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3,76

sur 1011 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Et voici, dans l'ordre de publication initial, la dernière des trois enfants Mouret, le rameau issu d'Ursule Macquart. On avait déjà vu son jeune frère Silvère dès La Fortune Des Rougon aux prises avec le coup d'état de Napoléon III ainsi que son autre frère François se débattre avec l'abbé Faujas dans La Conquête de Plassans.

Ici Hélène (la belle Hélène, sans chercher absolument à faire un vilain jeu de mots annonciateur du roman suivant Nana), s'installe à Paris venant de Marseille avec :
- une fortune acquise par un héritage imprévu,
- un mari fraîchement décédé et
- une fille chétive et sub-claquante de 12 ans.

C'est déjà assez étonnant et improbable comme canevas de base. Mais en plus, et ce qui n'arrange rien, Hélène est une femme droite, fidèle, honnête — et, pour être tout à fait sincère, de mon point de vue ennuyeuse, mais ça c'est à vous d'en décider —, qui ne lève jamais un oeil sur un homme, encore moins s'il est marié, enfin vous voyez le tableau, quoi...

Malheureusement, PAF !, pas de bol ma chérie, elle tombe sur LE médecin bellâtre qui vient soigner sa fille et son coeur commence à palpiter et cætera, et cætera, et cæteraaaaaaaaaa..... (Soupirs puis RRÔÔNN PPCHHH, RRÔÔNN PPCHHH, c'est très mauvais pour la nuque car votre menton touche votre sternum pendant de longues minutes et vous ne devez votre salut que parce que vous vous êtes réveillé(e) au bruit du livre venant de vous tomber des mains.)

Pas besoin de vous faire un dessin ; le mélo bon marché, les violons larmoyants qui vont avec et, la forte probabilité de vous ennuyer si vous avez plus de seize ans ou si vous n'êtes pas hyper fan de ce que le romantisme a de plus gnan-gnan (du genre Chateaubriant).

Il est vrai que Zola nous y avait déjà un peu habitué avec La Faute de L'Abbé Mouret. À croire que notre pauvre Émile a tout donné dans son précédent bouquin, L'Assommoir, et qu'il n'a plus grand chose en tête pour ce roman-ci.

On sent qu'il a voulu bâtir un ouvrage dans la veine d'Eugénie Grandet, de Madame Bovary ou même, avec un peu d'anticipation d'Une Vie, mais encore faut-il avoir un peu de matière en réserve, ou une quelconque recette littéraire magique propre à nous envoûter.

Ici, point de tout cela, vous avez appelé le mauvais numéro : ZOLA & Cie — COUVERTURE-ZINGUERIE-ISOLATION-RÉPARATIONS EN TOUT GENRE. Si vous aimez les descriptions interminables des ciels et des toits parisiens, vous serez servis, en revanche, pour le reste, c'est un opus très creux et très en deçà de ce dont est capable l'auteur.

Accordons à l'auteur que l'ensemble reste " assez " agréable à lire, contrairement à La Faute de L'Abbé Mouret, mais franchement sans grand intérêt.

C'est vrai, je n'y suis pas allée de main morte, mais qui aime bien châtie bien, dit-on, et au surplus, toutes ces faibles considérations ne sont que mon avis, mon tout petit avis sur le grand Zola, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Après la mort soudaine de son mari, Hélène Grandjean, la fille d'Ursule Macquart et du chapelier Mouret, vit recluse avec sa fille Jeanne, douze ans, à Passy. Ses seules fréquentations sont un prêtre et son frère. Une nuit, sa fille a une sorte de crise nerveuse et Hélène a recours au docteur Deberle, son médecin habituel étant indisponible. Honnête, vertueuse, riche, la belle Hélène (!) succombera-t-elle au docteur Deberle, lui-même marié ?... ● Je croyais avoir lu tous les tomes des Rougon-Macquart, mais je n'ai eu à la (re ?)lecture aucun souvenir de celui-ci. Il faut dire que ce n'est pas le meilleur, c'est le moins qu'on puisse dire (et pourtant je suis fan de Zola !)… ● C'est terriblement lent ; il faut presque attendre la moitié du roman pour que l'intrigue se mette réellement en mouvement. Les descriptions abondent (beaucoup plus que dans les autres tomes) ; très belles prises isolément, dépeignant métaphoriquement ce qui se passe dans le monde intérieur des personnages, elles contribuent inexorablement à ralentir l'action. ● le personnage de Jeanne est exaspérant ; et celui d'Hélène est mou au possible ; l'histoire est niaise du début à la fin et cousue de fil blanc. Certes, Zola nous raconte la passion amoureuse, mais d'autres l'ont quand même beaucoup mieux fait que lui. ● Mieux vaut relire le tome précédent (le génial Assommoir) ou le suivant (le non moins génial Nana) !
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Métaphore estivale :
Le creux de la vague zolienne.
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"Oeuvre intime et de demi-teinte" selon Émile Zola, Une page d'amour offre beaucoup de contrastes avec l'Assommoir. le challenge XIXème siècle, offre l'occasion de s'en apercevoir. Tout ici y est moins ambitieux : le nombre de pages, les personnages, l'intrigue. L'auteur se permet d'ailleurs de dévoiler une trame principale assez peu immersive (la passion entre Hélène, une douce et chaste veuve et Henri, époux et père de famille) relatée sous la plume d'un écrivain aux penchants moralisateurs sinon puritains.

