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Critiques de Beaux Arts Magazine (108)
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Ilya Repine : Peindre l'âme russe

Septembre 1888

Ilia Répine fait ses beaux-arts à Pétersbourg ; de sa chambre d'étudiant, quand il voit une belle jeune fille passer, il ne prend pas ses jumelles, il prend ses pinceaux .. C'est un beau jeune homme romantique, un peu comme Alphonse Daudet si l'on veut se faire une idée. Son maître c'est Kramskoï, Ivan Kramskoï, qui a déjà un nom en Russie. le ton est donné : l'enseignement académique ce n'est pas son truc, il peint des portraits, des scènes de genre, la facture est réaliste, voire symboliste et va devenir le grand peintre que la Russie attendait certainement, car à part les peintres d'icônes dont Matisse disait aux étudiants russes, qu'au moins ils avaient cette chance de pouvoir faire leurs gammes à partir de ces trésors russes... On n'aurait pas tout dit dans ces quelques lignes si on ne disait pas qu'un trait d'union unissait Kramskoï et Répine, c'est Tolstoï. En effet c'est encore ce que les deux peintres russes ont fait de mieux en portraiturant le génial écrivain qui leur ressemblait dans le fond. Ce n'est pas sans une certaine émotion qu'on voit associés les trois noms à la galerie Trétiakov de Moscou.



Ne voilà-t-il pas qu'en septembre 1888, ilia Répine se retrouve à Iasnaïä Poliana pour un long séjour d'été, chez Tolstoï, son grand ami qu'il admire. Les hommes se connaissent depuis une dizaine d'années, leur amitié est allée crescendo. On sait que pour être bien reçu à Iasnaïa Poliana, il faut avoir les faveurs de la comtesse Sophie. Il ne suffit pas que les murs de la maisonnée résonnent sous l'effet de la forte personnalité, parfois ombrageuse, du Maître des lieux. Cet hôte de marque va mettre tout le monde d'accord. Sophie prend cela comme une bénédiction. Même les rossignols sont plus gais qu'à l'accoutumée : ils dansent de branche en branche dans le grand tilleul qui borde la grande maison . Alléluia ! Il fallait ça



En effet depuis quelques années déjà le couple célèbre tanguait, ils étaient l'un et l'autre à cran dirons-nous après une période de 20 ans de bonheur absolu qui a vu éclore les monuments de la littérature universelle que l'on sait. Bon, je ne vais pas en rajouter une louche à cet égard quand mon but est de réduire toutes les conneries qu'on a pu raconter là dessus, mais moi je ne suis qu'une goutte dans l'océan : c'est Ilia Répine qui va me donner l'occasion de témoigner ce que je ne saurais dire avec la même véracité puisqu'il était aux premières loges et qu'on ne vienne surtout pas m'objecter que la version Répine était partiale, je sais qu'il n'aurait pas prodigué tant de dévotion à l'égard du comte comme il dit s'il ne le pensait pas, d'abord parce qu'il était sincère et digne et deuxio Tolstoï je sais n'aurait pas supporté la moindre sensiblerie et la moindre affectation à son égard :



"Il se consacre à sa tâche littéraire jusqu'à 3 heures et plus, après quoi il va travailler dans les champs s'il a quelque chose à y faire. Ce n'est pas toujours le cas, car le comte ne travaille que pour les pauvres, les faibles, les veuves et les orphelins. S'il n'y a rien à faire aux champs, Lev Nikolaïevitch prend un panier et s'en va en forêt ramasser des champignons, ce qui lui permet de passer quelques heures seul avec la nature et avec lui-même.

Il arrive qu'il consacre ce temps entre trois et six heures à un hôte de passage. Des personnes de connaissance ou totalement inconnues viennent parfois exprès de régions très lointaines de Russie ou de pays étrangers pour lui poser les questions les plus diverses sur la vie.

(.......................)

Lev Nikolaïevitch revient vers six heures et retrouve pour le repas sa nombreuse famille qui comprend 10 enfants de tous âges, depuis son fils aîné de 26 ans à un nourrisson de deux mois. Il faut y ajouter les invités, les camarades des fils, les cousines et les amies des filles, les précepteurs, les gouvernantes et parfois des amis du comte et de la comtesse venus leur rendre visite. Une immense table traverse toute la salle blanche de la vieille demeure familiale aux murs couverts de portraits d'ancêtres, qui résonne durant le repas des conversations joyeuses et bruyantes de tous les âges sur les sujets les plus divers..



