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Citations sur Lettres à son frère Théo (227)

Il n’y a plus de place maintenant au foyer. Et s’il part, pourra-t-il seulement vivre ? Il part cependant, le bâton à la main, sur le dos son sac, et il retourne au pays noir.
Alors commence la plus sombre époque de sa vie. Il va de-ci de-là, au vent d’automne, au vent d’hiver. Il couche au hasard des chemins, dans les granges, sous les voitures. Qu’a-t-il pour subsister ? Le peu d’argent que lui envoie Théo. Théo trouve même le moyen de le rejoindre, de lui dire quelques bonnes paroles, de l’encourager enfin dans sa vocation de peintre.

Notice biographique sur Vincent van Gogh
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Il se livre tout entier à son exaltation mystique. Il adopte une cabane en planches, couche sur la terre nue, endosse une vieille vareuse de soldat ; il soigne les typhiques, se dépouille même de son linge. Cependant il prêche mal, et sa tenue, loin d’édifier les mineurs, les étonne, les scandalise. En même temps, il dessine toujours, dans les quelques moments de loisir qu’il s’accorde.

Notice biographique sur Vincent van Gogh
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« Je me sens attiré vers la Religion, écrit-il à Théo. Je veux consoler les humbles. Je pense que le métier de peintre ou d’artiste est beau, mais je crois que le métier de mon père est plus sacré. Je voudrais être comme lui... » Il abandonne l’école d’Isle Worth et entre au service d’un pasteur, M. Jones. Le voilà prédicateur. Mais il n’a aucune préparation, aucun don de parole. On le renvoie. De nouveau, à la Noël, il frappe à la porte de la maison paternelle.

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Le voilà désemparé, inquiet. Que faire ? Il ne le sait pas au juste, il se pose une infinité de questions auxquelles il ne trouve pas de réponse, il se perd en conjectures. Cependant un fait lui apparaît évident : la médiocrité de sa condition présente, la médiocrité certaine aussi de son existence à venir. Une pensée de Renan le frappe, le hante : « Mourir à soi-même, réaliser de grandes choses, arriver à la noblesse, et dépasser la vulgarité où se traîne l’existence de presque tous les individus... » (...)
Le pasteur remarque bien le changement de ses idées. Vraiment, il veut être peintre. Mais il faut vivre.

Notice biographique sur Vincent van Gogh
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Il regagne la Hollande en juillet 1874. Le pasteur voit arriver un Vincent sombre et tourmenté : c’est qu’il est amoureux. Mme Loyer, qui tient la pension où il vit, a une fille, Ursule : Ursule a pris son coeur. Elle s’est laissé courtiser ; il l’a demandée en mariage, et il a été éconduit. Il est déçu, navré, blessé profondément.

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Il mène une vie tout à fait calme. Les heures, dans le jour, ramènent les mêmes occupations et les éloignent. En allant à son bureau, il se hâte ; mais il revient en flânant. Il a plus de temps à lui en Angleterre qu’en Hollande. Non seulement le dimanche lui est acquis, mais aussi le samedi après-midi : semaine anglaise. Et, sans qu’il le sache, sans qu’il s’en rende compte, sa vocation est née, elle grandit en lui. Il s’arrête pour dessiner le long de la Tamise, non pas une fois, mais cent fois..., et il s’attriste, rentré chez lui, de voir que cela ne ressemble à rien.

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Il entre dans la vie à seize ans ; en juillet 1869, grâce à l’oncle Vincent, ancien négociant en objets d’art, qui vivait à Princenhage dans une paisible retraite, le directeur de la succursale à La Haye de la maison Goupil le prend avec lui. Comme nombre de Van Gogh du temps passé, le voici dans le commerce des tableaux. C’est un employé modèle, exact, consciencieux. Peu à peu, son jugement se forme. De La Haye, il est envoyé, toujours chez Goupil, à Bruxelles. De plus en plus il s’intéresse à tout ce qu’il voit ; et il parcourt les musées royaux. Il lit beaucoup – tout ce qui lui tombe sous la main. Un jour, en août 1872, Vincent va rejoindre son frère à Oosterwyck, tout près d’Helvoirt, petit village où son père a été appelé. Théo a quinze ans ; mais il est d’un esprit déjà très ouvert et précocement averti. Vincent découvre, dans le petit frère, presque un homme. Dès son retour, il lui écrit. Alors commence cette correspondance qui va durer, sans interruption, jusqu’à sa mort – et dont pas une ligne, peut-être, n’a été perdue.
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Vincent devait être l’aîné d’une famille de six enfants. Tout jeune, il montre un intérêt extraordinaire pour tout ce qui l’entoure, et surtout pour la nature. Mais, d’un caractère peu sociable, il vagabonde seul dans la campagne. Ni Anne, ni Elisabeth, ni Wil, non plus que le petit frère Cor ne l’accompagnent. Cependant il emmène parfois, puis souvent, Théodore, qui a quatre ans de moins que lui. Théodore, c’est déjà l’ami, le confident. C’est « Théo ».

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Ce conflit intérieur, dont les Lettres à Théo portent le témoignage, apparaît comme la rançon d’une existence ayant cherché dans la peinture sa seule justification. La lecture de cette correspondance s’impose comme un élément essentiel de toute réflexion sur une démarche artistique qui tend à la compréhension de l’univers. L’itinéraire d’un homme persuadé que, « pour arriver à la vérité, il faut travailler longtemps et beaucoup » prend, dans cette perspective, valeur exceptionnelle d’exemplarité. Qu’il soit, par ailleurs, le peintre le plus cher du monde est finalement une tout autre histoire.
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« Vincent cache quelque chose qui ne peut voir la lumière » : cette phrase du peintre lui-même – pour expliquer le rejet dont il était l’objet – se rapportait à un fait précis de son existence (sa cohabitation avec Sien mise au ban de la société), mais on peut aussi l’entendre comme une métaphore très puissante de la lutte acharnée menée par une part de lui-même s’efforçant de conquérir la lumière à travers la peinture contre cette zone d’ombre qui l’enfonce dans la souffrance et le désespoir, exacerbés par la tension d’une vie portée à son paroxysme : il n’y a, selon Vincent, de vrais artistes que ceux « qui y mettent leur peau ».
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