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Critiques de Barcella (50)
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Les papillons

Assis dans un bar face à une jeune femme rencontrée sur Internet, Alexandrin réalise qu'il a quitté l'adolescence pour l'âge adulte : les papillons qui faisaient vibrer son corps de l'intérieur se sont endormis !

Mais voilà que Marie vient lui demander son chemin, réveillant les papillons. Ébéniste de profession, poète d'occasion, le jeune homme tombe immédiatement amoureux. Mais la belle, qui semble partager ses sentiments, a un secret, jalousement protégé par son père...



Quand on se surprend à lire les premières pages d'un roman comme on lirait le texte d'une chanson de Trenet ou de Cabrel, c'est le signe indiscutable qu'on ne lit pas un ouvrage ordinaire ! C'est ce qui m'est arrivé.

En soi, l'histoire de nos deux amoureux n'a rien d'extraordinaire ; j'ai le souvenir d'un film à gros succès du début des années 70 qui racontait peu ou prou la même. C'est la façon dont elle est racontée qui enthousiasme !

Barcella tourne autour du sujet avec beaucoup de poésie. L'attirance entre Alexandin et Marie est décrite par petites touches, à la façon des impressionnistes. Les personnages secondaires (la patronne du bistrot, l'amie Lola, Pierrot le père de Marie, Yvonne la vieille servante) semblent comme aimantés par le jeune couple. Aucun de ces personnages n'est réellement crédibles, mais qu'importe, on a envie d'y croire...

On sent que le drame n'est pas loin, mais la plume de l'auteur nous y conduit sans angoisse, et nous propose un après riche de promesses.

Quand un auteur de chanson met ses qualités d'écriture au service du roman... Pour moi, cela devient un vrai coup de cœur pour ce texte empli de poésie.

Sans oublier, cerise sur le gâteau, de très belles couvertures.



Merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman et son auteur.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Les papillons

Barcella est un auteur-compositeur, Les Papillons est son premier roman.



"Un brin de nostalgie butine à mon oreille

Lorsque tout est fini vibre l'essentiel

La chance d'avoir goûté le bonheur avec toi

Et d'avoir su chanter à l'ombre de tes pas.....

....

Merci pour le bon temps et tant pis si l'on dit

Qu'ainsi souffle le vent. Ainsi va la vie

Merci pour ces nuées parfumées de l'histoire

Qui façonnent les reflets muets de nos miroirs...."



Ces quelques paroles d'une chanson partagée avec Paris-Combo servent d'introduction au roman Les Papillons : Il s'agit de l'histoire d'Alexandrin Lamoureux, et l'auteur s'efface derrière le jeune homme, lui laissant le soin de "conter son histoire".



Tout commence par une scène de rupture avec la flamboyante Mylène, rencontrée sur internet. Alexandrin Lamoureux, pas tout à fait trente ans, se sent vide : ses précieux papillons ne sont plus là... Ces papillons ce sont ceux qui font vibrer son coeur, qui lui donnent le sentiment d'exister, donnent du sens à sa vie. Alexandrin doit réapprendre à aimer. Et le destin bienveillant va mettre sur son chemin Marie Mariposa la bien-nommée, Marie comme Aimer, Mariposa comme Papillon en espagnol.



Une belle histoire d'amour semblable à un conte de fées, des personnages plus originaux les uns que les autres : un père ombrageux, hyper-protecteur dénommé Pierrot La Chique et son associé, le garde du corps Barbitus ; un bibliothécaire-remplaçant au langage fleuri ; Lola, la "presque" petite soeur de Marie, son amie, sa confidente Yvonne, qui tient un bar lieu de rencontre incontournable, sans compter Thérèse la vieille femme improbable qui tient la maison de Pierrot.



Marie accepte bientôt une "non-demande" en mariage, elle accepte de "voler quelques vies" avec Alexandrin. Marie attend bientôt un enfant... l'échographie montre que ce sont en fait trois petites filles qui naîtront en hiver.



Mais pas de conte de fées sans sorcière...Celle d'Alexandrin et de Marie se révèle bientôt. Marie qui aime à perdre la raison, Marie qui aime de tout son coeur souffre justement d'une grave maladie de coeur... Les Fêtes de Noël ne se dérouleront pas comme prévu. le destin va frapper et se montrer impitoyable.



Le roman se termine sur la lecture aux trois fillettes, âgées de sept ans, de la lettre que Marie leur avait préparée, et sur la vision des petites, qui telles des papillons ardents, s'amusent à virevolter dans les herbes blanches.



J'ai aimé découvrir ce roman original : l'humour un peu décalé des situations, la poésie du texte, sa musicalité. Il est clair que l'auteur a pris plaisir à choisir chaque mot avec précision, à rechercher un rythme, une sonorité.



Cette histoire d'amour qui se poursuit par-delà l'inévitable m'a rappelé les dernières lignes du roman Love Story d'Erich Segal : Love means not ever having to say you're sorry - l'amour c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé.



Une lecture tout en douceur, accompagnée d'une mélodie un peu triste, qui se termine malgré tout sur une note d'espoir.



Je remercie Babelio et les Editions du Cherche Midi de m'avoir adressé Les Papillons, de Barcella. J'ai pu participer à la l'événement organisé par Babelio avec l'auteur le 20 avril 2021 virtuellement.



