Après le repas, Lev Nikolaïevitch trie et lit le volumineux courrier qui vient de lui être apporté de Toula : des lettres, des revues, des brochures et diverses correspondances en provenance du monde entier. Il est aidé en cela par sa fille aînée Tatiana, qui souvent aussi rédige les réponses selon les instructions de son père.."



Vers 9H du soir, c'est le thé dans la grande salle pour toute la famille moins les enfants, ce sont les lectures d'oeuvres littéraires, le chant, de la musique au grand piano noir, un grand musicien de Moscou y joue par exemple, accompagné du professeur de musique des enfants. Des danses tsiganes ponctuent aussi ces divertissements. A minuit, tout le monde va se coucher !..
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Beaux Arts magazine, n° 467 Mai 2023

Ça commençait bien avec l’édito : « L’art de la source, ou cet édito est certifié avoir été écrit par un être humain » : ChatGPT en question…

« Bienvenue dans ce continent d’innovations technologiques (IA, mais aussi réalités virtuelle, NFT…) que Beaux Arts Magazine défriche pour vous dans un dossier spécial inédit » : décevant le défrichage, à moins que je n’aie pas trouvé le continent annoncé…



Sinon :

- Réouverture du Musée Goya à Castres, après 3 ans de travaux. Justement, il y a un bail que je n’y ai pas mis les pieds… (en 2014 pour être précise, pour une expo Dali). L’article est intéressant : visite programmée pour incessamment sous peu.



- Art aborigène : une belle découverte, mais sans grande émotion pour moi, mais non dénuée de curiosité picturale.



- Un portrait intéressant de Hans Ulrich Obrist, critique d’art et commissaire d’exposition le plus connu et influent au monde, en tout cas un parcours plutôt insolite.



- Et puis cet article sur les papiers peints d’artistes, insolite aussi, « même David Bowie s’y est mis » nous dit-on… (mais bof on s’en tape…) mais si tous ne sont pas toujours à votre goût (ni au mien), la discussion est intéressante. A noter au passage que « Le papier peint ne l’est pas. Il est imprimé à l’aide de planches de bois ou de rouleaux gravés en relief, après une première esquisse réalisée par un dessinateur »…



- Bon bref, après c’est de tout un peu, Pierre Dac, Sarah Bernhardt, « Manet et Degas, frères ennemis de la peinture ? ok c’est à la mode les duos dans les musées depuis quelques mois, mais qu’est-ce que ça vient faire avec la thématique annoncée ?

« Bienvenue dans le présent du futur des intelligences surhumaines ! » Bof !!

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Beaux arts magazine, n°418

Je retiens dans ce numéro :



- belles découvertes, l'artiste américain Erik Thor Sandberg, le français Paul Aïzpiri, rien à voir entre eux, sinon du plaisir.



- Cela m'avait échappé…. Normal je ne regarde pas la TV, ici, un tout petit encadré m'informe d'un docu sur ARTE « l'amour à l'oeuvre », tous les dimanches à 19 h 15 en avril 2019 mais aussi en replay… j'ai foncé sur celui de Jeanne Hébuterne :

https://www.arte.tv/fr/videos/079434-001-A/l-amour-a-l-oeuvre-jeanne-hebuterne-et-amedeo-modigliani/



Aussi,

- un article sur Toutankhamon et son trésor, un de plus, mais bon il est intéressant.



- et «Le modèle noir de Géricault à Matisse» exposition 2019, le musée d'Orsay ose le non-dit.



- « le marché de l'art sous l'Occupation_Les dessous d'un pillage à grande échelle » : Beaux Arts lève ici un coin du voile des coulisses du marché de l'art sous l'Occupation, une introduction à ce sujet délicat ; pour en savoir plus, lire :



https://www.babelio.com/livres/Polack-Le-marche-de-lart-sous-lOccupation/1115235





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Beaux Arts Magazine, n°352

Qui sont les artistes de demain, et qui sont ces barbus? A quoi rêvait-on au seizième siècle? Qui est vraiment Nikki de Saint-Phalle et que faisait Jonathan Lambert chez Picasso, tout nu, en 1971? (je suis sûre qu'en plus il était même pas né!)



Tout un programme dans ce magazine d'octobre 2013! Et je prends quelques notes: les lapins géants dont rêve InvisibleBoy de Philippe Parreno, les affiches de Théo Mercier et Erwan Fichou, et l'Epine Blanche de Julia Cottin.



