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sur 221 notes
Jean d'Ormesson nous offre un dernier cadeau à titre posthume et c'est avec beaucoup d'émotion que je l'ai lu ou plutôt écouté car j'ai eu l'impression de l'entendre.
C'est un texte court, épuré, dépouillé. L'auteur va à l'essentiel : la vie, la mort, la science et Dieu, c'est sobre. A travers ce qu'il sait de notre monde, de notre histoire qui l'ont tant épaté et émerveillé, il nous montre ses questionnements , ses doutes et ses certitudes qui sont forts peu différents des nôtres. Mais il le fait avec esprit et malice comme d'habitude tout en y montrant une certaine résignation ou acceptation de ces réponses que nous n'aurons jamais car notre vie et notre mort restent un mystère pour tous. Si merveilleuse et si fantastique qu'elles soient la connaissance, la science et le croyance ne nous apporteront jamais toutes les réponses.
Jean d'Ormesson nous transmet une leçon d'humilité. Sa vie, son expérience, ses croyances lui ont apportées certaines réponses qu'il partage avec nous. On peut ne pas être d'accord avec lui mais ce sont ses réponses et c'est très intime : c'est le constat de la vie d'un homme qui cherchait sa vérité, l'a fait avec beaucoup de grâce et nous laisse une oeuvre magnifique où nous replonger avec plaisir car il était toujours pétillant comme du champagne.Je lui laisse le mot de la fin :
A la question :
_ Mais qu'y aura-t-il après la pensée et les hommes ?
La réponse est assez simple :
_ Autre chose. (p. 85)

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J'ai trop aimé l'auteur Jean d'Ormesson de son vivant, pour ne pas lire son dernier ouvrage, Un hosanna sans fin. J'y ai retrouvé sa verve littéraire, son érudition et le plaisir de partager encore un moment de lecture avec lui, même s'il fut bref : cet opus s'avale en moins de deux heures. La vie, la mort, la mort, la vie, des mystères irrésolus tant qu'on est entre ces deux bornes ; ce questionnement sur le sens de l'une ou de l'autre parait bien naturel lorsqu'on s'avance ou que l'on sent venir l'extrémité censé nous apporter une réponse...ou pas.
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Un très court texte, l'ultime de Jean d'Ormesson, qui me laisse un arrière coût un peu triste.
Sa fille et éditrice le présente comme le testament de son père. C'est bien le cas. Comme si l'auteur sentait qu'il n'y en aurait plus ensuite.

Ce qui s'était amorcé dans l'opus précédent, « Et moi je vis toujours », se poursuit : la langue toujours aussi belle et concise, perd de sa joie, de sa croustillance.
Les doutes l'envahissent : La vie, la mort nous sont données, nous sont imposées – la vie plus encore - pourquoi vivons-nous ? Où étions-nous avant notre naissance, où serons nous après notre mort ?
Il voudrait croire mais il n'est pas sûr d'y arriver. Et d'ailleurs qu'est-ce-que croire ?

L'homme est un animal comme les autres, mais un animal pensant et c'est là toute sa souffrance.
Son ego le pousse vers l'angoisse constante autour de laquelle tout tourne incessamment durant sa vie.
La science, si elle explique beaucoup, butte invariablement sur deux murs : le mur de Planck pour les origines, le mur du non retour pour la fin.

L'angoisse jamais ne s'éteint. L'homme peut s'assourdir de la superficialité des petits plaisirs, s'abrutir de remplissage stérile de cerveau, elle reste là qui le ronge.

Alors il reste la croyance en Dieu, la croyance plus forte que toute connaissance, la croyance à laquelle il faut s'abandonner pour ne plus souffrir.
Mais comme le rappelle l'auteur : croire n'est pas chose si simple….

« Je ne fus jamais touché par la foi, mais », nous dit-il, « Ce que j'aimerais par-dessus tout c'est que Dieu existât ».
Evoluant dans cette gamme de raffiné et de finesse où il excellait, cet ouvrage est bien le testament spirituel de Jean d'Ormesson.
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Au terme de sa vie, Jean d'Ormesson nous gratifie d'une trilogie existentielle débutée par « Comme un chant d'espérance » et poursuivie par un « guide des égarés » ; et qui se clôt avec cet « Un hosanna sans fin ».
Un hosanna sans fin ! Voilà une formule qui sied bien comme point final à la carrière littéraire de Jean d'Ormesson. Notre homme n'a-t-il pas déclaré à maintes reprises avoir adoré la vie ?

