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sur 5739 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Paris, après 1850 dans le quartier de la goutte d'or.
Auguste Lantier abandonne sa femme, Gervaise Macquart et ses deux garçons, Claude et Etienne.
Gervaise prend un emploi de blanchisseuse et fait la connaissance de Coupeau, un ouvrier zingueur.
C'est une période d'ascension pour le couple.
Gervaise reprend une blanchisserie.
Elle espère vraiment se sortir de sa condition, du fléau de l'alcool qui ruine sa famille depuis des générations.
Ils ont ensemble une petite fille, Anna surnommée Nana.
Deux fêtes viendront illuminer ce roman lors du mariage de Coupeau et Gervaise et lors de la reprise de la blanchisserie.
Le roman retombera dans sa noirceur de départ avec le retour de l'alcoolisme pour Coupeau qui fera plusieurs séjours à l'hôpital pour se sevrer de l'alcool.
Gervaise y succombera à son tour dans sa descente sociale.
Le déterminisme familial engendré par l'alcoolisme la poursuit, elle qui boîte à cause de son père qui l'a conçu, dégénéré par l'alcool.
Le mot "alcool" revient souvent dans ma critique mais Zola centre le livre sur ce problème.
J'ai écouté de nombreux chapitres du roman et lu les autres et ce, sur une assez longue période.
Cela m'a permis de m'attarder suffisamment pour admirer encore une fois l'analyse sociale que faisait Zola de son époque.
C'est un récit très accessible, très noir, qui nous fait pénétrer dans les milieux enfoncés dans le misérabilisme.
J'admire beaucoup le talent de Zola pour décrire des personnages aussi forts que Gervaise et nous les rendre vivants.
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Gervaise Macquart a quatorze ans lorsque Lantier, le type du Provençal hâbleur, beau parleur et fainéant, la met enceinte. Elle aura deux enfants avec lui. Munis d'un petit pécule, ils quittent Plassans pour aller s'établir à Paris, mais leur argent s'en va en fêtes et ripailles, Lantier ne se refusant rien. Lorsqu'il n'y a plus d'argent, Lantier disparaît, laissant Gervaise et les deux enfants dans le dénuement. Travailleuse, elle se promet de ne plus jamais se placer sous l'emprise d'un homme mais retombe sous le charme de Coupeau, un ouvrier zingueur qui lui paraît honnête. Il suffit cependant d'un accident – il chute d'un toit – pour que ce bon ouvrier tombe dans l'alcool et la paresse, bien que les bons traitements de Gervaise lui aient permis de se rétablir. Coupeau sera en cela aidé par Lantier, qui réapparaît et avec lequel contre toute attente il devient ami et compagnon d'ivrognerie. Ce sera alors la lente et inéluctable chute du ménage et de Gervaise. ● Je vois pour ma part deux qualités essentielles à ce chef-d'oeuvre incontournable. Premièrement, Zola a su magistralement peindre l'évolution très graduelle de la situation de Gervaise ; on suit avec fascination sa très lente déchéance, racontée par petites touches d'une extrême habileté, avec de multiples détails très concrets qui nous rendent sa chute presque physiquement présente. ● Deuxièmement, la stylisation du langage populaire et argotique à laquelle se livre Zola est absolument magistrale. L'emploi constant du discours indirect libre, qui introduit une confusion entre les paroles du narrateur et celles des personnages, là encore nous rend ce langage concrètement présent, c'est comme si nous vivions de l'intérieur les pensées des personnages tout autant que leurs propos. Et c'est bien cela qui a choqué à son époque : Zola s'approprie complètement ce langage considéré comme ordurier et en fait avant Céline une matière littéraire d'une extrême richesse. ● de plus, Zola n'a pas son pareil pour décrire l'avarice, la mesquinerie, l'hypocrisie : le couple Lorilleux en est un superbe exemple. On ne peut aussi qu'être sensible au sort du père Bru, réduit, après cinquante années de travail, à habiter un cagibi sous un escalier, n'ayant plus aucune ressource, trop vieux pour se faire embaucher où que ce soit, et de la petite Lalie, huit ans, frappée à mort par son père qui a déjà tué sa mère de la même façon. ● Enfin, mais c'est un lieu commun de le dire, les dons d'observation et de description de Zola sont remarquables : par exemple, le quartier de la Goutte-d'Or est superbement décrit, de même que les crises de delirium tremens dues à l'alcoolisme. ● Il s'agit pour moi d'une relecture du roman, que j'ai souhaité faire après avoir vu le beau film de René Clément, Gervaise (1956), qui en est une adaptation assez fidèle, avec cependant quelques libertés qui proviennent en particulier de l'impératif de demeurer dans les limites de la durée d'un film. A ma première lecture, faite très jeune, à un âge scolaire je pense, j'avais surtout apprécié l'histoire et sa capacité à nous émouvoir ; aujourd'hui, je suis plus sensible au style somptueux de Zola dans ce roman magnifique.
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Challenge Solidaire 2020. Zola parmi les auteurs. Ah ! Les Rougon-Macquart ! Que les ai-je appréciés ces livres ! Lequel relire et commenter ? "La Curée" ou "Une page d'amour", j'ai trop envie de garder mon souvenir (béat ?) pour ces livres. Très vite j'hésite entre "Le Ventre de Paris", "L'Assommoir" et "L'Oeuvre". Ce sera "L'Assommoir". Mon souvenir était le bon : quelle grande oeuvre ! quelle terrible descente aux enfers ! Par contre j'avais oublié combien Zola peut être féministe dans ce livre. Oublié ou peut-être pas remarqué ?