De temps en temps, ça fait du bien de s'évader autrement!
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Beaux Arts Magazine, n°357 : Les politiques..

Un très bon cru ce numéro de mars 2014

- un excellent dossier sur les liens que les politiques entretiennent avec l'art : "de l'ignorance à la démagogie" très instructif

- un article sur l'exposition Gustave Doré à Orsay, un autre sur l'exposition de Odile Redon à Bâle.

- un guide des écoles d'art, publiques et privées

- intéressant aussi un article sur les relations sulfureuses de l'art et de la littérature

- et aussi "comment l'esthétique Paparazzi infiltre le monde de l'art" : décoiffant !



Un numéro comme je les aime : copieux mais aucune miette ne reste dans l'assiette.



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Ilya Repine : Peindre l'âme russe

Magnifique peintre, saisissant comme rarement la personnalité, l'intensité d'une attitude, d'un regard dans de magnifiques portraits.

Le catalogue de l'exposition du petit palais est à l'image du peintre, magnifique, de la qualité des reproductions qui restituent la lumière des tableaux, au texte qui les accompagne. Le contexte historique, la vie personnelle du peintre, son entourage, les évolutions dans sa manière de peindre, sont donnés avec soin et juste au bon niveau.

Un livre qui donne envie d'y retourner...
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Beaux Arts Magazine, n°442

Trois choses m'ont particulièrement intéressée dans ce numéro :



- « Histoires extraordinaires de pigments insolites. » On connaît bien la cochenille, ce minuscule insecte dont la réputation n'est plus à faire, qui, séché, ébouillanté, broyé nous offre depuis des millénaires un colorant d'une intensité magnifique passant du carmin au pourpre ou rose étincelant, mais connaît-on le bleu égyptien obtenu à partir de verre ? le «brun momie » fait de restes humains ? qui est ce mollusque qui nous fournit la pourpre impériale ? On va de surprises en surprises dans cet article qui aurait bien mérité un dossier « grand format ».



- L'affaire Ruffini, une gigantesque affaire de faux tableaux de maîtres qui a éclaboussé le marché de l'art et à propos de laquelle Vincent Noce a enquêté pendant plusieurs années et vient de publier un brûlot. Ça tombait à pic, je viens justement de l'acheter…



- Un excellent papier sur les frères Flandrin : Hippolyte, Auguste et Paul, d'origine lyonnaise, à l'occasion d'une exposition qui leur est consacrée au musée des Beaux-Arts de Lyon du 27 mars au 27 juin. Ces trois-là ne sont guère connus que des seuls spécialistes du 19e pour ne pas dire qu'ils sont tombés dans l'oubli, et encore, connu surtout concernant Hippolyte qui a récemment « fait parler de lui à l'occasion d'un triste fait divers : la destruction du tableau « Saint Clair guérissant les aveugles » dans l'incendie criminel qui a ravagé la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020...



Bon, sinon à part ça, il paraît que la tour Eiffel va changer de couleur. Devant être repeinte tous les sept ans, cette fois ce sera en ocre jaune, coût du chantier 40 M€ les amis, une consommation… essentielle.

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Beaux Arts Magazine, n°348

Retenir :

- Un article sur Max Ernst, seigneur de l’impénétrable

- Giotto, le peintre qui vous dévisage. « Michel-Ange l’a copié et Marcel Proust louait « l’étrangeté saisissante de ses fresques. Homme de la rupture avec la tradition byzantine, Giotto, peintre, sculpteur et architecte contemporain de Dante,fut un géant de la pré-renaissance italienne. » (Le Louvre lui rendait hommage). Un bien bel article.

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Beaux Arts Magazine n° 476 Spécial BD

Ce numéro est à retenir.

Comme annoncé en couverture, un retour sur le festival d’Angoulême « La planète BD en ébullition » (qui m’a laissée de glace).

Par contre, j’y ai trouvé un article très intéressant sur Caspar David Friedrich (1774-1840 pour le situer) maître allemand du romantisme allemand, maître sans rival du paysage à mon avis. Exposition jusqu’au 1er avril à Hambourg, hélas, et sortie d’un catalogue, prévue en mars, en anglais, deux fois hélas.



A noter, pour ceux que cela intéresse un copieux article sur la haute joaillerie artistique, ce n’est pas très courant, et un autre sur la technique du collage qui semble être assez tendance en ce moment.



Et puis surtout, un copieux guide des écoles d’art d’une quinzaine de pages, écoles publiques, privées, prépas et formations, avec des conseils de toutes sortes en veux-tu en voilà. A saluer.