La présence de Zola, son regard, son mépris pour la petite bourgeoisie de l'époque, sur l'hypocrisie de la bonne société du Passy de cette époque lasse bien vite. Les passages qui évoquent les différents stades des dérives de la vie conjugale sont légions. Cette situation semble visiblement acceptée sinon encouragée par le plus grand nombre. Tout cela peine à convaincre à force de trop forcer sur les généralités. Pour ne rien arranger, les quelques histoires secondaires peinent à réveiller une attention déclinante.

Il faut également composer avec de très nombreuses descriptions. Celles-ci pourront plaire, car elles sont autant de discrets hommages rendus à la peinture impressionniste. Certain épisodes gagnent ainsi une intensité plutôt inattendue (la scène de la balançoire) au détriment d'autres pourtant plus émouvants. Certains tableaux de Paris sont inspirés du vécu de Zola, sa dure jeunesse parisienne. L'émotion ravira les inconditionnels, mais la présence omniprésente de l'écrivain peut tout aussi bien agacer.

Ce huitième tome de la saga des Rougon-Macquart, assez bien accueilli par la critique lors de sa publication, se révèle donc délicat à lire au XXIème siècle. Ce constat est assez curieux, d'autant que le roman succède (et précède) deux classiques intemporels.
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Ce ne sera manifestement pas le tome des Rougon Macquart qui restera dans mes préférés!
Si le talent d'écrivain de Zola ne se dément toujours pas, je me suis tout simplement ennuyée sur la première partie du roman. Si l'on rentre très vite dans le quotidien d'Hélène et Jeanne, l'issue devient rapidement évidente pour le lecteur accoutumé aux moeurs de l'époque. L'inévitable élément tragique arrive bien tard dans le récit alors qu'on l'attend depuis le premier quart du roman.
Quand enfin tout se déclenche, le rythme redevient parfait et amène le lecteur tranquillement au dénouement, qui s'il n'est en rien surprenant accroche le lecteur jusqu'au dernier mot.
Si Zola était tenu (ou s'imposait) un minimum de pages à ses oeuvres, vous pouvez en survoler un bon tiers et apprécier le reste.
Encore une fois l'expression contemporaine "c'est du Zola" ne faillit pas à sa réputation; pessimistes de nature, fuyez !
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Ce livre détonne dans la série des Rougon-Macquart dans la mesure où les lien avec ces familles est bien ténu. Quant au titre j'ai trouvé que, bien qu'évidemment il s'agisse d'Hélène et Henri, c'est aussi de l'amour de Paris dont il s'agit à en lire les très nombreuse et langoureuses descriptions qu'il en donne! Aucun personnage n'a trouvé grâce à mes yeux: Juliette est une sotte mondaine, Hélène et Henri hésitent, veulent, veulent pas, se rétractent, s'avancent, tournent autour du pot ad nauseam. Jeanne est tellement manipulatrice, une emmerdeuse de première! La vieille Féru est une profiteuse sans vergogne alors que Rosalie me semble la plus saine du groupe. Les deux frères m'ont semblé stéréotypés. En somme l'histoire ne m'a pas accrochée le moins du monde, j'ai détesté les personnages et me suis lassé des descriptions de Paris. Heureusement j'ai bien aimé la façon dont Zola décrit le rapprochement graduel entre Hélène et Henri, ainsi que la fin, mais au total c'est le livre de la série qui m'a le moins plu jusqu'ici!
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Lorsqu'on lit ce roman, on ne peut s'empêcher de se dire régulièrement que les mentalités ont bien changé depuis l'époque. Les moeurs en matière d'amour, de couple, de mariage et de remariage, de relation parent-enfant, de deuil et même d'amitié, tout cela est méconnaissable et on peine parfois à comprendre les motivations des personnages tellement cela nous semble étranger.
Du point de vue de l'histoire, donc, ce roman est passionnant. Et remarquablement écrit, comme toujours.

