AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Eschyle (207)


[apologie d’Athènes]

ATOSSA (mère de Xersès, veuve de Darius): Athènes, où est-elle située au juste sur la terre?
LE CORYPHÉE: Loin vers l'Ouest, où descend le Soleil tout-puissant.
ATOSSA: Cette ville, mon fils la convoitait pour proie?
LE CORYPHÉE: Oui: tous les Grecs seraient alors vassaux du Roi.
ATOSSA: Elle dispose donc d'une armée si nombreuse?
LE CORYPHÉE: Et quelle armée - qui fit beaucoup souffrir les Mèdes!
ATOSSA: La marque de leur armement, est-ce la flèche qu'on encoche?
LE CORYPHÉE: Non, c'est l'épée du corps à corps, avec le bouclier au bras.
ATOSSA: Et puis? Ont-ils chez eux suffisantes richesses?
LE CORYPHÉE: Leur sol est un trésor, plein de filons d'argent.
ATOSSA: Et qui tient la houlette? A quel maître l'armée est-elle assujettie?
LE CORYPHÉE: Ils ne sont point esclaves, ni sujets de personne: point de ces noms, chez eux!
ATOSSA: Comment peuvent-ils tenir bon, alors, dans le combat contre un envahisseur?
LE CORYPHÉE: Ils le peuvent si bien qu'ils ont, à Darius, détruit sa grande et belle armée.
Commenter  J’apprécie          290
LE MESSAGER : Quand la clarté du soleil fut éteinte et la nuit survenue, tous les maîtres de rames montent à bord, ainsi que tous les commandants des soldats de marine. D'un poste à l'autre on s'encourage sur le vaisseau long, et chacun vogue au rang qui lui a été assigné, et toute la nuit les commandants de la flotte tiennent toute l'armée navale en croisière. Cependant la nuit se passe sans que l'armée des Grecs tente sur aucun point de s'échapper furtivement. Mais lorsque le jour aux blancs coursiers a rempli toute la terre de sa clarté resplendissante, on entend tout d'abord retentir du côté des Grecs une bruyante clameur, qui ressemble à un chant et dont l'éclat est répercuté par l'île rocheuse.
La crainte alors saisit tous les barbares déçus dans leur attente ; car ce n'était pas pour fuit que les Grecs entonnaient alors ce péan solennel, mais pour s'élancer au combat, pleins de courage et d'audace, et la trompette enflammait de ses éclats toute leur armée. Aussitôt, abattant leurs rames bruyantes avec ensemble, ils frappent l'eau profonde en cadence et nous les voyons sortir à toute vitesse et paraître à nos yeux. L'aile droite marchait la première en bon ordre, ensuite toute la flotte s'avançait ; en même temps on pouvait entendre un grand cri : « Allez, enfants des Grecs, délivrez votre patrie, délivrez vos enfants et vos femmes, les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux ; c'est pour tout vos biens que vous luttez aujourd'hui. »

(P. S. : Ce n'est pas la première fois que je trouve chez Eschyle des accents qui me font penser très fort à notre Marseillaise — Voir par exemple, Les Sept Contre Thèbes.)
Commenter  J’apprécie          280
l'aiguillon de la crainte pénètre mon cœur
Commenter  J’apprécie          270
 Eschyle
La discipline est la mère du succès.

LES SEPT CONTRE THÈBES.
Commenter  J’apprécie          262
LE CHŒUR:
Quand il eut accepté la sangle du destin,
un vent mauvais d'impiété
lui retourna l'esprit:
Pureté, sainteté ne lui sont plus de rien;
son cœur n'est plus le même: il est déterminé,
dès lors, à tout oser.
... Oui, il osa se faire
sacrificateur de sa fille!
Il osa un pareil recours
pour sauver une guerre
dont l'enjeu n'était qu'une femme
et pour sceller les accordailles
de ses vaisseaux avec la mer!

(on parle d'Agamemnon qui sacrifia sa fille Iphigénie pour que les vents puissent enfin porter ses vaisseaux vers Troie)
Commenter  J’apprécie          250
LE CHŒUR:
Qui donc a su donner un nom si véridique ...
à cette femme dont les noces
ont fait tirer l'épée et jaillir les discordes,
Hélène? il lui sied bien de porter ce nom-là:
ELLE EST Naufrage en mer,
ELLE EST Navrement des guerriers,
ELLE EST Nuit de mort pour les villes,
celle qui, s'échappant du nid
de ses courtines fastueuses,
s'en est allée en mer, poussée
ver l'Est par un vent colossal.
Commenter  J’apprécie          230
LA REINE : Amis, quiconque a fait l'expérience du malheur sait que lorsqu'une vague de maux s'est abattue sur eux les hommes s'effrayent de tout, tandis que si le destin les favorise, ils se persuadent que le vent de la prospérité ne cessera jamais de souffler pour eux.
Commenter  J’apprécie          230
LE CORYPHÉE : Bien des gens, plus soucieux de paraître que d'être, manquent ainsi à la justice. Chacun est prêt à gémir de l'infortune d'autrui, mais la morsure du chagrin ne va pas jusqu'à l'âme. On affecte de partager la joie des autres et l'on contraint son visage à sourire malgré lui.
Mais l'homme clairvoyant qui connaît son troupeau ne se laisse pas prendre à la mine d'un homme qui affecte de bons sentiments et qui caresse d'une amitié frelatée.
Commenter  J’apprécie          231
 Eschyle
CLYTEMNESTRE :
Seule Iphigénie, pleine de tendresse, Iphigénie, sa fille, ira, comme il sied, au-devant de son père, sur la rive du fleuve impétueux des douleurs, et jetant ses bras autour de son cou, l'accueillera de son baiser.
Commenter  J’apprécie          220
[LE CHŒUR]
La terreur est excellente
en maintes occasions:
c'est la gardienne des âmes
et il faut qu'en permanence
elle y tienne ses assises.
Les larmes sont salutaires
pour inculquer la sagesse.
S'ils n'ont, racinée au cœur,
nulle crainte, où survivrait
- homme ou cité, c'est égal -
le culte de la Justice ?
Commenter  J’apprécie          220
LE CORYPHÉE : Maintenant souviens-toi du meurtre et contre les coupables...
ÉLECTRE : Que dois-je demander ? Instruis-moi et guide mon ignorance.
LE CORYPHÉE : Demande qu'il surgisse contre eux quelqu'un, dieu ou mortel...
ÉLECTRE : Que veux-tu dire ? Un juge ou un vengeur ?
LE CORYPHÉE : Dis-le franchement : quelqu'un qui les tuera à leur tour.
ÉLECTRE : Puis-je sans impiété demander cela aux dieux ?
LE CORYPHÉE : Sans doute : n'est-il pas juste de rendre mal pour mal à un ennemi ?

