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Critiques de A. D. G. (64)
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Les Trois badours

A.D.G. est un auteur totalement particulier dans la liste des auteurs vers lesquels je me tourne régulièrement. Particulier parce que les idéaux du bonhomme, bien loin de ceux que je prône, auraient de quoi me tenir à distance. Pourtant, grâce à une plume agréable, parfois géniale, et quand il laisse aux vestiaires ses idées fascisantes ou du moins qu’il les estompe suffisamment pour qu’elles ne polluent pas ses romans, il a su conquérir mon cœur de lecteur, notamment grâce à « Pour venger Pépère » qui est un excellentissime petit polar.



Depuis ce roman, qui entrait en résonnance avec mes propres douleurs et qui représentait ma première incursion dans le monde littéraire d’A.D.G., je recherche les autres romans de l’auteur qui me feront revivre ce plaisir de lecture liminaire. Autant être franc, bien que la plume d’A.D.G. soit toujours agréable, ce sont surtout les mésaventures de son duo « Djerbitskine / Delcroix », un journaliste surnommé « Machin » et un avocat, qui m’assurent un réel ravissement.



Aussi, après quelques déceptions (pas insurmontables, non plus) suite à la lecture de romans ne concernant pas ces deux personnages, étais-je quelque peu dubitatif avant de m’engager dans l’histoire rocambolesque de « Les trois Badours ».

A.D.G. nous offre, comme héros de ces mésaventures, un trio de bras cassés, trois paumés qui, pour survivre, font de piètres spectacles de clowns dans des kermesses ou des maisons de retraite.



Alors qu’ils ont fait un « spectacle » pour l’anniversaire de la petite fille du patron de l’hypermarché situé en face de leur HLM et que ce dernier refuse de payer leur dû intégral parce que le spectacle n’est pas allé au bout à cause de la pluie, le meneur du trio tombe sous le charme de la grande fille du mauvais payeur.



De plus, le trio se retrouve exproprié pour défaut de paiement du loyer et n’a plus que quelques jours pour trouver un nouveau toit.



Tant pour palier à son défaut de logement que pour avoir les moyens d’entretenir la jeune femme dont il est enamouré, Lumignon accepte de braquer les caisses du supermarché.



Problème, alors qu’il avance sur le dossier du cœur, Lumignon découvre, dans le coffre arrière de la voiture de sa belle, le corps sans vie d’un nain qui va se révéler très collant.



Des branquignols, une histoire complètement barrée, la plume savoureuse d’A.D.G., tout est là pour assurer un plaisir littéraire au lecteur que je suis. Et, effectivement, le plaisir est là, mais pas en permanence, et ce malgré des trouvailles hilarantes (le nain dans le bain, la lessiveuse à nouilles...).



Dès lors, difficile de savoir pourquoi, exactement, la sauce ne prend pas totalement. Pas le bon moment, pas la bonne humeur, pas assez concentré... aucune idée, toujours est-il que, malgré tous ces éléments positifs, l’enthousiasme ne fût jamais total.



Au final, malgré des personnages drôles (mais pas toujours très fins), des situations rocambolesques, de bonnes trouvailles, une bonne plume, « Les trois Badours » n’a jamais réellement tenu toutes les promesses qui émanaient du projet.
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Pour venger pépère

La Touraine, entre la Loire et le Cher coule le montlouis. Véretz, loin de Paris ou de Marseille, ici le malheur c’est de n’être point prêt pour dix heures, l’heure des braves, de la pêche et du vin blanc. La Touraine a l’air paisible mais quand trois malfrats tapent le Crédit Agricole de Bléré en dézinguant pépère et deux pandores, que la maréchaussée soit ou non d’accord, les sangs s’échauffent et la chasse aux malfaisants est ouverte.



Comme le dit le petit-fils attristé mais revanchard : Pépère s’est fait repasser ; "Il n’y aura plus jamais de casse-croute de dix heures. Rillettes et rillons, ne rions plus" mais menons l’enquête aidé de Machin alias Serguie Djerbitskine et des ses amis tous gais "hydropathes".



A.D.G, maître du roman noir, déroule tranquille son enquête entre fillettes de blancs, rillons et d’audacieuses spéculations impliquant de notables peu recommandables quand, au détour d’une page, deux petites frappes démolissent notre héros. Le commissaire Hennique en personne n’avait-il pas prévenu d’un discret : "Faites très attention, ne cherchez pas trop autour de cette affaire. Tout est simple". Simple tu parles, Charles. Resserre-nous donc deux Montlouis !



