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Un vrai coup de coeur pour cette dystopie (ou contre-utopie) !!

Le tourneur de page règne sur la Bulhavre depuis plus de 100 ans, monde qu'il a créé de toute pièce afin de préserver l'humanité. Or cette humanité vit privée de toute liberté, devant respecter quelques 10 000 règles ! Les personnes qui échappent à cela se retrouvent dans l'Outre-Monde et tentent de survivre, toujours pourchassés par les tourneurs.

Muriel Zürcher a fait preuve d'une belle imagination et nous emporte facilement avec elle dans cet univers singulier qu'elle sait nous faire apparaître. Son écriture est superbe : fluide dans l'enchainement des phrases et des différents moments du récit, précise dans le vocabulaire toujours adapté et même parfois créé (le monde des tourneurs par exemple), mais également très poétique dans les descriptions de la nature ou encore dans l'expression des sentiments.
La narration ne manque pas de cadence entre des périodes de calme et de bonheur, et des épisodes palpitants et pleins d'actions périlleuses. Les personnages sont particulièrement attachants ou repoussants selon qu'ils sont des tourneurs ou pas.
On pourrait penser que cette dystopie est très classique. Cependant, même si des éléments peuvent paraître semblables, ici rien n'est « forcé ». Les univers de la Bulhavre et de l'Outre-Monde sont on ne peut plus crédibles. L'auteur n'a pas eu besoin de recourir à de longues descriptions pour nous en convaincre. Il suffit de les évoquer et ce monde apparait.
Un bon premier tome qui ne se contente pas que d'exposer le lieu et les éléments de l'action. Il se passe de nombreux évènements marquants, l'histoire bat déjà son plein et plusieurs enjeux retiennent notre souffle.
J'ai une grande hâte à lire la suite…

Belle lecture que je recommande sans délai !
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Je dois dire que ce fut une belle surprise. Il m'arrive pourtant très rarement de prendre goût à des histoires où se sont des enfants qui sont les héros. J'avais beaucoup aimé les histoires des enfants Grace de la série "Les chroniques de Spiderwick" de Holly Black et Tony Diterlizzi. Et je m'étais dit qu'après tout, j'aurais peut-être la chance de découvrir un autre roman avec des héros plus jeunes qu'à l'accoutumé et qui me plairait. Muriel Zurcher a réussi son pari avec cette saga !

Le début de l'histoire, je dois quand même l'avouer, m'a fait douter. Je sais qu'il faut toujours planter son décor dans une histoire, mais je n'ai pas tout de suite accroché. Je me doutais bien sûr qu'avec la témérité d'Alkan, notre jeune héros, les choses se bousculeraient très rapidement. Mais il a fallu du temps avant que cela n'arrive. Même si sa rencontre avec Liriana se fait au bout de quelques pages. Puis, les choses se précipitent. Alkan découvre toutes les supercheries que cache son monde trop parfait, et lorsqu'on lui enlève son frère sans que ses parents réagissent, le jeune garçon n'a plus d'autre choix que d'agir. C'est cette personnalité-là qui m'a poussé à continuer l'aventure.

Alkan malgré son jeune âge a l'étoffe même du héros. Courageux, intrépide, ayant ses propres convictions. J'ai tout de suite beaucoup aimé ce petit bonhomme. Sans compter son amour inconditionné pour son jeune frère (chose que je comprends aisément et à laquelle j'ai pu m'identifier sans soucis). Tout part d'ailleurs de cet amour fraternel. Je ne sais pas si, sans Tahar, son jeune frère, Alkan aurait été aussi loin... Je trouve d'ailleurs rafraîchissant que Muriel Zurcher ait choisi de mettre cet amour-là comme moteur de l'histoire. J'ai beau chercher, je n'ai pas beaucoup de références littéraires qui ont le même schéma.

