Une opulence de nourriture suintait des Halles, des produits foisonnants, fleurs, fruits, poissons, légumes, viandes, volailles, comme des corps épais de la population. Et, par-ci, par-là, quelques Maigres ridicules, perdus, exclus, tel
Florent (ou ce cher Claude Lantier, car c'est mon préféré). Et l'intrigue peut défiler.
Le repas se constitue de vivantes (à la longueur parfois bien trop généreuse) descriptions sur une nappe de ragots pullulants. C'est un extérieur lisse, honnête, sans bavure, sans fissure… et lorsque que l'on croque dedans… c'est une profusion d'exécrables commérages de personnages de tous âges, toutes classes sociales. Un régal grimaçant. Il se coince cependant, entre les dents, des cure-dents :
Florent. Difficile à déloger, on pourrait presque s'habituer, voire l'aimer, mais lorsque qu'il compromet notre manger, on a comme une envie de l'éjecter…
Loin, d'où il vient. Et ces rêves de vengeances justicières se noient dans la bière des autres (ou autres alcools).
Goûtez un peu de douceurs.
Sustentez-vous de l'écriture réaliste de
Zola.
Engloutissez les poissons que ce prend
Florent.
Boulottez ses aspirations chimériques avec quelques hypocrites.
Dévorez les potins de quelques dames bien renseignées à la sauce malheur des autres.
Empiffrez-vous des boudins honnêtes de la charcuterie Quenu (au sang de bien-pensance, bonne conscience, et science de l'omission et du mépris muet)
Goinfrez-vous du ventre de
Paris, en somme.
Cependant, faites attention à votre estomac. J'ai eu besoin de quelques pauses pour la digestion des mots.