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Les papillons

J'ai été complétement happée par ce roman. Une histoire sublime pleine de poésie et d'une fraîcheur qui fait du bien. Je me suis fortement attachée aux personnages qui m'ont profondément ému. J'ai été littéralement emporté dans l'univers de Barcella et il m'a été impossible de lâcher ce livre tellement j'avais envie d'en connaître plus sur les protagonistes. Cet auteur-compositeur sait manier les mots et nous conter de magnifique histoire. Un excellent moment de lecture.
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Les papillons

Malgré des intentions louables et un récit simple cherchant à mettre en avant un amour pur, Barcella semble plus à son aise en tant que compositeur qu'écrivain. La poésie papillonnante de certaines de ses phrases est presque chaque fois brisée par une chute pataude ou un terme vulgaire et les stéréotypes vaudevillesques nombreux alourdissent ce qui aurait pu être un joli conte tout en humilité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/13/les-papillons-barcella/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les papillons

Par ou commencer pour vous parler de ce livre pour lequel j’ai eu un énorme coup de coeur ?

Déjà il faut savoir qu’il est écrit par Barcella, auteur-compositeur-interprète et que c’est sans doute ce qui confère à ce livre une rythmique très particulière. Car oui, ce roman à la lisière du conte est singulier. Les personnages sont parfois à la limite de la caricature et leurs paroles déclamées ne confèrent pas à un registre traditionnellement usité. Certains diront que l’écriture leur aura fait penser à Boris Vian ou encore à Mathias Malzieu, j’y ai pour ma part parfois reconnu la verve d’un Cyrano (et Dieu sait que j’aime l’œuvre d’Edmond Rostand). En quelques pages seulement je savais que ce livre ne serait pas juste un parmi tant d’autres.



Alexandrin, jeune ébéniste fait un jour ce triste constat : il a perdu ses papillons, ceux qui virevoltent au creux de notre ventre quand quelque chose de merveilleux nous arrive… Et puis son chemin un jour va rencontrer celui de Marie, avec elle, notre héro en est persuadé, il va pouvoir les retrouver ! Mais l’histoire ainsi aurait été trop belle, trop simple…



Ne vous faites pas piéger il ne s’agit pas ici d’une simple romance, non non, vous entrez ici dans un univers poétique ou l’on va s’amuser à « tricoter et détricoter les sentiments » (pour reprendre une expression de l’auteur) des différents personnages. Une petite merveille !
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Les papillons



BARCELLA. Les papillons.



Une première de couverture lumineuse, très colorée, attire mon regard. Le titre de cet ouvrage évoque de la légèreté, de la lumière, de la douceur. Mais au fil des pages, une tragédie. Alexandrin Lamoureux est un jeune homme de vingt-sept ans, ébéniste. Cet homme a perdu sa joie de vivre. Il n’éprouve plus de véritable sentiment amoureux, ne connaît plus les vertiges provoqués par ce sentiment : les papillons inondant le ventre !. Lorsqu’il rencontre, au détour d’une rue, la ravissante Marie Mariposa, ces papillons reviennent le hanter, jour et nuit. Une romance semblable à « Love story » d’Erich SEGAL se déroule sous nos yeux. Nous vibrons au même rythme qu’Alexandrin, courrons vite au devant de celle qu’il aime de toutes ses forces. Avec lui, nous livrons une bataille sans merci pour convaincre Pierrot, le père de la jeune femme de lui accorder la main de cette dernière. Cependant, comme Georges BRASSENS, le jeune homme fera « une demande de non-mariage ». Quel sera l’avenir de ce couple d’amoureux ? Lola, l’amie de la jeune femme, Yvonne la tenancière du bistrot des Lilas, protégeront, tant bien que mal les rencontres secrètes des amants.



Comme tous les amoureux du monde, ils feront de nombreux projets, choisiront les prénoms de leurs enfants. Marie détient un secret et c’est elle qui, enceinte définira le nom de baptême de leur héritiers. Un choix difficile mais précis. Combien d’enfants seront accueillis au foyer, des garçons, des filles ? Chaque nom définit avec précision les qualités de ces petits êtres. Non je ne vous les dévoile pas. Il faut lire ce récit rempli de références musicales ? Il est vrai que l’auteur de ce merveilleux récit est auteur, compositeur, rappeur, il connaît donc très bien ce domaine. Son récit chante et nous enchante. j’ai, pour ma part lu ce roman dans l’édition offerte par « A vue d’œil ». Cette édition offre un grand confort de lecture pour les yeux fatigués, usés, vieux, et j’ai fini en versant quelques larmes. Beaucoup d’amour imprègne fortement cette narration. Un véritable conte de fée …. Une issue tragique, mais une tonne d’amour, d’espoir…. Je vous souhaite à tous une belle journée.

(10/08/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Les papillons

J’ai abordé ce livre avec un état d’esprit gourmand, mis en appétit par la quatrième de couverture.

Les premiers chapitres m’ont fait craindre une tromperie.

Des phrase conçues comme des formules chocs un peu tape-à-l’œil, le portrait caricatural d’une jeune femme pour laquelle, sacrilège à mes yeux, l’auteur-créateur n’a pas la moindre petite affection cachée. Pour couronner le tout, un héros-narrateur mou du genou, vague et incertain. Tout cela ne serait-il qu’un gargarisme de mots, une démonstration qui se voudrait éblouissante mais qui n’est que de pacotille ?

Je me suis arrêté et j’ai repris à zéro quelques heures plus tard. Peut-être n’étais-je pas assez réceptif ? Non, décidément non, cette mise en bouche ne me plaisait pas. Quand on traite des gens, je suis amateur de Yourcenar ou de Brassens, c’est-à-dire, dans un style ou dans un autre, de la touche élégante. Je prends un exemple :

« Sans faux espoir, la télé-réalité avait enfanté sa génération de décérébrés pour qu’en ce 11 juillet Mylène Bourdon - ce n’est pas moi qui l’invente - galope fièrement en tête de cet inquiétant cortège groupant tout un écosystème de fashion victimes en quête d’expansion. »

Ouf ! C’est dommage, le mépris ne nage qu’en surface.

Or, Barcella possède à coup sûr une sensibilité qui pourrait l’emmener bien plus profond.

