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3,76

sur 1019 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je pars en croisade !
En lisant quelques critiques, j'ai bien failli me laisser convaincre de passer mon chemin, sans être sûre de pouvoir y revenir après. Cependant, le résumé m'attirant de manière irrésistible, je me suis laissée aller à feuilleter les pages de ce roman relativement court lorsque nous connaissons les aspirations d'Emile Zola. Evidemment, point de milieu social décrié au vitriole cette fois, simplement les relents de la passion amoureuse ? Une sorte de fascination générée par un amour impossible. Pour l'esprit romantique que je demeure, il n'en fallait pas plus. Zola étant à mon sens, l'un des plus grands noms que la littérature française s'enorgueillit de posséder, se trouver une fois encore en face de son oeuvre élégante constitue l'un des plus merveilleux présents laissé à la postérité . Alors je le répète, je suis en croisade contre ces personnes qui parlent de >> Il ne peut y avoir que des tendances qui diffèrent... Bien que je respecte l'avis de mes chers amis, dont il me reste énormément à apprendre
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C'est un roman bien surprenant que ce huitième tome des Rougon-Macquart. Paru juste après le succès de l'Assommoir, Une page d'amour frappe par son caractère intimiste. Dès sa sortie le roman fut bien accueilli, alors que Zola avait choqué ses contemporains avec l'Assommoir, il les marque à nouveau en s'attaquant au roman psychologique et montre une nouvelle facette de son talent.

Fidèle à sa répartition en trois branches familiales, Emile Zola met ici en vedette la famille Mouret, déjà évoquée dans la Conquête de Plassans et la Faute de l'Abbé Mouret.

À Paris, Hélène Grandjean, née Mouret, tante du fameux Abbé, est veuve et vit seule avec sa fille Jeanne. Seule dans sa maison de l'ouest parisien, le quotidien de Jeanne est millimétré. Elle ne reçoit que très peu, excepté M. Rambaud, qu'elle connaissait de Marseille. Rien ne doit venir troubler la paix de Jeanne, de santé fragile, toute la vie d'Hélène est axée sur le bonheur de sa fille. Un jour, alors que celle-ci est au plus mal, Hélène fait appel au docteur Deberle. Bien vite Hélène se lit avec les Deberle, elle est souvent reçue chez eux. Dans ce milieu bourgeois, elle en découvre les travers, l'hypocrisie, l'adultère. Hélène, si froide, si vertueuse et totalement dévouée à sa fille, succombe au charme du docteur Deberle et réciproquement. Au fur et à mesure que cette passion grandit, al santé de Jeanne décline.

La force de ce roman tient dans l'alliance subtile de la description de l'amour maternel face à la maladie mentale qui augmente en même temps que la passion amoureuse. Les personnages demeurent des énigmes pour le lecteur, on ne sait pas qui sont vraiment Hélène et le docteur Deberle. C'est un roman en demi-teinte, au début j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, puis, les descriptions de Paris, personnage du roman à part entière, sont de véritables tableaux impressionnistes et ont su me séduire, me faisant pénétrer dans l'univers de ce roman si singulier.
Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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Coup de coeur pour 𝑼𝒏𝒆 𝒑𝒂𝒈𝒆 𝒅'𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓 d'Émile Zola aux éditions le livre de poche !

Dans ce huitième roman de la série des RM, l'auteur représente l'amour inconditionnel d'une mère pour son enfant. Hélène est veuve. Tout au long de ce récit tendre et émouvant, elle souffre d'une lutte entre son amour maternel pour sa fille Jeanne et son amourx pour son amant le docteur Henri Deberle.

Face à cette passion dévorante, cette histoire est aussi saisissante que dramatique. Face à cette passion dévorante, la petite Jeanne devient « la victime innocente de l'égoïsme passionnel. » (p. 462)
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Une Page d'amour est le roman qui suit L'Assommoir. Nouveau changement de ton et de style : nous retrouvons un univers de petits bourgeois et un langage plus poétique quand il s'agit de décrire le jardin, les fleurs ou encore la ville de Paris. Nul argot, nulle question de tare ou de dégénérescence !
Ce roman est très beau et nous plonge au sein de l'intimité d'une mère et de sa fille, cette dernière étant particulièrement possessive et jalouse. On y trouve une sorte de complexe d'Oedipe : la petite fille ne vit que pour sa mère et l'empêche de s'épanouir sans la faire culpabiliser.
Une page d'amour est un roman doux mais aussi passionné, tumultueux voire cruel à l'instar de ce sentiment fougueux qu'est l'amour. Ne vous y trompez pas : ce roman est loin d'être une mièvrerie, il est une analyse profonde de l'amour entre une mère et sa famille mais aussi du sentiment amoureux.
Un roman peu connu mais qui doit être lu. La petite Jeanne est agaçante à souhait mais peut-on en vouloir à une petite fille d'aimer sans mesure sa mère ? Hélène est une mère courage, touchante et qui aime de façon romantique.
Une fin prévisible mais je n'aurais pas souhaité une autre ! Cependant, la dernière page avec cette histoire de canne à pêche est...comment dire.... étrange. On sent que Zola voulait terminer son roman sur une touche très terre à terre... Mais je n'en tiens pas rigueur, le roman demeure brillant.

