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sur 11828 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a quelques mois j'ai lu "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" et voici que je découvre le non moins célébrissime "Joueur d'échec". Mettre en pendants ces deux oeuvres m'a semblé instinctif tant, au cours de ma lecture, j'ai eu la sensation de lire la version féminine de la première oeuvre susnommée. le thème est bien le même, cette cristallisation des émotions et de la psychologie d'un être autour du jeu mais le contexte en est différent. Ici, nous ne sommes plus sur la croisette à la Belle Epoque, confortablement installés dans un casino, mais dans une chambre d'hôtel sordide utilisée comme prison par la Gestapo. Inutile de développer davantage le synopsis tant ce court récit, proche de la nouvelle, est connu et archi-connu.

Je vais plutôt vous dire ce que j'en ai pensé : à peu près la même chose que pour "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" qui n'avait pas complètement remporté mon adhésion. Cette similitude entre mes ressentis m'a moi-même surprise mais elle est vraiment objective et factuelle. Au-delà du style vraiment incomparable de Zweig (pour autant qu'on puisse en juger d'après une oeuvre traduite, je ne lis hélas pas Goethe dans le texte) qui rend sa prose si aisée et si agréable à lire, je n'ai pas réellement été saisie là où je pensais l'être et je pense très sincèrement qu'une partie de mon ressenti incombe à mon désintérêt profond pour le jeu d'échecs, un jeu tactique qui m'effraye véritablement tant il me place devant mon incapacité à comprendre la logique, la rigueur et l'absolue vérité des sciences mathématiques.

Je ressors tout de même de ma lecture avec la satisfaction d'avoir lu une oeuvre fortement plébiscitée et d'ajouter ainsi une pierre à l'édifice encore bien frêle de ma culture générale.


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La présence du champion du monde d'échecs sur le paquebot qui les emporte vers Buenos-Aires titille l'intérêt de certains passagers. Pourtant, Mirko Czentovic est loin d'avoir une personnalité attachante. L'homme est arrogant, rustre et stupide. S'il consent à participer aux parties organisées à bord, c'est à condition d'être payé et sans s'investir vraiment dans un jeu qu'il survole de sa supériorité. Mais quand Monsieur B. entre dans la partie, le vent tourne. Czentovic est battu par l'aristocrate autrichien discret et modeste. Touché dans sa fierté de champion, il engage une lutte à mort contre celui qui oppose à sa force brutale, un jeu subtil, raffiné et réfléchi. Et c'est à son corps défendant que Monsieur B. riposte, frénétique, calcule plusieurs coups d'avance, se tient au bord du précipice d'une folie dans laquelle il est déjà tombé par le passé.

En peu de pages, Stefan Zweig réussit le tour de force de nous brosser le portrait de deux personnages que tout oppose. Czentovic, d'origine modeste, peu éduqué, doué pour les échecs par un de ces curieux hasards de la vie, sauvé de la pauvreté grâce à son don. Monsieur B., aristocrate, cultivé, lui aussi sauvé par les échecs, sa seule consolation lorsqu'il est arrêté par la Gestapo, enfermé seul dans une chambre d'hôtel avec pour seule compagnie un livre de stratégie qu'il a réussi à dérober. Mais les échecs ont failli causer sa perte. A force de ne jouer que des parties théoriques contre lui-même, il a sombré dans une forme de schizophrénie, une folie furieuse restée tapie au fond de lui.
Assimilant le rude et orgueilleux champion au régime nazi, Zweig l'oppose à un homme qui tente coûte que coûte de conserver sa dignité et son humanité.
Un classique à lire mais pas un coup de coeur.
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Je continue ma petite exploration dans les livres dit classiques et j'ai donc lu celui-ci en une matinée, car j'ai entendu beaucoup de bien de Stefan Zweig et je dois avouer que j'ai plutôt aimé.

Sous une début de raconter l'enfance et la vie d'un champion d'échec qui se trouve sur une croisière on lui trouve un adversaire de taille et celui-ci se livre sur son emprisonnement dans une cellule durant plusieurs jour, avec tout le confort matériel (lit, table, etc...) mais dans une solitude absolue sans personnes à qui parler ce qui lui semble plus dur à vivre que de devoir travailler dans des conditions très dures mais entouré de personnes.

Celui-ci a donc appris a jouer seule contre lui même aux échecs grâce a du papier sur lequel il a reproduit les cases du jeu d'échec et il a fait des pièces avec des bout de pain de mie (pour les pièces noires il rajoute de la poussière dessus).

Une belle découverte pour ce petit texte.
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Lors d'un voyage en bateau en direction du continent sud-américain, un homme s'aperçoit que le grand joueur d'échecs Czentovic est à bord. Curieux, il cherche à lui parler mais n'arrive à capter son attention que grâce à une partie d'échecs animée. Finalement, ce n'est pas vraiment Czentovic qu'il rencontre, mais bien un autre joueur à l'histoire poignante...