Grâce à la rencontre de l’étrange Monsieur Godot, "un type fort à la mine avenante d’un qui ne se torche pas à l’eau minérale", le fil nous mène d’un mauvais chrétien, Christian Jouax, tueur de son état au père Cétieux, baron local de la république et du pognon réunis.



Ah la belle et tranquille province et Chinon, petite ville, grand renom, assise sur la pierre ancienne, au haut le bois, au pied la vienne, écrivait Rabelais.



Et voilà que, sur un ton badin émaillé de jeu de mots et de considérations viticoles, ça défouraille, ça joue du PM et du P38. Les chiffres de la mortalité tourangère s’affolent….et comme il est de bon ton, le gentil dézinguera le méchant…



"Sans doute nous étions-nous croisés, il y a quinze ans, lorsque les chaines de vélo servaient de dialectique entre les différents quartiers de la ville…mais il avait croisé mon chemin une fois de trop."


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Pour venger pépère

Se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, le grand-père de Maître Delcroix est assassiné par Jouax, chef d'une bande de gauchos venant juste de braquer une banque. Dans cette cavale sanglante, un automobiliste et un flic trouveront également la mort. Mais Delcroix, qui aimait beaucoup son « Pépère » comme il l'appelait, décide de mener l'enquête, de retrouver Jouax et ses sbires et de débarrasser la société de cette vermine. Malheureusement, ce dernier bénéficie de complicités aussi nombreuses que crapuleuses dans les plus hautes sphères de la société et le projet de notre justicier va se révéler particulièrement difficile à réaliser.

Roman policier picaresque ou plutôt noir de terroir tourangeau, « Pour venger Pépère » est un petit bijou d'écriture (dans un style proche d'Alphonse Boudard ou de Frédéric Dard), d'humour et de dérision. Maniant avec art l'argot, le patois, le calembour et le jeu de mots, A.D.G. ne se fait aucune illusion sur la bonté foncière du genre humain tout en se montrant un épicurien accompli. En cela, c'est un véritable prototype d'homme de droite (malheureusement trop tôt disparu) c'est à dire un « pessimiste joyeux » par opposition avec son alter ego de gauche, l'« optimiste triste ». Les personnages sont intéressants, un peu caricaturaux voire taillés à la serpe. Une mention spéciale pour le journaliste Machin Serguie sous les traits duquel on reconnaîtra facilement le tonitruant Serge de Beketch. Si vous aimez la langue verte, le franc parler bien dru et bien gaulois et l'authentique politiquement incorrect, ne ratez pas ce livre !
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La divine surprise

La cambriole et les petits casse à Blois, à deux, pour les gars du coin, ça ne pose aucun problème. surtout que Alfred et André le Cloarec s'y connaissent en matière de braquage et autres menus forfaits. Mais quand des yougoslave descendre de Paris pour prendre le marché en main, on peut s'attendre à du pétard...

Ici tout y est des bons mots, de l'actions, des rebondissements et du noir tous azimut !

ça a été mon premier ADG, ce ne sera pas le dernier.

Même si j'ai pris plus de plaisir dans les suivants ce premier titre d'ADG reste un bon polar, un ADG sans surprise en somme.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Les Trois badours

Micro, Bus et Lumignon sont trois pauvres clowns qui présentent un numéro minable, sous le patronyme des Trois Badours, dans les kermesses pour débiles, les congrès de sous-officiers et les goûters pour gâteux des hospices. Bien entendu, se retrouvant dans une dèche noire, ils envisagent d'user d'un expédient malhonnête pour en sortir : s'emparer de la caisse d'un supermarché. Un jour, Lumignon rencontre la fille du patron de l'établissement en question et en tombe illico amoureux. Et voilà qu'en ouvrant le coffre de la voiture de la belle, il découvre le cadavre d'un nain dont il a la galanterie de vouloir la débarrasser et qui va se révéler particulièrement collant...

Un roman policier assez impayable. Le lecteur sent qu'A.D.G a dû beaucoup s'amuser à écrire cette histoire loufoque et totalement improbable avec ces personnages déjantés et ces situations comiques et picaresques. Une intrigue rondement menée avec des trouvailles cocasses ou hilarantes à chaque page telles la baignoire à la vinaigrette, la lessiveuse de nouilles tristes et le corbillard hippomobile pour réaliser un holdup. Et toujours cette merveilleuse langue verte, cet argot et ces trouvailles stylistiques comme on n'en invente plus aujourd'hui...
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Pour venger pépère

J'ai découvert A. D. G. avec ce roman. L'un des meilleurs polars que je n'ai jamais lu !

