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Une ruelle conduit dans un réduit où l'amour n'est pas gratuit.
Survient alors
un évènement fortuit là où l'homme est introduit, le fruit mortel, accidentel, du péché originel. Ici tout se reproduit, l'homme est séduit, éconduit.
La nuit, la lueur du coeur accusateur nuit.


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Si dans Amok, et Lettre d'une inconnue, l'amour et la passion folie étaient au rendez-vous, là Stefan Zweig, nous montre que la passion peut faire aussi de l'homme dominateur et méprisant, un personnage humilié et ridiculisé.
La Ruelle au clair de lune, petite nouvelle qui nous entraîne et nous emmène dans les quartiers mal famés d'un port. Ou se joue une passion humiliante entre un homme et une prostituée, homme avec qui elle partageait sa vie quelques années auparavant.
Homme argenté, qui devient victime à son tour de son propre jeu pervers. Il était persuadé que sa femme, qu'il avait tiré du ruisseau, ne le quitterait jamais. Stefan Zweig, nous montre là, la tension qui imprègne la relation entre les deux personnages.
Lorsqu'arrive le jour où il va réaliser combien il l'aimait et comment le mépris nouveau de sa bien-aimée va le plonger dans les tourments terribles et l'orienter doucement vers le crime passionnel.
Cette nouvelle courte est un condensé de sentiments : la solitude d'un homme débarquant dans une ville inconnue, l'étonnement, l'émerveillement du ciel étoilé, et enfin le malaise qui le surprend, provoqué par ces ruelles étranges.
Cette nouvelle est fine, dramatiquement humaine et belle.
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Je crois avoir lu que cette nouvelle accompagnait à l'origine, selon la volonté de Zweig, le recueil d'Amok. Et en lisant on se rend compte effectivement des similitudes entre ces deux histoires. Un narrateur qui erre la nuit, le récit d'un homme obsédé et torturé par une femme, le dégout que suscite une passion amoureuse mortifère, l'atmosphère étrange d'une maison close dans une ruelle...
Bien plus court qu'Amok, cette nouvelle fut moins prenante mais tout aussi étrange et plaisante à lire surtout grâce à la fin (annoncée dès le début) surprenante. Stefan nous embarque encore une fois avec brio dans l'obscurité de l'âme humaine.
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Première déception avec Zweig. Cette nouvelle est éditée avec Lettre d'une inconnue. C'est un peu la face B d'une chanson à succès. #référencedevieux. Je n'ai pas adhéré du tout à cette histoire qui me semble bâclée. Mais je ne lâche pas l'affaire. J'en lirai d'autres.
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N° 1503- Septembre 2020.

La ruelle au clair de luneStefan Zweig – Stock
Traduit de l'allemand par Alzir Hella et Olivier Bournac.

