Citations de Eschyle (207)
Une parole peut guérir le mal qu'une parole a causé.
LES SUPPLIANTES.
LE CHŒUR : Ce n'est qu'à celui qui a souffert que la Justice accorde de comprendre.
Chacun porte une langue prête à médire de l'étranger et se laisse aller facilement à le salir de ses propos.
LES SUPPLIANTES.
Les dangers de la vie font sa valeur. Le héros est celui qui relève le gant quand toutes les chances sont contre lui.
Le peuple est intraitable, quand il vient d'échapper à un désastre.
LES SEPT CONTRE THÈBES.
Le respect invincible, insurmontable, inattaquable qui jadis pénétrait les oreilles et l'esprit du peuple est aujourd'hui évanoui et a fait place à la peur. Le succès, voilà ce que les mortels regardent comme un dieu, plus qu'un dieu.
LES CHOÉPHORES.
C'est un penchant inné chez les mortels de piétiner celui qui est tombé.
(Agamemnon)
Le peuple aime à critiquer ses chefs.
LES SUPPLIANTES.
Prométhée
– Oui, j'ai délivré les hommes de l'obsession de la mort.
– Quel remède as-tu découvert à ce mal ?
– J'ai mis en eux des espoirs aveugles.
Adieu, vieillards, adieu ; quelques maux qui vous accablent , livrez chaque jour votre âme à la joie : la richesse ne sert de rien aux morts .
Mon coeur est comme un loup carnassier que ma mère a rendu inflexible.
La mort est plus douce que la tyrannie.
Dieu me garde d'être jamais soumise à l'autorité des mâles. Pour me préserver d'un hymen odieux, je suis décidée à fuir sous la conduite des étoiles.
LE CHŒUR : Je meurs d'effroi. Je voudrais trouver un lacet fatal et me pendre avant qu'un homme exécré portât la main sur mon corps. [...] Puissé-je avoir dans l'éther un siège contre lequel les nuages humides se chargent en neige, ou un roc escarpé, inaccessible, invisible, sauvage, suspendu en l'air, une aire de vautour qui m'assurerait une chute profonde, avant de subir malgré mon cœur un hymen déchirant !
Pour naviguer le temps est toujours bon, quand on fuit devant le malheur.
PHILOCTÈTE.
ÉLECTRE : Je demande justice contre l'injustice.
La divinité trouve toujours une cause à inventer pour les mortels
Quand c'est le malheur d'une maison — malheur total — qu'elle veut.
NIOBÉ - tragédie perdue mais dont ces deux vers furent retrouvés en 1907, cités dans une pièce de Ménandre, qu'on croyait elle-même perdue à jamais.
LE CHŒUR : Les peuples de la terre d'Asie n'obéiront plus longtemps à la loi des Perses, ils ne paieront plus le tribut imposé par leurs maîtres, ils ne se prosterneront plus et ne se laisseront plus commander ; car la force du roi n'est plus.
La langue non plus ne sera plus emprisonnée ; car le peuple est délié et parle librement, dès que le joug de la force est détaché.
DARIOS : Si malheureux que vous soyez, n'en livrez pas moins votre âme au plaisir que chaque jour apporte : chez les morts la richesse ne sert plus à rien.
{Voici une version remaniée de la fameuse loi du talion...]
LE CORYPHÉE : Que par la volonté de Zeus tout se termine comme le droit l'exige. " Qu'une parole de haine soit payée par une parole de haine. " Voilà ce que proclame à haute voix la Justice, qui réclame ce qui lui est dû. " Qu'un coup meurtrier soit puni d'un coup meurtrier. Mal pour mal ", dit un adage trois fois vieux.