Lorsque Chateaubriand décrit le cortège ramenant Louis XVI à Paris, on sent évidemment poindre une certaine désolation, mais il ne s’attache pas à le rendre plus laid ni ne se drape dans une attitude hautaine qui l’empêcherait de comprendre le monde comme il tourne, depuis toujours.

« … d’abord parurent des canons, sur lesquels des harpies, des larronnesses, des filles de joie montées à califourchon, tenaient les propos les plus obscènes et faisaient les gestes les plus immondes. Puis, au milieu d'une horde de tout âge et de tout sexe, marchaient à pied les gardes−du−corps, ayant changé de chapeaux, d'épées et de baudriers avec les gardes nationaux : chacun de leurs chevaux portait deux ou trois poissardes, sales bacchantes ivres et débraillées. »



Barcella s’écoute quelquefois un peu et il lui arrive de perdre la justesse des idées dans le vertige des mots ou l’amour de la formule. Et comme les mots ne sont pas toujours bien ajustés, on a quelquefois l’impression de faire Paris-Roubaix après avoir mangé un Saint-Honoré : ça peut rendre la lecture un peu lourde et cahotée, ce qui est un comble pour le poète.

« Fier comme un coq en pâte » Un coq en pâte est une personne confortablement installée dans une vie bien bordée : quel rapport avec la fierté ?

« Pour enfin dire oui en caressant ma joue avec délicatesse ». Sauf effet de style qui n’existe pas ici, la délicatesse va sans dire dans une caresse.

Cela peut parfois chasser la puissance d ‘évocation et freiner la plongée : « …Je me faisais discret à en longer les murs et pourfendais mon ombre pour ne pas retenir l’attention des passants. »

On longe les murs pour la discrétion, qu’apporte ici l’inversion ? Pourfendre son ombre ? Depuis quand fendre son ombre de haut en bas évite le regard des passants ?

Bon, lu un peu vite, on saisit le sens, mais si l’on ralentit, c’est comme du bruit là où on attendait une mélodie.



J’avais donc du mal avec le rythme des phrases assez répétitif, les approximations pour faire la rime ou terminer l’alexandrin et pour tout dire même avec l’histoire un peu bluette. C’est alors que je me suis souvenu que Barcella écrit des chansons. En les écoutant, j’ai compris ce qui me gênait. L’auteur parsème d’alexandrins le texte de son livre, en souvenir peut-être de la chanson du prologue. Il triture les mots, les fait sortir de ses mains comme un magicien, quitte à les employer pour leur couleur ou leur sonorité plutôt que pour leur sens résonnant. Ce roman lui-même est comme une grande chanson étirée.

Je ne m’étais jamais posé la question, mais je le sais maintenant : un livre n’est pas un chanson et inversement. On n’y aborde pas les même thèmes, on n’écrit pas de la même manière, on n’est pas poussé par les mêmes raisons. Le lecteur est seul dans sa tête, il suit à sa manière le chemin que l’auteur lui propose, sans musique, sans chanteur et sans instruments. Il ne regarde pas une scène, il construit la sienne. Il s’arrête, butine, lit à son rythme, revient sur ses pas, mélange ses sentiments à ceux de l’auteur, il remarque les fleurs et les cailloux sans qu’une chanson l’entraîne sur un autre tempo. On ne soigne pas un livre comme on le fait d’une chanson.



J’arrête là mes critiques négatives, car enfin je l’ai lu jusqu’au bout ce livre et pas seulement parce que Babelio et le Cherche Midi m’ont fait la joie de me l’envoyer ;-)



Tout d’abord, il a y a aussi dans la forme pas mal de bons moments. Allez, quelques passages qui m’ont touché :

« Sourire avec le cœur, la bouche et puis les yeux. Cela paraît si simple quand tout est à sa place. Si complexe pourtant quand les ombres s’en mêlent. »

« … le coup du rendez-vous gravé au fusain sur mon front m’a mis le cœur en herbe »

« La vie chantait ses droits tout au cœur du chaos, comme les fleurs poussent parfois aux cicatrices des murs. »

J’ai bien aimé aussi les clins d’œil à quelques grands passés Brel, Piaf, Brassens, Lamoureux (je vais m’y mettre, merci, car je ne connais pas bien), Bourvil, etc. Je n’ai pas vu passer Barbara ou bien je l’ai peut-être loupée ? Cela donnera-t-il envie à ceux qui les connaissent moins ? En tout cas, j’aime bien. D’ailleurs j’écris en ce moment en réécoutant « le petit bal perdu ».

Et puis, sans jamais perdre sa fidélité presque ingénue, notre héros s’épaissit au fil du livre lorsqu’apparaît la vie au-delà du petit cercle à deux. Une paix se fraie un chemin entre deux hommes au nom de ce qu’ils ont en commun. Brise rafraîchissante pour notre époque hélas prompte à rejeter l’autre au prétexte de différences qu’on veut insurmontables.



Enfin, de quoi parle ce livre (question que j’aime bien me poser quand j’en termine un) ? Que peut-on en tirer ? Quelle leçon, quelle ouverture pour soi-même ? Se trouve-t-on mieux de l’avoir lu ?

Et bien, oui, je m’en trouve mieux et malgré tout ce que j’ai pu dire en première partie (mais sans aucune méchanceté !), ce n’est pas juste une bluette.

C’est une illustration affranchie, inventive et originale de certaines vertus cardinales pour moi : l’humilité, l’amour du travail bien fait, la reconnaissance de ceux qu’on aime, l’opiniâtreté, le don, la fidélité, l’usage de la légèreté sérieuse.

L’acceptation de la vie enfin, des souffrances et de son non-sens pour mettre toutes ces qualités en musique. Pour soi, donc pour les autres.



Après vous avoir lu, je sais d’avance que vous continuerez M. Barcella, car ces qualités, je crois, ce sont un peu les vôtres.
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Les papillons

Quelle magnifique histoire aux allures de conte. Magnifique histoire mais ô combien triste...