La Bulhavre en elle-même est aussi un concept que j'ai aimé. Enfin, je n'aime pas le concept de cette société aseptisé à l'extrême, mais plus le choix de partir d'une société si ordonnée et de préférer la renier pour retourner à une monde plus... chaotique. Au fil de ma lecture, et de part ma formation scientifique, je dois avouer que les actes et les choix du Tourneur de Page avaient, en quelque sorte, une cohérence. Sauvegarder l'humanité est d'ailleurs quelque chose que nous aurons, un jour ou l'autre, à envisager. Je n'ose pas imaginer les sacrifices et les décisions que devront prendre les personnes en charge d'une telle chose. C'est pour cela, que je crois que le Tourneur de page n'avait que des bonnes intentions au départ et qu'elles ont été perverties par la suite. J'ai hâte de voir comment les habitants de la Bulhavre réagiront quand tous les secrets qui entourent leur vie éclateront, car je l'espère, ce moment finira par arriver dans la saga.

J'ai aussi hâte Iriulnik prenne une bonne correction, et je reste polie ! Cette femme est une abomination, tout comme Rustor. Je n'arrive pas à comprendre comment de tels tyrans peuvent être au pouvoir alors qu'autant de personnes les détestent. Vous allez me dire qu'il y a tellement d'exemples dans notre monde à nous de ce genre de tyrans... Oui, je sais, mais ça n'empêche pas de ne pas comprendre. Sûrement parce que je vis dans un pays libre... Enfin, passons. Je pense que leur existence première à tous les deux est d'avoir des vrais méchants à haïr et ils sont parfaits dans ce rôle là.

Les habitants de l'Outre Monde... Tant de bonté malgré la pression constante et la cruauté qu'ils subissent de la part des tourneurs. J'apprécie ce choix. Qu'ils ne soient pas vengeurs, hargneux, vindicatifs. Ils pensent avant tout à survivre, ce qui vu leur situation est déjà beaucoup. L'accueil qu'ils ont réservé à Alkan et la place que l'enfant à pris me donne de l'espoir quand à la suite des aventures. Je me dis que ce petit peuple pourra changer les choses quand ils décideront d'agir. J'ai aussi hâte de voir plus souvent les abominables ! Je suis très curieuse de savoir qui ils sont vraiment, et s'ils vont prendre part à la futur guerre qui ne peut qu'avoir lieu. Les cinq enfants qui forment notre petit groupe de héros devraient être le lien qui fera basculer les frontières avec ce peuple qui s'apparentent beaucoup à de grands singes... Oui je suis curieuse à l'extrême de leur identité.

Il est vrai d'ailleurs, en parlant de nos héros, que les enfants sont souvent la source de changements. Ils arrivent à franchir des barrières qui nous semblent infranchissables en étant adultes. C'est peut-être ce côté là qui me plait finalement. Leur courage, leur enchantement, leur naïveté... Leur capacité à nous émerveiller.

Il faut absolument que je me décide à poursuivre avec le tome 2.
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Retour sur une très bonne dystopie publiée l'an dernier. Suite à la détérioration des conditions de vie sur Terre, le tourneur de page, a décidé, pour le bien de tous de sauvegarder la vie des hommes en la limitant à un lieu clos et en érigeant des règles de vie stricts. Chaque habitant porte d'ailleurs sur son nombril une puce qui l'identifie et permet certaines manipulations. le héros Alkan, est un jeune garçon intrépide dont toute l'attention est fixée sur la nécessité de protéger son jeune frère qui ne peut s'empêcher de dessiner des visages ce qui est tout à fait interdit. Mais une chute casse sa puce et le voilà contraint de voir la réalité d'une toute autre façon, à commencer par son voisin qui du jour au lendemain change de visage... ceci n'est que le début d'une épopée en forme de périple dans lequel les valeurs sont l'amitié et le courage et la fraternité.



Un excellent livre en deux tomes. le monde décrit n'est pas du tout froid, il est au contraire peuplé de différentes formes d'humanité et de lieux très différents qui vont de la ville à la montagne puis jusqu'à la mer comme un cycle de purification. L'action et l'aventure sont présents à chaque page et tiennent avec efficacité le lecteur en haleine. Nous suivons en parallèle plusieurs destins qui se coupent et se recoupent. Les méchants sont vraiment affreux et machiavéliques et les jeunes ont un courage rempli d'humilité. Un roman à lire absolument, quelque soit son âge car les phrases sont courtes et le vocabulaire simple.