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Beaux Arts magazine, n°462 : Pierre Soulage..

« Il déboule comme un chien fou dans la Vienne de l’apocalypse joyeuse : aussitôt, la critique le décrit comme « au-delà du sauvage », « Oberwilding », le plus sauvage d’entre tous, le sauvageon en chef. Mais d’où vient cette rage qui emportait le pinceau d’Oskar Kokoschka ? »

Ainsi débute l’article « Rétrospective » sur « Kokoschka ou l’expressionnisme à fleur de peau », à peu près la seule noirceur qui a retenu favorablement mon attention dans ce numéro que j’ai trouvé dans l’ensemble très sombre pour ne pas dire glauque. Entre l’outrenoir d’un Soulages que je ne goûte guère mais dont la démarche est respectable, un certain Michel Blazy qui recycle les moisissures ou autres déchets… les « humanimal » de Jane Alexander et autres « plantes phallus et champignons obscènes »… déprime assurée.

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Beaux Arts Magazine, n°443 : La folie du vi..

Je retiens :

- L’entretien avec Annie le Brun auteure du livre «Ceci tuera cela - Image, regard et capital » (Ed.Stock 03-2021)

Une réflexion sur le devenir de l’image aux prises des nouvelles technologies, et par la même occasion, entre autres celui de notre regard.



- La chronique de Nicolas Bourriaud : Faut-il avoir les jetons ? « La vente récente d’une œuvre médiocre au format JPEG pour près de 60 missions d’euros laisse perplexe. Pire, elle ringardise les arts numériques au lieu de les valoriser »

Une introduction intéressante sur le sujet des NFT (« jetons non cessibles » les non-fungible tokens, non fongibles signifiant qu’ils ne sont pas interchangeables et ont un caractère unique, contrairement aux Bitcoins)



- Et « Piero della Francesca sous un nouveau jour » … : Franck Mercier ouvre le débat dans son livre-enquête

« Piero della Francesca Une conversion du regard « (Ed. EHESS mars 2021)

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Beaux Arts Magazine, n°428

Bonne rubriques :

- “Amis de l’art, repentez-vous !”

« S’excuser de prendre l’avion, sermonner les critiques d’art jusqu’à détourner un traité d’esthétique…. Faut-il céder sur tout aux injonctions des bien-pensants ? »

- Le Renouveau du portrait

Genre désuet, le portrait ? Des déclinaisons les plus réalistes aux interprétations les plus loufoques, Beaux-Arts a réuni le meilleur des portraits contemporains pour vous prouver le contraire.



- Bonne pioche de portraitistes contemporains que je ne connaissais pas.



- Superbe : Evénement : Jan Van Eyck, trop rare.



- Evidemment, la BD au Festival d’Angoulême….



Un bon cru ce numéro.

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Beaux Arts Magazine, n°416 - février 2019

Je retiens :

- Petit article sur la Casbah d’Alger, classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1992, autour de son projet de restauration dont Jean Nouvel est pressenti pour la supervision des travaux. Polémique.

- Architecture : maisons imprimées en 3D, surprenant. Ça pourrait être pire.

- Pourquoi une œuvre peut-elle créer de l’ennui ? Un philosophe et une historienne de l’art ont uni leurs efforts pour analyser ce qui rend l’art contemporain difficile d’accès….ou pas. Une étude étonnante.

- Ces peintres qui racontent des histoires …. Mais jamais en rupture radicale avec le réel ou les maîtres du passé, avec : je retiens en particulier : Apostolos Georgiou

- Festival de la bd d’Angoulême

- Le guide des écoles d’art privées, classes prépa et formations…

- Côté expo, pas de quoi sauter à pieds joints hélas il y avait bien Mirô au grand palais… dont on m’a dit bcp de bien mais comme c’est jusqu’au 4 février ce sera donc exclus pour moi.

Finalement une rentrée moyenne dans l’ensemble.

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Beaux Arts Magazine, n°392

Je cherche encore les cinq nouvelles tendances de la peinture dans ce numéro, accroche de la couv, mais bon....

Je retiens néanmoins :

- L'édito "Le speed visuel ou la disparition de l'attention", même si l'emploi d'anglicisme me hérisse une fois de plus le poil...

- Vermeer au Louvre.. Son nom seul suffit toujours à attirer les foules mais il le vaut bien. Article intéressant.