Néanmoins, je dois dire que ce tome n'est vraiment pas mon préféré de la série des Rougon-Macquart. En effet, Zola n'est pas parvenu à rendre sympathique un seul de ses personnages à mes yeux. Leurs relations semblent toutes malsaines et si j'ai pu me réjouir de relations malsaines truculentes dans d'autres volumes, ici curieusement ça n'a eu pour moi que la fadeur d'une vieille soupe agaçante.
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Hélène Mouret se retrouve veuve alors même qu'elle vient de quitter Marseille pour s'installer à Paris avec son mari. La voici donc avec un héritage confortable et une enfant de douze ans, Jeanne, chétive et malade. Sa fille est tout pour elle et leur amour est fusionnel. Elles vivent presque totalement recluses dans leur appartement et n'ont pour seule compagnie que leur bonne Rosalie et leurs amis Monsieur Rambaud et l'abbé Jouve.
Un jour, Jeanne est prise d'une crise violente. Désemparée et ne pouvant trouver le médecin habituel, Hélène tape à une porte et tombe par le plus grand des hasards sur le docteur Deberbe. Ce dernier sauve la fille et s'éprend de la mère, qui elle-même est troublée par cet homme. Ce n'est que le jour suivant, alors qu'elle souhaite le remercier qu'elle découvre qu'il est marié et père de famille. Juliette Deberbe, son épouse, devient son amie et l'invite à ses nombreuses réceptions.

Hélène et Henri Deberbe ne se cachent plus leur amour mais la jeune veuve tente dans un premier temps de le réfréner. La petite Jeanne, habituée à être le centre d'intérêt exclusif de sa mère, vit très mal cet amour. Elle est de plus en plus malade et se livre à des accès de colère terribles. Hélène est déchirée entre la santé de sa fille, qui semble dépendre de sa propre attitude, et son amour pour le docteur.

Ce roman de Zola est le huitième volume de la série des Rougon-Macquart et arrive juste après L'Assommoir, roman bouleversant qui connut dès sa parution un fort succès. Une page d'amour semble a priori moins violent que les tomes précédents. Les premières pages tombent même dans un excès de sentimentalisme. le personnage d'Hélène semble bien fade à côté d'une Gervaise, le docteur Deberbe lui-même ne réveille en nous aucune passion. Tout est bien gentillet. du moins jusqu'à la découverte du vrai caractère de Jeanne et des effets pervers de la passion. La petite fille se révèle être une véritable peste. Son amour pour sa mère est excessive et exclusif. Si elle accepte auprès d'elle certains amis, comme Rambaud et l'abbé Jouve, elle les repousse avec violence lorsqu'ils se mettent entre sa mère et elle. Zola la décrit souvent comme un personnage possédé par la haine et la colère. Ses yeux sont noirs, elle semble plus adulte, très sombre. le personnage de Jeanne irrite forcément par sa jalousie et ses caprices incessants. Malgré sa maladie, il est difficile d'éprouver de la pitié. C'est plutôt de la terreur que l'on ressent. Les descriptions de la mignonne petite fille viennent se heurter aux descriptions d'un personnage manipulateur et morbide, et à celles d'une enfant mystique, souvent comparée au Christ.
Hélène nous apparaît comme tout à fait soumise à son enfant, parfois comme vidée de sa substance par cette dernière. Lorsqu'elle finit par s'en affranchir (avec violence même), elle devient un personnage intéressant et sa passion amoureuse trouve un intérêt (bientôt réduit à néant…)

Outre les effets dévastateurs de la passion, Zola aborde ici le sujet de la religion. Jeanne s'impose souvent comme une figure christique, elle semble d'ailleurs touchée par la grâce à l'église lors de la semaine de Marie. Hélène est quant à elle profondément troublée par l'église. Elle y voit le reflet de sa passion amoureuse.

Paris joue également un grand rôle dans le roman. La ville n'est vue qu'à travers une fenêtre, tour à tour par Hélène et Jeanne. Paris reste un mystère pour toutes les deux, recluses depuis si longtemps, parfois un bonheur à contempler, parfois une menace impossible à maîtriser. Certaines descriptions, très longues, ralentissent le rythme de la lecture…
Une page d'amour est à rapprocher d'un roman comme La faute de l'abbé Mouret, où les sentiments des personnages et la passion amoureuse tiennent une grande place. Il se passe finalement peu de choses et les personnages ne sont pas les plus charismatiques de l'oeuvre de Zola. Si les premières parties sont parfois laborieuses, le personnage de Jeanne et la description de l'effet pervers de l'amour sont abordés avec beaucoup de finesse et sont particulièrement intéressants.