C'est une bonne nouvelle, assez répétitive par moments, totalement captivante par d'autres, mais qui ne m'a pas si remuée que ça.
J'ai apprécié le traitement de la Deuxième Guerre mondiale en extrême fond flouté, vu depuis une pièce exigüe à l'écart du monde et de ses agitations sanglantes. J'ai apprécié les parties d'échecs au dénouement presque haletant. J'ai apprécié être trompée par le titre de la nouvelle, qui ne désigne pas celui que l'on pourrait croire.
Mais il manque l'étincelle, qui serait pourtant le principal. Pour résumer : il y a eu échec, mais pas mat.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Stefan Zweig savait manier la plume c'est indéniable, l'histoire de ce joueur d'échec est très troublante, je regrette simplement au vu du nombre de pages assez faible que l'histoire soit mise en place assez lentement.

Un voyage dans les tortures de l'âme humaine à lire absolument pour la culture littéraire !
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Je suis passée à côté. Je veux dire que l'écriture de Stefan Zweig est simple et efficace, bonne intrigue, le challenger qui vient mettre en échec le champion, son mystérieux vécu qui l'explique, l'isolement qui mène à la folie, à la monomanie, à la folie encore, l'inversement des rôles entre celui qui maitrise et celui qui perd les pédales jusqu'à une résolution douce du problème... Très bien.

Pour le reste je ne saisis pas l'allégorie du nazisme comme ça a pu être le cas pour La peste d' Albert Camus.

Dans le récit de B. la préciosité ainsi que le fait de faire passer l'isolement comme la plus subtile mais la pire des tortures m'ont passablement agacée. Malheureusement en matière de torture, l'être humain a débordé d'imagination pour en trouver de pires.

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Cette nouvelle fut inscrite pendant deux ans au programme du bac, ce qui lui a conféré une certaine audience. Un texte agréable à lire, des personnages bien typés et des situations bien décrites : la prison, le transatlantique, le cohabitation forcée des voyageurs ou, au contraire, la solitude. Cela se lit bien, et comme c'est à peu près le dernier texte publié de l'auteur avant son suicide, s'ajoute la dimension de testament politique et spirituel. Ce qui ressort de cette nouvelle, c'est le constat désespéré que le monde (de 1941) appartient désormais aux êtres les plus frustes, les plus barbares, d'un côté le joueur d'échecs, génie abruti, Czentovic, de l'autre le riche Américain parieur. Les êtres plus nobles, plus complexes, plus sensibles, issus de l'ancienne Europe civilisée, n'ont plus leur place. On retrouve donc les qualités et les limites du talent de Zweig : un bon narrateur, qui sait peindre et raconter, et un penseur à courte vue.
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Il y a longtemps que je veux lire Stefan Zweig, par curiosité. le hasard veut que l'occasion se présente avec sa dernière nouvelle qui est parue après son suicide en 1942.
Avant de parler du joueur d'échecs, je voudrais dire que j'ai apprécié que cette nouvelle soit suivie de « Stefan Zweig et le monde d'hier » par Isabelle Hausser qui m'a donné des éléments biographiques sur Stefan Zweig fort intéressants.
Contrairement à ce que peut laisser croire le titre, cette nouvelle ne parle pas que d'échecs… ou disons que par le biais du jeu d'échecs, Stefan Zweig nous parle de l'esprit humain, de l'intelligence, des niveaux d'intelligence de l'être humain mais aussi de la situation qui se déroule dans son pays, l'Autriche, au moment où il écrit cette nouvelle, c'est-à-dire, la guerre, le nazisme, le totalitarisme.
Il nous parle d'un champion du monde d'échecs Czentovic qui est excellent pour ce jeu, mais qui dans la vie a l'esprit très limité et ne sait absolument pas se comporter en société. Czentovic n'a de don que pour les échecs et donc une intelligence très parcellaire. Zweig va dans cette nouvelle, l'opposer à un esprit brillant, Monsieur B., à l'opposé du champion, qui saura gagner une partie contre lui… mais qui, pour des raisons personnelles dues à la situation de son pays, l'Autriche, qui est en guerre et surtout sous l'emprise du nazisme, est à la limite de sombrer dans la folie devant un jeu d'échecs.
L'expérience de Monsieur B., emprisonné par la gestapo durant une année dans un isolement total, tend à démontrer que l'esprit sombre dans la folie s'il n'a rien à quoi se raccrocher, sans aucune relation humaine, sans aucune occupation. Cet homme survivra d'une certaine manière grâce à un livre d'échec qu'il a volé… mais finira par craquer tout de même quand, arrivé au bout du livre et des possibilités qu'il lui offre, il sera obligé de jouer contre lui-même aux échecs, sans échiquier, donc dans son seul esprit. Compliqué, tortueux. Ainsi la solution trouvée pour survivre à la folie, finit par se retourner contre lui avec cette véritable schizophrénie « voulue » et surtout imposée, mais difficilement contrôlable. D'autant qu'il finit par sombrer également dans l'addiction la plus complète au jeu d'échecs.
Perturbant.
Voilà c'est une nouvelle un peu étrange mais intéressante à découvrir.
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Le joueur d'échecs ou comment les échecs se font politiques.