Je pense que tout le monde ou presque connait l'histoire de la pauvre Gervaise. Pauvre femme travailleuse, courageuse, entraînée dans une chute sans fin par les hommes et leur addiction à l'alcool, addiction qu'elle finira par partager. Quelle tristesse devant ce personnage !
Zola a été accusé de mille maux pour ce livre. S'il savait que les femmes battues, l'alcool cause de tant de malheur, la déchéance menant au trottoir, eh bien, c'est encore vrai aujourd'hui....

J'ai savouré ce livre, les descriptions y sont merveilleuses, je parle aussi bien des personnages, leur caractère, mais aussi des tablées de repas, du travail des repasseuses.... mais je reconnais que le terme "savouré" se prête peut-être mal au fond du livre si dur, si difficile (ah la scène de la mort de la petite Lalie !)
Ca m'a donné envie de me replonger dans les Rougon-Macquart....

Challenge Solidaire 2020
Challenge pavés 2020
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Septième tome de cette saga familiale... qui est sans aucun doute le meilleur que j'ai lu jusqu'à présent. Ce tome vous prend aux tripes et on ne peut que s'attacher à Gervaise, sur qui porte le roman. Gervaise est une jeune femme, blanchisseuse de son métier, qui quitte sa province natale pour partir vivre à Paris, dans le quartier de la Goutte d'or, avec son mari Lantier. Ce dernier lui avait fait de belles promesses, qu'il ne tiendra en aucun cas et qui fuira même cette famille, laissant seule Gervaise avec les deux fils. Gervaise fera la rencontre d'un autre homme, qui deviendra son conjoint et qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Rongé par l'alcool, encarcané dans sa vie d'ouvrir, il souffre et fait souffrir ses proches. Un roman qui décrit les ravages de l'alcool, les conditions médiocres, les relations malsaines, les abus sur des gens trop bons... Bref, un excellent Zola !!!
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C'est l'histoire en pente douce, mais sûre, de Gervaise. Coincée entre l'alcool et la violence des autres, elle ne demandait pas grand chose, la Banban, et pas fort en plus : travailler tranquille, manger toujours du pain, avoir un trou un peu propre pour dormir.
Elle y parviendra, rue de la Goutte d'Or. Elle aura son heure de gloire, un grand repas, sa cène. Pas facile de savoir lequel dans cette assistance la trahira tant il y en a des hypocrites, et des sacrés ! Et elle reprendra, un peu poussée dans le dos, un peu résignée, sa descente jsuqu'aux genoux, jusqu'au cou, dans la fange.

"""Les hommes, souvent, se marient pour une nuit, la première, et puis les nuits se suivent, les jours s'allongent, toute la vie, et ils sont joliment embêtés...""".