« Un hosanna sans fin », un petit opus où l'on sent irrémédiablement l'homme qui va partir et qui ne voudrait pas le faire sans revenir sur certaines notions – certes maintes fois par lui commentées, débattues… − qui ont fait de sa vie un questionnement.
Oui, le premier tiers du livre ne se passe pas sans le mot « mort » à chaque page ; mais à mesure que les pages se tournent, vient se substituer celui d'espérance…
Et Dieu dans tout ça ?
Notre homme est clair : « Je ne sais pas si Dieu existe. Je suis agnostique » ou encore : « Ce que j'aimerais par-dessus tout, c'est que, sous une forme ou sous une autre, j'hésite beaucoup sur ce point, Dieu existât. »

Un petit opus à peine achevé de corriger avant l'arrivée de « la faucheuse », publié en l'état, nous indique sa fille et éditrice, en avertissement, en s'excusant presque de « quelques répétitions et imprécisions qu'il aurait sans nulle doute, rectifiées ou gommées. »
Qu'importe. Un texte émouvant, qui, dans son style si particulier, nous permet de clore ce chapitre de la littérature française par un hosanna ; et à moi par le truchement de ce modeste billet de dire à l'auteur que j'ai suivi en littérature autant qu'en radio et en télévision : Adieu l'artiste !
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C'est « un appel à Dieu », cet hosanna. L'auteur se sent proche de la mort. Il revient donc sur sur ce qui peut donner un sens à la/sa vie. Sur ce qu'est la vie. Il retrace brièvement l'évolution de l'Homme. Il réfléchit sur la formation de l'univers, le big bang, la naissance de la vie sur terre, la place de l'homme dans l'univers, le rôle de la science, de la religion, de Dieu… Il sait qu'il n'y a pas de réponse. Il sait aussi que la technique née de la science va de plus en plus encombrer nos vie.
C'est un livre témoignage. Très court. Mais qui pose les bonnes questions. Il ne semble pas prendre partie, se prononcer sur les faits. La marche du monde est ce qu'elle est. L'homme est ce qu'il est. La où je le suis un peu moins, c'est dans son apologie de l'être humain. « Devenir un homme ou une femme quand vous êtes un primate est une tâche longue et semée d'embûches » peut-on lire p 74 de l'édition de poche. Certes, nous pensons. La révolution cognitive avec l'émergence de la pensée symbolique et abstraite nous a différencié de nos cousins. Pourtant la structure de notre cerveau est la même que la leur. Nous faisons partie de l'ensemble du vivant. Nous sommes toujours des primates.
Ce livre me fait un peu penser, au livre d'Edgar Morin «Leçons d'un siècle de vie ». La vieillesse et l'approche de la mort nous fait porter un regard sur le passé et nos croyances. Des livres qui nous apportent une réflexion nécessaire et salutaire sur le sens de la vie.
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Dans un court avertissement introductif, Héloïse d'Ormesson prévient : le dernier texte de son père était achevé au moment de sa mort mais probablement pas corrigé pour être édité en l'état. le lecteur appréciera de retrouver, une dernière fois, les questionnements de Jean d'Ormesson, tour à tour espiègle, faussement benêt et candide (parfois vulgaire !), sur les raisons de l'existence humaine, mais il est difficile de considérer ce dernier ouvrage comme un testament métaphysique de premier ordre : beaucoup de répétitions, des chapitres simplistes ou bâclés ; et bien des pages ressemblent à "Comme un chant d'espérance" - plus réussi, dans le même registre.
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Un livre de Jean d'Ormesson est toujours un concentré d'intelligence et de finesse.Celui -ci est son dernier, et même s'il paraît inachevé, est une synthèse de sa pensée. On dirait qu'il s'en est allé sans avoir tout dit...
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La Feuille Volante n° 1324

Un hosanna sans finJean d'Ormesson – Éditions Héloïse d'Ormesson.

