Dans ce roman noir espagnol, c'est le destin violent d'une famille qui affecte trois générations qui nous est conté. On le sait dès les premières lignes quand Diego s'exprime : ce professeur d'université le dit dans sa confession, il est un assassin. Comment en est-il arrivé là ?
La violence marque sa famille depuis trois générations. Son grand-oncle Joaquin, anarchiste, a été assassiné par les franquistes. Son grand-père Simon s'est battu en URSS avec la division Azul dans des conditions épouvantables. Son père - son prénom nous sera caché jusqu'à la dernière ligne - en conflit avec son propre père a quitté la famille et s'est battu avec la Légion étrangère au Sahara. Dans un contexte d'amours brisés ou impossibles et de tension sociale, la violence règne et se transmet de père en fils, chaque génération étant marquée par ses drames, de façon quasi inéluctable.
L'auteur alterne allers-retours dans le passé et confessions de l'assassin avant de terminer avec celle du père.
Un livre poignant et intelligent qu'on ne peut lâcher.
Commenter  J’apprécie         170
le récit à travers plusieurs génération d'hommes en Espagne retrace la vie affreusement dure d'une population très pauvre. Certaines scènes sont pénibles, les flash back s'enchaînent pour dépeindre les déviances des personnages d'hommes qui s'expriment dans la violence. de l'enfance à l'âge adulte, point de salut, du grand père, au père puis au petit fils, chacun dérape. Impossible de sortir de cette spirale infernale qui va , tour à tour, les entrainer à tuer. Peu d'optimisme, une ambiance lourde, sous fond de guerre . Les femmes sont malmenées, aucun respect de la part des époux, des pères. Quelle tristesse cette population martyrisée, exilée au fond des grottes, ces enfants qui meurent en bas âges et que l'on met en terre sans même un tissu pour les humaniser. Ici, il est question de mensonges, de non dits, d'amour impossible entre les garçons et leurs pères, d'incestes ou pas.
Commenter  J’apprécie         50
Dans le chapitre d'entrée du roman, Diego s'adresse aux lecteurs et se confesse. Il est enfermé dans un hôpital psychiatrique pour le meurtre d'un homme. Il a tué un certain Martin Pierce, non sans l'avoir fait souffrir avant. Mais comment un homme intelligent, professeur d'université, marié et à la vie si banale en arrive-t-il à un tel acte?
Pour comprendre, on va remonter sur les traces de la famille de Diego. de 1936 à 2010, 3 générations d'hommes, 3 histoires de vies torturées et compliquées. Un roman qui va mettre en lumière les déchirements qu'a apporté la guerre civile, pour des décennies et les générations futures: Les oppositions dans les familles, les choix politiques différents, les drames, les haines. Tout cela atteint son paroxysme, cette violence est omniprésente. Diego avait réussi à s'éloigner de cette lignée, les livres et les études comme moyen de fugue. Mais peut-on vraiment se libérer de l'ombre de ses ancêtres?
Au milieu de tout cela, plane la présence de Liria, la soeur de Diego. Une femme fragile et torturée, dont Martin Pearce était l'infirmier. le mystère autour de cet homme semble donc se dévoiler. Mais la suite d'évènement est-il vraiment si évident à comprendre?
Un roman déchirant, nous dressant le portrait d'une famille, de 3 hommes, de fils et de pères. Mais c'est aussi l'histoire de l'Espagne que nous livre ce livre. On voyagera de l'Europe vers l'union soviétique tout en passant par le Sahara, tout au long du 20e siècle. Je me suis laissée emporter par ce roman choral, qui donne la voix à plusieurs personnes pour nous conter la dureté de ces vies. Il est surprenant de constater également que chaque personnage n'a pas le même vécu sur certaines situations et il est difficile pour nous lecteur, de ne pas prendre le parti pour les uns ou les autres.
Je lis ici pour la première fois Viktor del Abrol, et il a une plume vraiment percutante, étant capable de nous livrer des personnages complètement saisissants et difficile à oublier. J'ai particulièrement aimé le mélange de genre que propose ce roman: on y retrouve les codes d'un bon thriller, avec une part de psychologie. Mais il coche aussi toutes les cases d'un roman dramatique, avec une large partie de roman historique. Et réussir à mêler tout cela demande un sacré talent d'écriture.
Un vrai coup de coeur pour l'histoire, la narration, l'ambiance et le style d'écriture de l'auteur.
Commenter  J’apprécie         40
C'est le 5eme roman de Victor del Arbol et j'aime toujours autant. le fait de lier la grande histoire du monde avec celle d'une famille. C'est toujours dramatique. Dans ce roman on comprend à demi mots les mobiles de Diego Martin, on a du mal à saisir comment il en arrive là. Est ce seulement la répétition de la malédiction qui frappe les hommes de cette famille et dont aucun ne parvient à s'extraire. Ils sont embarqués dans un tourbillon infernal.
Commenter  J’apprécie         30