UN BIJOU LITTERAIRE
A Thèbes (la ville d'Epaminondas*), Damîr, philosophe d'Ephèse, discute avec Ayesda, voyageur.
A travers la transmigration de leurs âmes, ayant vécu des dizaines de vies, nos deux bretteurs de salon exposent leurs points de vue sur la societé françasie de la première moitié du XVIIIme siècle.
Montesquieu s'y entend comme peu pour décrire, critiquer, se moquer des travers humains. La charge exprime un tempérament affable, pondéré, humaniste, croquant les défauts avec une certaine indulgence. Elle n'en vise pas moins juste.
Ainsi :
"Êtes vous-né avec de l'impertinence ? tant mieux, il ne vous faut qu'un saut pour aller à l'importance d'où vous volez à l'impudence, et vous parvenez.
Êtes vous né avec de la sottise ? Vous voilà bien. On vous mettra dans une grande place, pour que vous n'en n'occupiez que le devant et que le fond en soit toujours vide.
Parlez-vous à tort et à travers ?, vous êtes trop heureux, vous plaisez par là à la moitié du monde, et sûrement plus des trois quarts de l'autre.
Votre stupidité vous rend t-elle taciturne ?, cela est bon, vous serez propre à recevoir le masque d'un homme de bon sens "
Stylé, non ?
* Epameinốndas, né à Thèbes entre 420 et 415 av. J.-C., mort à Mantinée en 362 av. J.-C., est un homme d'État et général thébain
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De sa belle plume, il n'oublie rien des causes et conséquences de la constitution des lois qui constituent le socle du droit à l'époque moderne qui est la sienne.
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Un jour, je réussirais à le terminer, un jour!!!!
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Jusqu'au livre XIII, l'auteur décortique les régimes et les valeurs qui les sous-tendent, c'est très instructif! Le dernier livre sur les mœurs est très intéressant. Tous les livres sur le climat, l’ethnologie mêlés à la géographie peuvent paraître bien risibles mais nous apportent quand même une preuve des croyances de l'époque...
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Une vrai référence de pensée, toujours d'actualité car universel...
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Dans les "lettres persannes", Montesquieu décrit la vie de la fin de la monarchie française au travers de voyageurs persans qui expriment leur incompréhension devant certains comportement.
Les "Considérations" analysent les raisons de la chute de l'empire romains.
J'ai trouvé ce livre dans la bibliothèque de mes parents et me suis dit que ça pouvait valoir la peine de savoir ce qu'a écrit ce fameux Montesquieu dont on parle au cours d'histoire... Le livre m'a paru rébarbatif au début, mais je me suis vite fait prendre au piège et j'ai en fin de compte très apprécié...
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C'est un livre que j'avais lu à l'école comme beaucoup et j'ai voulu le relire, mes souvenirs étant plutôt effacés. J'y ai eu beaucoup de plaisir, le livre est très bien écrit, ce qui change de certaines lectures modernes. Les fais, relatés par des personnages certes fictifs mais de l'époque apportent un point de vue assez exotique au vue de la pensée actuelle. Et la fin est plaisante, juste retour des choses!
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Les Lettres Persanes sont une découverte exceptionnelle pour moi.
Prenant la forme d'un véritable recueil épistolaire de différents correspondants d'Ispahan découvrant Paris et l'Europe, on découvre pleinement le regard que porte Montesquieu sur la société qui l'entoure. Il n'y déploie pas moins des jugements sur son actualité (entre la mort de Louis XIV et la fin de la Régence), tout comme une vision fantasmée de l'Orient. C'est l'occasion de défendre tant de points de vues de l'auteur : le meilleur gouvernement d'une nation, les questions de "modes", la place que doit occuper la religion...
Tout est présent pour faire de ce livre un véritable traité moral et politique immédiatement intéressant. Reste qu'il est absolument nécessaire de lire Montesquieu selon le contexte des années 1720, et de bien déceler les fantasmes et imaginaires qu'il porte sur la Perse et l'Empire Ottoman. En somme, les Lettres Persanes sont une pièce indispensable pour cerner la pensée de Montesquieu, et plus largement d'un siècle fascinant.
