Eschyle

Xerxès: Malheur, malheur sur moi! Ils ont contemplé l'antique, l'odieuse Athènes; puis tous, d'un seul coup, hélas,
misérables, les voilà palpitants sur la grève!

Le choeur: Sans doute, elle a atteint déjà, la royale armée dévastatrice, le rivage adverse du continent voisin et, sur sa passerelle aux câbles de lin, franchi le détroit d'Hellé l'Athamantide, en jetant sa route aux mille chevilles comme un joug autour de la mer.
L'impétueux monarque de l'Asie populeuse pousse à la conquête du monde son monstrueux troupeau humain par deux routes à la fois: pour guider son armée et sa flotte, il se fie à ses solides et rudes chefs, le fils de la pluie d'or, mortel égal aux dieux.
En ses yeux luit le regard bleu sombre du dragon sanglant. Il meut mille bras et mille vaisseaux, et, pressant son attelage syrien, il conduit à l'attaque des héros qu'illustra la lance d'Arès à l'arc triomphant.

Mon fils tombe; son père, prêt à le plaindre, Darios, paraît à ses côtés; mais dès qu'il le voit, Xerxès déchire les vêtements qui couvrent son corps! Voilà d'abord mes visions de la nuit. mais je me lève, je trempe mes mains au cours d'une onde pure et, les chargeant d'offrandes, je m'approche de l'autel, pour y consacrer le gâteau rituel aux dieux préservateurs à qui est dû l'hommage: et j'aperçois alors un aigle , qui fuit vers l'autel bas de Phoibos! Muette d'effroi, je m'arrête, amis.

[..] quand on court de soi-même à sa perte, les dieux y mettent la main aussi.

Peine pour nous, c’est joie pour l’ennemi !

PROMÉTHÉE ENCHAINÉ

PROMÉTHÉE : Il n'est rien que le temps n'enseigne, en vieillissant.

PROMÉTHÉE ENCHAINÉ

PROMÉTHÉE : Oui, j'ai délivré les hommes de l'obsession de la mort.
LE CORYPHÉE : Quel remède as-tu donc découvert à ce mal?
PROMÉTHÉE : J'ai installé en eux les aveugles espoirs.

PROMÉTHÉE ENCHAINÉ

PROMÉTHÉE : [...] Il faut porter d'un coeur léger le sort qui vous est fait et comprendre qu'on ne lutte pas contre la force du Destin.

ÉTÉOCLE : Qui a déchaîné cette rage ? les malédictions d'Oedipe ! Elles n'étaient que trop vraies, les visions de mes songes, qui partageaient mon patrimoine !
LE CORYPHÉE : Va, écoute des femmes, si dur qu'il te soit de le faire.
ÉTÉOCLE : Donnez donc des avis qui se puissent suivre, et sans longs discours !
LE CORYPHÉE : Ne prends pas ce chemin : ne va pas à la septième porte.
ÉTÉOCLE : Mon coeur est aiguisé : des mots ne l'émousseront pas.
LE CORYPHÉE : Un succès, même acquis sans gloire, atteste la faveur des dieux.
ÉTÉOCLE : Ce n'est pas à un soldat à admettre telle maxime.
LE CORYPHÉE : Quoi ! tu voudrais faucher l'existence d'un frère ?
ÉTÉOCLE : Aux malheurs que les dieux envoient nul ne saurait échapper.

Les Sept contre Thèbes.

[...] quand un mortel s'emploie à sa perte, les dieux viennent l'y aider.

Les Perses

L'oiseau reste-t-il pur, qui mange chair d'oiseau? Comment donc serait pur celui qui veut prendre une femme malgré elle, malgré son père? Non, même dans l'Hadès, il n'échappera point au chef de luxure, si telle fut sa conduite.

Les Suppliantes

Car chez les morts, la richesse n'a plus d'usage.

ORESTE
La terreur de ton rêve était un bon prophète.
Ton meurtre était interdit, à toi d'en souffrir l'horreur.

ELECTRE
[...]
Ma vie est celle d'une esclave, et privé de ses biens
Oreste est en exil, tandis que ce couple arrogant
jouit sans retenue du fruit de tes épreuves.

(LES PERSES)

La démesure en mûrissant produit l'épi de l'erreur et la moisson qu'on en lève n'est faite que de larmes.

Le Choeur à Clytemnestre :

"Tes pensées sont orgueilleuses et tes cris pleins d'excès,
Tout comme ton esprit qui délire
Et veut encore du meurtre.
Ca se voit, cela éclate dans tes yeux pleins de ton sang caillé.
Déshonorée, sans amis,
Tu paieras coup pour coup."

C'est bien pourquoi j'ai quitté le palais tendu d'or et la chambre où longtemps j'ai dormi avec Darios ; moi aussi, je sens le souci déchirer mon coeur, et c'est à vous que je veux tout dire, amis, à cette heure où je ne suis plus sans crainte pour moi-même. J'ai peur que, devenue trop grande, notre richesse ne renverse du pied et ne transforme en poudre sur le sol l'édifice du bonheur qu'un dieu sans doute aida Darios à élever.

Bonheur exempt d'envie, tel est mon choix :
ne jamais être un destructeur de villes
ni à mon tour me voir réduit à vivre
esclave de la volonté d'autrui.

Agamemnon

Antigone

Je suis faite pour aider l'amour et non la haine

(p.587 Sophocle-Antigone)

Prométhée

O Eher divin, souffles au vif envol,
sources des fleuves, innombrable sourire
de flot marin, terre immensément maternelle !
Et l'oeil du soleil qui voit tout, je l'invoque aussi.

(p.195 Eschyle-Prométhée enchainé)