Le narrateur a manqué le train qui devait le ramener en Allemagne et se trouve bloqué dans un petit port français à cause d'une tempête qui a retardé le bateau. Il prend une chambre d'hôtel et décide nuitamment de faire quelques pas dans la ville. Ça l'amène, par des ruelles sombres qu'il affectionne, dans un quartier interlope et entre dans un bar louche où un client, un habitué, est humilié devant lui par une prostituée. Écoeuré il sort et, sans l'avoir souhaité,obtient l'explication de toute cette scène.
Cette nouvelle, comme toujours fort bien écrite, sonne pour moi comme une confession de ce client repoussé qui éprouve le besoin de raconter son histoire à cet inconnu qu'il ne reverra plus. Il trouve les mots pour s'accuser de son attitude passée, un peu comme si les mots qu'il prononçait dans la noirceur de la ruelle avaient la dimension de ceux dont on use dans l'isolement d'un confessionnal et avaient pour lui une fonction rédemptrice. Il n'y a en effet rien de tel qu'un proche pour humilier quelqu'un, surtout quand ces vexations sont gratuites et aux humiliations qu'il a lui-même infligées répondent les avanies qu'il a dû endurer dans ce lupanar. Dans sa volonté de sortir enfin de son infortune et de s'amender il va même jusqu'à se donner lui-même en spectacle, offrant de lui l'image d'un pauvre homme désespéré. Il charge même le narrateur d'être son intercesseur auprès de cette femme mais il n'obtient qu'une marque de lâcheté de sa part et finalement sa fuite.
L'épilogue reste en quelque sorte à la charge du lecteur et est laissé à son entière liberté d'interprétation. J'y vois une image de l'espèce humaine pas aussi reluisante que celle qu'on veut bien célébrer à l'envi.
En principe la parole est libératrice et apaisante, ce qui ne semble pas être le cas de ce pauvre homme qui est à ce point désespéré et seul qu'il se confie à un étranger, dans le cadre d'un bordel de surcroît. Il est vrai qu'il ne rencontre pas avec ce dernier une écoute suffisante pour se sentir libéré, ce qui explique sans doute la détermination qu'on peut deviner à la fin. L'attitude du narrateur, pour être compréhensible dans ce contexte n'en est pas moins frustrante pour lui.
La femme semble vouloir incarner la vengeance dans ce qu'elle a de plus définitif et de plus déterminé. Lorsqu'on a délibérément décidé de briser ainsi des liens et d'humilier quelqu'un pendant si longtemps, il est souvent trop tard pour réparer quand les choses éclatent , cette remarque valant pour elle et pour lui.
Le rapport des hommes à la richesse est il ici illustré, allant de l'avarice la plus sordide qui dilue toute relation humaine à la fausse assurance que l'argent peut tout acheter.
Stefan Zweig est d'origine bourgeoise et a fait partie toute sa vie de l'élite intellectuelle de son temps. Il est étonnant que sous sa plume se retrouvent des scènes de pauvreté comme ce sera également le cas des « L'ivresse de la métamorphose ». D'autre part, lui l'écrivain célèbre semble affectionner les quidams, les héros de l'ombre.
Comme d'habitude Stefan Zweig excelle dans l'analyse des sentiments et je l'apprécie pour la qualité de son écriture.
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Comme souvent pour les nouvelles de Zweig, se sont de tristes histoires, pour celle-ci, un voyageur en transition est témoin d'une de ces histoires humaine pathétique. Encore une fois, et je me répète, mais le style est superbe et nous entraine en plein dans le le lieu et l'époque, un vrai voyage en quelques pages.
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« La ruelle au clair de lune », met en scène le narrateur promeneur solitaire dans les ruelles des bas-fonds d'une ville portuaire où les matelots viennent faire relâche, des impasses recélant « la corruption du monde ». Il y règne un climat étrange, inquiétant et oppressant, dégageant une sensation d'effroi et de misère morale.
Le thème est celui d'un amour quasi sado-masochiste entre deux êtres aux comportements erratiques où l'humiliation atteint des sommets. Bizarre …
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Première rencontre littéraire avec cet auteur dont on m'a maintes fois vanté les mérites. Je m'attendais à du grandiose, je m'attendais à du spectaculaire, à de l'extraordinaire, à quelque chose d'intense. Malheureusement, mes attentes étaient sans doute trop grandes.

Cette édition Livre de Poche offre la possibilité de découvrir simultanément deux courtes nouvelles. La première, sans doute la plus connue de l'auteur, s'intitule Lettre d'une inconnue. Un célèbre écrivain reçoit une lettre d'une inconnue, qui lui raconte son histoire. Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, cette inconnue tomba immédiatement sous le charme de l'écrivain, qui était alors son voisin. Cet amour s'intensifiait de jour en jour, l'obsédait continuellement, dirigeait sa vie. Elle finit par déménager pour suivre sa mère, nouvellement remariée. Les années passent, l'inconnue continue à penser à son écrivain ; le croise parfois, mais lui ne la reconnaît pas.

A travers une longue lettre, elle crève l'abcès et dévoile tout à son amour de toujours. Un flot ininterrompu d'amour, de passion, de sentiments aussi divers que variés. Mais cette confession ne sera pas sans conséquence. Ne plus se cacher, tout dévoiler, c'est aussi prendre le risque de tout perdre.

La seconde nouvelle s'appelle La Ruelle au clair de lune. En attendant le départ de son bateau, un voyageur se balade, de nuit, dans les ruelles d'une ville portuaire française. Au détour d'une rue, en entrant dans un bar, il va être le témoin d'une scène surréaliste. Installé confortablement à la table d'un bar, parlant paisiblement avec les femmes tenant ledit bar, un homme va faire son entrée. Les propriétaires, qui visiblement connaissaient l'homme, vont violemment le rabrouer, le jeter hors du bar en lui volant son argent. L'homme va alors comprendre que l'homme rejeté est l'ex-mari de la propriétaire du bar. Venant d'un milieu aisé, l'homme ne supportait pas que sa femme ne le supplie pas pour toucher de l'argent. La femme en a eut marre et à préféré partir que de supporter ça.

Je voulais ardemment me laisser envoûter par la plume ensorcelante de l'auteur. Mais elle n'a pas fait effet sur moi. L'émotion n'a pas dépassé les pages du livre. Je l'ai trouvé trop contrôlée, trop prévisible, trop mécanique. Je suis pourtant sensible, mais là, rien n'a transparut ; je suis resté de marbre.

Dans ces deux nouvelles, la thématique de l'amour malheureux apparaît. A croire que l'auteur a connu des déceptions amoureuses qui l'ont marqué ! Un sujet traité de deux façons différentes et avec une originalité sans pareille.