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Une très bonne découverte!
Nous sommes dans un univers dystopique "classique". Restriction des libertés (et encore "restriction" le mot est faible pour ce livre!), règles strictes, environnement isolé, chacun est soumis et doit rester à sa place, le métissage est proscrit, tout est paramétré : le temps, les émotions, les souvenirs, la biologie, les repas (Les habitants ne mangent que des algues (beurk!) ou presque...)...etc
Pourtant, même si nous avons là tous les codes de la dystopie réunis, ce livre arrive quand même à se démarquer! Et ce n'est pas chose facile, car cet univers à la mode se développe de plus en plus et on y trouve souvent des répétions et/ou similitudes. C'est très certainement dû au fait (entres autres) que ce livre a 5 ans maintenant. Il est donc arrivé juste avant ou au début que ce genre prenne. Et il est vrai que lorsque j'ai trouvé que certains ouvrages dystopiques étaient du "déjà vu" c'était avec des livres récents.

Mais passons. L'originalité de ce livre n'est certainement pas dû qu'au fait qu'il soit "ancien". L'auteure a un réel talent d'imagination. Tout est très bien construit. L'écriture est fluide, riche et agréable. L'histoire tient la route et a vraiment "un truc en plus".
Nous avons détruit la nature. Et afin qu'elle puisse se régénérer, l'homme a compris (tout du moins ce fameux tourneur de page...) qu'elle ne pourrait le faire en notre présence. Pour que le monde puisse se reconstruire toute la population doit être mise à l'écart. Tous les humains ont donc été réuni sous la "bulhavre", une sorte de bulle de bonheur. C'est en tout cas ce que prônent les dizaines de milliers de règles que doivent respecter les gens sous cette bulle.
L'idée de base est vraiment bonne, la population n'a pas été isolée pour un test (ou autre) mais pour préserver la planète. Nous avons aussi le mystère qui flotte autour du tourneur de page, son rôle, qui est-il...etc
Ce monde a vraiment été très bien pensé par l'auteure, tout est précis que ce soit les descriptions de l'environnement ou les conditions de vie. Les termes sont très bien choisis également : tourneur de page, tourneurs-effaceurs, tourneurs-alphas...etc ainsi que les prénoms : Alkan, Tahar, Minda, Artelune, Adélou, Guitin, Awim...etc le tout forme un ensemble vraiment très immersif et cohérent.

Les personnages sont touchants et intéressants et nous avons une sacrée vraie méchante! Iriulnik est tout simplement abominable! Sa cruauté se révèle au fur et à mesure du livre et atteint son summun à la fin (en tout cas pour le tome 1). Je n'ose imaginer quelles atrocités elle va commettre dans les prochains volumes!
C'est un livre qui est vraiment génial pour les garçons je trouve (pour les filles aussi bien sûr, mais je m'explique). Il est rare de trouver dans le genre dytopique un personnages principal qui est un garçon. Et second point, il y a toujours (ou presque) une histoire d'amour plus ou moins invasive et/ou plus ou moins cucul la praline. (Genre d'histoire qui me fait craquer la plupart du temps! lol. Donc ce n'est pas une critique!). Mais pour le coup, les garçons doivent se coltiner 9 fois sur 10 ce genre d'histoire. Et là, rien de tout ça! Encore un point qui fait que ce livre se démarque.

Ce que j'ai aimé également, c'est le rythme. Les chapitres sont courts et l'on ne suit pas toujours Alkan (personnage principal) dans tous les chapitres. Nous suivons également d'autres personnages (sa famille, ses amis, ou encore la terrible Iriulnik!). Et l'alternance est toujours très bien faite. Ces 2 derniers points font de ce premier tome un récit dynamique.

Seul petit point négatif, même si je trouve que toutes les personnalités de ces ados sont crédibles, je ne peux que constater, en revanche, qu'ils ont quand même beaucoup de bol dans tout ce qu'ils entreprennent! Ils réussissent et excellent dans certaines de leurs actions les plus périlleuses alors que d'autres adultes ( un en particulier) bien plus rudement rodés qu'eux ont échoué. Cependant, ça ne les décrédibilise pas non plus car le fait que ce sont justement des ados les aide par moment. Et au vu de la fin, j'ai fini par me dire qu'ils n'ont pas tant de bol que ça finalement...