Après une cavale minable qui se solde par trois morts dont son grand-père, Pascal Delcroix, avocat au barreau de Tours, décide tout naturellement de le venger en exécutant un "empêcheur de vivre heureux" prénommé Christian Jouax, meneur d'une communauté prônant le retour à la Terre.



Brillant policier aux ressorts soigneusement huilés et cohérents doublé de brûlot TRES PEU politiquement correct, Pour venger pépère est aussi divertissant que drôlissime, entre jeux de mots en rafale et situations improbables.



A noter que le roman s'inspire d'une véritable affaire : en 1977, deux soixante-huitards ont commis un braquage en Lozère où trois malheureux ont perdu la vie. Le meurtrier, Pierre Conty, n'a jamais été coffré et vivrait actuellement en Afrique du nord. A. D. G. rend donc un sympathique hommage aux victimes de cette triste histoire.
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Kangouroad Movie

Avec « Kangouroad Movie », A.D.G. nous plonge dans l'Outback australien sur fond d'homicides étranges avec un narrateur/enquêteur un brin largué.





J'ai trouvé ce roman plutôt moyen. Malgré un début prometteur, l'intrigue s'avère peu surprenante, plate (à l'image du style de l'auteur) pour ne pas dire inintéressante.





En revanche, le roman est extrêmement bien documenté et A.D.G. nous décrit minutieusement et rigoureusement une Australie sauvage qui dépayse le lecteur et enrichira ses connaissances sur le Pays d'Oz.





Intéressant dans sa description de l'Australie, A.D.G. passe toutefois complètement à côté de son polar en ne réussissant pas à y mettre ce qu'il faut de suspens, de tension, de rebondissements imprévisibles et de profondeur psychologique.
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Juste un rigolo

A.D.G. est le pseudonyme de l'écrivain Alain Dreu Gallou, lui-même pseudonyme de l'auteur Alain Fournier, de son vrai nom. Mais pas le Alain Fournier de « Le grand Meaulnes », non, le Alain Fournier du « Le grand môme » un homonyme au nom si difficile à porter qu'il en changea pour des initiales.



A.D.G., plus je le découvre et plus je le vois comme une figure symétrique à celle de Jean-Patrick Manchette, dont l'axe de symétrie politique serait le centre. A.D.G. serait la figure de droite, très éloignée du centre, et Jean-Patrick Manchette serait sa représentation symétrique, donc, à gauche, également très éloignée du centre. Pourtant, les deux auteurs partagent un même goût du roman noir, des personnages décalés, même si A.D.G. se révèle plus drôle que son confrère... comme quoi...



Effectivement, dans mon coeur, les deux auteurs ont le même parcours et dans l'esprit, des positions totalement opposées. Manchette exprime des idées d'extrême gauche qui sont souvent le centre de ses romans ( « Nada », par exemple), quand A.D.G. parsème ses oeuvres de ses idées d'extrême-droite, mais, bien souvent, sans en abuser et sans faire de prosélystisme, ce qui évite l'indigestion...



Les deux auteurs ont également initiés un nouveau mouvement littéraire appelé « Néo Polar ».



Mais, ce qui les rapproche plus que tout dans mon esprit c'est que, généralement, j'adore un auteur et tous ses ouvrages ou presque, ou je le déteste, lui et sa production. Or, ces deux auteurs sont quasiment les deux seuls dont je peux adorer à l'extrême certains romans et détester presque autant le reste (même si Manchette gagnerait le concours de la détestation haut la main).



Et, plus encore, les romans que j'adore, chez l'un comme chez l'autre, sont invariablement tournés vers les mêmes personnages.



En clair, je suis un inconditionnel des romans autour du personnage de Eugène Tarpon de J.P. Manchette (malheureusement, il n'y en a que deux : « Morgue pleine » et « Que d'os ») de même que ceux autour du personnage de journaliste, Serguei Djerbiskine alias Machin (qui est bien souvent un personnage secondaire accompagné du héros, l'avocat Delcroix, en général, ou le détective Joseph Pinto, dans ce cas particulier), de l'écrivain A.D.G..



