souhaite une vie tranquille et posée. Cadine et Marjolin, malgré un chapitre qui leur est consacré, ne participent guère au dénouement.
Bon, à découvrir quand même pour les amateurs de Zola !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Une opulence de nourriture suintait des Halles, des produits foisonnants, fleurs, fruits, poissons, légumes, viandes, volailles, comme des corps épais de la population. Et, par-ci, par-là, quelques Maigres ridicules, perdus, exclus, tel Florent (ou ce cher Claude Lantier, car c'est mon préféré). Et l'intrigue peut défiler.
Le repas se constitue de vivantes (à la longueur parfois bien trop généreuse) descriptions sur une nappe de ragots pullulants. C'est un extérieur lisse, honnête, sans bavure, sans fissure… et lorsque que l'on croque dedans… c'est une profusion d'exécrables commérages de personnages de tous âges, toutes classes sociales. Un régal grimaçant. Il se coince cependant, entre les dents, des cure-dents : Florent. Difficile à déloger, on pourrait presque s'habituer, voire l'aimer, mais lorsque qu'il compromet notre manger, on a comme une envie de l'éjecter… Et ces rêves de vengeances justicières se noient dans la bière des autres (ou autres alcools).
Goûtez un peu de douceurs.
Sustentez-vous de l'écriture réaliste de Zola.
Engloutissez les poissons que ce prend Florent.
Boulottez ses aspirations chimériques avec quelques hypocrites.
Dévorez les potins de quelques dames bien renseignées à la sauce malheur des autres.
Empiffrez-vous des boudins honnêtes de la charcuterie Quenu (au sang de bien-pensance, bonne conscience, et science de l'omission et du mépris muet)
Goinfrez-vous du ventre de Paris, en somme.

Cependant, faites attention à votre estomac. J'ai eu besoin de quelques pauses pour la digestion des mots.
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