En conclusion, un très bon premier tome dont je lirai la suite! Et je me demande bien comment ça va se finir...!
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Une nouvelle fois, je remercie Babelio et les éditions « éveil & découverte » pour cette version jeunesse de Masse critique qui une nouvelle fois m'a fait voyager dans un monde inconnu mais très plaisant !

Un bel ouvrage ce livre, au format poche avec la qualité d'un livre broché ! Si j'avais une critique négative à faire sur le support, c'est bien les quelques fautes de frappes qui parsèment le livre ainsi que les pages en doubles (369 à 376 par exemple), surement un problème d'impression.

Venons-en à l'oeuvre en elle-même, voilà bien longtemps que je ne lis plus de livre jeunesse, l'auteur m'est totalement inconnue et la maison d'édition tout autant. Ceux-ci dit, malgré sa pauvre bibliographie, Muriel Zürcher à un imaginaire débordant et un talent pour transformer celui-ci en mots.

Quelle histoire ! Pour résumer rapidement, c'est l'histoire de deux frères qui vivent dans un monde parfait sous terre appelé la Bulhavre. Un monde parfait ? Pas totalement, il existe, comme partout, des imperfections, complots derrière cette façade. On est donc emporté par la découverte de ce nouveau lieu, la découverte de son fonctionnement et même la découverte de l'outre-monde proche, c'est-à-dire le monde à la surface. Autant dire que les idées pour le prochain tôme ne doivent pas être compliquée à trouver tant on ne connait pas en entier le vaste outre-monde et même la vaste Bulhavre.

Tout cela pour dire que ce livre est riche, riche en rebondissements, riche en personnages, riche en action… On ne s'ennuie pas une seconde et on comprend bien que ce livre, assez court, conviendra parfaitement à un public jeune adolescent se lançant dans la lecture de roman hors scolaire. Au-delà de ça, une critique de notre société, environnementalement parlant est présente ainsi que des scènes assez violentes montrant la cruauté de l'Homme. Une contre-utopie qui je pense pourrait attirer certains adultes en quête de jeunesse.

Quand j'ai reçu le livre, il était écrit « Vous ne le lâcherez qu'à la dernière page ! » et en effet, il est tellement captivant que je ne l'ai pas lâché jusqu'à la dernière page. Un livre qui se lit tout seul, sans se forcer et sans bloquer. Un livre que je vous conseille vivement.

Vivement le prochain tôme ! (Oui la fin est frustrante !)
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Quelle excellente surprise !
Dès les premières pages on est aspiré dans le récit et il est difficile d'en ressortir. La structure du livre est somme toute classique, surtout pour un roman jeunesse. On y rencontre un jeune garçon, Alkan, aventurier et rebelle dans l'âme, ainsi que son frère Tahar, artiste jusqu'au bout des doigts dans ce monde où l'art est prohibé. Comme on peut s'y attendre ce don risque d'avoir des conséquences. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, si la structure est conventionnelle, l'histoire, elle, est pleine de rebondissements, de surprises et de suspense. À plusieurs reprises, je pensais avoir deviné la suite du récit, ou le dénouement d'une scène, que nenni !

Mais revenons en aux personnages. Tous sont excellents. Ils sont drôles, rusés, intrépides et j'en passe. Ils sont, tous autant qu'ils sont, parfaits dans le rôle que l'auteur leur confie. Comme je l'ai dit plus haut les protagonistes correspondent aux modèles du genre littéraire en question. Les gentils sont très gentils et très courageux, les méchants très méchants et parfois un peu bêtes. Cependant, il ne faut pas forcément y voir une tare. Iriulnik, la méchante, a en effet de quoi donner froid dans le dos et nos héros sont très attachants et souvent émouvants.

On l'aura compris, j'ai été totalement séduit par les personnages et le déroulement de l'action. Mais ce n'est pas tout ! le monde imaginé par Muriel Zurcher est riche et étonnant. On n'a d'ailleurs aucun mal à imaginer une suite à ce premier tome, tant les possibilités qu'offre cet univers sont nombreuses. Il me tarde d'ailleurs d'en apprendre plus sur l'Outre Monde et sur les premiers temps de la Bulhavre. Et bien évidemment sur le sort des nos compagnons d'aventure !