Avec cet ouvrage publié en août 2018, Jean d'Ormesson clôt sa trilogie commencée avec « Comme un chant d'espérance » et poursuivie avec « Guide des égarés ». Cet immense écrivain, disparu en décembre 2017, qui a servi admirablement notre belle langue française tout au long de sa vie, nous prouve, s'il en était besoin, qu'il est un authentique « immortel ».
Il a consacré une partie de son oeuvre à puiser dans sa biographie et à réfléchir sur le sens de la vie et de la mort, sur l'existence de Dieu. Il se penche sur notre naissance, rappelle qu'elle reste un mystère, due au hasard ou est prévue de toute éternité mais résulte avant tout de la copulation d'un homme et d'une femme qui sont nos parents, qu'avant nous n'étions nulle part et qu'il y a des chance pour que ce soit la même chose après notre mort, que nous ne sommes pour rien dans notre venue sur terre et que nous ne sommes sûrs que d'une chose, notre mort, parce que c'est la condition humaine. Entre notre naissance et notre mort, il y a notre vie dont nous sommes les victimes parce que nous ne l'avons pas voulue, mais qui reste une aventure unique, une chance ou une souffrance, une bénédiction ou une malédiction selon le cas, moins le domaine de la liberté que celui des possibilités sans que nous sachions bien ce que nous sommes venus faire ici-bas. Nous devenons héro ou salaud, quidam ou célèbre ! Il prétend que nous sommes viscéralement attachés à notre vie parce que, en la quittant, nous entrons dans l'inconnu et que c'est angoissant, parce que l'après-mort sera toujours une interrogation et que ce qui distingue l'homme des autres êtres vivants, c'est sa faculté de penser. Malgré cela, nous passerons notre vie à oublier cette échéance fatale, avec pour seule consolation la science qui nous aide à tout comprendre de la réalité du monde depuis le début, depuis le Big Bang. Il note alors que le vide régnait dans l'univers, la vie commençait timidement et en silence à s'organiser sans qu'on sache exactement comment ni à partir de quand. Plus tard, avec la venue de l'homme, se développeront les sentiments, la sensibilité, la souffrance, la notion de liberté, l'intuition de l'individu avec sa propension pour le mal et la mort qui s'impose parce que la vie est forcément temporaire. Face à cela la pensée qui est l'enchantement du monde va lentement s'installer et avec elle la parole puis triompher parce que Dieu, à l'origine de toutes choses, laisse l'homme libre de se substituer à lui, au hasard ou à la nécessite parce qu'il est orgueilleux. La pensée va donc transformer l'univers, éclairer et embellir ce monde grâce au langage qui exprime la vérité, organise les passions, la connaissance et donne naissance aux vertus qui sont le moteur de toute civilisation. Avec l'émergence du bien et du mal, deux concepts qu'on recherche et qu'on fuit naturellement, va s'installer l'erreur qui est la dimension diabolique de cette faculté de choisir, mais aussi l'espérance et l'angoisse qui selon notre auteur rapprochent l'homme de Dieu. La pensée humaine est fragile, est elle aussi appelée à disparaître parce que tout en ce monde est contingence. Mais qu'y aura-t-il après, demande-t-il. Ce qui est sûr c'est que la science qui pourra sans doute un jour tout expliquer de notre vie ne pourra jamais élucider notre destin après la mort ni apaiser notre angoisse. Y a-t-il donc autre chose ? Notre auteur tente une réponse : la religion et spécialement le monothéisme et la foi qui s'y attache. L'histoire est là pour nous enseigner que la religion, liée au doute et à l'ignorance et parfois même à l'absurde, a aussi déchaîné les passions et généré la mort autour d'elle. Notre auteur rappelle que la foi(et évidemment la foi chrétienne) est une chance puisqu'elle a inspiré la création d'oeuvres d'art, a contribué, par la « grâce » qui est d'essence divine, à l'évolution des sociétés humaines et même à l'émergence d'une pensée laïque.
Puis viennent les confidences intimes, notre auteur confessant son agnosticisme, son ignorance à propos de l'existence de Dieu, tout au plus la souhaite-t-il ardemment, au moins a-t-il remplacé la foi par l'espérance parce qu'un monde sans Dieu serait injuste parce qu'Il est espérance ! Il en fait donc « le pari » mais note que la religion n'est pas sans faille. Il ne nous resterait, selon lui, que la naïveté et la gaieté mais la question reste entière : Que faisons-nous ici ? L'homme, et non le hasard, a organisé le monde en fonction de la nécessité. Et Dieu dans tout cela ? Il est un mystère ou plus exactement une invention des hommes, née de leur imagination et de leurs angoisses, une idée plus humaine que divine. Il est pourtant difficile, voire impossible d'imaginer Dieu mais il en va de même selon lui du miracle de la vie qui chaque se déroule sous nos yeux et les chrétiens ont au moins un modèle incontestable : Jésus-Christ.
J'ai lu attentivement ce petit livre autant par curiosité que par nécessité de recueillir une ultime fois le message d'un penseur que je ne partage pas entièrement. J'ai goûté avec le même plaisir ce texte sobre, érudit et remarquablement écrit, j'ai apprécié son humilité devant la mort, l'analyse pertinente qu'il fait des interrogations humaines, mais je dois dire que je m'attendais à quelque chose qui éclairerait mes doutes et résoudraient mes questions. J'ai été un peu déçu sur ce point. Que notre auteur qui a sans doute eu une belle vie, en attribue le mérite à un Dieu dont il imagine l'existence et l'en remercie, on peut facilement le concevoir. Dans la liturgie chrétienne, un hosanna, est une acclamation de joie, celle que le peuple a crié à Jésus lors de son entrée dans Jérusalem et qui nous est rappelée à la fête des Rameaux, mais c'est aussi une prière pour être sauvé. C'est peut-être l'ultime espoir de notre auteur ?

©Hervé GAUTIER – Février 2019. http://hervegautier.e-monsite.com




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Jean d'Ormesson a achevé ce petit livre, 2 jours avant sa mort. Il n' a pas eu le temps de le relire et faire ses corrections habituelles.
Il nous livres ses interrogations, ses pensées, sur la naissance, sur Dieu, sur la mort, sur ses croyances et sur ses doutes.
Bien sûr, c'est à son image, érudit et d'une lecture facile mais franchement ce n'est pas à son niveau habituel.
C'est toujours désagréable d'écrire cela surtout quand l'auteur n'est plus là, qu'il était si sympathique, si cultivé et d'habitude plus inspiré mais je me suis ennuyée alors qu'une demi heure suffit pour lire "Un hosanna sans fin".
Je suis complètement passée à côté.
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"Je ne prétends pas que Dieu existe : je n'en sais rien" : "je prétends qu'il peut exister. Je prétends que rien ne s'oppose à son existence. Je prétends qu'il a le droit d'exister".
Ses derniers mots sont une invitation à rêver: "c'est comme un coin de ciel bleu au terme d'une journée plutôt sombre".
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