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Émile François Zola (1840-1902) écrivain et journaliste, est considéré comme le chef de file du naturalisme. C'est l'un des romanciers français les plus populaires, l'un des plus publiés, traduits et commentés au monde. Sur le plan littéraire, il est principalement connu pour Les Rougon-Macquart, fresque romanesque en vingt volumes dépeignant la société française sous le Second Empire et qui met en scène la trajectoire de la famille Rougon-Macquart à travers ses différentes générations. Les dernières années de sa vie sont marquées par son engagement dans l'affaire Dreyfus avec la publication en janvier 1898, dans le quotidien L'Aurore, de l'article intitulé « J'Accuse…! » qui lui a valu un procès pour diffamation et un exil à Londres.
Une page d'amour, publié en 1878, huitième volume de la série n'est pas l'un des plus connus, ni l'un des meilleurs, ceci expliquant cela ou l'inverse, aussi mérite-t-il qu'on s'y attarde.
L'héroïne du roman est Hélène, fille d'Ursule Macquart et du chapelier Mouret. Après avoir épousé un nommé Grandjean qui lui a donne une fille, Jeanne de santé fragile, les Grandjean montent à Paris, où l'époux meurt soudainement dès leur arrivée. Veuve d'un homme qu'elle n'a jamais vraiment connu, Hélène est prise d'une passion violente pour le docteur Deberle, son voisin qui est intervenu lors d'une des crises de sa fille, lui-même marié et père de famille.
De son côté, Jeanne voue un amour excessif et exclusif à sa mère, ne supportant pas de la voir courtisée par d'autres hommes, comme Rambaud doux et patient ami d'Hélène. le jour où Hélène se donne à Henri Deberle, sa fille avertie par un pressentiment et déjà bien malade, se met à sa fenêtre sous la pluie et contracte une phtisie dont elle mourra quelque temps plus tard. Hélène est terrassée par la douleur, mais plus encore par ce qu'elle prend comme une punition, infligée par sa fille, pour avoir fauté avec Henri, une seule et unique fois. Quand le roman s'achève, deux ans après le drame, Hélène s'est remariée avec Rambaud et ils vivent à Marseille.
Ce qui frappe le plus à la lecture de ce roman de Zola, c'est sa simplicité. Point d'intrigues complexes et de personnages multiples, pas de manigances animées par le profit, la cupidité ou la vengeance. Les acteurs de ce drame sont plutôt sympathiques, il n'y a pas de vilaines figures tirant les fils dans l'ombre ; le seul pêché qu'on peut y dénicher, c'est l'adultère et encore… Hélène résistera longtemps à Henri avant de s'abandonner, ne se trouvant une excuse que lorsqu'elle apprendra que Juliette Deberle, la femme du docteur, envisage de céder à un amant, ce que d'ailleurs elle ne fera pas.
Le roman des braves gens, la fête des voisins, Hélène et Jeanne, Rosalie la bonne et son soupirant Zéphyrin, les époux Deberle et leur jeune fils, l'abbé Jouve et son demi-frère Rambaud. La petite bourgeoisie tranquille et calme sur laquelle il n'y aurait pas grand chose à dire, si Zola ne la mettait pas sous la coupe de la passion. Certes, on peut trouver le roman un peu trop sentimental, mais il prouve que Zola peut aussi dépeindre ce trait du caractère humain – qui n'est pas le moins puissant – et ne pas que s'intéresser à la boue et à la noirceur.
L'autre grand acteur de ce livre c'est Paris, la grande ville vue des auteurs de Passy où résident nos héros. Chacun des chapitres du roman se clôt sur une description de la ville, à une saison différente de l'année, comme une carte postale magnifique de la capitale en pleine restructuration. A ce propos, et Emile Zola s'en est excusé par la suite, certains avaient noté que l'écrivain avait commis des anachronismes en décrivant les toitures du nouvel Opéra et la coupole de Saint-Augustin « dès les premières années du Second Empire, époque à laquelle ces monuments n'étaient point bâtis. J'avoue ma faute, j'offre ma tête. »
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Pas mal, se lit facilement même si la sensation de routine est tenace.
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