Elle a raison de penser ça, Gervaise : les hommes, c'est son fléau. Ils dépensent tout l'argent, vomissent, manipulent, battent, poussent, tuent. Sous les ricanements et les revirements des femmes spectatrices et commères.
Ah ! Les hommes, Mesdames ! Lantier, malhonnête depuis toujours ; Coupeau, qui l'a épousée "pendant une absence du Bon Dieu". Bien propre, bien gentil, qui boit pas, Coupeau. Mais "l''habitude use l'honnêteté comme autre chose" ; Bijard qui tue et Bazouge qui emballe...
Au suivant !
Pas grand monde pour racheter l'autre. Goujet, peut être...Et Lalie.
C'est un livre noir : c'est du Zola. Avec des images si fortes que c'est le cinéma d'avant le cinéma. Avec des grands seconds rôles, des gueules, un cocu transparent qui fabrique des petites boites en bois pour ses amis. Avec un alambic, un alambic sans gaieté qui n'arrête jamais, qui "à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris".
C'était écrit. La machine tue l'homme partout.
A lire absolument au risque d'avoir envie de lire tous les autres avant la noyade générale.
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Pourquoi, comment est-ce que je n'ai pas lu ce roman plus tôt ? Voilà des années qu'il était dans ma liste de livres à lire, qu'il trônait dans ma bibliothèque, que j'en entendais parler, mais rien à faire, je lisais autre chose. Pire : j'achetais d'autres livres. Puis j'ai déménagé et je l'ai perdu. Il y a trois semaines de cela, sans savoir exactement pourquoi, j'ai décidé de m'y plonger, de lire L'Assommoir, ce monument de la littérature française. Je l'ai cherché dans ma bibliothèque, je l'ai cherché partout, je ne l'ai pas trouvé. Alors je suis allée à la librairie, je l'ai acheté et j'ai commencé à le lire. Dès le début, j'ai su. J'ai su que je n'allais pas pouvoir le lâcher, qu'il allait me prendre aux tripes, qu'il deviendrait un de mes romans préférés et que je prendrais une sacrée claque littéraire en le lisant ! Quelle histoire que celle de cette jeune femme que certains surnomment « la Banban » ! Quelle vie surtout !

L'Assommoir est un roman incroyable. Il nous plonge dans la réalité sombre des quartiers pauvres du Paris du 19ème siècle, où « la cochonnerie pissait de partout (…) à cause de la misère ». L'histoire est connue : Gervaise Macquart, une jeune et jolie blanchisseuse, va s'enfoncer progressivement dans cette même misère, traînée « dans le ruisseau » par ceux-là mêmes qui « s'y promènent, la tête la première » et lâchée par les hommes qui partagent sa vie : un Lantier fainéant et un Coupeau qui va tomber dans l'alcool. On ne peut que ressentir de la colère face à ce qui arrive à cette brave fille qui a bon coeur et qui a du courage, du moins au début. Car elle finit vite, dans sa lassitude, par se moquer de tout : « (…) elle était trop fatiguée, les os malades comme si on l'avait battue ; elle pensait que la vie était trop dure à la fin, et qu'à moins de crever tout de suite, on ne pouvait pourtant pas s'arracher le coeur soi-même ». Alors elle tente à plusieurs reprises de se sortir de ce bourbier, mais rien n'y fait : la déchéance est inéluctable. Même en sachant que la fin ne serait pas gaie – doux euphémisme – j'espérais, jusqu'au bout, que Gervaise, par quelque instinct de survie, sortirait la tête de l'eau. Mais non. le mot qui convient reste « inéluctable ».