Seul petit bémol à mes yeux, les choses sont parfois un peu faciles. Les méchants sont parfois un peu trop naïfs ou un peu trop vite découragés. Bien évidemment c'est le genre et surtout le public cible qui veut ça. Cependant, malgré cette « critique », j'ai été littéralement scotché à ce livre, enchainant les chapitres sans pouvoir m'arrêter. Paradoxalement, et c'est assez rare pour être souligné, je dévorais le livre, mais ne voulais absolument pas arriver à la fin, tant l'histoire est prenante et plaisante. Bien vite le prochain tome !
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La Bulhavre est un pays où les enfants ont une destinée toute tracée. Ils connaissent par coeur les 10 000 règles du manuel de vie. « Dire, répéter, redire, réciter. Jour après jour, année après année, les enfants apprenaient par coeur les dix mille règles du manuel. Ainsi, ils grandissaient. Blancs, noirs ou cuivrés, ils quittaient la Bulhavre des familles pour rejoindre celle des jeunes de leur couleur. Et quand l'âge de procréer arrivait, le Tourneur de Page assemblait les couples et leur octroyait une maison. Deux parents, deux enfants forment une famille. Une belle destinée pour conserver l'équilibre parfait de la population et de sa diversité. »
« Tu ne mêleras pas ton sang à celui d'un être différent » « Pour conserver les caractéristiques de chaque race humaine, la Bulhavre était divisée. Les familles d'un côté, les jeunes de l'autre, les officiels au milieu sans oublier les fins de vie à l'extrémité. Mais surtout la préservation des couleurs de peau était importante. Les noirs, les blancs, les cuivrés. Chacun avait son quartier réservé. Cette règle garantit l'équilibre de la population de Bulhavre. »
Tout est régulé en Bulhavre même le temps : « La pluie tombait le mercredi et le samedi soir. Sous la Bulhavre, chaque semaine, de chaque année, tout au long de la vie, le rythme de la pluie est identique. »

Alkan s'ennuie dans la monotonie de son quotidien « Il rêvait de quelque chose de différent, d'une journée qui ne serait pas pareille à la précédente. Sa vie était si prévisible qu'il craignait un jour de ne plus différentier la veille du sommeil »
Il en arrive à braver des interdits : il construit une planche à roulettes qu'il a essaie avant 213, la règle de l'heure du couvre-feu pour ne pas être découvert et par hasard, rencontre Liriana, une renégate de l'Outre-Monde.
Tahar, son frère, passe son temps à s'empêcher de dessiner. « Personne ne saurait représenter la vie » reprend une des règles du manuel mais Tahar dessine, c'est plus fort que lui : impossible de réfréner son envie. A la quatrième transgression en un mois, sa mère le dénonce et il disparaît.

Personne ne le remarque à cause de la misphère. Sauf Alkan qui a cassé la sienne lors de son expédition en planche à roulettes. « La misphère, cette petite bille greffée à la naissance sur le nombril des habitants, permettait aux tourneurs de programmer et maîtriser le fonctionnement des organes du corps et notamment le cerveau et les hormones. Avec elle, rien de plus simple que d'effacer douleur, tristesse ou malheur »
Cette disparition sera le moteur des actes d'Alkan. Il va rechercher son frère par tous les moyens, même si pour cela il doit lui aussi devenir un renégat. « La vie était possible en dehors de la Bulhavre. Liriana le lui avait prouvé. »

Le Tourneur de Page de Muriel Zürcher, premier tome : Passage en Outre-monde est un roman destiné aux préados, 11 ans et +. Il m'a été permis de le découvrir grâce à Masse Critique Littérature Jeunesse et les éditions Eveil et Découvertes. Je les en remercie.
Je me suis bien amusée à lire cette histoire qui comportera certainement d'autres tomes. On y retrouve tout ce qui peut intéresser: un univers riche avec des protagonistes attachants, des territoires inconnus à explorer, des lois à transgresser.
Sans nul doute, vous passerez un bon moment à lire ce premier épisode et vous attendrez avec impatience, tout comme moi, de pouvoir découvrir la suite.

