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Citations de Molière (2251)


Je vois qu’il reprend tout, et qu’à ma femme même
Il prend, pour mon honneur, un intérêt extrême ;
Il m’avertit des gens qui lui font les yeux doux,
Et plus que moi six fois il s’en montre jaloux.
Mais vous ne croiriez point jusqu’où monte son zèle :
Il s’impute à péché la moindre bagatelle ;
Un rien presque suffit pour le scandaliser,
Jusque-là qu’il se vint l’autre jour accuser
D’avoir pris une puce en faisant sa prière,
Et de l’avoir tuée avec trop de colère. 
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Chaque jour à l’église il venait, d’un air doux,
Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux.
Il attirait les yeux de l’assemblée entière
Par l’ardeur dont au ciel il poussait sa prière ;
Il faisait des soupirs, de grands élancements,
Et baisait humblement la terre à tous moments ;
Et, lorsque je sortais, il me devançait vite
Pour m’aller, à la porte, offrir de l’eau bénite.
[…]
Je lui faisais des dons ; mais, avec modestie,
Il me voulait toujours en rendre une partie.
C’est trop, me disait-il, c’est trop de la moitié.
Je ne mérite pas de vous faire pitié.
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vous seriez charmé de le connaître ; 
Et vos ravissements ne prendraient point de fin. 
C’est un homme qui… ah !... un homme… un homme enfin.
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ORGON
Ah ! mon frère, bonjour.

CLÉANTE
Je sortais, et j’ai joie à vous voir de retour.
La campagne à présent n’est pas beaucoup fleurie.

ORGON
Dorine… (À Cléante.) Mon beau-frère, attendez, je vous prie.
Vous voulez bien souffrir, pour m’ôter de souci,
Que je m’informe un peu des nouvelles d’ici.
(À Dorine.)

Tout s’est-il, ces deux jours, passé de bonne sorte ?
Qu’est-ce qu’on fait céans ? comme est-ce qu’on s’y porte ?

DORINE
Madame eut avant-hier la fièvre jusqu’au soir,
Avec un mal de tête étrange à concevoir.

ORGON
Et Tartuffe ?

DORINE
Tartuffe ! Il se porte à merveille,
Gros et gras, le teint frais, et la bouche vermeille.

ORGON
Le pauvre homme !

DORINE
Le soir elle eut un grand dégoût,
Et ne put, au souper, toucher à rien du tout,
Tant sa douleur de tête était encor cruelle !

ORGON
Et Tartuffe ?

DORINE
Il soupa, lui tout seul, devant elle ;
Et fort dévotement il mangea deux perdrix,
Avec une moitié de gigot en hachis.

ORGON
Le pauvre homme !

DORINE
La nuit se passa tout entière
Sans qu’elle pût fermer un moment la paupière ;
Des chaleurs l’empêchaient de pouvoir sommeiller,
Et jusqu’au jour, près d’elle, il nous fallut veiller.

ORGON
Et Tartuffe ?

DORINE
Pressé d’un sommeil agréable,
Il passa dans sa chambre au sortir de la table ;
Et dans son lit bien chaud il se mit tout soudain,
Où, sans trouble, il dormit jusques au lendemain.

ORGON
Le pauvre homme !

DORINE
À la fin, par nos raisons gagnée,
Elle se résolut à souffrir la saignée1 ;
Et le soulagement suivit tout aussitôt.

ORGON
Et Tartuffe ?

DORINE
Il reprit courage comme il faut ;
Et, contre tous les maux fortifiant son âme,
Pour réparer le sang qu’avait perdu madame,
But, à son déjeuner, quatre grands coups de vin.

ORGON
Le pauvre homme !