A la publication de L'Assommoir, on a accusé Zola de pornographie. Il s'est défendu en répondant simplement qu'il avait « montré des plaies ». Pornographie parce qu'il a plongé dans le quotidien du peuple, allant jusqu'à emprunter leur langage pour écrire son roman. Et voilà, grâce à ce réalisme, grâce aux descriptions, on a l'impression d'y être, de marcher dans ces rues, de sentir les odeurs, de partager la fameuse ripaille avec Gervaise et les autres, avant la déchéance, puis de monter au sixième, dans sa chambre de misère, froide et sombre, où elle va finalement s'installer avec Coupeau et Nana, en patronne de blanchisserie déchue. Alors je ne sais pas si on peut parler de pornographie. Tout ce que je sais, c'est que ce roman m'a profondément remuée et il me semble qu'il a remué de nombreux lecteurs depuis sa parution. Je crois donc que c'est ce qu'on peut appeler de la bonne, de la très bonne littérature.
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GIGANTESQUE.

Lis-le, tu en seras renversé.e.
Tu t'en fiches que ce soit du Zola, tu t'en fiches qu'on te dise "gna gna gna Zola, c'est que des descriptions", tu t'en fiches que ça se passe à une époque que ni toi ni moi n'avons connue.
Lis-le, et tu verras ce que c'est que trimer pour trois francs six sous ;
Lis-le, et tu verras que les acquis sociaux c'est pas de la gnognotte ;
Lis-le, et tu verras que l'alcool déjà broyait les esprits, les corps, et les familles.
Lis-le pour toutes les Gervaise d'hier et plus encore pour celles d'aujourd'hui. Et ne te débine pas, va au bout.

Lis-le et tu seras plus grand.e dans ta tête.
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C'est toujours en lisant ou relisant du classique que je m'aperçois de la très grande perte de tous ces auteurs. Le style de leur narration est irremplaçable.
Je ne fais pas de critique car il y a trop de personnes qui ont lu ce chef d'oeuvre ! Je rappelle simplement que c'est le tome VII des Rougon-Macquart (1878) qui décrit le milieu ouvriers et artisans à Paris. Le sujet abordé est l'alcoolisme dû à la misère, la rudesse de la vie, les espoirs effondrés, le désarroi, ne pas pouvoir se sortir de la crasse, de ne pas toujours manger à sa faim et d'avoir la crainte de ne pouvoir payer son loyer dans les temps.
Dans ce roman classique il y a :
- Lantier (ancien amant de la personne qui suit), Gervaise dite ''la Banban'', Nana (fille de Gervaise, Coupeau (mari de Gervaise)...

Zola a été très rudement attaqué par la gauche avec cette oeuvre. Celle-ci ne supportant pas la description faite par l'auteur des ouvriers parisiens, de leurs conditions de vie, de leurs familles, de l'hygiénisme inexistant pour la masse populaire,... Puis, Zola a aussi été vilipendé pour l'usage de la langue verte qu'il a utilisée.
J'ai relu la lettre ouverte qu'Emile Zola a écrite dans le journal Correspondance qui a été publiée le 13 février 1877 où celui-ci répond à ses détracteurs et il s'est fort bien ''défendu''.
Pour finir, je note quelques mots argotiques (mais il y en a une kyrielle) :
- Bosse : excès de plaisir ou de débauche.
- Coco : eau-de-vie.
- Drogue : femme acariâtre et de plus laide - dans l'argot du peuple qui a de la peine à avaler ces créatures-là. Se dit aussi d'un homme difficile à vivre.
- Escoffier : tuer.
- Licheuse : femme qui aime à manger et à boire.
- Viauper : pleurer comme un veau.

