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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce quatrième tome des Rougon-Macquart met en scène Marthe et François Mouret, couple consanguin puisque Marthe est la fille de Pierre Rougon et François un descendant des Mouret. le couple mène une vie paisible à Plassans avec leurs trois enfants jusqu'à l'arrivée de nouveaux locataires en la personne de l'abbé Faujas et de sa mère, rapidement rejoints par la soeur et le beau-frère de l'abbé, les Trouche. Très vite, ces nouveaux habitants vont envahir leur espace et détruire l'équilibre et la santé mentale de la petite famille.
L'abbé Faujas, homme froid, distant et d'allure négligée, va avoir une grande emprise sur Marthe, faisant d'elle une dévote, l'éloignant de son rôle d'épouse et de mère, semblant dans un premier temps lui redonner une seconde jeunesse, mais la conduisant peu à peu dans la folie. François Mouret sera la plus grande victime de cet envahissement, il sera également poussé à la folie.

Le personnage de l'abbé Faujas est méprisable. Se servant de son entourage pour arriver à ses fins et pour conquérir dans un premier temps le foyer des Mouret puis Plassans, il cache son jeu au début du roman puis, voyant peu à peu ses projets prendre forme, il ne peut plus cacher son mauvais caractère. Au début peu apprécié par les habitants, il pousse Marthe à fonder un foyer pour les jeunes filles, cherchant ainsi à s'attirer les faveurs de la ville, ce qui sera un succès. Marthe, à son contact, va devenir une dévote appliquée, pleine de zèle. Elle abandonnera peu à peu ses travaux domestiques, son rôle de mère, d'épouse pour se consacrer totalement aux projets de l'abbé. Ce dernier la tiendra dans un état de soumission permanent. Elle devra le supplier pour qu'il accepte de la confesser. La foi de Marthe est poussée à l'extrême et elle traduit bien évidemment son amour pour l'abbé. Zola excelle dans l'utilisation du double langage. Les descriptions des sensations de Marthe, ses frustrations, ses joies sont décrits à travers un champ lexical ne laissant aucun doute quant à la véritable nature de ses sentiments. Très vite les rumeurs vont bon train dans tout Plassans au sujet de leur relation, seul Mouret semble rester sourd à ces bruits.
François Mouret est un personnage bien naïf et cela participera à sa chute. Les nouveaux locataires déborderont au fil du temps sur son espace. Il perdra sa place à table pour les dîners avant de perdre sa place de mari. Tous les personnages de la maison seront contre lui, puis lorsque naitront les rumeurs qui feront de lui un homme violent à l'encontre de sa femme, toute la ville se retournera contre lui. Zola réussit très bien à nous faire prendre cet homme en pitié. le lecteur sent au fur et à mesure des pages le piège se refermer contre lui. Il devient prisonnier de la médisance de ses colocataires et des rumeurs qu'il n'entend toujours pas. Il est pourtant un homme bon, qui n'hésitera pas à prendre en charge les tâches domestiques abandonnées par Marthe et le seul à veiller sur la jeune et difficile Désirée, leur plus jeune fille.
Les autres habitants de Plassans mis en avant dans le roman sont tous ou presque liés aux intrigues politiques. En effet, l'abbé bonapartiste est missionné depuis Paris pour reconquérir Plassans devenu légitimiste. Avec ses airs de ne pas y toucher, il parviendra à se faire apprécier des deux camps, offrant même le jardin des Mouret comme terrain neutre où tous peuvent se retrouver auprès de lui. Il sera aidé par Félicité Rougon et participera à certaines soirées dans le fameux salon vert. Zola critique un clergé hypocrite, liée aux intrigues politiques.

