Première rencontre littéraire avec cet auteur dont on m'a maintes fois vanté les mérites. Je m'attendais à du grandiose, je m'attendais à du spectaculaire, à de l'extraordinaire, à quelque chose d'intense. Malheureusement, mes attentes étaient sans doute trop grandes.
Cette édition Livre de Poche offre la possibilité de découvrir simultanément deux courtes nouvelles. La première, sans doute la plus connue de l'auteur, s'intitule
Lettre d'une inconnue. Un célèbre écrivain reçoit une
lettre d'une inconnue, qui lui raconte son histoire. Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, cette inconnue tomba immédiatement sous le charme de l'écrivain, qui était alors son voisin. Cet amour s'intensifiait de jour en jour, l'obsédait continuellement, dirigeait sa vie. Elle finit par déménager pour suivre sa mère, nouvellement remariée. Les années passent, l'inconnue continue à penser à son écrivain ; le croise parfois, mais lui ne la reconnaît pas.
A travers une longue lettre, elle crève l'abcès et dévoile tout à son amour de toujours. Un flot ininterrompu d'amour, de passion, de sentiments aussi divers que variés. Mais cette confession ne sera pas sans conséquence. Ne plus se cacher, tout dévoiler, c'est aussi prendre le risque de tout perdre.
La seconde nouvelle s'appelle
La Ruelle au clair de lune. En attendant le départ de son bateau, un voyageur se balade, de nuit, dans les ruelles d'une ville portuaire française. Au détour d'une rue, en entrant dans un bar, il va être le témoin d'une scène surréaliste. Installé confortablement à la table d'un bar, parlant paisiblement avec les femmes tenant ledit bar, un homme va faire son entrée. Les propriétaires, qui visiblement connaissaient l'homme, vont violemment le rabrouer, le jeter hors du bar en lui volant son argent. L'homme va alors comprendre que l'homme rejeté est l'ex-mari de la propriétaire du bar. Venant d'un milieu aisé, l'homme ne supportait pas que sa femme ne le supplie pas pour toucher de l'argent. La femme en a eut marre et à préféré partir que de supporter ça.
Je voulais ardemment me laisser envoûter par la plume ensorcelante de l'auteur. Mais elle n'a pas fait effet sur moi. L'émotion n'a pas dépassé les pages du livre. Je l'ai trouvé trop contrôlée, trop prévisible, trop mécanique. Je suis pourtant sensible, mais là, rien n'a transparut ; je suis resté de marbre.
Dans ces deux nouvelles, la thématique de l'amour malheureux apparaît. A croire que l'auteur a connu des déceptions amoureuses qui l'ont marqué ! Un sujet traité de deux façons différentes et avec une originalité sans pareille.
Autre constance que j'ai repéré dans ces deux nouvelles, et qui m'a fortement étonné, c'est la place qu'attribue
Stefan Zweig à la femme. Dans la première nouvelle, la femme est montrée comme pathétique, naïve et trop sensible. Elle sacrifie sa vie pour un homme qui ne l'aime pas. Dans la seconde, elle se prostitue ouvertement et attribue une très grande importance à l'argent. Deux portraits qui ne mettent pas en avant les femmes, bien au contraire, elles sont rabaissés et avilis. Ces représentations dégradantes de la femme ont dû jouer un rôle dans mon manque d'entrain pour ces deux récits.
Alors que je m'attendais à du grandiose, j'ai été déçue de mes deux découvertes. Je n'ai pas ressenti l'intensité des émotions supposées, je n'ai pas adhéré aux deux histoires contées. Je reconnais quand même l'originalité d'écriture et l'audace dont a fait preuve
Stefan Zweig pour narrer ces deux nouvelles. Je ne m'avoue pas vaincue pour autant et espère renouveler prochainement ma rencontre avec cet auteur.
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