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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fluidité du style, langue précise et rythmée du conteur, empathie extraordinaire de son auteur : "Destruction d'un coeur" est à la fois une nouvelle éprouvante pour nous (et son protagoniste, condamné à s'effacer sans bruit) et un manifeste "humaniste" de nature presque bouddhiste - car tout est compassion chez le merveilleux Stefan Zweig... Vertiges que nous procure l'exploration de cet art littéraire authentique de ZWEIG, de son "classicisme" jamais ennuyeux, de ses livres d'une constante et si grande force humaniste, au rayonnement immuable. Emotion durable qui saisit leur lecteur (d'hier, d'aujourd'hui, de demain) - sans doute fruit de l'empathie presque "naturelle" à cet homme-là, qui avait ce qu'on nommait alors "du métier"... le mystère Zweig restera toujours l'une des plus belles énigmes de la Littérature.
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Stephan Zweig, une fois de plus décrit avec brio en un texte fort court, la transformation d'un père aimant et aimé , homme honnête et aisé en un vieillard acariâtre de ne pouvoir supporter l'envol de son enfant hors du cocon patiemment et obstinément conçu.
Toute la magie de Zweig!

Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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J'ai fini Destruction d'un coeur et j'ai adoré!!

Les trois nouvelles contenues sont magnifiques! Stefan Zweig a un style très particulier que j'adore, quand il écrit on dirait de la poésie en prose, c'est tellement beau... Je crois qu'il aurait pu écrire des listes de courses, ça aurait été passionnant venant de lui! A plusieurs reprises j'ai eu envie de noter des phrases rencontrées au cours de ma lecture, qui sonnent tellement justes! C'est ça surtout que j'aime, il décrit tellement bien les sentiments humains, on dirait qu'il a tout compris sur les hommes c'est incroyable! je n'arretais pas de me dire "mais oui c'est tout à fait ça"

La première nouvelle Destruction d'un coeur est magnifique et m'a déchirée le coeur. les sentiments de ce père qui voit s'éloigner sa fille sont très bien analysés, je souffrais avec lui!
Du coup je pensais moins aimer les deux suivantes, tellement j'avais aimé cette nouvelle mais j'ai beaucoup aimé La gouvernante avec encore une fois une superbe analyse des émotions des deux fillettes et j'ai adoré Un jeu dangereux où les sentiments de la jeune fille qui s'éveille à l'amour sont trop beaux à lire!

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Il faut croire que Stefan Zweig n'a écrit que de bonnes histoires. Paru en 1927, Destruction d'un coeur ne fait pas exception à la règle. On y retrouve la passion à double tranchant coutumière de Zweig, cette déchirure émotionnelle qu'il transcende, intériorise, psychologise pour en faire un récit qui touche chaque lecteur au plus profond de lui-même. Ici, on se glisse dans la peau d'un vieil homme qui, durant un séjour dans un hôtel au Sud de la France, surprend sa fille, au milieu de la nuit, alors qu'elle sort de la chambre d'un inconnu. C'est le début pour lui d'une longue et solitaire descente aux enfers, qui lui coûtera ce qu'il a de plus cher.

Les personnages, peu nombreux, se résument à ce Salomonsohn très peu nommé, sa femme, sa fille et les trois hommes potentiellement amoureux d'elle. Presque tous anonymes, ces protagonistes sont envisagés à travers le point de vue du père. Son épouse semble une bourgeoise coquette et insensible, tandis que les hommes inconnus ont l'allure de galants parfumés et superficiels. le plus intéressant reste sa fille, Erna, dont l'image bascule complètement au début de Destruction d'un coeur. Cette enfant pure, souriante, innocente prend dans le doute qui le ronge des allures de démone hypocrite, égoïste, belle et désirable comme une femme.

On ne saura finalement jamais le fin mot de l'histoire. Jusqu'où est allée Erna, avec quel homme ? Telle n'est pas la question. le père envisage le pire, partout, chez tout le monde, et son coeur meurtri par cette haine et ces doutes qu'il ne parvient pas à exprimer s'éteint peu à peu. le naufrage ou la destruction d'un coeur selon les traductions, tel est bien l'objet du récit de Stefan Zweig. Mais, plus que la tromperie supposée de sa fille, c'est la solitude, la vieillesse et une vie de labeurs qui minent cet homme, incapable d'ouvrir son coeur à ses proches. Jalousie, peur du ridicule, les sentiments s'entrelacent avec une complexité de haut vol jusqu'à la conclusion de cette terrible nouvelle.