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J'ai vraiment aimé ce livre. On découvre non seulement la France de l'époque, mais aussi le point de vue d'un étranger sur nos moeurs et habitudes françaises. J'ai aimé l'écriture de Rica, et comment il analyse ce qu'il vit. Au contraire, j'ai trouvé Usbek beaucoup plus compliqué à comprendre que se soit dans les mots utilisés ou dans les tournures de phrases choisies. L'histoire du sérail est la chose qui m'a le plus dérangé. Le fait que les femmes soit gardées en captivité par des eunuques ne m'a vraiment pas plus et montre la chance que l'on a de vivre au XXIème siècle ! Sinon c'est un classique, à lire pour sa culture personnelle !
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L'édition de 1960 de la collection "Classiques Garnier" des lettres persanes est précieux pour la riche et savante introduction de Paul Vernière, assortie de ses notes et des variantes. L'introduction s'attache à la genèse de l'ouvrage, à ses modèles, à son organisation, à ses sources, à ses interprétations, à ses éditions, une somme en 42 pages !
+ chronologie, bibliographie & illustrations
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Toute la philosophe tient en trois mots : " je m'en fous". Montesquieu chemine dans le même sens que feu Blaise Pascal : "se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher". La philosophie est quelque chose de très sérieux mais il faut en faire sans se prendre au sérieux ... je dirais que c'est l'art du philosophe. La matière est dense, parfois pesante mais il faut se la rendre légère ! Napoléon disait de mémoire qu'il faut se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille. Chez le philosophe, c'est la règle. Merci Montesquieu de nous le rappeler !
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J’ai aimé lire les “Lettres Persanes” de Montesquieu parce que l’on observe dans cette oeuvre du Siècle des Lumières une critique objective de la société, grâce aux différentes cultures impliquées. Cette critique démontre l’absurdité de nombreux thèmes, soulevés dans le livre, comme, principalement, la monarchie, la religion, mais surtout le despotisme. Cette critique peut amuser le lecteur au vu de l’ exotisme des Persans par rapport au monde occidental, et réciproquement. Le lecteur comprend cette critiques grâce aux contrastes entre les deux cultures. Elle se remarque surtout dans la lettre 24 où la communion devient absurde lorsqu’elle est sortie de son contexte religieux: le magicien (le Pape) transforme le pain en chair ou encore le vin en sang devant le regard des Persans. Ce moment peut divertir le lecteur et le porter à rire car il réalise que mis à part pour le culte catholique, cette pratique peut paraître assez abracadabrantesque. Ce qui me gêne cependant, bien que cette oeuvre se déroule en même temps que de grandes réflexions philosophiques, caractéristiques de ce siècle, c’est que ce livre abrite et peut-être même dénonce d’innombrables penchants misogynes assez épouvantables, comme par exemple des discussions sur le nombre de voiles à faire porter par la femme. Cela me gêne comme cela met l’homme superieur à la femme ce qui me rend mal à l’aise.
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Magnifique et fascinant ! Quelle leçon d'humanisme ! Totalement transposable à notre époque. Troublant de vérité. Un classique.
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Un grand classique de la littérature Française . A avoir obligatoirement dans sa bibliothèque .
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Que dire d'un chef d'oeuvre de la littérature classique du dix-huitième siècle qui n'est pas déjà été dit ? chef d'oeuvre d'écriture, un style inimitable : à lire absolument quelque soit l'époque et encore plus actuellement !
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Un classique est-il un livre qui vieillit bien ou alors un livre que l'on relit parce qu'il vieillit mal ? Après lecture de ce premier tome, tout le piquant de Montesquieu ne réside pas tant dans le contenu - par bien des aspects les outils de son analyse politique sont datés - mais dans son intention, dans sa volonté analytique.Usant de l'Ancien (l'Antiquité) et de l'ailleurs, Montesquieu compare les différents régimes politiques et juridiques pour comprendre leur logique propre. Leur logique interne oserai-je dire. Pour cela, il convoque toute l'étendu du savoir qu'il a sous la main. Héritier de Machiavel, jamais il n'utilise la religion ou la foi pour justifier, comprendre ou analyser un régime politique. Mieux, il ne réfléchit pas tant à la finalité des choses qu'à leur existence.
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