Relu en juillet 2019 / GF Flammarion - Prix : 3,80 €.
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Énième lecture de ce que je considère comme un chef d'oeuvre.
J'ai eu la chance de le découvrir au collège, décortiqué par une professeure de Français très impliquée et très enthousiaste.
Je ressens encore le plaisir de ces cours qui m'ont fait découvrir la technique de la construction littéraire, l'auteur et une page de l'Histoire de Paris.
Je suis marquée à vie.
L'assommoir est le 7ème roman de la série Les Rougon-Macquart qui comporte 20 volumes. Cette série, inspirée de la Comédie humaine De Balzac, a pour objet de passer en revue la société du Second Empire par le prisme de l'influence d'une tare familiale : l'alcoolisme.
Résolument naturaliste plus que réaliste, l'auteur met en scène ses personnages dans leur environnement naturel, les faisant notamment employer le vocabulaire des bas-fonds de Paris ce qui choquera énormément lors de la parution du récit, tant dans sa première version en feuilleton que sous forme de roman.
Paradoxalement, c'est ce qui posera les fondations du succès de l'auteur.
L'Assommoir est un alambic qui distille de l'eau de vie, une machine infernale au sens propre du terme qui sera à l'origine de la chute sociale du couple formé par Gervaise et Coupeau dont jamais on ne connaîtra le prénom. Ils sont les parents de Nana, qui fera l'objet d'un roman éponyme.
Alors qu'elle vient d'être abandonnée par son amant, Gervaise et ses deux enfants survivent dans le quartier de la Goutte-d'Or. Blanchisseuse de son état, elle trouve un travail en tant que repasseuse mais surtout elle rencontre Coupeau. Parce qu'elle est à cheval sur les convenances et qu'il est très amoureux, il l'épouse et accepte d'éduquer les deux enfants. Gervaise se trouve très chanceuse d'avoir trouvé un homme honnête, qui ne boit pas.
Alors que leur fille, Nana, est encore une jeune enfant, le couvreur-zingueur fait une chute du toit de l'hôpital Lariboisière, alors en construction. Bien que sa convalescence soit longue et coûteuse, Gervaise met en place le projet de s'établir et ouvre sa propre blanchisserie. Elle est alors au faîte de sa vie, de sa gloire dans le quartier, du bonheur longtemps rêvé.
Malheureusement, Coupeau a du mal à reprendre le travail et s'arrête bien souvent en chemin chez les marchands de vin et à l'Assommoir du père Colombe où il tombe sous la dépendance de l'eau de vie. Gervaise se laisse aller à la paresse et c'est la déchéance progressive qui les conduira à la misère et à la mort.
Pendant ce temps, le Baron Haussmann organise ses fameuses trouées dans le quartier qui sera vidé de ses miséreux pour l'occasion.
Quelques mots sur la construction de ce roman telle que me l'avait expliquée cette merveilleuse professeure de Français.
Gervaise grimpe les échelons sociaux, passant de son statut de femme abandonnée à celui de patronne d'un commerce. La chute physique de son mari sera le facteur déclenchant de la déchéance de Gervaise qui tombera progressivement bien plus bas que sa position originelle.
Je ne m'en lasse pas.
Est-il nécessaire que j'insiste davantage pour vous recommander cette lecture ?
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Pour ce monument de la littérature française c'est un Émile Zola inspiré que l'on retrouve derrière la plume de ce Pavé du XIXème. Sans conteste, il s'agit d'un ouvrage clé de la saga des Rougon-Macquart mais également de la culture populaire. Une lecture d'autant plus indispensable qu'elle reste d'un accès facile et agréable du début à la fin.

Malgré la distance qui nous sépare de l'année 1877, le texte est empli d'une actualité intemporelle. Certes l'alcool n'est aujourd'hui plus la seule forme d'aliénation et de dépendance accessible au plus grand nombre, mais la mécanique demeures semblable. Il n'est ici que peu question de délires dû à l'alcool. Zola privilégie les effets dans la vie de tous les jours à long et à court terme. Il s'agit d'une facette de son panorama ouvrier. D'ailleurs le travail et ses ravages tiennent une place bien plus importante que l'assommoir du père Colombe.

Dans les faits, l'oeuvre est davantage une sorte de chronique qui s'étale sur près de vingt ans. Gervaise Macquart est certes le protagoniste et l'on croise à ses côtés plusieurs (très) jeunes personnages qui feront prochainement parler d'eux. Son destin suit la structure de l'oeuvre en deux temps : l'ascendance puis la chute. La galerie de personnages secondaires ne peut que retenir l'attention. Bien plus que l'héroïne ceux-ci (notamment Lantier et Coupeau) influent d'une manière importante et constituent une part essentielle de la force de l'ouvrage. Il y a ici un véritable petit condensé de l'âme humaine.

Fortement controversé à l'époque de sa publication, ce chef d'oeuvre demeure aujourd'hui un manifeste d'éducation à mettre entre toutes les mains. Voici assurément un roman qui transcende les époques et qui sert utilement l'éducation de tout un chacun...
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