Le livre démarre comme un lâcher d'élèves à la sonnerie de fin des cours, dans un couloir trop étroit.
5 frères, orphelins ou presque.
Ils ont perdu leur mère et leur père les a plantés là 6 mois plus tard, évaporé dans la nature.
Alors, ils composent comme ils peuvent, vivent comme une meute de jeunes chiots.
Ils se bagarrent, se mordent, jappent et roulent dans la poussière, dormant les uns serrés contre les autres en compagnie d'un chat pot de colle (Hector), d'un pigeon amical (Télémaque), d'un poisson rouge (Agamemnon), d'un border collie (Rose) et d'un mulet à forte personnalité (Achille).
Autant de références à "l'Odyssée" et à "l'Illiade" qui ont bercé leur enfance.
Jusqu'au jour où leur père (qu'ils ne nomment que par le terme "l'assassin") se présente à leur porte et sollicite leur aide pour bâtir un pont.
C'est le 4ème frère et lui seul qui va répondre à l'appel.
J'ai failli lâcher l'affaire tant le début du récit désoriente. Fragments épars, sauts dans le temps et une plume pas toujours claire.
C'est une critique de Babelio qui m'a convaincue de passer les 100 premières pages, et cela en valait la peine.
Le pont d'argile est une douloureuse histoire d'amour filial et de deuil au procédé narratif assez particulier.
Le récit est plus que rude (l'agonie de la mère, le désespoir du père et des cinq fils), néanmoins, c'est aussi une histoire de courage et une histoire d'hommes.
Il y a des romans qui se démarquent par leur "patte" singulière.
Celui-ci en fait partie.