Une page d'amour maternel qui ne peut que plaire.
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Quel titre quand même. Après L'Assommoir (dont le titre est si révélateur), Une page d'amour tombe très bien. Un peu de douceur est bienvenu. Émile Zola, pensais-je, nous proposent sorte de pause dans son incroyable série des Rougon-Macquart. C'est un peu ça mais ne vous y trompez pas, Émile Zola a du mal à ne pas aller dans le tragique.

Naïvement, je me disais que tout allait bien se terminer. Me voila éclairé sur mon ingénuité. Émile Zola explore la tendresse d'un amour contrarié. Contrarié par les mentalités, par les hasards de la vie, par la société. Mais Une page d'amour, c'est aussi l'amour filial que le drame en suspens, chape de plomb inéluctable au dessus du personnage principal de la mère, de la femme.

Encore une fois pour moi, Émile Zola réussit à me surprendre avec son univers tout à la fois le même et pourtant, très original. Une page d'amour est extrêmement structuré et c'est pour ça que, sans s'en rendre compte, on est pris dans un rythme dont l'intensité des chapitres et l'équilibre des parties nous portent, de sentiments en émotions. Et ça sonne juste, comme souvent.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/une-pag..
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Refermant la dernière page de cette page d'amour, me voilà toute perplexe pour en faire la critique et je ressens pourtant l'intérêt de la faire pour comprendre le huitième volume des Rougon-Macquart. Par quel bout prendre ce livre ? Je tourne autour, comme je tournerais autour d'un tableau. D'abord, il ne s'agit pas d'amour altruiste, mais de passion amoureuse, et pour des gens qui peuvent se le permettre : ils n'ont pas grand chose d'autre à faire, en vérité. Ensuite, les descriptions délirantes de Paris déconcertent : des hauteurs du Trocadéro, la vue de l'océan des toits rend la ville semblable à une boîte dont on ne possède pas la clé. Enfin, s'il est des livres où les personnages échappent à leur auteur, ici, qui c'est le patron ? Zola !
Qu'on en juge : Tout juste débarqué de Marseille avec femme et enfant, Monsieur Grandjean meurt très à propos de maladie, laissant une veuve, Hélène (née Mouret) et une orpheline, Jeanne. De santé fragile, Jeanne tombe malade à son tour. Dans son désarroi, à peine vêtue, Hélène se précipite chez son docteur qui, justement, est parti en visite. Elle sonne alors à la première porte qui s'ouvre ; précisément celle du logis du jeune et beau Docteur Henri Deberle. Celui-ci bien sûr attrape sa sacoche et, le col ouvert, se rend au chevet de Jeanne en compagnie d'Hélène, folle d'inquiétude. le décor est planté : la jeune femme, l'homme jeune et entre eux, l'adolescente chlorotique, affligée des tares de l'aïeule Adélaïde Fouque, morte folle, et de la grand-mère Ursule Macquart, morte phtisique.
A cette époque corsetée, au propre comme au figuré, Hélène, veuve, a le rôle de gardienne des vertus et son destin est de se remarier pour donner un père à sa fille, ainsi que le lui explique son ami prêtre, pourvu comme par hasard d'un demi-frère bien sous tous rapports et vieux garçon, Monsieur Rambaud.
Ignorante sexuellement, Hélène est séduite par le bel Henri Deberle. Celui-ci, bien que marié et heureux, est un séducteur. Il répond en cela aux normes de l'époque et de son milieu, où les apparences comptent plus que tout, où la vue d'une cheville féminine rend les hommes fous d'amour (et de lubricité). La malheureuse Jeanne sera la victime de cette passion. Elle et Hélène sont en relation fusionnelle et Jeanne, en sollicitant sa mère, lui demande de la positionner sur son propre avenir féminin. Mais celle-ci ne peut y répondre : elle-même n'a pas exploré sa féminité et le père, seul à pouvoir couper le cordon ombilical virtuel, n'est plus. Jeanne reste ainsi dépendante et prisonnière de l'amour qu'elle voue à sa mère.
En dépit de l'affection évidente que lui voue Zola, son "père" littéraire, le personnage "Jeanne" mourra et restera seule dans sa petite tombe des hauteurs du Trocadéro, dominant l'océan des toits de Paris.
A mon sens, Zola dans ce roman fustige les moeurs bourgeoises du siècle et l'éducation étriquée des filles. Il leur oppose la rusticité débonnaire de la servante Rosalie et du "petit soldat", son promis. Mais c'est une lecture parmi d'autres...

