AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Novalis (18)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

Le romantisme aurait-il existé sans le bacille de la tuberculose ? Ces écrivains, ces peintres, auraient-ils eu une telle soif de vie si les leurs n’avaient été aussi courtes ? Auraient-ils tant recherché la beauté, s’ils n’avaient pas senti leurs forces s’échapper et la terre humide se rapprocher d’eux inexorablement ?



Une question qu’illustre bien Novalis. Pendant allemand de John Keats, il vécut quatre années de plus que ce dernier, ce qui lui permit de laisser une œuvre nettement plus fournie.



Les disciples à Saïs est l’une de ses œuvres les plus emblématiques. Étrange texte que celui-ci. Qui est ce Maitre, qui encourage ses disciples à aller découvrir la beauté de la nature, à chercher les pierres étranges et les coquillages rares, qui leur révèle les secrets du monde ? Le narrateur lui-même ne le sait pas. Il y a là une profonde réflexion sur les rapports entre science, nature et poésie. Trois domaines qu’il semble se désoler de voir prendre des chemins si différents. S’il avait su jusqu’où ils les mèneraient !



Nombre d’éléments semblent faire références à d’anciennes controverses entre scientifiques de l’époque. A bien des égards, le texte préfigure également l’orientalisme, et la fascination pour le bouddhisme qui apparut plus tard en Europe. Il y a un peu de Saïs dans le Siddhartha de Hermann Hesse…



Son Hymne à la Nuit est non moins beau et étrange. Une suite de courts chapitres glorifiant la nuit et le sommeil, que par un étrange retournement il assimile à l’amour spirituel, et à l’amour de sa bien-aimée perdue. La lumière du jour n’est plus libératrice mais séparatrice. Le christianisme de Novalis y apparait ; mais c’est dans ses hymnes religieux que s’illustre toute la profondeur de sa foi et de sa spiritualité. Ils furent mis en musique de nombreuses fois, notamment par Schubert.



Le traducteur rapporte qu’à son enterrement son père, qui ne s’était jamais préoccupé des activités poétiques de son fils, fut frappé par la beauté d’un des hymnes, et demanda qui en était l’auteur. « Comment, lui répondit-on, mais vous ne savez donc pas que c’est votre fils ! »
Commenter  J’apprécie          344
Oeuvres complètes I

Novalis s’impose pour moi comme la figure idéal-typique du romantisme.

D’abord, il ne se limite pas à une application particulière du romantisme, mais en part pour embrasser en une même perspective aussi bien l’art, que la philosophie, la religion, la science et la politique.

D’autre part, il est doté d’une sensibilité exceptionnelle et d’une capacité à mettre son lecteur en état de la percevoir hors du commun. Quoi de mieux pour un romantique?

Enfin, il meurt à vingt-neuf ans, avant que le temps ait pu freiner ses élans idéalistes par quelques déceptions, nous laissant essentiellement des travaux inachevés, dont les aspérités sentimentales n’ont pu être aplanies par l’auteur avant publication.

Après quelques pages qui m’ont d’abord étonnées et amusées, je me suis tout naturellement laissé entraîné entre rêve et réalité dans cette histoire de voyage entrecoupée de légendes, de contes, de chansons et de poèmes qu’est Henri d’Ofterdingen. Il s’en dégage une telle fraîcheur, une telle profondeur qu’on veut bien se prêter à regarder d’un bon œil plusieurs passages qui seraient parfaitement ridicules partout ailleurs. J’ai aussi ressenti la même impression en lisant ses Chants religieux, ses Hymnes à la nuit, ses Pollens.

