J'en ai pris pour 25 ans
Tous les matins.
Tous les matins où j'ai envie de faire des choses.
Mais vous, hein! Sans pétard ...
Je prends mon petit baluchon, avec ce qu'il contiens de petites intimités minable, à soutenir le moral. ..
Cachet d'aspirines.
Cigarettes pilées.
Poudre à replâtrer.
Lettres: celles que j'aime, celles que je déteste.
Après je prends de métro, idiote, c'est lui qui me prends, parce que là ça commence.
Et puis je vais en prison, sale porte, sale rue, sale escalier. L'estomac, le cœur, tout y part.
Après je reste assise.
J'engraisse.
J'ai mal au dos.
Je baille. faut que je travaille.
De l'autre côté des vitres dépolies y a une autre prison. Quand j'ouvre la fenêtre ; je peux quand même les jours où j'ai pas froid, je vois un noir habillé en vert (c'est vrai). Il piqué des trucs à la machine. A toutes les autres fenêtres il y a des gens qui piquent aussi, mais c'est des femmes, elles ne me font pas signe.
Si j'étais dans une vraie prison il y aurait des drapeaux pour taper dessus, et je pourrais crier à travers la cour, là j'ose pas. Le noir il m'a dit bonjour mais quand il est dans la rue sans sa blouse verte et sorti de sa prison il ne me dit plus rien, et moi j'ose plus ...
On a 5 minutes de récréation pour changer le disque. Il y a un chantier. Des prisonniers dehors. Tout ce qu'ils font c'est de gueuler qu'ils sont en tôle, mais de me faire des signes, ou des mots pour me dire qu'ils voudraient m'avoir.
Petit pote si je suis en taule c'est que ta révolte est pas assez forte pour en casser les chaînes parce que ma taule c'est aussi la tienne, alors ta façon de penser au cul me déprime, et je crois pas que tu ai même envie de nous faire reluire, t'as simplement envie de me prouver que t'es un homme malgré ton bleu, et ça je le crois pas. T'es pas un homme, t'es un prisonnier, t'es un lèche le cul du patron, comme moi et notre fête ça ne peut pas être le baisoir, mais le cassage de gueule. Tant pis quand tu penseras comme ça aussi je crois que j'aurais envie pas maintenant ..Merci...