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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une écriture agréable, quoiqu'au style un rien mélodramatique, caractérise ce recueil de fragments d'histoire narrés avec la passion d'un érudit épris de recherches et fasciné depuis toujours par l'Homme.

"Les Très Riches Heures de l'Humanité" permettent à Stefan Zweig de s'adonner à un registre qu'il aime et dans lequel il s'est illustré avec talent : la biographie.

Ici sont croqués les portraits et les destinées d'hommes dont la renommée n'a pas été assez grande ou reconnue pour motiver les historiens à écrire leur biographie complète mais, comme un hommage, Zweig leur rend ici les palmes de la gloire ou du génie qu'il estime devoir leur revenir. Ainsi agit-il pour le plus grand bénéfice de Rouget de l'Isle, obscur officier et cependant auteur de la Marseillaise, pour le capitaine Scott, explorateur anglais de l'Antarctique ou encore pour Nunez de Balboa, le premier conquistador a avoir vu l'océan Pacifique, pour n'en citer que quelques uns.

Le choix de l'auteur (ou de l'éditeur ?) s'est porté sur un ordre chronologique. de la moitié du XVème siècle au début du XXème siècle, c'est un voyage à travers le temps et quasiment à travers les cinq continents que propose le célèbre auteur autrichien.

Pour ma part, si la lecture de ce bref opus a été agréable, elle n'a pas été complètement exaltante. J'aurais pourtant aimé pouvoir hisser mon émotion au niveau de celle, palpable, de l'auteur chez lequel admiration et nostalgie cheminent de concert. J'apprécie l'éclectisme mais quand il garde une certaine cohérence, ici, on est plutôt plongé dans une sélection hétéroclite dont les thèmes varient non seulement dans leur époque et leur espace mais aussi dans leur forme : certains sont traités très brièvement, d'autres presque trop longuement ; certains sont des récits d'aventures palpitants, d'autres des extraits d'oeuvres littéraires.

Pas de fil rouge les chaînant, hormis le choix de l'auteur de classer tous ces exploits ou toutes ces entreprises intrépides dans la catégorie des "très riches heures de l'humanité". Je dirais que cela n'engage que lui, je ne me fais pas complètement sa complice lorsqu'il s'agit des massacres perpétrés par les conquistadors espagnols au Nouveau Monde, ou encore les horreurs de la guerre ayant opposé Mehmet II à l'empereur de Byzance en 1453, pour ne citer que deux exemples.

Par contre, par d'erreur, ça nourrit la culture générale et ça, ça ne fait jamais de mal !


Challenge AUTOUR DU MONDE
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J'ai ressenti un étrange malaise à la lecture de ce livre.
La volonté de l'auteur est de relater quelques moments choisis de l'histoire de l'Humanité. Il alterne "grande histoire", comme la prise de Byzance ou la débacle de Waterloo avec d'autres épisodes plus tournés vers les grandes réalisations humaines, que ce soit la pose du premier cable télégraphique dans l'Atlantique ou la composition de la Marseillaise. Selon les sujets abordés, certains chapitres m'intéressent plus que d'autres. Ainsi, le récit exalté de la genèse de Messie de Haendel me laisse plutôt froid. Au contraire, l'entreprise titanesque de Cyrus W Field, qui relia l'Europe et l'Amérique au réseau télégraphique me passionne.
Mais, dès le deuxième récit consacré à la recherche del l'El Dorado, une gêne s'installe.
Stefan Zweig, en plus d'être un grand écrivain, était un humaniste convaincu, un esprit progressiste et brillant. le fait que chacune de ces très riches heures de l'Humanité ne prenne en compte que l'histoire "européenne" n'est pas en soi dérangeant. C'est un choix de l'auteur, forcément subjectif dans lequel je ne vois pas de mauvaises intentions.
Mais comment ne pas trouver étonnant que dans ce récit épique, il insiste lourdement sur le fait que les conquistadors soient les premiers hommes à admirer l'Océan Pacifique ? Il traite déjà avec beaucoup d'indulgence les exactions des conquistadors. Mais il assimile de fait l'Humanité aux seuls Européens, niant de fait l'appartenance des Amérindiens à cette Humanité qu'il entend célébrer.
Et que dire de cette petite phrase sur l'odyssée tragique de Suter, aventurier suisse qui s'appropria la Californie, obligé de défendre son bien contre les "envahisseurs indigènes" ? Bel oxymore qui en dit long.
Dans l'un des derniers chapitres relatant la conquête du Pôle Sud, il écrit "des contrées encore enveloppées de ténèbres il y a soixante ans sont déjà assujetties au besoin de l'Europe". Encore une fois, on ne peut soupçonner Zweig de racisme à titre personnel. Ce genre de phrase chez Céline ne m'aurait pas fait autrement tiquer. Chez un esprit aussi éclairé que Zweig, ces phrases écrites il y a 90 ans à peine, me rappellent à quel point la société avait intériorisé (et continue de le faire) une vision complètement tronquée du monde, justifiant l'inacceptable et entérinant une lecture révisionniste de l'histoire.
Il s'agit d'un exemple édifiant du racisme structurel. Et cela m'a directement rappelé un dialogue au début de "l'autre côté du Soleil" de Chimamanda Ngonzi Adichie. l'action se déroule ua début des années 60, dans un Nigéria indépendant. Un jeune nigérian y apprend qu'il y a 2 réponses aux choses qu'on enseigne au Nigéria: la vraie réponse et celle qu'on doit donner à l'école. Suit l'exemple de la découverte du fleuve Niger, qui a été découvert par un blanc du nom de Mungo Park, alors même que l'on pêchait déjà bien avant la naissance des grands-parents de Mungo Park. Je vous laisse deviner quelle est la réponse pour l'école.
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Stefan Zweig (1881-1942) était un conteur magnifique, et il le prouve une fois de plus dans ce recueil de novelles historiques. Il présente une dizaine d'épisodes de l'histoire dans lesquels le comportement d'un individu a été déterminant, à la fois positivement et négativement. Tant les scènes descriptives que contemplatives sont des joyaux d'écriture, dans la mesure où il parvient vraiment à faire revivre le passé. du point de vue d'un historien, il y a bien sûr quelque chose à critiquer sur ce panache littéraire (voir mon commentaire sur Goodreads : https://www.goodreads.com/review/show/4288034532), mais ces 'heures étoiles' (Sternstunden) offrent au moins un très beau spectacle.
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Je n'ai pas fini ce livre. Les histoires ne sont pas inintéressantes. le style est évidemment agréable. Zweig est bien sûr un génie. Mais je préfère lire une page Wikipédia pour lire ces très riches heures de l'humanité.
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