Ce roman trouve son titre dans celui de la chanson « Just a gigolo » et dans le fait que le détective Joseph Pinto va se faire balader du début à la fin, ce qui le pousse à se considérer comme un rigolo, juste un rigolo.



Car Joseph Pinto est embauché par un riche industrielle pour protéger sa fille dont le mari vient de faire un formidable casse et s'est enfuit en doublant ses partenaires.



Le détective amène donc la jeune femme à la campagne et va tomber amoureux d'elle, d'autant que la pauvre, affolée par les menaces qui pèsent sur elle (les partenaires de son mari voient en elle un moyen de retrouver le magot), recherche des bras protecteurs et... consolateurs.



Mais les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être et Joseph Pinto ne va très vite plus rien comprendre à la situation qu'il vit.



A.D.G., quand il est en forme, possède (oui, je parle souvent au présent des auteurs, même quand ils sont morts, car un artiste ne meurt pas tant que vivent ses oeuvres dans le coeur et l'esprit des gens) une plume savoureuse trempée dans un humour permanent doublée d'un travail sur la langue, par assonances, par jeux de mots, mais également par francisation de sigles ou de mots anglais. Et c'est un style identifiable et appréciable, surtout quand l'auteur est en forme et c'est le cas dans ce roman qui est dans l'ambiance des autres romans mettant en scène le fameux Machin.



Ce n'est donc pas tant une histoire que l'on déguste lorsque l'on s'attaque à un roman de A.D.G. mais un style, une plume, un humour, qui parfois peut faire défaut, selon les romans, mais qui, ici, est parfaitement présent pour le plus grand plaisir du lecteur.



Au final, un excellent roman se dégustant avec un immense plaisir tant par la suavité de la plume que par la concision du roman.
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On n'est pas des chiens

Il y a longtemps que je voulais écrire quelques lignes sur A.D.G.. On n’est pas des chiens m’en donne l’occasion, même si ce n’est certainement pas le meilleur de l’auteur (je reviendrai un jour sur La nuit des grands chiens malades et Pour venger Pépère). Mais on y retrouve des personnages récurrents comme Serguei Djerbitskine (alias Machin), journaleux aquaphobe, l’avocat royaliste polygame Pascal Delcroix et aussi la Touraine catégorie produits régionaux, charcutailles et blancs secs (chez A.D.G. la Touraine est un personnage à part entière). Plus une défenseuse (?) des droits de l’animal, des flics inévitablement débiles et quelques manouches.



Nonobstant quelques réserves, cela reste un bon polar, drôle (même si je trouve le style un peu daté à la relecture) et bien mené jusqu’au retournement de situation final. A.D.G. était un vieux réac (très réac jusqu’à la fin) aux fréquentations douteuses mais il avait un talent indiscutable et on ne peut pas vraiment le traiter de conformiste. La Série noire et le néo-polar lui doivent beaucoup, tout comme à Manchette et à d’autres. Ses romans sont à classer dans la catégorie (peu représentée) des polars provinciaux voire franchouillards, ce qui n’est nullement péjoratif.

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Pour venger pépère

ADG signe ici un roman policier déjanté , loufoque et pittoresque.

Dans cette Touraine, qu’il connait bien, le pire peut arriver et la région se découvre moins tranquille que semble le dire “ Balzac “ dans Sténie, roman inachevé de 1819 “ Oui, tout disparut lorsque j'aperçus les bords de la Loire et les collines de la Touraine. J'étais tout entier à ma délicieuse sensation et je m'écriais en moi-même : ô champs aimés des Cieux ! tranquille pays… que je te vois avec délices ! “.



Un avocat peu regardant sur la légalité des procédures et proche du détournement de mineur, un journaliste plus intime avec la bouteille de blanc du bar voisin qu’avec sa machine à écrire et une jeune ado mi-punk, mi-gothique au vocabulaire de dame de petite vertu expérimentée, forment un trio de personnages singuliers .





Quelques meurtres posent l’ ambiance de cet ouvrage .

Les deux amis vont mener, chacun avec ses moyens, l’ enquête pour retrouver les coupables de ces crimes.

C’est une question de vie ou de mort pour Me Delcroix, on ne touche pas impunément à sa famille et à ses souvenirs d’une enfance heureuse en compagnie de Pépére à pécher en bord de Loire.

L’ argot , moins poussé que chez Frédéric Dard et ses célèbres “ San Antonio “, l’ humour et l’intrigue procurent un plaisir certain au lecteur.



