Cinquième opus des enquêtes du Département V, dirigé par l’inspecteur Carl Mørck, danois doté d’un fort caractère et son inénarrable équipe : la punk Rose Knudsen et l’imperturbable Hafez el-Assad. Série policière, prévue pour compter onze volumes, traduite dans plus de quarante pays et vendue à plus de dix millions d’exemplaires dans le monde ; sans compter les prix scandinaves et étrangers.
Plusieurs thèmes pour ce thriller, la participation d’un pays, en l’occurrence le Danemark, à fournir une aide à la population des Pygmées baka du Cameroun. En effet, conséquence de la déforestation et de la destruction des forêts, de la pression des agriculteurs et de leur sédentarisation, leur mode de vie est en voie d’abandon. Or donc, des programmes se mettent en place, pour tenter de diminuer la pression de la « civilisation »...Également, l’esclavage des enfants immigrés des pays de l’Est notamment : dont le quotidien consiste à voler, mendier, et cambrioler dans la ville de Copenhague, et ce au profit du chef de clan.
Marco, jeune gitan, entre en conflit avec Zola, le gourou de la bande d’enfants à son service. Il s’échappe et se cache la nuit, dans les bois à proximité de leur habitation. Caché dans une profonde ornière, il découvrira qu’il a passé la nuit au-dessus d’un cadavre ! Par ailleurs, René E. Eriksen responsable du bureau de la coordination des aides humanitaires, répond avec quelques réticences pour aider un ami d’enfance : Teis Snap, dont la banque Karrebæk manque de liquidités, ce qui fragilise et met en péril la survie de l’établissement.
Une enquête mouvementée, pour l’inspecteur, sauver Marco, et comprendre les ramification entre celui-ci et les malversations bancaires commises par de hauts fonctionnaires. Une préparation minutieuse de l’intrigue réalisée par « Jussi Adler-Olsen », qui tient en haleine jusqu’au bouquet final. Le tout entrecoupé des maximes de son collaborateur et ses histoires de chameaux qui autorisent un rictus. Malgré tout , le fond de ce polar cruel dans la précision des faits ne doit pas voiler la responsabilité des pays occidentaux dans la destruction d’habitats naturels auxquels sont confrontées des populations ; ainsi que la détresse des individus déracinés, par l’intervention humaine et indirectement par les conditions climatiques et économiques...Mais tout va bien dans le meilleur des mondes, n’est-il pas ?
Un pavé que j’apprécie par son étude lové dans une intrigue policière, mêlant humour, suspens et violence. Une mention pour la traductrice : Caroline Berg qui a su générer des moments d’hilarité dans ce polar taraudé par la noirceur de certains personnages.
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