"Une page d'amour [...] a dû être, dans ma pensée, une opposition, une halte de tendresse et de douceur. J'avais, depuis longtemps, le désir d'étudier, dans une nature de femme honnête, un coup de passion [...]. le titre veut dire cela : une page dans une oeuvre, une journée dans une vie. le drame m'a été donné par l'invention de l'enfant, qui meurt de l'amour de la mère. Quant au milieu, à cette hauteur de Passy où j'ai placé la maison, il a été certainement choisi par les cinq descriptions qui terminent les cinq parties. Encore une vieille idée de ma jeunesse, Paris témoin d'un drame, Paris, pareil au choeur antique, assistant aux joies et aux douleurs d'une action, à toutes les heures, par tous les temps." Zola.



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Une page d'amour /Emile Zola
Hélène Grandjean, demeurant à Marseille, a perdu récemment son mari avec qui elle s'était mariée à l'âge de dix-sept ans : Charles a été emporté par la maladie. Douze années grises d'un mariage terne et sans secousse bien que son mari l'adorât. Une vie sans une fièvre de la chair ni du coeur, enfoncée dans les soucis quotidiens d'un ménage pauvre. Elle a perdu naguère son père que l'on avait trouvé pendu trois semaines après la mort de sa femme. Hélène a été profondément marquée par le tragique de sa vie. Souvent on peut la voir les mains croisées, dans la tranquille attitude de mère et de veuve, les yeux et les pensées perdus dans le vague…
Elle se réfugie alors à Passy aux portes de Paris avec sa fille Jeanne. La petite prise de convulsions, Hélène consulte le Dr Deberle, un jeune médecin de trente cinq ans à la solide réputation. C'est alors que tel un coup de foudre se crée un lien secret et inavoué entre le médecin et Hélène. Chaque visite du docteur est attendue avec impatience et peu à peu il apparaît qu'ils se comprennent sans ouvrir les lèvres. C'est comme une entente absolue, intime, venue du fond de leur être, et qui se resserre jusque dans leurs silences.
Hélène est une très belle femme, grande et sculpturale dont le profil sait prendre une pureté grave de statue. Elle se lie d'amitié avec Juliette, l'épouse du docteur. Chaque mardi, Hélène reçoit à dîner M. Rambaud, le notaire, et l'abbé Jouve afin de conjurer un peu la solitude où elle vit.
Et peu à peu elle sent qu'elle a de moins en moins la force d'échapper à un aveu qui va lui faire regretter les heures où le Dr Deberle l'aimait sans avoir la cruauté de le dire, jouant tout deux en toute conscience une comédie du coeur, car alors ils ne se permettaient pas même un serrement de main, ce qui donnait une volupté sans pareille au simple bonjour dont ils s'accueillaient. Hélène, luttant entre sa maternité et son amour, doit aussi faire face à la jalousie de Jeanne qui a compris la situation et ne veut pas partager sa mère, se prenant d'une rancune tenace à l'encontre du docteur.
L'abbé Jouve à qui elle se confie, lui donne comme conseil d'épouser M. Rambaud, qui depuis six mois fait sa cour discrètement et patiente.
Un fait imprévu survient lors d'une soirée : Hélène découvre la liaison entre Juliette et Vincent Malignon : pour elle l'adultère de fait s'embourgeoisait là d'une béate façon, aiguisé d'une pointe de raffinement coquet quand on connait Juliette. Hélène va alors monter un plan machiavélique pour tenter de confondre les amants : une lettre anonyme très particulière adressée à Henri. Mais elle ne sait pas encore que cette manoeuvre va avoir indirectement des conséquences dramatiques.
Paru en 1878, ce roman de la passion, du coup de foudre et des élans irrépressibles, des états d'âme et de la fatalité se situe loin de la satire politique et sociale qu'on a connu dans Germinal ou Nana. Huitième volume de la série des Rougon Macquart, on y découvre aussi de très belles descriptions de Paris qui occupe pratiquement la place d'un personnage. Un très bel opus exaltant la passion amoureuse.