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Sous la Bulhavre, la vie est d'une ennuyeuse perfection. Pas question d'enfreindre les 10000 règles édictées par le Tourneur de Page, à commencer par celle-ci : "Sous la Bulhavre, la vie est obligatoirement heureuse"! Pourtant, les deux frères Alkan et Tahar rêvent de braver l'interdit... Jusqu'où les emmènera cette soif irrépressible de liberté ?

Comme l'indique à raison le bandeau, le Tourneur de Page est "Un récit captivant : vous ne le lâcherez qu'à la dernière page !"

On peut dire qu'il s'agit d'un livre d'anticipation. Dans un futur indéterminé, les hommes ont détruit leur environnement en exploitant démesurément ses ressources et en se faisant la guerre jusqu'à la grande extinction. Un homme, à la manière de Noé, a tourné la page... Espérant que la terre puisse se guérir loin des hommes, il a isolé l'humanité dans une bulle. Pour la pérennité des espèces, la vie des hommes sous la Bulhavre est contrôlée de A à Z: parqués dans des quartiers séparés en fonction de leur couleur de peau, de leur âge, de leur potentiel, ils sont manipulés grâce à la misphère greffée à leur nombril dès la naissance. Cet interface permet tout aussi bien de les soigner que d'effacer leurs souvenirs voire les tuer...

Maintenus sous la coupe d'un système bien rôdé, les hommes sont devenus des "robots" interchangeables et ont perdu l'essence même de leur humanité : leur libre arbitre !

C'est dans ce contexte qu'on suit le long parcours pour la liberté de deux enfants, Alkan et Tahar. Pour des raisons différentes, que je vous laisse découvrir, tous deux se retrouvent libérés de leur misphère, séparés de leurs parents qui ont oublié leur existence et malheureusement séparés l'un de l'autre... Ils n'auront de cesse de se retrouver !

On assiste donc à une aventure palpitante, sans aucun temps mort, où l'on suit avec plaisir les péripéties de l'un comme de l'autre. D'autres personnages, hauts en couleur, viennent compléter le tableau. Il y a tous les fugitifs d'Outre-Monde qui recueillent Alkan et lui font découvrir le Monde, le vrai, avec sa météo variable, ses mets succulents, ses livres inconnus, etc. Alkan se liera d'amitié avec plusieurs d'entre eux qui, le moment venu, l'aideront à mettre en oeuvre son projet... de son côté, Tahar, trouvera en Adélou, un Potentiel comme lui, un allié solide. Au final, c'est une petite troupe de six ados qui braveront les terribles Restor et Iriulnik, les Tourneurs-alphas sanguinaires de Bulhavre qui se sont jurés de traquer à mort les fugitifs.

L'univers créé par l'auteur est aussi riche sur le fond que sur la forme. C'est sans à coup qu'on tourne les pages de cette histoire. Les chapitres sont courts et variés. Ils nous permettent de suivre en alternance le cheminement des deux personnages principaux et de leurs alliés ou ennemis. Même s'il s'agit avant tout d'un récit d'aventure, l'auteure ne fait pas non plus l'impasse sur les sentiments des personnages et sur l'importance de l'amour dans leur vie. de même, elle n'édulcore en rien les actes de barbarerie perpétrés par les méchants de l'histoire... On y retrouve également, en filigrane, une réflexion critique sur certaines dérives philiosophiques et politiques de notre société, malheureusement toujours d'actualité...

"Je sais que tu a du mal à le comprendre. Tu n'as connu qu'une manière d'aborder la société jusque là, on ne peut pas t'en vouloir. Je vais tenter de te dire les choses simplement. Nous pensons que la diversité ne peut qu'être enrichie par la rencontre d'un homme et d'une femme, quelle que soit leur couleur. le Tourneur de Page prétend préserver une diversité, celle qu'il estime être bonne. Mais la diversité naît justement des mélanges."

