Dans cette vidéo exclusive, plongez dans les secrets bien gardés des écrivains ! Explorez comment Caryl Férey fusionne voyages et écriture, comment DOA aborde la recherche de manière empirique, et comment Valentine Goby navigue l'exploration vertigineuse. Un voyage fascinant dans les coulisses de la création littéraire vous attend !
00:10 Caryl Férey
00:30 DOA
01:45 Alexis Jenni
02:37 Valentine Goby
04:10 DOA
05:33 Valentine Goby
Cette interview a été réalisée durant plusieurs éditions de Quais du Polar, ainsi qu'aux Artisans de la Fiction.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
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Ce qu'ils font à ce corps il s'en fout, il pèse le poids d'un noyau de pêche, vingt et un grammes maximum, ce que pèse l'âme selon les calculs de Duncan MacDougall, médecin américain.
p80
"[...] être utile ça maintient en vie."
- Donc, tu es différente, dit Léna, mais pas handicapée ?
- Handicapé ça veut dire qu'il te manque quelque chose. Je trouve qu'il ne me manque rien. Et on dit pas handicapé, en fait. On dit : en situation de handicap.
- C'est pareil.
- Pas vraiment. Je sais pas comment expliquer... Ce n'est pas la "personne" qui est handicapée. C'est le corps "dans certaines situations". Par exemple moi à l'escalade. Mais des fois, vous êtes vous-mêmes en situation de handicap. Devant des baguettes chinoises, tiens, pour Aurélien.
Le froid saisit le garçon à la descente du train. Détoure son corps osseux, les saillances enfouies sous ses vêtements trop larges, l’arête du nez, les phalanges au bout des mitaines. Il se fige sur le quai, sa valise à la main, enveloppé de son souffle. Il perçoit exactement ses contours, la mince frontière qui le sépare du dehors à la jonction de la peau tiède et de la gangue d’air glacial. La sensation est si aiguë qu’il se figure sa silhouette dissociée du décor, pareille aux personnages découpés d’un théâtre d’ombres. Mais déjà ses formes se dissolvent. La neige lui monte aux chevilles, s’agrippe en gros flocons à son bonnet, son pantalon et son manteau de laine, s’amoncelle sur sa valise, ses chaussures, s’applique à l’absorber comme elle gomme toute chose.
(Incipit)
Laissez-vous faire dit la directrice. La vie est dure avec vous, vous n’y êtes pour rien, avec moi elle est douce et je n’y suis pour rien non plus. La seule chose possible, c’est confier la malchance à la chance, compter sur la contagion vertueuse, vous comprenez.Ça plaît à Mathilde ces mots-là, contagion vertueuse. La chance aujourd'hui c'est moi, je peux vous aider.
Hormis la merde, l’urine, le pus, le corps s’économise : il stocke le sang. Lisette n’a pas ses règles, Georgette n’a pas ses règles, ni aucune des Françaises du Block. Ni les Polonaises, ni les Tchèques, les anciennes le disent, au bout d’un moment personne n’a plus ses règles au camp : la muqueuse est sèche. Tout le sang va aux fonctions vitales, artères, veinules, veines irriguant le cœur, chaque goutte utile. Les femmes n’ont plus de sexe, à seize ans, comme à soixante. (page 62)
La mémoire est une somme d'images vivantes et de fenêtres murées.
L'herbe chatoie de reflets bleutés, des pluies accablantes la ravivent tous les deux ou trois jours.
"[...] il faut des historiens, pour rendre compte des événements ; des témoins imparfaits, qui déclinent l'expérience singulière ; des romanciers, pour inventer ce qui a disparu à jamais : l'instant présent."
Mais je ne suis pas handicapée. Je suis différente. On est tous différents, les cheveux, les yeux, la taille, la voix, disons que je suis un peu plus différente.