J'ai évidemment une nouvelle fois été très impressionnée par l'écriture de Zola, par sa capacité à jouer sur un double langage, à critiquer sans trop en avoir l'air les vicissitudes de son époque. le changement de caractère opéré chez Marthe est traité de façon captivante. Elle perd ses repères, abandonne ce qui faisait d'elle une mère et une épouse, semble retrouver sa jeunesse, sa beauté, au contact de l'abbé Faujas et grâce à l'importance qu'il lui accorde initialement. Puis peu à peu, on l'observe sombrer dans la folie et la maladie. Malgré les nombreuses qualités de ce roman, il ne restera pas, je pense, parmi mes romans préférés des Rougon-Macquart du fait des nombreuses intrigues politiques, que ma mémoire et mon manque de culture sur l'histoire de cette époque m'empêchent de suivre tout à fait, mais aussi du fait de la noirceur de ce roman. J'ai éprouvé énormément de compassion pour François Mouret, j'ai peu de souvenirs de lectures m'ayant plongé dans de tels états de frustration et de colère. C'est encore une fois preuve du talent de Zola, mais ça a rendu ma lecture quelque fois difficile !
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Suite de la saga des Rougon-Macquart avec cette fois un couple qui réunis les deux familles puisqu'ils sont cousins: François Mouret (fils d'Ursule Macquart) et Marthe Mouret (née Rougon, fille de Pierre et Félicité). Ils ont eux-mêmes trois enfants: Octave, Serge et Désirée (qui présente un retard mental).

Les thèmes abordés sont ceux du clergé et de ses liens en politique. Nous évoluons dans la société influente de Plassans divisée entre les légitimistes et les bonapartistes, qui sont manipulés à loisir par l'abbé Feugeas, personnage hautement désagréable, froid, manipulateur et profondément misogyne.
On y trouve également le thème de la folie, répétée chez les descendants d'Adélaïde Fouque, qui vont décompenser dans l'atmosphère de plus en plus pesante et manipulatrice instaurée dans leur foyer.

J'ai eu plus de mal à entrer dans l'histoire pour ce 4ème tome. Les personnages représentant la bourgeoisie de Plassans m'ont paru distants et superficiels. J'aurais peut être été plus captivée si on avait plus approfondi sur leurs motivations profondes. Mais peut être n'en ont-ils justement pas d'autres que leur ambition personnelle.. ce que dénonce finalement Zola..

J'ai été peu touchée par la conversion mystique de Marthe que j'ai trouvée trop naïve… Je l'ai été beaucoup plus par la fin tragique de François Mouret, victime des ambitions des puissants et qui a vu au cours du roman sa vie s'effondrer morceau par morceau.. L'envahissement de sa maison, l'éloignement de sa femme, puis de ses enfants, enfin la perte de sa liberté et de sa raison, une belle descente aux enfers…
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Le titre n'est pas très engageant, je vous l'accorde. Quand je lis la quatrième de couverture, aie, ça va causer prêtre, pas mon fort non plus...qu'a cela ne tienne, j'ai dit que que lirai TOUS les Rougon Macquart!
Malgré un début sans panache dans une petite ville banale, Zola nous trace en parallèle le chemin d'une Marthe midinette dans les habits d'une Emma, celui d'un prêtre qui a embrassé la soutane plus par ambition que par foi, et celui d''une bourgade en mal d'identité politique.
Mais le vrai premier rôle revient à la bêtise humaine: peu importe le libre arbitre, l'essentiel étant les convenances, Félicité l'a compris depuis bien longtemps, éminence grise dans son salon jaune.
Quant aux descriptions, marques de fabrique de Zola, ce tome en compte très peu, c'est d'ailleurs déroutant ! J'ai particulièrement apprécié l'autre talent de l'auteur de savoir manier les fils de ses marionnettes si prestement, quitte à rendre aussi fou le lecteur que les personnages.
Encore une fois, rien n'a changé depuis le 19ème, mais peut-on imaginer que la nature humaine changera jamais?
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Cet opus est finalement presque drôle de par sa caricature qui, en fait, n'en ait pas une. Je m'explique.
Plassans concentre en son sein toutes les factions politiques et rivales du moment en France. En effet, on retrouve les soutiens à l'Empire, à la République, au roi et au milieu, l'énigmatique abbé Faujas, sombre personnage arrivant avec sa mère et qui va, au fur et à mesure (et ce temps est délectable!), parvenir à conquérir Plassans.
Formidable fresque où se côtoient ambition politique, aigreur, jalousie et folie...
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Avec ce quatrième tome du cycle, nous sommes de retour à Plassans.
Cette fois, Zola s'attaque au clergé et à son ingérence dans la vie politique, en nous contant l'ascension de l'abbé Faujas, prêtre ambitieux et sans scrupule.
En parallèle de cette ascension, nous sommes aussi spectateurs de la chute des Mouret. Ce couple à la malchance de laisser entrer dans leur demeure l'abbé Faujas, qui va, tel un parasite, peu à peu faire main basse sur les biens, les esprits et les coeurs de ses hôtes.