Autre constance que j'ai repéré dans ces deux nouvelles, et qui m'a fortement étonné, c'est la place qu'attribue Stefan Zweig à la femme. Dans la première nouvelle, la femme est montrée comme pathétique, naïve et trop sensible. Elle sacrifie sa vie pour un homme qui ne l'aime pas. Dans la seconde, elle se prostitue ouvertement et attribue une très grande importance à l'argent. Deux portraits qui ne mettent pas en avant les femmes, bien au contraire, elles sont rabaissés et avilis. Ces représentations dégradantes de la femme ont dû jouer un rôle dans mon manque d'entrain pour ces deux récits.

Alors que je m'attendais à du grandiose, j'ai été déçue de mes deux découvertes. Je n'ai pas ressenti l'intensité des émotions supposées, je n'ai pas adhéré aux deux histoires contées. Je reconnais quand même l'originalité d'écriture et l'audace dont a fait preuve Stefan Zweig pour narrer ces deux nouvelles. Je ne m'avoue pas vaincue pour autant et espère renouveler prochainement ma rencontre avec cet auteur.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Un voyageur encore étourdit de son voyage en bateau, et ayant manqué son train, se perd dans les ruelles obscures d'une ville portuaire française.

Le personnage ressent dans cette partie interlope de la cité tout l'inquiétant et l'attirant d'une aventure possible au coin d'une rue. C'est un sentiment où se côtoient volupté et danger; sentiment d'une vie plus ample et profonde qui saisit le voyageur en pays étranger. Attiré irrésistiblement par le son ténu d'une ronde allemande chantée par une voie française, premier indice de sa terre natale si longtemps quittée, l'homme pénètre dans une maison dont l'entrée couronnée d'une lanterne rouge indique clairement sa destination. Survient un homme mal assuré et falot, visiblement au bout de son rouleau, rabroué dès l'abord par la femme au visage usé près de laquelle s'était assis notre voyageur. Ils sont à l'évidence de vieilles connaissances tant un complexe rapport de désir, de crainte et de haine féroce entre ces deux personnes est manifeste. le voyageur éprouve de la honte et du dégoût face à l'attitude odieuse de cette harengère envers l'homme, et une empathie fraternelle, une solidarité masculine s'éveille en lui pour cet être assujetti à une volonté impérieuse. Sorti du lieu, il retrouve le personnage dans la pénombre; pris d'un singulier engourdissement et du malin plaisir de le laisser s'empêtrer dans le ridicule de sa veulerie un peu répugnante, il se laisse accompagner un bout de chemin. L'homme semble oublier son auditeur, il lâche la bonde à sa confession facilitée sans doute par l'obscurité. Issu d'une famille plutôt riche, âpre au gain, il a rencontré cette femme qui était pauvre mais aimait les belles choses. La voix se fait plus ferme, comme frappé d'une idée fixe. Il l'a sortit de la misère, certes, mais jouissait de la tenir dans l'obligation de mendier chaque chose qu'elle désirait. Mais lorsqu'elle s'enfuit, cet homme qui semblait si avare, se révéla d'une grande prodigalité, ne ménageant aucun moyen pour la retrouver et déposer sa fortune à ses pieds. Mais cette attitude contrite attestant un renversement du rapport de dépendance éveille le mépris de la femme qui préfère la prostitution à cette forme retorde d'humiliation. Finalement il en fait sa femme, mais un regrettable accident lors d'une sorte de repas de noce, éveille en elle le dégoût de sa parcimonie et elle s'enfuit de nouveau pour une vie de débauche. La confession du maniaque, car son attitude l'atteste, prend un tour inquiétant quand il avoue qu'il préférerai tuer la fugitive que de la voir vivre ainsi. le lendemain de la rencontre, ne démêlant pas ce qui appartient au songe de ce qui est réalité, sur le chemin de la gare, notre voyageur cherche et trouve cette maison au moment même où le maniaque ouvre brusquement la porte, avec dans sa main un éclat métallique révélant la présence d'argent ou d'un couteau, nul ne le sait...

Ce très court récit est prenant par l'atmosphère crépusculaire et interlope que l'on ressent dans certains quartiers louches des villes portuaires.
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Cette nouvelle, quoique très bien écrite, m'a moins enthousiasmée que "Lettre d'une inconnue". le décor est celui des ruelles malfamées d'une ville portuaire, où le narrateur se promène à la recherche d'aventures ou d'émotions nouvelles. Il y rencontre un couple bien mal assorti dont l'histoire sordide lui inspire un mélange de pitié et de malaise. À la lumière actuelle, la thématique du "crime passionnel" ou plus exactement des violences conjugales est particulièrement écoeurante...
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