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3,74

sur 937 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Beaucoup, beaucoup de politique dans ce roman qui est sans contexte celui que j'ai le moins aimé jusqu'à présent. L'intrigue amoureuse avec Clorinde vient, pendant un temps, apporter un peu de légèreté et de fraîcheur au récit, mais globalement il est surtout question de magouilles diverses pour accéder au pouvoir (et y rester).

Ce qui m'a le plus marquée, ce sont les "amis" de Rougon qui gravitent autour de lui, le poussant sans cesse à tel ou tel poste afin de pouvoir ensuite bénéficier de sa position pour obtenir des avantages ("Vous avez trop d'amis, monsieur Rougon. Tous ces gens vous font du tort"). Et lui, en "taureau assoupi", force de la nature mais bonne pâte, se laisse (mal)mener. C'est un personnage étrange, "morne et hésitant", qui semble plein d'ennui. D'ailleurs il cherche à plusieurs reprises à démissionner, mais soit sa bande parasite le ramène sur la scène politique, soit elle le délaisse et il s'ennuie encore plus ("La santé lui était revenu avec le pouvoir"). Finalement Rougon trouve "le pouvoir trop désirable, trop nécessaire à ses appétits de domination, pour ne pas l'accepter, sous quelque condition qu'il se présentât".

J'ai apprécié le personnage de Clorinde, femme perspicace et (elle aussi) manipulatrice qui oeuvre dans l'ombre à défaut de pouvoir exercer un pouvoir politique effectif ("Son continuel frottement aux personnages politiques dans l'intimité desquels elle se glissait, avait fini par aboutir à une influence indiscutable"). Clorinde est peut-être la seule rivale réelle de Rougon, s'évertuant à contrecarrer ses plans en tirant les ficelles d'hommes marionnettes qu'elle met en travers du chemin de ce "grand homme" qui, au fil du temps et de sa notoriété, deviendra un "gros homme" ("Il tombait, miné, rongé, dévoré par sa bande").

D'ailleurs au bout d'un moment on s'y perd, on ne sait plus trop qui est dans quel clan tant les uns et les autres retournent leur veste dans leur propre intérêt ("Tout le monde vous a poussé, les événements eux-mêmes vous ont servi"). J'ai aussi été marquée par le personnage de l'empereur, qui semble sans consistance et très influençable. J'ai trouvé qu'il n'avait aucun charisme ni aucune prestance, sorte de pantin mou également manipulé par ses "serviteurs dévoués".
C'est assez consternant au bout du compte... Mais le pire est peut-être d'avoir le sentiment que, au fond, rien n'a vraiment changé depuis cette époque.
Lien : https://www.takalirsa.fr/son..
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Emile Zola, avec son écriture incisive et précise, nous accompagne dans les coulisses de la politique du Second Empire.

Eugène Rougon est notre guide. Vieux briscard, il maîtrise la manière de discourir, ce qui lui permet d'occuper des postes de ministre ou de président de chambre. C'est un homme entier, qui alterne la reconnaissance de ses pairs et surtout de l'empereur Napoléon III et des traversées du désert politique.

C'est surtout un homme dévoué à sa petite cour d'amis, personnes pas toujours sincères mais très intéressées par les gains qu'ils peuvent récupérer en leur faveur. Pourtant, avec eux, Eugène Rougon aime y voir le reflet de la bonté de ses actions et de la fidélité à ses engagements. Car Rougon est un homme de promesses tenues. Ce qui l'amènera parfois à chuter en raison de l'importance qu'il accorde à ses obligations amicales. Amitié qui sera donc sa faiblesse : « Lui, si fort, était lié à ces imbéciles par le long travail de leur fortune commune. Ils empruntaient chacun un peu de lui , en se retirant » [p.404].