Zola nous dépeint encore une fois toute la mesquinerie de cette bonne société qui tombe dans les filets de cet abbé qui ne fait, au départ, pas très bonne impression.
Zola réussi dès les premières pages, à nous faire ressentir la menace planant sur la famille Mouret, et même si dans les premiers temps, la vie de certains des protagonistes semble évoluer positivement on sent le piège se refermer inéluctablement.
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Ce quatrième tome ne m'a toujours pas convaincu mais je ne m'avoue pas vaincu. A nouveau peu de personnages attachants, je crois qu'il va falloir s'y faire. Je connaissais la fin du roman ce qui m'a un peu gâché la lecture : ce n'est pas la première fois que j'écris que ce serait bien que l'on arrête de croire que divulgâcher un classique, c'est ok.
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Le quatrième tome des Rougon-Macquart nous ramène en province dans la ville de Plassans. On y retrouve Marthe et François Mouret, couple consanguin qui vit paisiblement sa retraite dans une grande maison avec ses enfants Octave, Serge et Désirée. Mouret souhaite louer le deuxième étage à l'abbé Faujas et sa mère, même si sa famille est complètement athée.

D'apparence pauvre avec sa soutane élimée et un passé obscur, l'abbé Faujas, fraîchement débarqué de Besançon, cache bien son jeu. Petit à petit, il convertit les plus réticents et conquiert la ville de Plassans. Il va jusqu'à prendre la place de la famille Mouret au sein de sa propre maison. Et parvient à influencer femmes et de politiques grâce à l'instrumentalisation de Marthe et à se faire aimer de tous. Tous, sauf Mouret, dont il fait voler la famille en éclats.

Ce roman est celui de l'ambition démesurée d'un curé sans scrupules, qui rappelle le personnage de Saccard dans La Curée. C'est aussi le roman de la folie et des dégénérescences, perçues dès le début par Marthe qui en éprouve une peur sourde. La peur de finir aux Tullettes comme sa grand-mère, ce que Zola nomme une « folie lucide ». Elle sombre effectivement dans la folie après être devenue dévote et entraîne son mari dans sa chute avant la catastrophe finale qui nous plonge dans un mauvais rêve.

J'ai été surprise par la naïveté de Marthe qui se laisse si facilement embobiner par l'abbé Faujas et sa famille, perçus comme des rats sans foi ni loi par le lecteur. le voyeurisme y est toujours aussi présent et la manipulation religieuse vivement pointée du doigt dans ce tome où l'on retrouve d'ailleurs étrangement Félicité Rougon et Pierre Macquard, toujours aussi machiavéliques !
Lien : https://alinebouquine.fr/la-..
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« Les fous sont pleins de rancune ».
Telle est la moralité d'un personnage sur ce qu'on pourrait appeler la « déchéance de Plassans ».
Il aura fallu 1 an pour que je vienne à bout de ce roman qui à vrai dire ne m'a point passionné comme les autres. Arrêté, repris, abandonné…
Le héros déjà est antipathique au possible. Et il y a la politique pour arranger le tout qui me chagrine.
On y cherche en vain la passion mais on y trouve la folie à la place. Heureusement, mais un peu tard.
Je continue quand même l'aventure des RM….
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Ici, religion et politique se mêlent dans la vie tranquille d'un village bien pensant. C'est la vie d'un couple, sans histoires, sans frivolités, qui s'aime gentiment, sans rien demander et qui se retrouve face à l'Amour "de Dieu", la "folie génétique", la recherche du pouvoir à tout prix et enfin, l'envie et la méchanceté de l'Homme.
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Roman de Zola de la "saga" des Rougon Macquart moins connu et a mon avis moins bon...C'est toujours du Zola ! mais a une nuance près moins intéressant..Le quatrième tome des Rougon-Macquart mériterait d'être plus connu. Ce roman est excellent avec l'ascension d'un prêtre qui conquiert la ville et la folie de la famille qui le loge. Lecture recommandée !!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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