DORINE
Tous deux se portent bien enfin ;
Et je vais à madame annoncer, par avance,
La part que vous prenez à sa convalescence.
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Vous êtes, ma mie, une fille suivante
Un peu trop forte en gueule, et fort impertinente…
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Mais il est devenu comme un homme hébété
Depuis que de Tartuffe on le voit entêté ;
Il l’appelle son frère et l’aime dans son âme
Cent fois plus qu’il ne fait mère, fils, fille et femme.
C’est de tous ses secrets l’unique confident,
Et de ses actions le directeur prudent ;
Il le choie, il l’embrasse ; et pour une maîtresse
On ne saurait, je pense, avoir plus de tendresse :
À table, au plus haut bout il veut qu’il soit assis ;
Avec joie il l’y voit manger autant que six ;
Les bons morceaux de tout, il faut qu’on les lui cède ;
Et, s’il vient à roter, il lui dit : Dieu vous aide.
Enfin, il en est fou ; c’est son tout, son héros ;
Il l’admire à tous coups, le cite à tout propos ;
Ses moindres actions lui semblent des miracles,
Et tous les mots qu’il dit sont pour lui des oracles.
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Comme elle s’est pour rien contre nous échauffée ! 
Et que de son Tartuffe elle paraît coiffée !
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Je vous dis que mon fils n’a rien fait de plus sage
Qu’en recueillant chez soi ce dévot personnage ;
Que le ciel au besoin l’a céans [ici] envoyé
Pour redresser à tous votre esprit fourvoyé 
[...].
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On ne peut faire rien, qu’on ne fasse des crimes
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Ma bru, qu’il ne vous en déplaise,
Votre conduite, en tout, est tout à fait mauvaise ;
[…]
Vous êtes dépensière ; et cet état me blesse,
Que vous alliez vêtue ainsi qu’une princesse.
Quiconque à son mari veut plaire seulement,
Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.
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DORINE
Si…

MADAME PERNELLE
Vous êtes, ma mie, une fille suivante,
Un peu trop forte en gueule, et fort impertinente ;
Vous vous mêlez sur tout de dire votre avis.

DAMIS
Mais…

MADAME PERNELLE
Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils ;
C’est moi qui vous le dis, qui suis votre grand-mère ;
Et j’ai prédit cent fois à mon fils, votre père,
Que vous preniez tout l’air d’un méchant garnement,
Et ne lui donneriez jamais que du tourment.
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On n’y respecte rien, chacun y parle haut 
Et c’est tout justement la cour du roi Pétaud 
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Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée, et les gens qu’elle joue ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France que tous ceux que j’ai joués jusques ici. Les marquis, les précieuses, les cocus et les médecins, ont souffert doucement qu’on les ait représentés, et ils ont fait semblant de se divertir, avec tout le monde, des peintures que l’on a faites d’eux ; mais les hypocrites n’ont point entendu raillerie ; ils se sont effarouchés d’abord, et ont trouvé étrange que j’eusse la hardiesse de jouer leurs grimaces […]. C’est un crime qu’ils ne sauraient me pardonner ; et ils se sont tous armés contre ma comédie avec une fureur épouvantable. 

Préface
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Non, non, la naissance n'est rien où la vertu n'est pas. Aussi nous n'avons part à la gloire de nos ancêtres, qu'autant que nous nous efforçons de leur ressembler, et cet éclat de leurs actions qu'ils répandent sur nous nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu'il nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né, ils vous désavouent pour leur sang, et tout ce qu'ils ont fait d'illustre ne vous donne aucun avantage, au contraire, l'éclat n'en rejaillit sur vous qu'à votre déshonneur, et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d'un chacun la honte de vos actions. Apprenez enfin qu'un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature, que la vertu est le premier titre de noblesse, que je regarde bien moins au nom qu'on signe, qu'aux actions qu'on fait, et que je ferrais plus d'état du fils d'un crocheteur, qui serait honnête homme, que du fils d'un monarque qui vivrait comme vous.
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Ne soyez point surpris, Dom Juan, de me voir à cette heure et dans cet équipage. C'est un motif pressant qui m'oblige à cette visite, et que j'ai à vous dire ne veut point du tout de retardement. Je ne viens point ici pleine de ce courroux que j'ai tantôt fait éclater, et vous me voyez bien changée de ce que j'étais ce matin. Ce n'est plus cette Done Elvire qui faisait des vœux contre vous, et dont l'âme irritée ne jetait que menaces, et ne respirait que vengeance. Le Ciel a banni de mon âme toutes ces indignes ardeurs que je sentais pour vous, tous ces transports tumultueux d'un attachement criminel, tous ces honteux emportements d'un amour terrestre et grossier, et il n'a laisser dans mon cœur pour vous qu'une flamme épurée de tout le commerce des sens, une tendresse toute sainte, un amour détaché de tout, qui n'agit point pour soi, et ne se met en peine que dans votre intérêt.
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Il n'y a plus de honte maintenant à cela, l'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d'homme de bien est le malheur de tous les personnages qu'on puissent jouer aujourd'hui, et la profession d'hypocrite a de merveilleux avantages. C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée, et quoiqu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement, mais l'hypocrisie est un vice privilégié, qui de sa main ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d'une impunité souveraine.
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Ah mes cages ! mes gages ! Voilà par sa mort un chacun satisfait, Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonoré, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content; il n'y a que moi seul de malheureux, qui après tant d'années de service, n'ai point d'autre récompense que de voir à mes yeux l'impiété de mon maître punie par le plus épouvantable châtiment du monde. Mes gages, mes gages, mes gages !
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MERCURE : Bonjour , la Nuit.