La lecture de ce roman fut, pour moi, difficile. J'ai trouvé l'intrigue plate bien que parfois Zola donne à certains passages un air de vaudeville qui n'est pas déplaisant.
Lire Son Excellence Eugène Rougon a été comme regarder la chaîne parlementaire. On s'y ennuie fortement.
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Je continue toujours mon projet de lire l'intégralité de la série Rougon-Macquart. Ce roman se focalise sur Eugène Rougon qui a fait de la politique son cheval de bataille et son gage de succès.
Au début de ce récit, il est mis sur la touche mais avec l'aide de son réseau de connaissances, il parvient de nouveau à se hisser dans des fonctions politiques encore plus élevées.
Ce livre décrit avec minutie les dessous sales de la politique pendant le Second Empire : corruption, népotisme, chantage, détournements de fonds, octroi de poste en fonction des services rendus etc. On se rend compte, à la lecture de ce livre, que rien n'a changé depuis toutes ses années. La nature humaine reste la même quand elle s'approche du pouvoir.
Eugène Rougon est un personnage assez détestable : calculateur, froid et opportuniste, il est victime de l'influence de ses « amis » qui voient dans sa réussite un moyen de réaliser leurs propres projets et de remplir copieusement leurs propres poches. Ne nions pas non plus que leur aide est bienvenue car Eugène Rougon s'ennuie dans sa retraite forcée et a envie de nouveau d'être tout en haut de l'échelle politique.
Le second personnage principal est Clorinde Balbi, une aventurière d'origine italienne ambitieuse et déterminée à se hisser au plus près du pouvoir : elle manipule adroitement son mari, a des correspondances mystérieuses avec des diplomates étrangers et utilise sa beauté pour attirer les faveurs de l'empereur. Elle est également assez détestable mais avec Eugène Rougon, ils forment un duo parfait.
Ce livre est assez ardu à lire en raison de son rythme : les évènements mettent du temps à se mettre en place. A part les soirées monotones chez Eugène Rougon, les conversations de ses « amis » qui aspirent à tel ou tel faveur, le lecteur tourne un peu en rond. En plus, comme je ne suis pas intéressée par la politique, j'ai trouvé certains passages fastidieux.
Néanmoins, pour les amateurs de classique, ce livre mérite quand même le détour.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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« Un jeudi il ne vint personne. Rougon passa la soirée seul à se promener dans la vaste pièce les mains derrière le dos ».
Rougon est seul et il n'intéresse plus grand monde. En tout cas plus moi.
Je n'ai pas aimé le livre. Non du fait de Zola, mais du sujet traité.
La politique m'ennuie et le monde des nantis est ici particulièrement lassant.
Je comprends pourquoi les petites gens que l'auteur décrit dans d'autres romans attirent davantage par leurs histoires tragiques et poignantes.
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Ce deuxième volume des Rougon-Macquart (si l'on s'en tient à l'ordre de lecture conseillé par Zola), tient une place assez éloignée des autres en ce qu'il s'attache à l'aristocratie parisienne plutôt qu'à la misère qui caractérise largement l'oeuvre de l'écrivain.

L'on suit les intrigues politiques, le mélange des affaires publiques et privées, les manigances et malversations du pouvoir, les recherches de ses intérêts personnels en lieu et place du bien commun, etc.

Eugène Rougon, en digne fils de son père, cherche à satisfaire sa soif de pouvoir qui confine à l'obsession, au point qu'il se rêve empereur d'une petite terre dans les Landes.

Il expérimente finalement l'isolement que le pouvoir provoque, trahi par ses amis qui se servent de lui tant qu'ils peuvent puis l'abandonnent.

Zola profite de ce roman pour y insérer des descriptions historiques tout à fait intéressantes, notamment le baptême du prince impérial, ainsi que la description d'une partie donnée par l'empereur au château de Compiègne.

Ce volume sert donc à créer un contraste inacceptable entre le luxe de la cour impériale et la misère qui règne dans le reste des Rougon-Macquart, afin de dénoncer l'iniquité et le cynisme de cette société.
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Pouvoir et société, conquête et arrivisme. Une société aux classes sociales tantôt moribonde, tantôt arrogante dans leur cynisme, se dessine à la plume d'un auteur se voulant acerbe et naturaliste.
Beau tableau de ces "gens" qui "font" cette société "bien pensante" et "riche de culture".
Dans un siècle de guerres, de colonies, d'inventions et de révolutions, ces romans se font vraiment revendications d'un peuple en souffrance tenu au silence par quelques Rougon.
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Ce tome des Rougon-Macquart met à l'honneur la politique, où plutôt il la met en lumière avec ceux qui la font et la défont. Les politiciens et leurs cours en prennent, tout au long du roman, pour leur grade sous la plume de l'auteur. Celui-ci reste malgré tout réaliste, ils ont beau en sortir sous les huées, ils réussissent toujours à y revenir sous les hourras.
C'est à en être dégouté de ce monde qui semble être fait d'hypocrisie uniquement.
J'ai encore une fois été gênée dans ma lecture par certains passages répétitifs et longs, ce qui fait une belle mise en abîme, mais je l'avoue, j'ai sauté là encore quelques passages.
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S'intéresser à Eugène Rougon est, pour Zola, l'occasion de décrire les coulisses du pouvoir central.