- Autour du festival d'Angoulême : "ces bd qui parlent d'art", je suis fan, mais on reste sur sa faim, pour ne pas dire qu'on danse devant le buffet, surtout que ce thème à lui seul mériterait bien un numéro spécial.

Dans l'ensemble numéro au contenu assez léger à mon avis.
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Beaux Arts Magazine, Hors-série : Edward Hopp..

La Feuille Volante n° 1176

Edward Hopper au Grand Palais – Beaux Arts Éditions



Du 10 octobre 2012 au 28 janvier 2013 a eu lieu au Grand Palais à Paris une exposition de l’œuvre de peintre américain Edward Hopper (1882-1967), rétrospective importante, puisque sur la centaine de tableaux réalisés par l’artiste, 55 étaient exposés. Cet ouvrage s'ouvre sur les propos de Didier Ottinger, commissaire de l'exposition qui le présente comme un artiste mal connu. Il insiste notamment sur l'absence de mélancolie dans la plupart des toiles de Hopper. Le commissaire préfère voir en lui un rebelle, un résistant face à la société américaine de son temps et qui cristallise les angoisses de la civilisation dans quelle il vit qui, selon lui, a trahi ses idéaux d'origine. Il concède que Hopper est un peintre réaliste mais insiste sur son côté abstrait, lui-même motivé non par une vision de la réalité mais par une émotion humaine. Il choisit donc d'en montrer une vision décalée qui peut remettre en question l'idée traditionnelle qu'on se fait de cet artiste. Dans cet ouvrage, plusieurs intervenants livreront également leur vision du peintre.

J'avoue que, sans être spécialiste de Hopper, je ne le voyais pas exactement comme cela. Je le ressens comme un créateur paradoxale retirant à la fois peu de choses de ses séjours en France, mais affirmant, jusqu'à un âge avancé, son attachement aux impressionnistes français ainsi qu'à la poésie et ce malgré un style original conservé pendant toutes sa carrière américaine. Il était certes atteint par ce virus des voyages propre au Américains, qu'on peu déceler dans ses nombreuses représentations de routes, de voies de chemin de fer et d'hôtels mais il a choisi de représenter New-York, bizarrement vide de gens et de gratte-ciel, des maisons à l'architecture originale mais sans vie et la solitude du Cap Cod. Ses personnages comme ses paysages paraissent figés dans un isolement quelque peu malsain, mais il semblerait que, si certains de ses tableaux ont été influencés par la littérature de son temps, il n'en a pas moins imprimé sa marque au cinéma, celui d' Hitchcock notamment, et a l'ambiance des romans policiers où le malaise prévaut. En France, mais dans un autre registre, l’écrivain Philippe Besson ne fait pas mystère de l'attachement qui est le sien aux toiles de Hopper. Il est également présenté comme un peintre d'avant-garde alors qu'il s'est exprimé au moment où l'art abstrait se développait et combattait son parti-pris réaliste, lui-même refusant par ailleurs d'être mis en perspective avec Benson par exemple dont la préférence va à la représentation de scènes spécifiquement américaines.

L'espace urbain exerce sur Hopper une véritable fascination. Cela avait déjà commence lors de ses séjours parisiens mais, même dans ce registre, j'ai toujours ressenti une certaine solitude et un vide caractéristique. Il aimait certes New-York mais n'a pas négligé les maisons, parfois à l'architecture particulière, des localités petites et moyennes et le décor un peu désolé du Cap Cod. Même si elle n'est pas vraiment absente de ses tableaux, la nature n'y est représentée que secondairement et il n'y a pas chez lui de grands espaces qui sont la caractéristique de l'Amérique, à l'exception toutefois des scènes maritimes . Il était en effet particulièrement attaché au bord de mer et à son décor.

Il est également noté que, lorsqu'il représente un personnage, Hopper suscite une empathie chez le spectateur qui s'y identifie automatiquement et qui s'approprie sa mélancolie, communie à son silence, à ses préoccupations, à sa solitude et ce même si le peintre, par le truchement de sa toile, en fait un voyeur. Ce qui frappe aussi c'est la sensualité de sa palette. Non seulement il choisit de représenter majoritairement des femmes seules, souvent accompagnées de bagages, ce qui semble indiquer une fuite possible ou peut-être une aspiration vers plus de liberté, mais, le plus souvent, elles baignent dans une lumière chaude. Et douce En revanche, quand il évoque un couple, c'est une indifférence orageuse qui prévaut, à l'image sans doute de sa propre union avec Jo, son épouse.