Novalis est un véritable bonheur pour quiconque aime lire et philosopher.
Commenter  J’apprécie          340
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

Henri d'Ofterdingen est un jeune homme éveillé et poétique qui s'éloigne pour la première fois de chez lui pour visiter sa famille maternelle. Ce nom, emprunté au moyen âge, est celui d'un personnage qui aurait participé à un légendaire tournoi de ménestrels dans un château du Saint-Empire romain germanique. Cette provenance est plus ou moins exploitée ; pour une histoire plus axée sur cet évènement mythique, voir la nouvelle ''Les maîtres chanteurs'' d'E.T.A. Hoffmann. Ce voyage sera l'occasion de rencontres enrichissantes et de discussions pleines de sagesse, de contenu et dégagant une certaine candeur. Ceci fait l'objet de la première partie qui revêt un caractère très épisodique. On y voit entre autre la vision très idéalisée du métier de mineur, et elle se conclue avec un conte assez confus et échevelé, fortement teinté de merveilleux raconté par l'un des personnages. Dans la seconde partie, le petit côté mystérieux dégagé par la première prend un tournant dramatique, et puis, au beau milieu d'une autre de ces conversations inspirées... plus rien. Novalis est mort à 28 ans, laissant plusieurs ébauches et fragments à jamais en suspens. Mais cela ne l'a pas empêché de passer à la postérité comme l'un des fers de lance de ce grand souffle d'inspiration que fut le romantisme allemand, dont ce roman constitue un surprenant échantillon.
Commenter  J’apprécie          230
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

Ce roman, sorti du creuset du premier Romantisme Allemand, a une forme étrange, un fil ténu, parfois invisible, noué autour des pérégrinations d'un jeune poète, initié aussi bien à l'Amour qu'à la Sagesse. Des récits s'emboitent, mêlant la prose et le chant, la poésie et la science, le réel et la fable, dans un moyen âge factice, aux résonances Antiques, aux parfums d'Orient et de littérature Provençale. Temps d'amour, de foi, et de magie, mais aussi de guerre. Des récits faits de symboles, de mystères, et d'allégories, dans lesquels les miroirs de l'esprit se transforment en figures fantastiques; faits de mille correspondances secrètes : les métaux et les plantes, les profondeurs de la terre et le ciel..., suivant un rythme parfois frénétique, aux images des origines, de cataclysmes, aux élans de l'extase mystique ou bien de la volupté, rythme d'une danse sacrée où se côtoient l'amour et la destruction.
Commenter  J’apprécie          220
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

Avec Novalis et les romantiques allemands, il ne s'agit plus de savoir si c'est bien ou si c'est un très beau livre...on entre carrément dans une autre dimension, la sphère du Sublime...

C'est SUBLIME!

Je ne connais d'égal au romantisme allemand que la littérature soufie...(avec les fidèles d'amour de Dante et les Troubadours);d'ailleurs tous s'en inspirent et évoquent la même chose (l'ivresse mystique du Divin ) mais sous des colorations culturelles qui leurs sont propres..



"Novalis fut bientôt rejeté de la philosophie à la "philosophie de prière" par un événement qui fut le seul de sa courte vie terrestre : la mort de sa fiancée, Sophie von Kühn. Le sens qu'il donna à cette mort nous permet de ne pas ranger son histoire parmi les grand amours romantiques, mais de la tenir pour un fait d'un autre ordre, pour une véritable "expérience mystique", telle qu'en ont vécu dans l'Occident chrétien comme dans l'Orient islamique ou bouddhique toutes les âmes "ravies de Dieu", pour lesquelles la vie mortelle n'a plus de sens en face du mystère infini de l'Au-Delà."

Maurice Besset.Novalis et la pensée mystique.
Lien : http://novalis.moncelon.com/..
Commenter  J’apprécie          213
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

Pour les romantiques, le beau a une fonction. Le beau n'est pas seulement plaisant, mais il est aussi moralement bon. Il peut aider l'homme à devenir meilleur.



Henri rêve d'une fleur bleue. Fleur maintenant célèbre, puisque reprise après Novalis. Symbole du désir, de l'amour, mais aussi d'aspiration métaphysique. Mathilde sera aussi décrite comme un fleur. Elle est donc la signification de son rêve. Elle est cette énergie qui a poussé Henri vers l'inconnu. Mais l'inconnu, on s'y enfonce toujours pour mieux se connaitre, pour mieux connaitre sa place dans le monde.



Henri fait un voyage et rencontre des gens. Des marchands qui connaissent tous les pays et qui font voyager les histoires avec eux. Des mineurs qui eux connaissent les dessous et les profondeurs de la Terre. Ainsi qu'un ermite sans âge qui lit des livres dans une grotte. C'est là que Henri découvrira sa vraie vocation. Vocation qui est innée, invariablement donnée par Dieu. Il sera poète.