Le choix des mots est intéressant et nous nous laissons bercer par eux, par la poésie, par la beauté qui en ressort et par les émotions et les sentiments qu'ils mettent en valeur.



Ce roman est un bel hymne à l'amour et à l'espoir, malgré les épreuves qu'il nous fait traverser.



J'ai été très touchée par l'amour de Marie et d'Alexandrin, par la simplicité avec laquelle ils se sont trouvés, comme s'ils étaient destinés l'un à l'autre. J'ai été émue par Pierrot, ce père ne sachant comment protéger sa fille, mais aussi par la facilité avec laquelle il a accepté leur telation.



Et que dire de Marie ? Jeune fille incroyable, d'une grande douceur, incapable de voir (et encore moins de faire) le mal, j'ai beaucoup aimé son côté un peu bohème, proche de la nature et centrée sur l'essentiel.



Roman que j'aurais aimé plus long pour pouvoir accompagner pendant encore un bout de chemin ces personnages attachants.
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Les papillons

Les deux premiers chapitres me rendent antipathique le personnage. Très imbu de sa personne, jugeant les gens autour de lui sans beaucoup de délicatesse qu'il leur reproche pourtant de manquer. Il n'hésite pas à se comparer à une étoile alors même qu'il qualifiait son date de désamour personnifié. Ce mal d'ego masculin. Qui plus est il était inutile de faire l'amalgame entre une femme qui désire du sexe et une décérébrée. D'allier les deux comme si, en plus elle devait nécessairement être en mini jupe pour correspondre au profil de l'allumeuse frénétique. Merci de l'image, merci pour toutes les femmes qui portent des mini jupes en été et qui se font agresser sur le fond de ce genre de pensées ! Et je ne suis pas en train de dire que les coquilles vides n'existent pas mais il y a d'autres façons de les décrire et d'en faire un sujet que d'y aller à toute vitesse sur tous les stéréotypes dont le patriarcat nous gave. Je dis que même les filles profondément superficielles peuvent avoir quelque chose de touchant, d'humain somme toute et que ce démarrage est de mauvaise augure pour la suite. Bien sûr quand on cherche le cliché de la femme trophée "simple, pudique" et à la beauté discrète, ça en dit plus long sur les clichés ancrés dans le personnage (et son auteur ?) Que sur la superficialité de cette fille qu'il a rencontré. (On passe sur le fait qu'il est déçu de ne même pas avoir envie de se l'envoyer ? Vraiment, on serait presque triste pour lui !)



Chapitre 3 il fait tout ce qu'il reprochait à l'infortunée Mylène : se plaindre, moi je, bouhou, artiste écorché, enfants méchants, obligés de faire comme les autres. Il a eu moins le courage de reconnaître qu'il n'était (est !) Pas si différent de Mylène.

La description de Marie, un vrai cliché (on parle du prénom ?) De la femme "comme il faut" et... Personne ne se parle comme ça, surtout pas en première rencontre. Une fille de 20 ans (qui finalement a 25 ans plus loin, coquille ou démonstration d'une beauté qui ne fane pas ?) ne dit pas "jeune homme" à un gars de 27 ans. À vrai dire elle ne lui parle même pas. On est en plein fantasme masculin. Je sens que la lecture va être longue. Cette façon de voir les filles comme des fleurs, des choses dont il faut prendre soin et qui cherchent nécessairement à faire couple... Aïe aïe aïe. Le pire c'est que non content de la faire sucre et vanille, il tombe amoureux de son physique, donc tout le creux qu'il reprochait à Mylène c'était du vent ? Franchement ça me fait rire.



Bon on frise le ridicule chapitre 5, il parle de papillon mort et elle se met à pleurer pour qu'il puisse la consoler ? Lol.



"La douce pleureuse" "si sensible, si solaire" "comme tout femme à part" "fragile" malade aussi évidemment, "du prince dont elle rêvait" "ta douceur" "ta peau lisse" "une plume" Yep. Pas du tout dans le cliché de la femme lisse vendue par le patriarcat.



"Ravi qu'elle m'offrait sa confiance, ne me résistant point" cette phrase me gêne, le terme "ravi" ne peut pas aller avec le reste. "Surpris" "Ému" "décontenancé" "impressionné" "honoré" mais pas ravi comme un prédateur qui se délecte !



À un moment, je me dis que je pourrais me laisser prendre au jeu des mots, à la tentative de poésie qui s'y trouve mais je suis gênée par les contrastes entre Marie et Alexandrin et... Tout le reste. Tout ce qui ne tourne pas autour des deux tourtereaux ou de son mal-être à lui paraît bâclé, peu travaillé. Rendant cette "poésie" étrange et surjouée.



" Il y avait une blanche neige au creux de cette fille " Yep tout est dit. On repassera pas sur la symbolique de ce conte !



"Évitez de meurtrir une nympho névrosée, ça vous pète au visage et ça vous colle au basque" que dire ? Là ça me fout en rogne. Retour de Mylène, toujours plus de mépris et de condescendance des mots durs pour une femme qu'il a croisé une fois ! Des mots dont, de toute évidence, ni le personnage ni l'auteur ne mesurent la portée.

Je ne sais pas si je vais savoir aller au bout de cet amas de clichés. Les pages se tournent et les insultes s'amoncellent, le patriarcat a fait son œuvre sur cette tentative de romance. "Un fin voile de coton embrassait sa poitrine, gardiennant sa pudeur" ouais ouais...



Retour à Mylène de la part de Marie "ce genre de fille" ouais, les bonnes et les mauvaises, celles d'un soir (ou presque) et celles d'une vie n'est ce pas ?