Dans les années 40, un bateau relie New York à Buenos Aires. A son bord, de riches passagers dont Mirko Czentovic, champion du monde des échecs. Agé de 20 ans, cet homme se révèle odieux, taiseux, pédant et mal élevé (rien que ça!).
Le narrateur et un des passagers, curieux, lui proposent une partie. Czentovic n'accepte que s'il est payé (il est obsédé par l'argent, une autre de ses qualités). Ce grand joueur gagne facilement et, alors qu'une deuxième partie débute, un inconnu s'avance et prodigue des conseils permettant de contrer Czentovic... et de faire match nul.
Czentovic, très orgueilleux, exige une revanche contre ce joueur talentueux. Ce dernier, paniqué, s'enfuit.
C'est le narrateur qui va le convaincre de jouer à nouveau. Avant cela, ce personnage mystérieux (monsieur B.) va lui révéler qu'il a été séquestré par les nazis et qu'il a appris les échecs à partir d'un livre volé à son geôlier.

Ce qui devait être un salut à son enfermement finira par le rendre fou et le jeu qui devait lui permettre l'évasion (mentale) va devenir une addiction. Pour lui, jouer représente à présent un danger.

Au cours de la partie, seul le narrateur sait ce qu'a vécu monsieur B. Alors que les autres n'y voit qu'un jeu et que Czentovic, dénué de psychologie, d'intelligence et de respect n'en comprendra pas l'enjeu, le narrateur (et le lecteur) vont en saisir toute la portée.

Deux récits s'intercalent: l'ascension fulgurante de Mirko Czentovic, être détestable et stupide, et l'enfer du mystérieux monsieur B. dans sa chambre d'hôtel autrichienne.

L'opposition de ces deux esprits évoque l'opposition entre deux pouvoirs, deux pays: l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne nazie. Comme à la guerre, la victoire aux échecs passe par le déplacement stratégique.
En 1938, l'Allemagne a annexé l'Autriche-Hongrie et Stefan Zweig s'est réfugié au Brésil. Il rédige ce roman en 1941-1942. Désespéré par ce qui se passe en Europe, ce pacifiste autrichien se suicide en février 1942. Ce roman a été publié à titre posthume un an plus tard.

Lorsque je l'avais lu au lycée, ce livre, bien que court, m'avait rapidement ennuyée... et je n'en avais pas gardé un grand souvenir. Après sa relecture, j'en ai mieux saisi les enjeux et l'intérêt d'une fin aussi abrupte. Mais cela n'aura pas été suffisant pour me captiver... Je suis restée sur ma faim.

Ce livre a été adapté au cinéma.
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j'avais depuis un moment envie de lire cette nouvelle. D'une part parce que j'avais entendu parler de Stefan Zweig et que j'étais très curieuse de découvrir sa plume et d'autre part j'avais envie de lire des classiques. C'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers ce livre. Je ne sais pas exactement à quoi je m'attendais mais le contenu autant que le style m'a surpris, en bien.

On découvre tout d'abord, par le biais d'une conversation entre le narrateur et un de ses amis, le passé d'un des plus grands joueurs d'échec de l'époque. On est tellement immergé dans son histoire qu'on en oublie presque l'histoire initiale. Puis vient de l'action : ce même joueur d'échec affrontant les autres passagers au jeu. On découvre alors un troisième personnage, un joueur d'échec méconnu. On entend son histoire raconté par lui-même. Par la fin, on lit le récit de l'affrontement entre ces deux joueurs d'échec.
Stefan Zweig a donc construit son récit en plusieurs parties et chacune se concentre sur son sujet. J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur ces deux personnages aussi différents l'un de l'autre. L'auteur aborde ici très légèrement le sujet du nazisme. Il les décrit comme fourbes, torturant grâce au silence pour recevoir des aveux.
J'ai trouvé la fin assez étrange, évoquant la folie d'un homme enfermé depuis bien longtemps. Je ne m'attendais pas exactement à ce que ça se passe comme ça. Il s'agit peut-être d'une sorte de morale : ne pas remuer le couteau dans la plaie.

Les personnages que l'on découvre réellement dans cette nouvelle sont peu nombreux : le narrateur qui assiste en spectateur à l'affrontement de ces deux joueurs d'échec. Il y a aussi Czentovic, le champion qui ne sait faire rien d'autre que joueur aux échecs. Très vite, ce personnage nous est détestable ; le succès lui a monté à la tête. de plus, il prend plaisir à tourmenter son adversaire, monsieur B. Celui-ci, au contraire, m'a été immédiatement sympathique. Humble, il raconte son histoire sans prétention aucune. Son passé, dur, nous inspire du respect pour cet homme.

le style d'écriture de Stefan Zweig est tout simplement charismatique. Il m'a entraîné dans le récit en un rien de temps et a un côté addictif. La plume de l'auteur est élégante et je parviens sans peine à comprendre pourquoi il plaît autant. Cependant, malgré le fait que ce livre fait à peine 95 pages, j'ai mis un temps fou à le lire : il demande plus de réflexion et le temps de digérer la lecture.

Une belle lecture au message caché à propos du nazisme, des personnages intéressants et une très belle écriture !

Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
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