Pour ceux qui connaissent (ou pas ), c’est aussi une déambulation savoureuse dans la ville de Tours et la campagne environnante, avec la découverte de lieux insolites .



Roman policier non classique, au style peu courant , au rythme soutenu et très agréable à lire .



A signaler “ Kangouroad Movie “ du même auteur , de la même veine que les romans policiers sud africains de Déon Meyer ou Roger Smith .



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La nuit des grands chiens malades

« La nuit des grands chiens malades » est un roman d'A.D.G. (Alain Dreux Gallou) qui a été adapté au cinéma par Georges Lautner sous le titre « Quelques messieurs trop tranquilles ».

A.D.G., C'est un auteur que je n'aurais jamais cru aimer (de par ses positions politiques très à droite) et, pourtant.



Comme quoi il faut toujours distinguer l'artiste de l'homme, A.D.G. est devenu un auteur que j'adore pour son style particulier, sa plume alerte, savant mélange d'argot, de langage populaire, de jeux de mots, d'humour et de fausses fautes de français (celles-ci cachent toujours un jeu de mots).



J'ai adoré ses deux personnages (l'avocat et le journaliste) que l'on retrouve dans les trois romans que j'ai lus.



Aussi ai-je tenté de lire un roman sans ces personnages et je suis tombé sur « La nuit des chiens malades », en sachant que j'ai vu, il y a longtemps, l'adaptation cinématographique sans, réellement, m'en souvenir.

Changement léger de langage avec des personnages de la campagne berrichonne qui passe plus de temps à picoler au bistrot qu'à travailler. Tout le monde se connait dans ce village et, quand des hippies débarquent et s'installent sur un terrain près d'une source en face du village, c'est le branlebas de combat. Chacun y va de sa méfiance et de son cliché sur cette communauté. Mais, finalement, chacun apprend à se connaitre et à s'apprécier jusqu'à ce qu'une vieille du village soit retrouvée morte. Aussitôt, les gendarmes soupçonnent les hippies, mais les hommes du village ne sont pas du même avis.

S'il est un roman d'A.D.G. dans lequel on ne sent pas du tout ses idées politiques transpirer, c'est bien ce « La nuit des grands chiens malades » tant je pensais que l'auteur allait casser du sucre sur le dos des hippies au départ du livre. Mais, pas du tout, bien au contraire. Que ceux-ci soient d'origine française ou américaine, ils sont plutôt bien considérés par l'auteur, ce qui n'est pas forcément le cas de tous les villageois et encore moins de ceux qui ont fui le pays pour aller à la ville.



A.D.G. adapte sa plume à ses personnages et use, en plus de son panel habituel, d'un patois Berrichon qui fait plus terroir, certes, mais qui est parfois un peu factice et, surtout, un peu fatiguant, mais si peu que cela n'empêche pas le plaisir de lecture, car cela reste tout de même du A.D.G.



Au final, « La nuit des grands chiens malades » est un bon roman qui se lit avec grand plaisir et qui est servi par la verve et la plume d'A.D.G.



À noter qu'A.D.G. a écrit une suite à ce roman : « Berry Story ».
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On n'est pas des chiens

De retour dans la Touraine d’Alain Fournier alias A.D.G, pour boire une fillette de montlouis en compagnie du journaliste dipsomane, Serguïe Djerbitskine dit Machin dans une enquête dangereuse et mystérieuse. Tout commença simplement. La jolie Jeanne Botmarine, gauchiste écolo et sa maison-SPA, a porté plainte contre les Aubertat, bande de manouches sédentarisés à coté de la Riche, pour vol et mauvais traitement sur animaux. Des menaces pèsent sur la jolie personne. La poulaille ne bronche pas. Jeanne porte son affaire au journal régional et donc à Machin, responsable des infos géné. "Comme journaliste, inculpé, innocent notoire, suspect probable et emmerdeur patenté, tous les flics tourangeaux me connaissaient…"

Mais quand sa voisine et copropriétaire, Margot Aucpin se fait dessouder au surin, les menaces prennent une consistance alarmante. Machin et son copain Pascal Delcroix, avocat de son état, volent au secours de Jeanne Botmarine.

Entre les manouches, les héros de la belle et la Police ce ne sont plus que chicaneries, échange de politesse à coup de 12, éclairs de canne-épée et course-poursuite entre la vaillante Dyane et une puissante BMW. Après l’enlèvement de la jolie Jeanne, un mystérieux méchant, prétendument manouche, se mêle de la partie. Quatre partis sur la même affaire, tout cela est trop simple ou trop compliqué.