"Je n'ai pas su la garder. Comme on laisse à regret s'envoler un ballon" on parle d'une femme n'est ce pas ? Pas d'un objet ? Il voit quelqu'un deux fois et veut s'ériger en preux chevalier sans connaître le fin mot de l'histoire. Fantasme masculin vous dis-je.



"Les diamants, ça n'attire pas que les honnêtes hommes. Et c'gars là, c'est du louche, du qui vous fiche les foies, va pas, pour une gamine, te faire une jambe de bois." Il n'y a vraiment rien qui va.



Le cliché des bibliothécaires ensuite, merci pour ma profession. Je regrette de plus en plus la lecture de ce livre. Ah, et au passage, aucun agent municipal n'aurait le droit de parler comme ça à un usager à moins de vouloir un blâme ou autre. Mais bon. On n'est plus à une aberration près.

Mais il juge vraiment tous les gens avec une condescendance méprisable le personnage ! Antipathique au possible. À espérer qu'il la retrouve pas sa Marie.



Donc, chapitre 18, on en arrive bien au cliché de la belle en détresse et de son chevalier servant, plus de doute.



Et puis on se pose là aussi en terme de cliché : un dragon de père après une épouse suicidée, une captive qui attendait son prince. Un père qui passe le relais au mari. Bah tiens. Trop fragile pour vivre et prendre des décisions elle-même n'est ce pas ?

Ensuite nous avons le droit à l'entretien d'homme à homme, Marie au loin, bien évidemment. Une petite sensiblerie sur les fleurs pour montrer que bon, c'est un dragon mais c'est parce que c'est avant tout un père. Le tout saupoudré de phrases toutes faites "la patience est mère de sûreté, n'oubliez jamais cela" c'est une blague. C'est moi qui perd patience là.



L'embrouille a duré deux jours mais à l'écouter (le personnage) ça a été une odyssée de dix ans. Un bras un peu tordu, une petite leçon de morale et c'est un héros de guerre. Il a transformé le dragon en nounours.



Ah non, le pire était à venir. La voilà en cloque de 3 gosses, à mettre sa vie en danger parce que c'est le rôle d'une femme, n'est ce pas ? Et là c'est le naufrage : "Des garçons ça me parlait parce que ça joue au foot, ça crapahute, ça bagarre, ça part à l'aventure. Bref... Ça parlait mieux ma langue. (...) Espérant voir au moins deux pénis victorieux apparaître en pixels." Victorieux ? Vraiment ? C'est une putain de blague ? C'est quoi cette réduction genrée ?



"Assis à la "terrasse des blablas entre filles" je préférai me taire" ouais il aurait mieux valu ne rien écrire à ce niveau. Je m'arrache les cheveux.

Ah, puis finalement, 3 filles, ça réveille son instinct paternel, personne ne viendra "cabosser le cœur de nos trois petits fées" éternel recommencement. Surprotection juste parce qu'elles sont de sexe féminin. Ras le bol.



Ah et puis évidemment c'est bien le sacrifice ultime. Super histoire ! Au final il n'aura pas su la protéger de lui ;)
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Les papillons

Alexandrin a perdu les papillons dans le creux de son ventre, ceux qui faisaient battre son coeur. Désespéré, par un rendez-vous raté, il fait la rencontre lumineuse et inattendue de la belle Marie (qui est l'anagramme d' "aimer"). Celle-ci va bouleverser sa vie et lui redonner les papillons au creux de son ventre et au fond de son coeur.





Une très belle histoire d'amour contée par le chanteur et compositeur, Barcella qui possède une écriture très musicale. Son style original, poétique et même onirique m'a totalement envoûté. Barcella possède une très belle plume, il manie les mots et fait danser les expressions avec beaucoup de rythme. En effet, au fil du récit, l'auteur se plaît à semer de magnifiques alexandrins pour le plus grand plaisir des lecteurs. Ce texte m'a procuré une multitude d'émotions entre le rire et les larmes.

Je vous conseille la lecture dépaysante et originale du roman, Les Papillons.





Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions du Cherche Midi pour l'envoi de ce roman. C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée.





Challenge Multi-Défis 2021
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Les papillons

Alexandrin a perdu ses papillons, ceux qui, d’un battement d’ailes au creux du ventre, ont le pouvoir d’animer le coeur. C’est sa rencontre avec Marie qui l’aidera à renaître et lui permettra de prendre son envol vers une nouvelle vie conjuguée au pluriel, l’histoire d’une évidence faite de leurs joies et de leurs souffrances.



Intimiste et réconfortant, l’univers de ce roman est une bouffée d’air qui réchauffe le coeur, une bulle qui se remplit d’amour jusqu’à l’explosion.



Ce récit m’a profondément touché, et grâce à un texte juste et mélodieux, je découvre que l'auteur Barcella, musicien des mots, véritable amoureux des paroles, fait chanter les rimes et danser la poésie à la perfection. C’est à ces artistes passionnés par la langue et par le sens des mots, aimant jouer avec le texte, que je voue une admiration toute particulière, en littérature comme dans la musique.



Avec une histoire simple mais atypique, je me suis laissé transporter par l’auteur jusqu’en des lieux où règnent le rêve, la douceur et la tendresse. C'est avec le coeur léger et un sentiment de plénitude que j'ai tourné la dernière page de ce livre, que j'aurais aimé ne jamais voir prendre fin !
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Les papillons