Comme la poésie est vue comme un langage universel qui donne accès au jadis, au passé infini, un passé sacré, le poète est donc le maître du monde. La vraie richesse est de connaitre la nature. Le vrai trésor est de découvrir sa vocation.



Par ce passé mythique, Novalis se positionne contre le monde désenchanté que propose les Lumière. Trop de clarté n'est pas bon. Ce qui est laid apparaît alors trop distinctement.



Le passé est présent. On ressent toujours ses effets. Quand on y pense, tout est passé.

Tout est poésie.
Commenter  J’apprécie          150
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

Quelle âme resplendissante que ce Novalis, poète accompli et idéaliste inspiré. Ses écrits irradient un émerveillement contagieux et tout ce dont il traite semble essentiel.



''Les disciples à Saïs'' m'a fortement impressionné. Les membres de cette manière d'ordre initiatique discutent de l'homme face au monde qui l'entoure et sa volonté d'en percer les secrets. Bien que ce fut écrit à l'aube seulement de la formidable avancée scientifique des deux siècles qui ont suivi, certains passages feront vibrer ceux qui ont un peu de scientifique en eux. Le contenu philosophique de ce texte est évident, mais ce n'est pas du tout l'approche utilisée. C'est par la poésie que sont abordées toutes ces questions, et ce avec une intensité lyrique hors-norme.



Dans les ''Hymnes à la nuit'', on fait l'hommage de la nuit mais également de la mort, avec sérénité et une piété qui devient de plus en plus apparente en avançant. Sous forme de poésie en prose pour la plus grande partie, j'ai particulièrement prisé les premiers hymnes. Les ''Chants religieux'' sont exactement ce que ce titre signifie, et sont, ma foi, sans grand intérêt.



La préface d'Armel Guerne, le traducteur de cette édition, fut également une aventure en soi. Peu semble s'en falloir qu'il prenne Novalis pour la seconde venue du Messie. Mais que l'on pense qu'il va loin ou non, cette préface intense vaut la peine d'être lue.
Commenter  J’apprécie          120
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

Je viens de terminer la lecture d'un roman inachevé. Et je reste sur ma faim. La postface laissait présager un roman magistral. C'est possible.

Henri d'Ofterdingen se présent comme un conte rédigé à la toute fin du XVIIIème siècle, dans la lignée du Candide de Voltaire (pour la forme bien plus que pour le fond). Il aurait notamment inspiré La montagne magique de Thomas Mann. On y suit le périple du jeune Henri, poète en puissance, qui quitte pour la première fois la demeure familiale à la suite d'un très beau rêve. Ce rêve fait l'objet du premier chapitre qui m'a véritablement séduite : dans un décor de Grèce ancienne, Henri découvre la Fleur Bleue, leitmotiv de son voyage, métaphore de.... l'accomplissement, de la poésie, d'un idéal à atteindre. Il n'aura de cesse ensuite de rechercher cette fleur devenue le symbole du romantisme. le périple de Henri est ponctué de rencontres et de récits aux parfums orientalistes et oniriques, aussi philosophiques.

J'ai été fasciné par certains de ces récits hautement symboliques, mais dont je ne saisis pas vraiment le sens, et je me suis ensuite perdu au fil des pages. Les tours et détours m'ont fait finalement perdre de vue Henri, si bien qu'à la fin du bouquin - qui n'est pas une fin - je ne savais plus tout où j'en étais.

Henri d'Ofterdingen est certes un roman inachevé, mais aussi un roman à peine débuté si l'on en croit le postfacier qui nous résume la suite en fin d'ouvrage.