ESCHYLE, Les Choéphores.
Commenter  J’apprécie          220
Athènes est pour l'ennemi un objet d'effroi. On dira longtemps à combien de femmes de la Perse Athènes a ravi leurs fils, leurs époux : malheur sans consolation !

Les Perses.
Commenter  J’apprécie          210
 Eschyle
A la guerre, la vérité est la première perte.
Commenter  J’apprécie          211
PROMÉTHÉE: Dès que Zeus eut pris place sur le trône de son père, il répartit aussitôt les prérogatives entre les divers dieux, et fixa la hiérarchie des places dans son empire, mais sans tenir nul compte des malheureux humains. Au contraire, son idée était d'effacer entièrement leur race, et d'en implanter une toute autre nouvelle. Pour s'y opposer, personne - sauf moi. J'ai osé, moi; j'ai sauvé l'humanité d'être broyée et de tomber aux abîmes infernaux. Voilà pourquoi je ploie sous le joug de pareils tourments...
Commenter  J’apprécie          210
Je pense en effet à la faute ancienne, sitôt punie, mais dont l'effet dure jusqu'à la troisième génération, à la faute de Laïos sourd à la voix d'Apollon, qui, par trois fois, dans son siège fatidique de Pythô, nombril du monde, avait déclaré qu'il devait mourir sans enfants, s'il voulait sauver la ville.
Mais, cédant à un désir insensé, il engendra sa propre mort, Œdipe le parricide, qui dans le sillon sacré d'une mère, où il avait été nourri, osa planter une racine sanglante. Le délire avait uni ces époux en folie.
Commenter  J’apprécie          200
APOLLON: Voici ce que j'ai encore à dire, et saisis bien la justesse de mon propos. Ce n'est pas la mère qui donne la vie à ce qu'on appelle son enfant: elle n'est que la nourrice d'un germe dont elle a reçu la semence. La vie vient du mâle qui l'a saillie.Elle ne fait, elle, comme une étrangère pour le compte d'un étranger, que couver l'embryon, quand le Ciel permet qu'il n'avorte pas.
Commenter  J’apprécie          191
ATHÉNA : Écoutez maintenant la loi que je fonde, citoyens de l'Attique, qui avez à juger les premiers procès à propos du sang versé. [...] Sur cette colline, le Respect et la Crainte, sa sœur, empêcheront les citoyens, la nuit comme le jour, de commettre des crimes, pourvu qu'ils n'altèrent point leurs lois. Si l'on souille une source limpide d'afflux impurs et de boue, on n'y trouvera plus de quoi boire. Ni anarchie ni despotisme, telle est la maxime que je conseille aux citoyens de pratiquer et de vénérer, et aussi de ne point bannir toute crainte de la ville ; car quel mortel reste juste s'il ne redoute rien ?

LES EUMÉNIDES.
Commenter  J’apprécie          190
LE CHŒUR:
Voit-on jamais la bouche des devins
délivrer aux hommes
un message heureux?
C'est en annonçant
des calamités,
que dans leurs longs couplets l'art des chanteurs d'oracles
inculque les leçons qui les font redouter.
Commenter  J’apprécie          180
[Le chœur interpelle Prométhée sur l'intérêt d'avoir donné le feu aux hommes, appelés ici les créatures d'un jour]

Car enfin, dis-nous, ami:
quel bien t'a fait ce bienfait?
Où donc est l'aide - et laquelle?
dont peuvent te conforter
les créatures d'un jour?
N'as-tu pas les yeux frappés
de la chétive impuissance
qui retient dans des entraves,
paralysée comme en rêve,
l'humanité tâtonnante?
Non, jamais on ne verra
les entreprises conçues
par des mortels réussir
à transgresser l'harmonie
à laquelle Zeus préside!

C'est la leçon, Prométhée
que nous donne le spectacle
de ton tourment de damné...
Commenter  J’apprécie          180
CHRYSOTHÉMIS : La justice est dans ce que tu penses bien plus que dans ce que je dis. Mais si je tiens à vivre libre, je dois en tout obéir à mes maîtres.

SOPHOCLE, Électre.
Commenter  J’apprécie          183



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Eschyle (2024)Voir plus

Quiz Voir plus

Le chant d'Achille

Comment se nomme le narrateur?

Ulysse
Achille
Hector
Patrocle

11 questions
95 lecteurs ont répondu
Thème : Le Chant d'Achille de Madeline MillerCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..