C'est la nouvelle de Zweig qui m'a le plus émue jusqu'à présent. La justesse des mots, le rythme des phrases, tout dans le style de Zweig est très juste, et j'ai été profondément touchée par la souffrance silencieuse de ce vieil homme.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Première nouvelle : Destruction d'un coeur; deuxième nouvelle : La Gouvernante; troisième nouvelle : le Jeu dangereux.
Dans ces trois nouvelles, il y a bien entendu l'incompréhension (inévitable ?) entre les générations, et le défaut de communication : mensonges, hypocrisie, cachotteries, manipulation…
Les trois nouvelles se concentrent également sur le thème de l'innocence de la jeune fille « en fleur » et présente une certaine masculinité sous un angle peu avantageux : lâches, traîtres, remplis de principes et de conventions, manque de respect et d'humanité.
Malgré une vision très XIXe siècle de la jeune fille, il y a de beaux moments de sensibilité, notamment concernant le père dans la première nouvelle qui lui, ne survit tout simplement pas à la destruction de son coeur.
(plus sur anne.vacquant.free.fr/av/)


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Mon premier Zweig, lu en une courte après-midi est pour moi comme une révélation. Jamais je n'ai encore lu avec tant d'accélération surtout la première des trois nouvelles qui est aussi et de loin la plus développée. Cette nouvelle tient toute la place d'un court mais véritable roman, tellement les termes utilisés sont précis, remarquables de précision, usant d'un vocabulaire souvent littéraire, en tous cas jamais quelconques.

En quelques phrases, je résume "La destruction d'un coeur : c'est l'histoire d'un vieil homme (soixante-cinq ans) qui croit de toutes ses forces et avec une honte infinie en la fin de l'innocence de sa fille. Cet homme nie la transformation de la jeune fille en une personne adulte. Il ne souhaite surtout pas qu'un homme lui "vole" ce qu'il y a de plus secret en elle :sa chasteté, sa candeur. Cet homme souffre le plus grand martyre et meurt de jalousie, cette affreuse jalousie qui l'accable, ce désespoir qui l'abat. le lecteur devinera facilement la fin, mais pour y arriver, quel malaise, quel déchirement en lui et en nous lecteurs.

Je passe rapidement sur les deux autres nouvelles qui sont ,à mon goût, trop courtes pour déployer des phrases et des paragraphes construits avec habileté, employant pourtant un style fluide et agréable qui coule sous les yeux du lecteur qui en redemande.

Voilà qui est vraiment un livre de vraie, grande et belle littérature !
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Stefan Zweif maître incontesté du maniement des émotions et des sentiments fait à nouveau preuve de son talent dans cette nouvelle qui prend aux tripes et au coeur.

Quand je lis du Zweig, j'ai toujours la petite palpitation constante dans le ventre ... celle que vous ressentez lors de grands événements, lorsque vous êtes personnellement touché par telle ou telle chose. Parce que quand je lis du Zweig, je ressens chaque lettre et chaque virgule au plus profond de moi tant sa plume est finement aiguisée pour venir transpercer en plein coeur.

J'ai ressenti la colère et la tristesse de ce père, j'ai ressenti sa détresse et sa solitude, je l'ai vu se détruire le coeur, j'avais envie de pleurer avec lui, d'hurler avec lui, ou de simplement lui tenir la main ...

Un coup de coeur, simplement un coup de coeur ...
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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L'amour maladif d'un père pour sa fille. Dans ce récit, Destruction d'un coeur, Stefan Zweig décortique une fois de plus les sentiments avec une profondeur rare, laissant émaner leur force de manière palpable. Il nous parle de jalousie, celle qui ronge, détruit, anéantit, fait perdre la tête. Ici celle d'un père qui ne consent à voir sa jeune fille devenir femme. Mais aussi de la jeunesse qui prend sa pleine puissance, du désir naissant, du pouvoir de séduction qui émerge.
Le style, le rythme, la fluidité, la concision du texte, la sobriété alliée à l'élégance de la plume sont les signatures avérées de Zweig. Décidément, Zweig reste l'un de mes auteurs préférés !
Rien ne sert de vous en dire plus, je vous laisse découvrir ou relire cette petite perle de la littérature. Laissez vous happer.

Lien : https://laparenthesedeceline..
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Zweig dans ses trois nouvelles nous peint avec sa maestria d'écriture le conflits des générations ..la fuite vers la mort et la beauté enivrante de la jeunesse s 'affrontent silencieusement ....
Dans la première nouvelle le vieil homme perd sa fille lentement pour disparaitre dans les méandres de son esprit solitaire ...Cette peur l 'emprisonne dans cette solitude suicidaire ...Sa fille ne fait que grandir pour pouvoir vivre son indépendance ...
Les deux autres nouvelles nous rappellent aussi que la différence d'age dans l 'amour interdit l 'espoir .....
j 'adore Zweig
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C'est la seconde nouvelle de Stefan Zweig que je lis et elle me conforte dans le sentiment que j'aime vraiment beaucoup cet auteur et sa plume. Il a ce talent indéniable en très peu de pages de développer toute la palette des ressentiments et des tourments humains. Ici un homme, peut-être par excès d'amour, s'éloigne de plus en plus de sa famille, se referme et fini par se détruire lui même. Chacun peut se reconnaître dans ce vieil homme, alors que l'on est ni vieux, ni homme ou ni père de famille. C'est là le talent de Zweig.
J'ai également beaucoup aimé la seconde nouvelle La gouvernante, qui peint aussi la désillusion des sentiments humains qu'ils soient enfantins ou adultes. La troisième s'intitule le jeu dangereux, que j'ai trouvé encore plus fascinante et évocatrice (j'aurais tellement aimé qu'elle soit plus longue !).
Bref, trois nouvelles fortes, réalistes et touchantes.
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