Monsieur Barcella, quel talent de conteur vous avez ! Vous auriez pu commencer ce livre par « il était une fois, il n’y a pas si longtemps », même si ce conte est intemporel. Vous maniez l’alexandrin comme votre narrateur, tiens, surnommé Alexandrin ! Cela donne un rythme, un ton particulier au texte qui n’est pas évident à lire sur la durée, le style est trop ampoulé. Alors on vous lit à voix haute, pour mieux suivre le rythme, et l’enchantement se crée. Bravo pour ce tour de force, inattendu, peu commun dans les livres actuels en prose, vous arrivez à écrire de la poésie qui résonne comme une musique, et ça fonctionne plutôt bien ! On entre dans l’histoire, pour ne plus en sortir qu’à la fin, digne d’un conte pour enfant adapté aux adultes que nous sommes, l’enfant sommeillant toujours en nous, vous le savez. On ressent les papillons, on les voit, les images se forment devant nos yeux, ils créent une ambiance frivole, légère, en contradiction avec le thème de l’histoire pas forcément à l’eau de rose mais un peu quand même. La magie opère, dès les premières pages. Vous nous contez une histoire d’amour, ou plusieurs histoires d’amour entremêlées : celle d’Alexandrin et Marie, celle de Pierrot pour sa fille Marie, et de sa fidélité à sa femme décédée, celle aussi de Marie pour son père, celle encore d’Yvonne pour ses anciens ou ses nouveaux amis, celle d’une servante pour ses maitres, celle d’un vieil ami pour son vieux complice, celle enfin d’un nouveau père pour ses 3 petites filles dans le souvenir très présent de leur mère. Il y a peu de personnages, mais tous sont fouillés, bien croqués, ciselés au fusain. Vous auriez pu tout aussi bien les dessiner en leur donnant vie. Nous, lecteurs, les voyons très bien, comme dans des bulles de bandes dessinées. Tiens, d’ailleurs Alexandrin a pour nom de famille Lamoureux, et Marie est l’anagramme d’aimer ! Il n’y a pas de hasard dans les noms donnés à vos personnages. La boucle est bouclée.



Je voulais vous dire merci pour ce beau roman. Un roman qui fera date à n’en pas douter. L’écriture est contagieuse vous voyez, moi aussi, à vous avoir lu j’écris en alexandrins. Je remercie Babelio et les éditions Le Cherche Midi de m’avoir fait connaitre votre talent. J'ai maintenant hâte de vous rencontrer pour savoir si vous traversez la vie comme dans un conte...

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Les papillons

Alexandrin un ébéniste, poète a ses jours perdus, finit par se rendre compte un beau jours qu’il a perdu ses papillons.

Pas les lépidoptères, pas ses insectes, non. Les papillons qu’on a tous au creux du ventre, les papillons de l’amour.

Il est là, assis sur son banc, à se demander vaguement comment il a pu en arriver là.

Et c’est la qu’il rencontre Marie. Boum. Digne d’un scénario d’un film romantique, il tombe amoureux.



Parce que faut dire Marie c’est aussi « l’anagramme d’aimer »



J’ai retrouvé dans ce livre des accents à la Mathias Malzieu.

Ce roman est empreint de poésie, d’amour.

Tout ce qu’il faut pour calmer les pensées voltiges.



J’ai trouvé les personnages touchants, profondément humains.



Les papillons resteront je le sais, dans un creux de ma tête, et pourquoi pas dans un creux de mon ventre pendant quelques temps.















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Les papillons

J’ai gagné ce roman grâce à un concours Instagram sur la page de l’éditeur, Cherche Midi. Je leur en remercie encore, parce que grâce à cela j’ai pu découvrir un livre que je n’aurais peut-être jamais lu.



Les papillons est un livre d’amour, entre Alexandrin qui désespère de connaitre l’amour et Marie qui va croiser son chemin et faire renaître en lui ce qu’il pensait perdu.

C’est le premier roman de Barcella et j’avoue avoir beaucoup aimé son style poétique et pleine de sensibilité.

J’ai cité quelques passages dans les citations Babelio, mais si j’avais pu j’aurais cité tout le livre, tellement j’ai aimé sa façon de voir les choses et sa façon de décrire poétiquement les choses de la vie, mais avec tellement de sens et de justesse à mes yeux.



Pour ceux qui ont l’habitude de me lire sur Babelio, vous savez que j'aime les polars ou les livres assez noirs, ici avec Les papillons on part complètement dans un autre genre, un style plus doux et plus poétique, et j’avoue ce revirement de style m’a fait un bien fou !

J’ai eu le sourire au lèvres dés la première page et puis j'ai vécu ce livre avec le personnage au fil des pages pour en être bouleversée à la fin du livre.



Pour moi ce livre est le compagnon idéal pour les vacances, frais, poétique et avec une sensibilité et une subtilité que seul Barcella en a le secret.

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Les papillons

Dès les premiers mots, l'écriture de Barcella m'envoute par sa poésie. Ce texte est une mélodie dont les mots se mettent au service de cette histoire si émouvante, une musicalité qui a su me toucher. J'avais envie de danser, d'aimer, de rêver au gré des émotions qui accompagnent ce lyrisme.



Pendant quelques heures de lecture, j'ai été transporté par ces personnages. Lui, un peu perdu, et elle à la fois fragile et rêveuse. Un duo émouvant, fantasque qui m'a fait ressentir les papillons au creux de mon ventre. Une lecture pleine d'imagination, colorée qui séduira tous les rêveurs pour un moment unique.



Une très belle découverte. Je suis ravie d'avoir trouvé sur ma route ce roman si remarquable et ensorcelant.



Un hymne à la vie, à l'ordinaire sublimé par la prose de Barcella. Il est temps de faire voyager ces papillons vers vos bibliothèque
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Les papillons

Un livre poétique et musical... Une écriture et des dialogues un peu surannés parfois, pour mettre en valeur un alexandrin au détour d'une page, un conte rafraîchissant mais triste et mélancolique. L''évocation de vieilles chansons et le rythme musical des phrases... Un petit régal pour moi.
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Les papillons

Alexandrin a perdu tous ses papillons.

Ceux qui chatouillent le ventre et créent des frissons.

Mais c'est compter sans l'apparition de Marie,

un ange qui saura leur redonner la vie.



Mais quelle merveille que ce roman ! C'est un condensé de poésie, de couleurs et de vie. C'est un tourbillon de sentiments, de saveurs, de parfums et d'envies.