Les Manouches et les Héros tentent de discuter. "Vous avez ma parole d’homme mais cessez un peu de me traiter de gros gadjo. Je suis seulement un peu enveloppé."

La police, agacée et sans finesse arrête tout le monde. Maitre Delcroix plaide de toute sa hauteur : "Je vous signale que votre intention abstruse de nous inculper, mon client et moi, se heurtera au mur solide de nos dénégations et à l’abîme de vos manques de preuves".



Et pourtant. "La situation n’évolue pas. Et pourtant il y a quelque chose qui a été dit par quelqu’un à un certain moment qui aurait dû tout nous faire comprendre."



Gageons que nos héros trouveront les méchants, que la belle demoiselle sera sauvée, la police ridiculisée et que la Touraine retrouvera, ainsi que les manouches, calme et sérénité.


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On n'est pas des chiens

Jeanne, charmante jeune personne responsable d'une sorte de refuge pour animaux abandonnés, vient solliciter l'aide du journaliste Serguïe Djerbitskine, surnommé Machin car elle a constaté que des animaux ont disparu, peut-être volés pour leurs peaux ou pour servir de cobayes dans des laboratoires. Les soupçons de Serguïe se portent immédiatement sur un groupe de gens du voyage bien connus dans la région pour diverses malversations. Mais quand la voisine de Jeanne, une vieille alcoolique est retrouvée égorgée dans son jardin, l'affaire se complique. La police est sur les dents. Machin et son compère, Maître Pascal Delcroix, élucideront-ils le mystère avant l'inénarrable commissaire Hennique ?

Un roman policier à l'ancienne, toujours dans le cadre de la Touraine avec quelques-uns des personnages récurrents des histoires d'A.D.G : le journaliste, alter ego d'un certain Serge de B., l'avocat royaliste et le commissaire borné comme il se doit. Beaucoup d'humour pour cette sombre histoire qui se termine par un retournement de situation orchestré sous la forme d'une parodie d'Agatha Christie, Delcroix imitant Poirot dans la classique scène finale. Sans oublier les trouvailles de langage, l'argot, la langue verte et toutes sortes d'allusions cocasses, marques de fabrique d'un style inimitable.
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Les panadeux

Dans la France profonde des années 60, du côté d'Orléans, le regretté A.D.G nous entraîne dans le milieu de la brocante, de la chiffe, de la poiscaille et des gagneuses. Jeannot-le-Nave, Pierrot-la-Mistouille et Martial le poissonnier, trois demi-sels, plus caves qu'arcans de haut niveau, décident de se lancer dans le braquage de banque. L'ennui c'est qu'ils n'ont pas d'argent pour s'acheter des armes. Ils doivent donc commencer par cambrioler un brocanteur. Mais très vite la belle mécanique qu'ils croient avoir mise au point se détraque, les arsouilles se révèlent n'être que des incapables et toute l'affaire tourne au vinaigre.

Un roman policier comme on n'en fait plus de nos jours. Une langue inimitable faite d'argot, de verlan, de trouvailles langagières, dans la lignée de celle d'Audiard, de San-Antonio ou d'Alphonse Boudard. Des personnages hauts en couleurs, laids, bêtes, sales et méchants pour la plupart. Beaucoup de verve, d'humour et de rythme avec en prime le plaisir d'une plongée dans la France d'avant, sous le règne de Pompon et dans un « milieu » qui n'existe plus. On imagine quel film désopilant Lautner aurait pu réaliser avec un tel bouquin !
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La nuit des grands chiens malades

Un polar du terroir avant la lettre. Ou quand une communauté hippie côtoie la ruralité berrichonne et les truands aux semelles crottées. C'est jubilatoire, la plume est alerte et gouailleuse. Georges Lautner en a fait un film de série B désopilant sous le titre de "Quelques messieurs trop tranquilles". ADG était politiquement incorrect. Est-ce une raison littéraire suffisante pour le vouer aux gémonies ?
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La nuit des grands chiens malades

Je n'avais jamais encore lu de roman de A.D.G. Une forme de réticence envers les « papes » du roman noir français, peut-être liée à cette culture littéraire que nous avons de la phrase alambiquée et des jeux de mots hasardeux (et je suis bien placé pour le dire :-), au détriment de l'efficacité toute anglo-saxonne que nous connaissons bien.