Même si je ne partage pas toutes les analyses qui ont été faites dans cet ouvrage et tous les concepts qui ont été développés autour de son œuvre, j'ai retrouvé avec plaisir l'émotion personnelle que je ressens à chaque fois que je croise les œuvres de cet artiste à la fois intemporel et au talent si attachant.

© Hervé GAUTIER – Octobre 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Beaux Arts Magazine, n°7

L’orientalisme, objet du dossier de ce numéro, ne me passionne pas, par contre, je retiens quatre choses :

- Un article intéressant sur Balthus dont une partie sur le Paris qu’il a hanté et habité jusqu’en 1954, avec, en vis-à-vis des toiles présentées, une petite photo NB du lieu aujourd’hui

- Un sur Cocteau (je ne m’en lasse pas) : photos, dessin, peinture, sculpture, cinéma, théâtre, poésie… 7 pages pour conter « la trajectoire d’une étoile »

- Une présentation du photographe Robert Mapplethorpe et de quelques-unes de ses œuvres, magnifique.

- L’histoire de la collection de neuf chefs-d’œuvre du Musée d’Art Moderne de Liège, racontée par l’un de ses conservateurs : œuvres de Alfred Stevens, James Ensor, Marc Chagall, André Derain, Fernand Knopff, Picasso, Pascin, Sérusier, Gauguin.

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Beaux Arts Magazine, n°345

Rien ne m'a fait particulièrement vibrer dans ce numéro...

Toutefois la découverte d'un nouveau mot : " Quel est le statut de l'atelier : c'est un lieu de création, de monstration, de sédimentation, de recyclage, d'installation ?"



"monstration" !! ah ah ! si c'était pas si laid, je le retiendrais volontiers pour le recaser quelque part ...Console-toi Mimi tu vas pouvoir quitter "ce bas monde " chébran !!



Ah ! j'oubliais, il y a aussi "Il faut être trash et provoc' pour être un peintre remarqué"

si quelqu'un connaît la définition de "trash" ça me rendrait service...



Je crois qu'il devient urgent que quelqu'un nous ponde un dictionnaire digne de ce nom ! "en ligne" tant qu'à faire !!



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Beaux Arts Magazine, n°356

Je retiens de ce numéro, mis à part « Le visage tombe le masque », « ces artistes fascinés par le visage », intéressant, mais un dossier à mon goût trop succinct en tant qu’article d’accroche de couverture…



- Architecture « De la terre à la lune les projets les plus fous » : parce que les architectes d’aujourd’hui dessineront tôt ou tard les villes de demain… », une présentation de leurs plans les plus déments : original et effectivement dément !

- Y a-t-il une vie après le kärcher ? « Depuis 1929, année de sa construction, l’imposant bâtiment des Magasins généraux a modifié en profondeur le paysage urbain de la ville de Pantin (93). Mais depuis 2004, le parfum des céréales a cédé la place aux vapeurs des bombes de peinture des graffeurs venus recouvrir les 20 000 m2 de labyrinthes et de salles bétonnées de ces anciens entrepôts qui alimentaient les Grands Moulins tout proches. Très intéressant !

A noter aussi :

- Les douces extases de Zurbarán, une rétrospective organisée au Palais des Beaux-arts de Bruxelles



Et pour ceux que ça intéresse : Livres : présentation du livre Fritz Kahn (Taschen), ce « médecin allemand persécuté par les nazis, qui fut aussi l’un des pionniers du graphisme d’information » : curiosité à connaître

Et Cartier-Bresson au centre Pompidou

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Beaux Arts Magazine, n°431 mai 2020

A retenir :

- mieux connaître Pompéi (voir aussi site Grand Palais, expo jusqu'au 2 novembre)

- le duo Christo et Jeanne-Claude
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Beaux Arts Magazine, n°432

A noter en particulier un bon article sur l'histoire de la nature morte : « Pourquoi la nature morte est toujours vivante et obscène », autour du livre de Laurence Bertrand Dorléac « Pour en finir avec la nature morte » (à paraître en novembre)



Et dans une moindre mesure : « Avec si peu » (Eloge de l'art frugal)

… même un simple chewing-gum mastiqué pourvu que la salive soit célèbre…

… côté photo, même un vendeur de rue, qui tente d'écouler ses boules de neige…



Bonne pioche aussi : deux idées de livres sympas.



Un numéro avec pour filigrane l’épidémie du covid, nul ne nous épargnera !

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