Si le tome se termine sur quelques révélations de taille qui pourraient bien remettre en cause tous les fondements de la Bulhavre, l'auteure nous propose cependant un certain retour à l'équilibre... Une trêve bienvenue avant de replonger dans des aventures qui s'annoncent plus périlleuses que jamais. le dernier chapitre nous présente en quelques mots les rêves, doutes, interrogations de chacun des protagonistes... de quoi nous donner envie de se plonger illico presto dans le deuxième tome ! Surtout que celui-ci augure la découverte de nouvelles Terres !

Petit plus anecdotique, j'ai adoré caresser les pages de qualité supérieure de ce livre ainsi que d'entendre le délicieux bruit de neige qu'elles offraient lorsqu'elles se frottaient l'une contre l'autre ! (Hi! Hi! Sensations difficilement explicables pour les non initiés...)

Bref, une totale réussite et une belle découverte ! Merci aux éditions Eveil et découvertes.
Alors, vous aussi, tournez les pages et plongez-vous dans ce "récit captivant"...
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Comme dans toute dystopie, il faut créer un nouveau monde, qui est içi la Bulhavre. C'est une sorte de "prison dorée", où toute notre vie est réglée en fonction de 10 000 règles, que les enfants passent leur temps à apprendre. Tout est fait pour que la diversité des races persiste, et les habitants ne mangent que des algues, et quelques fois du poisson J'ai adoré découvrir ce monde, qui n'est pas si idyllique et qui pourrait bien arriver dans le futur, puisque il s'agit d'une idéologie appliquée à l'extrême. J'ai trouvé le rôle de la misphère très intéressant (mais horrible), c'est un bon moyen de contrôler l'esprit des gens afin d'en faire tout ce qu'on veut, ça fait peur, mais c'est très bien trouvé ! Je trouve juste un peu dommage qu'on en sache pas un peu plus sur la vie quotidienne des habitants, mais bon c'est moi qui pousse un peu loin le sens du détail !

J'ai beaucoup aimé les personnages, qui sont tous très attachants (ou pas) et bien construits. Alkan et son frère sont très courageux, on ne sait pas quel âge ils ont, mais je pense qu'ils sont matures pour leur âge. Les habitants de l'Outre-Monde sont tout aussi bien réussi, j'ai adoré Artelune, qui embête toujours Alkan ! Les parents ne sont pas en reste, car ils prênent tous des décisions très difficiles, tiraillés entre la protection de leurs enfants ou celle du village, leur propre sécurité passe toujours en dernier. Ensuite, les méchants sont de vrais méchants ! Iriulnik m'a fait froid dans le dos, c'est un vrai tyran qui porte les oreilles de ses victimes autour de son cou... Berk. Je regrette que l'auteure n'ait pas parlé un peu plus des abominables, ce peuple d'Outre-Monde qui m'a fait pensé au Bigfoot vous savez, j'espère en apprendre plus dans les prochains tomes !

Le style de l'auteure est fluide, agréable, je ne me suis pas ennuyée une seconde ! L'action est bien menée, il y a de l'émotion, de l'action, du suspence, bref, tout ce qu'il faut pour faire un bon livre ! C'est tellement bien écrit que, pour une fois, je n'ai pas eu à relire certains passages, et c'est assez rare pour être souligné ! On alterne souvent de point de vue, et ce qui est bien, c'est qu'on ne reste pas toujours avec Alkan ou Tahar, on suit même des personnages secondaires. Même si ce livre est classé jeunesse, je pense que beaucoup d'adultes l'aimeront, puisque tout le monde ou presque aime les dystopies !

Je vous conseille vraiment ce livre, qui est un véritable coup de coeur, et je remercie encore Babelio et l'Operation Masse Critique Jeunesse !
Lien : http://lectures2dahlia.blogs..
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tout à fait d'accord avec les autres lecteurs, un détail, le prix 13 euros pour un format broché très agréable; de plus je l'ai acheté sur le livre sur la place à Nancy, et donc j'ai pu parler avec l'auteure qui m'a bien expliquer le début de l'histoire, je pense mais peux me tromper, qu'elle doit savoir qu'il est difficile de rentrer dans le roman, mais après quel régal!!!!

Je vous recommande aussi un livre jeunesse exceptionnel "Anne et la maison aux pignons verts" de Lucy Maud Montgoméry
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