Enfin bref, j'avais envie de changer d'air, après quelques bouquins d'outre-Atlantique et d'autres venus d'Extrême-Orient, revenir un peu chez soi ne pouvait pas vraiment me faire de mal.

Et je ne regrette pas.

Je dirai même que j'ai été servi, et bien servi.

J'avais repéré ce bouquin grâce, bien sûr, à son titre pour le moins bizarre. (J'adore les titres bizarres :-)

Je l'ai commencé sans trop y croire, et puis le reste a suivi sans barguigner.

Pourtant, c'est de la France profonde, pas de doute, un village paumé quelque part dans le Berry. Une histoire de choc des cultures servie par un meurtre sordide, dans laquelle les plus idiots du village ne sont forcément, bien sûr, ceux que l'on croit. Le tout est servi par une plume verte et malicieuse qui sert à ravir les desseins de l'auteur et ceux de son protagoniste narrateur. Une histoire menée de main de maître avec son dénouement tout à fait réussi. Bien sûr, il faudra sacrifier à quelques facilités, voire des lieux communs, mais quand on est à la campagne, tout est permis, n'est-ce pas !
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Notre frère qui êtes odieux...

A.D.G. (initiales du pseudonymes Alain Dreux Gallou derrière lequel se dissimulait Alain Fournier né en 1947, décédé en 2004) – "Notre frère qui êtes odieux... " – Gallimard / Folio-policier, 2000 (ISBN 978-2-07-041201-6) – réédition du roman publié en 1974.



Quelque peu à court de polars, j'avais commencé par relire quelques romans d'A.D.G (cf recensions) après quoi je me suis senti obligé de relire un antique Manchette ("la position du tireur couché" – cf recension) qui m'a déçu, ainsi en suis-je revenu à A.D.G.



C'est beaucoup plus drôle que Manchette, et ça reste encore lisible de nos jours – tout au moins pour un vieux schnock comme moi. Ce roman-ci est une pochade bien enlevée, un contrepoint en crescendo aboutissant à un chaos général rudement bien maîtrisé.



Au passage – pour les intellos – A.D.G. envoie quelques clins d’œil du genre

"Simon mit la radio, entendit qu'on causait de l'influence de Lacan dans l’œuvre de J.P. Manchette et tourna le bouton jusqu'à ce qu'il trouve de la musiquette" (p. 20)

doublé d'un

"la radio enchaîna sur l'influence de Wilhelm Reich dans l’œuvre de Manchette, ce qui me parut excessif." (p. 81).



Rien d'étonnant, récemment, en février 2021 (!!!), France-Culture diffusait encore une émission très très sérieuse, donc prodigieusement assommante, sur le Grand Oeuvre de Roland Barthe : les bobos se croyant "de gauche" ne se renouvellent guère, elles et ils en sont encore à se prosterner devant les statuettes de Pau-Paul Sartre et sa fournisseuse de chair fraîche Simone de B. voir de Sigmund !!! Les révolutionnaires à la mode Queue-Dchoual (un si joli minois oups, pardon, un beau personnage assumant le contre-chant à partir de la page 116) s'enkystent en vieillissant...



Un roman bien construit, bien distrayant...

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La marche truque...

A.D.G. un auteur que j'ai adoré pour « Pour venger pépère », que j'ai aimé pour « La nuit des grands chiens malades », « Le grand môme », « On n'est pas des chiens ».



C'est donc tout naturellement que j'ai voulu tenter à nouveau ma chance avec « La Marche Truque... ».



Malheureusement, une lecture est une rencontre, une rencontre avec un style, des personnages, un auteur, une plume et, comme dans toute rencontre, parfois, si on est pas bien luné, pas dans l'humeur, on passe à côté sans savoir si cela est dû aux défauts de l'autre ou à sa propre humeur.



Ce fut le cas avec ce roman d'A.D.G. Impossible de goûter à mon plaisir de lecture sans être certain que la faute en soit à l'auteur. Le connaissant pour l'avoir déjà côtoyé (dans les lectures), difficile de croire qu'il soit le seul fautif.

Un petit maquereau se fait la belle de prison avec un truand qui pense que son évasion a été organisée pour se débarrasser de lui et l'empêcher de divulguer des documents compromettants. Pour le mac, c'est l'aventure avec un grand A et son compagnon revêt une aura particulière qui l'hypnotise.