Évidemment, l'histoire s'ouvre à l'Assemblée qui servira à nouveau de décor à la scène finale : les boucles se ferment, l'auteur peut laisser de côté les thématiques qu'il vient d'évoquer pour s'intéresser à un autre personnage. Néanmoins, j'ai trouvé que la notion de déterminisme social intervenait beaucoup moins dans Son Excellence Eugène Rougon que dans d'autres opus. Ici, au contraire, on découvre à quel point on peut évoluer et changer de sphère sociale dès lors qu'on sait se placer, s'entourer...

Il faut dire que le Rougon décrit est un homme politique, avide de pouvoir, manipulateur à ses heures perdues, qui n'hésite pas à retourner sa veste si cela peut lui permettre de retomber sur ses pieds et d'accéder au seul rêve qu'il semble caresser : le Pouvoir... Oui, vous pouvez le dire : les hommes politiques d'aujourd'hui n'ont finalement rien inventé et n'ont strictement rien à envier à ce personnage créé en 1876 !

Mais contrairement à certains politiques actuels, Rougon craint les femmes : il parait avoir déjà bien compris qu'elles sont suffisamment dangereuses pour faire ou défaire une carrière... Et son seul réel adversaire dans ce monde ultra masculin est la belle Clorinde, sorte de tentation permanente...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Que cette lecture fut laborieuse pour moi ! Je n'ai absolument pas réussi à rentrer dans ce sixième volume des Rougon-Macquart, du coup j'ai mis très (trop) longtemps à le lire et je n'ai rien compris. En plus de mélanger tous les personnages, j'ai eu beaucoup de mal à me repérer dans mes événements, n'y connaissant rien dans la période historique de cette époque.
Bref, je suis passée complètement à côté. Heureusement, le prochain, c'est L'Assommoir, une valeur sure déjà lue (et adorée) au collège
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Il y a du Danton dans ce petit avocat provincial monté à Paris, qui n'a pas hésité à se salir les mains - même si le coup d'état du 2 décembre n'est pas le 10août républicain... Oui, du Danton physiquement, autrement dit du colosse, chez cet orateur charismatique, cet ogre aux grosses mains, connaissant les arcanes du pouvoir et ses intrigues, et prêt à outrepasser la loi pour aller plus vite, pour servir ses proches quitte à violer le droit.
Mais il y aussi du Robespierre chez cet homme qui ignore son corps et ses besoins, insensible aux douleurs physiques, ne pensant qu'à ce qu'il considère comme le bien du pays, l'intérêt national. du Robespierre oui, car présenté comme chaste, quasiment vierge, mais qui découvre finalement le désir face à Chlorinde. Car oui, c'est l'autre personnage fascinant du roman, bien plus que Napoléon III qui n'est qu'une ombre indécise et silencieuse qui passe. Chlorinde est une femme, qui use de ses charmes féminins, oui, mais qui est aussi présentée comme particulièrement intelligente, cultivée, rusée aussi.
Ce n'est donc pas le roman le plus connu de Zola, pas celui qui décrit le mieux un milieu social - même s'il y a une analyse quasi balzacien de la société provinciale hantant la préfecture, pas le plus engagé - même s'il lance des arguments littéraires pour l'écriture moderne, pour la liberté de la presse. Mais il vaut pour les portraits de ses deux personnages principaux, qui ressortent par contraste face à la médiocrité du cercle des courtisans, il n'y a pas d'autre mot, surtout pas celui d'ami, de Routine. J'ai bien fait de relire ce roman quinze ans après peut-être.
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