Extrait du livre audio « Les Neuf Dragons » de Michael Connelly, traduit par Robert Pépin, lu par Jacques Chaussepied. Parution numérique le 27 mars 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/les-neuf-dragons-9791035413835/
Une chance que personne ne puisse connaitre nos pensées les plus secretes . Nous apparaitrions tels que nous sommes , à savoir des imbeciles manipulateurs et pretentieux .
J'ai toujours cru à la théorie de la balle unique. On peut certes tomber amoureux et faire l'amour bien des fois, mais la balle avec son nom gravé dessus, on n'en a qu'une. Et quand on a la chance de la recevoir, jamais la blessure ne se referme.
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I see skies of blue
And clouds of white
The bright blessed day
The dark sacred night
And I think to myself
What a wonderful world
Louis Armstrong
Cité par l'auteur
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Bosch constata combien les voix étaient devenues plus aiguës, plus pressantes. On avait laissé tomber les mots de code et le langage formel. C'était la peur. Il avait déjà vu ça à la guerre. Il l'avait vu ensuite dans les rues, quand il était en uniforme. La peur, bien que jamais avouée, prive les hommes de leurs poses soigneusement calculées. L'adrenaline gronde et la gorge gargouille de peur comme une canalisation qui refoule. L'unique désir de survivre l'emporte. Il aiguise l'esprit, fait disparaître tout le baratin.
Vois-tu, le passé, c'est ce qu'on en fait. Tu peux t'en servir pour te faire souffrir et faire souffrir les autres, ou au contraire l'utiliser pour devenir plus fort.
Je ne sais pas trop pourquoi mais il y a un lien, une corrélation entre le jazz et l'écriture. Il y a aussi une corrélation entre le jazz et le détective. A chaque fois que j'écris un roman dont Harry Bosch est le détective, j'écoute du jazz. Il m'inspire. Peut-être que l'improvisation musicale contribue à l'improvisation de l'écriture. Je ne sais pas pourquoi, mais ça aide. Ça m'aide aussi à définir le caractère de ce détective. Invariablement, la musique que j'écoute, se retrouve dans les livres - en général sur la platine d'Harry Bosch. Je pense que la musique qu'il écoute en dit long sur lui.
Michael Connelly à travers les musiques écoutées par Harry Bosch, le héros détective de l'écrivain américain.
À force d'opportunisme politique et de décisions ineptes, la municipalité avait laissé pendant des années la police se morfondre sous la forme d'une organisation paramilitaire victime du manque d'hommes et de matériel. Infectée elle aussi par le virus de la politique, elle étouffait sous le nombre de responsables en tous genres, alors que les effectifs de la base étaient si clairsemés que les fantassins de la rue avaient rarement le temps, ou le désir, de descendre de leurs engins blindés et de leurs voitures pour rencontrer les gens qu'ils servaient. Ils ne s'aventuraient au-dehors que pour s'occuper de la racaille, et cela avait créé, Bosch le savait bien, une culture policière où tous ceux qui n'étaient pas vêtus de bleu étaient considérés comme des crapules et traités comme tels. Tout le monde.
- Voyez-vous, jeune homme, je crois qu'on ne rencontre qu'une fois dans sa vie la personne qui est faite pour vous. Le jour où vous croyez l'avoir rencontrée, accrochez-vous à elle de toutes vos forces. Peu importe ce qu'elle a fait dans le passé. Cela importe peu. Seul le présent compte.
Bosch aurait pu leur demander ce qu'elles souhaitaient sans prendre la peine de se déplacer, mais pas besoin d'être inspecteur pour comprendre ce qui les amenait ici. Il se leva, contourna le bureau et s'approcha du comptoir pour leur permettre de parler à voix basse. Les victimes de viol étaient celles qui provoquaient en lui la plus grande pitié. Il savait qu'il ne tiendrait pas un mois dans une équipe chargée des affaires de viol. Toutes les victimes qu'il avait rencontrées avaient ce même regard. C'était le signe que plus rien n'était comme avant dans leurs vies, et pour toujours. Jamais plus elles ne seraient celles qu'elles avaient été.
"Chéri, comment s'est passé la journée? oh, moi, j'ai récolté un gus qu'a trucidé son colocataire à coups de piolet. Du sept ans de taule.
Et toi?... Oh, moi, j'ai expédié un type cinq ans en prison parce qu'il avait piqué un autoradio pour pouvoir se payer sa drogue." Ça ne marchait tout simplement pas.
Haller, avocat et son ex-femme Maggie de l'autre coté de la barrière