Les mots s'envolent et palpitent, ils chantent et portent une histoire qui nous enchante.



Il y est question d'amour, de vivre l'instant, de beauté et de liberté.

Au détour des conversations, quelques-uns des plus grand poètes du siècle dernier nous font de l'œil.

Barcella a l'art des formulations imagées qui portent notre imagination en des lieux imprégnés de douceur et de magie. Son texte est poétique et onirique, nourri de rimes riches et sucrées, de chaleur distillée, d'images de bonheur et de nature préservés.



Ce récit se découvre comme un rêve. Il faut se laisser porter par ses mots et déguster les images qu'ils créent. C'est un roman bonbon doux, pétillant et sincère, un remède contre la morosité, une infusion colorée et parfumée au goût d'été.



À découvrir pour rêver les yeux ouverts.
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Les papillons

J’avais, je ne sais pourquoi, pas mal d’attentes envers ce livre (peut-être sa couverture vintage et colorée ou son résumé poétique).



En débutant cette lecture tant attendue je dois avouer que j’ai, dans un premier temps, été assez déçue par la scène d’ouverture qui présente Alexandrin un presque trentenaire blasé qui tente désespérément de trouver l’amour notamment grâce aux applications de rencontre, mais qui réalise qu’il a perdu « les papillons » dans le ventre qui font le sel de toute relation amoureuse.



Déçue, parce qu’Alexandrin se trouve, dans ces premières pages, en rendez-vous avec Mylène une jeune femme blonde sexy qui a l’air de chercher l’approbation grâce au regard des autres, et tout particulièrement des hommes. Or, j’ai trouvé les pensées et les propos d’Alexandrin particulièrement durs (même machistes) à son propos. Mylène est, à ses yeux, insipide et sans aucun intérêt.



Je vous rassure, les choses s’améliorent une fois cette première déconvenue passée.



En effet, on va réaliser rapidement qu’il ne faut pas vraiment lire cette histoire au premier degré : certaines situations sont, pour le moins, improbables, les dialogues ne sont pas nécessairement adaptés à l’âge des personnages, qui sont eux-mêmes un peu fantasmés (je pense notamment à Marie), les émotions sont exacerbées. Il y a donc des clichés, mais aucun d’eux n’a, je pense, été construit avec une mauvaise intention. Au contraire, Barcella a dédié le livre « à nos mères » et plus généralement aux femmes dont il reconnaît la force. Ce sont, en tout cas, ces aspects qui donnent une couleur de conte à cette histoire.



Après sa fâcheuse rencontre avec Mylène, Alexandrin va, en effet, tomber sur Marie Mariposa, une femme au « cœur parapluie » qui sait accueillir les pleurs et aime profondément la vie et toutes les beautés qu’elle offre à ceux qui n’oublient pas d’ouvrir les yeux.



Marie (l’anagramme d’« Aimer ») Mariposa (« papillons » en espagnol) semble tout de suite être l’âme sœur d’Alexandrin, qu’on apprend au fur et à mesure, à découvrir et qui va s’avérer sensible et attachant.



C’est donc le coup de foudre pour lui, mais il s’avère que les choses ne sont pas si simples et que plusieurs obstacles vont se dresser sur leur chemin : l’ogre de père de Marie, son fidèle serviteur Barbicus et son lévrier au flair aiguisé et quelques sombres secrets de famille. On se demande alors si l’amour va triompher au bout du « conte ».



Si la plume de Barcella est immédiatement très lyrique et fantasque, riche de métaphores poétiques, j’ai trouvé que le rythme mettait plus de temps à décoller. De même, je trouvais l’histoire d’amour un peu trop « niaise » au tout début du roman. Cependant, vers la moitié du récit, je me suis laissée cueillir et j’ai plongée avec plaisir dans cet univers réel et, dans le même temps, un peu fantasque.



Certains des personnages et les intrigues m’ont d’ailleurs fait penser à l’univers de Carlos Ruiz Zafon dans «L’ombre du vent » et au courant dit du « réalisme magique ». Barcella, lui, évoque plutôt Boris Vian et Marcel Pagnol comme sources d’inspiration (on retrouve d’ailleurs de nombreuses références qu’elles soient littéraires ou musicales – Robert Lamoureux, Brel, Brassens, etc. – dans cet ouvrage).



J’ai aimé, dans le désordre : les rencontres amoureuses de Marie et Alexandrin sur fond de chansons de bal musette et de « champagne popping », les courses effrénées en bicyclette rétro, les nappes à carreaux de bistro, la gouaille et les crêpes à la confiture d’Yvonne, l’humeur toujours maussade de Barbitus et le tic-tac incessant de la magnifique horloge de la place du village.



Vous l’aurez compris, l’atmosphère est surannée et romantique, elle sublime les petits moments de la vie, les « ensoleillent » comme dirait Barcella.



La fin n’est pas nécessairement celle d’un conte de fées, quoique…



Cette impression est renforcée par la façon dont Barcella construit ses phrases, choisit ses mots, de façon à les faire chanter (« déformation professionnelle »).



Ce livre n’est pas très long et construit sous la forme de chapitres de quelques pages seulement (ce qui a ses avantages et inconvénients, notamment concernant la construction des personnages), mais n’oublions pas que Barcella est, avant tout, chanteur, compositeur. Le roman lui-même s’inspire d’une chanson : « Tako Tsubo » de Paris Combo et Barcella.



En bref : une jolie parenthèse sucrée comme une friandise et qui porte bien son nom « Les papillons ». Une histoire à la lisière du conte avec un style qu’on aime ou qu’on rejette, en fonction de ses affinités littéraires, mais qui, personnellement, a su m’attraper après quelques chapitres (notamment pour ses personnages loufoques et ses moments pleins de douceur).
Lien : https://thecosmicsam.com
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Les papillons

Un homme à l’amer dont les papillons ont disparu. Se sont-ils envolés ou se sont-ils tus à jamais ? Les papillons lassés de vivre ; lassés que l’homme ne leur prête plus d’attention ; ils ont disparu.