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Si on m'avait dit il y a quelques années non seulement que je lirai Zola avec plaisir, mais qu'en plus je le dévorerai...! Il faut dire que Une page d'amour est un roman brillant plein de modernité !

On y découvre Hélène, l'une des filles d'Ursule Macquart et de Mouret, le chapelier. La jeune femme est marquée par son histoire familiale, dès le début elle rechigne à faire part au docteur Deberle des antécédents familiaux en termes de folie... Bénéficiaire d'un héritage, elle vit dans un certain confort et emploie même une cuisinière qui fait aussi office de bonne. On est pourtant loin du luxe opulent de la Curée, mais pas non plus dans la pauvreté de L'assommoir. Ici, c'est plutôt la petite bourgeoisie qui est décrite à travers ce personnage.

Mais le grand talent de ce roman, au-delà du portrait social, est sa modernité. En l'espace de quelques mots, de quelques chapitres, tout se noue : la description des regards, les mains de Jeanne qui cherchent sa mère, tout est là, au début de l'histoire. le reste du roman est une pelote qui se déroule, tragique et romanesque à souhaite. Et en toile de fond, ce qui s'appellera plus tard la crise d'adolescence, ou en tout cas ses prémisses avec cette petite Jeanne tellement jalouse de ceux à qui sa maman apporte son attention, tellement effrayée de ne plus être aimée d'elle.

Ce roman qui parle d'amour parle surtout de sentiments et d'émotions avec une langue que l'on sent maîtrisée. Zola y fait un exercice de parfait, notamment avec ses descriptions de Paris aux différentes heures du jour et à différentes saisons. Je n'ai pu m'empêcher de penser à la série de Monet sur la cathédrale de Rouen... Avec ces descriptions, Zola crée une ambiance, et marque les temps forts de son histoire.

Maîtrise du rythme, maîtrise de la langue, maîtrise de l'émotion ressenti par son lecteur : rien à redire, Zola fait vraiment partie des plus grands, et il me l'a encore une fois prouvé !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Du Zola qui ne ressemble pas à du Zola. Cet ouvrage raconte une histoire d'amour et se présente comme une bouffée d'oxygène, de fraîcheur et de douceur dans l'univers impitoyable de Zola. Je conseille vivement ce petit livre, cette tranche de vie qui se dévore et se savoure.
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🌸 Résumé :
Ce huitième roman de la série des Rougon-Macquart, situé entre deux des oeuvres les plus fortes de Zola, L'Assommoir et Nana, est d'un registre fort différent.
La passion soudaine qui jette aux bras l'un de l'autre la belle et sage Hélène et le docteur Deberle fait l'objet d'une analyse psychologique nuancée et minutieuse. Entracte dans une vie monotone et réglée, cette Page d'amour sera bientôt tournée et l'héroïne retrouvera à la fois son équilibre et sa solitude.
Mais l'aventure aura fait une victime, la petite Jeanne, condamnée par l'égoïsme et le délire passionnel des grandes personnes. Ainsi, cette oeuvre apparemment sans éclat se révèle subtilement imprégnée de désenchantement et d'amertume. .
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🌸 Mon Avis : "Une page d'amour" est une des oeuvres les plus méconnues de la saga des Rougon Macquart, certainement car elle est moins virulente que les autres. Encore une fois, je suis obligée de parler de la beauté de langue. La plume de Zola me laisse toujours sans voix. Tout est écrit avec beaucoup de pudeur. La passion qui lie Hélène et sa fille Jeanne est incroyable, presque malsaine. Ce roman rend compte de l'égoïsme des adultes et fait preuve d'une grande réflexion psychologique sur la liberté de s'aimer. le naturalisme est très présent dans la description bluffante de ce jardin clos, spectacle de la vie quotidienne et des moeurs des personnages qui animent ce récit, où la nature s'éveille doucement. le personnage d'Hélène est fascinant, d'un sang froid sans égal, prête à tout pour le bonheur de sa fille. C'est un personnage fort qui souffre en silence. Jeanne est quant à elle insupportable, petite fille capricieuse qui utilise son état de santé pour manipuler sa mère et nuire à son bonheur, mais pour qui on a de l'empathie, elle qui doit se confronter à la cruauté du monde adulte. A lire.
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