LA NUIT : Adieu, Mercure
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MADEMOISELLE DU PARC - Mon dieu, pour moi, je m’acquitterai fort mal de mon personnage, et je ne sais pas pourquoi vous m’avez donné ce rôle de façonnière.
MOLIÈRE - Mon Dieu, mademoiselle, voilà comme vous disiez lorsque l'on vous donna celui de la Critique de l'École des femmes ; cependant vous vous en êtes acquittée à merveille, et tout le monde est demeuré d'accord qu'on ne peut pas mieux faire que vous avez fait. Croyez-moi, celui-ci sera de même ; et vous le jouerez mieux que vous ne pensez.
MADEMOISELLE DU PARC - Comment cela se pourrait-il faire ? Car il n'y a point de personne au monde qui soit moins façonnière que moi.
MOLIÈRE - Cela est vrai ; et c'est en quoi vous faites mieux voir que vous êtes excellente comédienne, de bien représenter un personnage qui est si contraire à votre humeur. […]
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MOLIÈRE - Allons donc, messieurs et mesdames, vous moquez-vous avec votre longueur, et ne voulez-vous pas tous venir ici ? La peste soit des gens ! Holà ho ! Monsieur de Brécourt !
BRÉCOURT - Quoi ?
MOLIÈRE - Monsieur de La Grange !
LA GRANGE - Qu'est-ce ?
MOLIÈRE - Monsieur Du Croisy !
DU CROISY - Plaît-il ?
MOLIÈRE - Mademoiselle Du Parc !
MADEMOISELLE DU PARC - Hé bien ?
MOLIÈRE - Mademoiselle Béjart !
MADEMOISELLE BÉJART - Qu'y a-t-il ?
MOLIÈRE - Mademoiselle de Brie !
MADEMOISELLE DE BRIE - Que veut-on ?
MOLIÈRE - Mademoiselle Du Croisy !
MADEMOISELLE DU CROISY - Qu'est-ce que c'est ?
MOLIÈRE - Mademoiselle Hervé !
MADEMOISELLE HERVÉ - On y va.
MOLIÈRE - Je crois que je deviendrai fou avec tous ces gens-ci. Eh têtebleu ! Messieurs, me voulez-vous faire enrager aujourd'hui ?
BRÉCOURT - Que voulez-vous qu'on fasse ? Nous ne savons pas nos rôles ; et c'est nous faire enrager vous-même, que de nous obliger à jouer de la sorte.
MOLIÈRE - Ah ! Les étranges animaux à conduire que des comédiens !
MADEMOISELLE BÉJART - Eh bien, nous voilà. Que prétendez-vous faire ?
MADEMOISELLE DU PARC - Quelle est votre pensée ?
MADEMOISELLE DE BRIE - De quoi est-il question ?
MOLIÈRE - De grâce, mettons-nous ici ; et puisque nous voilà tous habillés, et que le roi ne doit venir de deux heures, employons ce temps à répéter notre affaire et voir la manière dont il faut jouer les choses.
LA GRANGE - Le moyen de jouer ce qu'on ne sait pas ?
MADEMOISELLE DU PARC - Pour moi, je vous déclare que je ne me souviens pas d'un mot de mon personnage.
[…]
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