Pour les retrouver, il lui faudra réapprendre à s’aimer pour aimer.

Il devra laisser tomber les murs, montrer sa tendresse, laisser parler la sensibilité étouffée et apprendre à ne plus complexer. Sortir de ce rôle qu’il joue pour exister.



Marie, l’anagramme du mot aimer

Marie Mariposa cela ne s’invente pas un nom pareil ; tu ne trouves pas ?



Princesse fragile et féline au cœur parapluie et aux mots édredons

Elle vit tout à l’excès. Le bonheur comme le malheur. Son cœur s’emballe devant une injustice comme des papillons disparus.



Lui, l’ébéniste chercheur de papillons égarés

Chevalier vibrant sans arme ni armure un vélo en guise de destrier.

Elle, elle rêve de devenir fleuriste. Les fleurs de la vie elle les cueille toutes, tous les jours.



Des personnages cosmopolites et bigarrés hauts en couleur en rôle de personnages secondaires

Sur les joues d’Yvonne, on lit l’embonpoint du bonheur



Tour à tour cynique et poétique ; les mots de Barcella m’ont enivré.

Il utilise des mots d’aujourd’hui et des mots d’autrefois.

Des mots d’argot, des mots sans fard ; il te délivre les pensées de son narrateur, Alexandrin.

Cela ne m’a pas dérangée ; cela n’en a fait qu’un livre plus authentique.

La sensualité se mélange à la prose du temps passé.

Tout en équilibre.

Un funambule sur son fil qui traverse sans faux pas de part en part le chapiteau de son récit.

Ode des sens. Odes à la vie.

Il te rappelle de ne pas pleurer le passé.



« Tu sais la vie en noir et blanc, c’était pas que du bon. Fais-la tienne en couleurs, et uses-en tes pinceaux. »



Un conte des temps modernes.

Un contre de maintenant dans l’instant qui vient te cueillir soudainement sans que tu ne t’y attendes.

Il y a du chaperon rouge, de blanche neige.

De cendrillon et de barbe bleue.



Prevert, Pagnol et Hugo, Brassens, Brel, Rimbaud, Vian et Montand s’entretiennent dans ce roman.

Barcella est parmi eux. Tous, ils savent accrocher les mots au cœur.

Barcella en a épinglé un sur le mien, mais je ne peux t’en dévoiler davantage.



Ce n’est ni un roman, ni une nouvelle, ni un conte, ni un poème malgré toute la poésie qui s’y trouve.

Il casse tous les codes, les utilise tous pour en faire un ovni, quelque chose d’unique et de magnifique. Il te fait pousser une fleur sur les cicatrices.

Ce roman est un papillon sorti de son cocon



Dans ce récit il y a :



Des dunes oreillers, des joues-bonheur, Victor Hugo. Un menuisier des lilas, Jack et Rose, deux âmes qui se trouvent, une voleuse d’étoiles .16 h 16 pour l’éternité. Une horloge qui sèche les larmes du passé, un visage arc-en-ciel ; un cœur diabétique, un ogre, un bal des insensibles. Bourvil et une fusée de liège, des mots bleus, un soleil noir et un cœur en kit.



Un voyage magnifique, un récit traversé par le conte, à la lisière de l’onirisme. Un univers à la fois poétique, sensible et malicieux. Des personnages symboliques et singuliers comme autant de petits cailloux placés sur nos routes pour que renaisse une ode oubliée.



« Aux générations futures, qui devront se soucier d’aimer chaque seconde, le doux comme le sévère, jusqu’a la fin des temps. Passionnément. »



Veux-tu entendre le chant des papillons ? Si oui, lis ce livre !
Lien : https://unesourisetdeslivres..
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Les papillons

J'ai terminé cette lecture avec une certaine ambivalence, le coeur à la fois meurtri et léger. Vous me direz que c'est assez paradoxal et/ou incohérent mais l'hypersensible que je suis assume !

Certes, il faut juste être honnête et en adéquation avec ce que l'on ressent...

Très surprise aux prémices avec rires et sourires, j'ai trouvé que le rythme de votre ouvrage était judicieux avec des mots justes, méticuleusement choisis, toujours à leur place et des titres pour chaque chapitre : un avant-goût du bonheur !

Une histoire singulière qui devient au fil des pages merveilleuse, avec une écriture menée par la plume d'une indicible douceur très certainement imprégnée d'une encre mystérieuse...

Je n'avais jamais lu quelque chose de semblable à cela et c'est si beau que j'aurai peur d'attribuer un adjectif précis pour qualifier ce livre tant il en mérite une myriade !

Comme tout un chacun, on porte parfois un gri-gri, doudou ou porte-bonheur et je pense que votre trésor littéraire aux notes fleuries me suivra partout à présent, de façon à pouvoir relire au gré du vent certains passages...

En Amérique, chaque année, les papillons monarques entament leur longue migration du Canada jusqu'au Mexique grâce à une boussole dite "magnétique" selon certains spécialistes et se repèrent au soleil afin de trouver leur chemin.

J'espère que mon sentiment à l'égard de votre oeuvre aura l'effet d'une nuée irisée de ces lépidoptères mais le vol spectaculaire résidera toutefois dans la découverte de cette lecture : un coup de coeur profond pour moi tellement mérité dont je suis déjà nostalgique...

Je vous remercie sincèrement pour cette pérégrination au pays des émotions si joliment contée dont on ne sort pas indemne...

Mille mercis à toutes celles et ceux qui auront pris le temps de me lire...

Je vous souhaite une belle journée !
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