Alors, quand ce dernier décide de faire un casse pour financer leurs cavales, le mac accepte le concept qui va pourtant à l'encontre de ses principes.



Mais difficile de préparer un casse quand on est en cavale, surtout quand, en plus de la police, on a des tueurs à ses basques.



A.D.G. fait du A.D.G., sa plume est toujours agréable et drôle, ses idées droitisantes sont suffisamment mises de côté pour ne pas polluer l'histoire. Pourtant, que j'ai eu du mal à embarquer dans cette histoire. Comme je le précisais au début, j'en suis probablement le principal responsable.



Pour autant, ce fut une déception. Dans un cas comme dans l'autre, soit le livre est moins bon que les autres et je suis déçu, soit j'ai gâché un bon roman en n'arrivant pas à entrer dedans et je suis déçu.



Au final, malgré la déception, je tenterais à nouveau ma chance, mais en choisissant mieux mon moment.
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La marche truque...

Plaisir d’une langue charnue, toujours surprenante.

Au fond l’histoire n’a pas vraiment d’importance, la cavale de nos deux gars est un prétexte pour brosser la France des années 70, les barbouzeries, les achélèmes, le ouisquie qu’on boit, les bitenicks dont l’anar de droite se moque et les méchants qui semblent sortis des Tontons flingueurs (Le Marquis, Gros poussin et les autres...)



Au cours d’un transfert de prisonniers, Thierry Bernard, maquereau de son état « je vis du pain de fesse », profite des libérateurs de Daniel Douet, dit la Gamberge, emprisonné en haute surveillance, et qui a eu sa tête en une sur tous les journaux. Daniel échappe aux libérateurs qui en veulent à ses documents politiquement compromettant, son gage de survie (DOCUMENTS = VIE) , en emmenant avec lui Thierry. Les deux hommes se retrouvent ainsi dans Paris, en cavale...Deux hommes très différents et qui vont devoir s’entraider. Ils crèchent quelque temps à Paris puis sont obligés de fuir. ADG nous fait très bien ressentir le plaisir de se sentir libre et anonyme dans la capitale.

Daniel vu par Thierry : Ce type était bizarre, sympathique, mais fermé comme une huître. Sans doute le régime de haute surveillance.

Thierry vu par Daniel: il est jeune, grand, blond, avec cette tête de baroudeur que Daniel adolescent admirait et que, malgré toute sa vie agitée, il n’a jamais pu avoir.

Le ton gouailleur, l’usage immodéré de l’argot donne l’impression de suivre les aventures de deux évadés façon pieds nickelés. Sauf qu’un meurtre cruel va toucher au coeur un des deux héros et que les méchants seront punis par la torture. Bref on est trompé par ce ton à la Audiard qui laisse à penser que rien n’est vraiment grave alors que le roman glisse petit à petit vers une dureté et une mélancolie qui lui donne toute sa force. Et puis il y a le verbe d’ADG, son vocabulaire et son sens de la formule.

J’ai lu la marche truque il y a un mois et demi et j’en conserve un bon souvenir, une belle vision. Le contrat « polar » est respecté et on a en plus un style inventif qui donne envie de souvent citer. Belle découverte d’un auteur qui sent le souffre...
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Le grand môme

A Blois, Serguie Djerbitskine, alias « Machin », journaliste dans une obscure feuille de chou régionale, se retrouve mêlé à une sombre affaire de racket. Se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, c'est à dire dans un bar louche, il se retrouve bastonné par une bande de jeunes motards encagoulés, puis témoin du saccage de « L'écu », un claque de bas étage tenu par un de ses amis. Il recueille un grand type tondu au regard bleu, silencieux comme une tombe, accompagné d'un bébé et un peu plus tard, une magnifique blonde qui s'accuse d'avoir assassiné le chef de la bande. Pour ne rien arranger, le commissaire Carteret le soupçonne de non-dénonciation de malfaiteurs.

Un excellent roman noir provincial comme on n'en fait plus. Des personnages à la Audiard ou à la Boudard comme on n'en trouve plus de nos jours. Une ambiance rabelaisienne, truculente à souhait avec cette joie de vivre si particulière aux bords de Loire... A.D.G, malheureusement, nous a quitté ainsi que son modèle (S de B). Ses textes nous restent avec leur gouaille, leur humour et leur style si particulier fait d'un mélange subtil entre patois, argot, jeux de mots, calembours et trouvailles langagières. On ne lit pas A.D.G., on le dévore en se régalant à chaque page.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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