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J'apprécie énormément le style de Stefan Zweig mais j'avoue que cette nouvelle me laisse perplexe. Je n'ai pas ressenti cette sensibilité qui caractérise tant cet auteur habituellement. L'histoire m'a laissée de marbre et j'ai trouvé que les personnages étaient peu crédibles. Bien sûr les mots de Zweig sont très agréables à lire mais, cette fois-ci, ils ne m'ont pas fait voyager.
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Seul dans un pays inconnu, parmi des gens qu'il ne connaît pas et avec lesquels il ne peut pas échanger, notre voyageur admire la beauté d'un clair de lune sur le port, qui lui rappelle avec nostalgie son port d'origine. La poésie de la scène est renforcée par un chant dans sa langue maternel. Mais la chanteuse, qu'il peut imaginer jolie dans l'ombre sans la voir, chante faux...
C'est la première discordance dans ce récit, qui se transforme en drame passionnel, où les bassesses de l'âme humaine - avarice, jalousie, désir de possession - côtoient, non ses grandeurs puisque le Narrateur refuse d'intervenir et de se mêler aux événements, mais la médiocrité des hommes. Des hommes, oui, car c'est un point de vue masculin qu'on entend sur cette femme, celui du mari jaloux, qui n'explique donc pas les motifs de son épouse.
La nuit, au clair de lune, rien n'est vraiment clair, rien n'est net, ni les caractères ni les choses, ce qui explique la fin ouverte. Dans l'obscure clarté qui tombent des rayons lunaires, certaines choses sont mises en lumières et d'autres restent dans l'ombre, permettant à chacun de se faire son interprétation sur cet homme, cette femme, et ce Narrateur qui aurait pu agir... C'est ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette courte nouvelle.
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C'est la nouvelle la plus noire du recueil, comme le narrateur l'explique si bien. Elle raconte l'histoire d'un amour détruit par l'orgueil et la fierté, dans une ambiance sordide, prenant à partie un inconnu qui se retrouve piégé dans ce ballet malsain.
Comme toujours avec Zweig, les mots sont parfaitement bien choisis, et ont un impact fort sur le lecteur.
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Court récit à la première personne, "Rue du Clair de lune" décrit la relation sadomasochiste qui lie un époux ladre à sa femme, pute sortie d'un tableau d'Otto Dix. La gaupe humilie celui qu'elle n'aime plus et à qui elle veut faire payer sa parcimonie obsessionnelle. On pense à Lola-Lola et au professeur Unrat, à Loulou, à la Rue sans joie...

Nouvelle mineure.
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Un port en France,

Un voyageur allemand ne peut prendre la correspondance de son train pour rentrer chez lui, car le bateau qui l'a débarqué a eu du retard. Il décide alors de se perdre dans les ruelles de la ville. Il est le narrateur de cette nouvelle.

L'ambiance le conduit dans la profondeur des quartiers. Curieux de cette faune grouillante et colorée, il observe et décrit l'atmosphère ; marins, filles légères, musique, cris, rires, ivrognerie, senteurs poissonnières, lumières tamisées, lampions rouges, oeillades langoureuses et tarifées… le solitaire arrive à apprécier les instants de cette nuit. Il pense que ces heures sont sensuelles, propices aux rêves, même si les lieux transpirent l'angoisse et la désespérance.
Etourdi par ses sensations, il perçoit une mélodie allemande. Il suit le fil et arrive dans un établissement peu engageant. Au comptoir, une femme chantonne. Elle n'est ni belle, ni laide, ni jeune, ni vieille. Ses yeux fardés sont inanimés. Lorsqu'elle le harponne et l'invite à boire un verre, il se sent obligé d'accepter. Il décèle en sa vulgarité, un masque protecteur… Etrange fille à matelot !
L'histoire prend une tournure moins passive lorsqu'un homme tente de s'approcher. Entre lui et la fille, le contentieux est lourd. Railleries, regards assassins, cruauté, l'inconnu, soumis, subit les humiliations en silence. Pourquoi ?
Notre narrateur fuit l'air malsain et ne songe qu'à rejoindre son hôtel. Très vite, dans "la ruelle au clair de lune", il est apostrophé par l'homme du bar qui veut se justifier.
Elle n'est pas si méchante, elle a ses raisons. Lui et elle, c'est une vieille histoire ; il va la lui raconter.
Elle était miséreuse, il était riche. Il l'a aimée, mais trop mal, trop tard…

"J'aurais voulu partir, mais tout en moi était alourdi ; j'étais là, assis dans cette atmosphère trouble et saturée, chancelant de torpeur comme le sont les matelots, enchaîné à la fois par la curiosité et par le dégoût, car cette indifférence avait un côté excitant."

Cette nouvelle de Zweig est dans le recueil "Amok" (Nouvelles d'une mauvaise passion) parue en 1922. Dans mon livre, elle vient à la suite de "Lettre d'une inconnue". le thème de l'amour malheureux, à sens unique, la souffrance, sont à nouveau abordés.
Le décor que Zweig nous présente a son importance. A travers le voyageur, nous exhalons la crasse "portuaire". Pénétrer l'intérieur des terres est une véritable aventure qui échauffe l'imagination et titille nos sens. Il offre à son narrateur un rôle secondaire, celui de spectateur et confident (bien malgré lui), puis oriente les projecteurs sur un couple défait.
"Il était une fois" est une triste histoire… Un jeune homme riche prend sous sa protection une jeune fille pauvre et en fait sa "chose". Il instaure un jeu qui lui apporte un plaisir pernicieux. Dominateur, il impose les règles. Elle doit implorer chaque désir et consentir à la soumission. Pour lui, la voir s'humilier le comble de bonheur. C'est plus que de l'avarice, à ce paroxysme c'est morbide et cruel. Leur relation se termine sur la disparition de la jeune fille qui ne peut plus supporter cette servitude. Dès lors, les rapports sont modifiés, s'inversent, et lorsqu'il la retrouve, la victime devient bourreau. Pour elle, la prostitution est une finalité préférable à tout ce qu'il peut lui offrir. La passion amoureuse est traitée dans ses formes sadiques et masochistes.
La fin est presque inévitable, elle est esquissée, on la forge. Je n'en dirai pas plus. Arbitre impuissant, le narrateur est rentré dans la dualité malgré lui. Son désir de fuite, de ne pas s'impliquer, souligne une certaine lâcheté et le renvoie à une médiocrité.

C'est la troisième fois que je lis Stefan Zweig et je suis toujours aussi respectueuse de ses mots. Il décline la passion amoureuse et chaque nouvelle a son tourment. Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous convie à le faire…
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Sur La Ruelle au clair de lune, qui suit Lettre d'une inconnue dans l'édition le Livre de Poche, au départ, je ne voulais rien publier. Cela aurait été une erreur car cette nouvelle d'une vingtaine de pages est forte, très forte. Elle relate l'histoire d'un couple où le harceleur devient harcelé. C'est moche comme ce vocable que j'utilise à dessein. L'époux tente de convaincre le narrateur de l'aider.

La force de Zweig est de faire réfléchir en quelques lignessur les dérives de la passion et les relations toxiques. La décision du narrateur renforce encore l'histoire.

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