Ce livre peu accessible et un brin frustrant est à conseiller aux passionnées de poésie, de romantisme, d'orientalisme et de littérature allemande du XVIIIème siècle.
Commenter  J’apprécie          110
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

La nature est ici présente partout, de même que Dieu. j'ai surtout été sensible à Hymnes à la nuit. Tantôt elle se fait complice, tantôt elle se fait menaçante. Il y voit aussi bien la perte que la délivrance. Sa propre délivrance est encore une forme de perte, de celle qui nous attache à l'éphémère existence trop étroite pour embrasser toute la puissance de l'âme. La nuit et la mort se lient, elles deviennent source d'un renouvellement, d'une élévation pour donner à l'âme l'eternité apaisante qu'elle mérite. Est-ce de sa part un doux mensonge qu'il aime à se répeter pour se donner du courage, ou une réalité que sa propre destinée déjà tracée le pousse à dévoiler?
Commenter  J’apprécie          100
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

La poésie de Novalis cherche à dire ce qui est. Elle cherche la nuit. Elle veut la saisir tout entière. Elle trouve la Nature, l'embrasse de mots. Toujours, le poète vibre. Il se donne corps et âme, parce que tout cela a un sens, parce que la souffrance est nécessaire, parce qu'elle est transcendée, parce que la nuit ne tombe que par amour du jour suivant. Cette poésie nous est devenue étrangère. Novalis semble naïf, trop exalté pour qu'on s'y accroche, trop croyant pour qu'on ne rigole pas avec la meute. Le romantisme en son adolescence est mort. S'en remettra-t-on une nuit?
Commenter  J’apprécie          60
Fragments (précédé de) Les Disciples à Saïs

MAGIQUE

le poète de la philosophie et le philosophe de la poésie.
Commenter  J’apprécie          60
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

Court roman et long poème en prose, « Les disciples à Saïs » est un discours mystique, grandiose et emporté, où Dieu est figuré par la Nature. Le narrateur reçoit l’enseignement du Maître, développe ses thèses, puis donne la parole à ses disciples, figures kaléidoscopiques de lui-même — l’enfant, le bel Hyacinthe, « un autre » et « un troisième » —, jusqu’au discours final du Maître.



Novalis développe une philosophie archaïque, proche des thèmes maçonniques, avec des pôles opposés, apollinien et apocalyptique : « Il contemplait les étoiles et reproduisait sur le sable leur position et leur course. Sans repos, il plongeait son regard dans l’océan des airs, admirant sa transparence, ses mouvements, ses nuages, ses lumières ; et sa contemplation ne connaissait pas de fatigue » (p 38). « Entrer en relation avec les forces de la Nature, avec les bêtes, les plantes, les pierres, les tourmentes et les vagues, pour les hommes, c’est devoir nécessairement être assimilés par elles ; et cette assimilation, cette transformation et cette résolution du divin et de l’humain en des forces incontrôlables, cela, c’est l’esprit même de la Nature, cette puissance épouvantable de dévastation et d’engloutissement : - et ce qu’on voit, tout cela n’est-il pas, déjà, un butin pris au ciel, la ruine immense des magnificences passées, les reliefs d’un repas effroyable ? » (p 52).



Le traducteur-préfacier, Armel Guerne, compare Novalis à Rimbaud. Novalis n’a pas la fulgurance et la radicalité de Rimbaud, et encore moins sa révolte. Il pratique l’obscurité allusive du gnostique, non pas celle, frontale, du Voyant. Pour rester dans l’anachronisme, il m’évoque plutôt les discours contournés de Borges, mais sans l’ironie.

Commenter  J’apprécie          40
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

"Henri d'Ofterdingen : un roman" est inachevé, et on sent qu'on a perdu ce qui aurait pu être une oeuvre beaucoup plus conséquente. "Art du roman : le Roman ne devait-il pas embrasser toutes les espèces de styles dans une succession diversement liée à l'esprit commun ?" Ce qu'on appelle parfois le "roman total" absorbant toutes choses bonnes pour alimenter sa matière se trouvait déjà chez Novalis. Mais ça tient à si peu de choses, le fait que pour autant, je n'ai pas adoré. Je ne peux que reconnaître la profondeur, cette foi en la poésie qui irradie les choses et les êtres, mais je n'ai pas été transporté. Tandis que les traits d'une remarquable pensée surnagent, il y a le sentiment d'une redondance qui monte, qui fait que je me disais avoir compris au bout de cinquante pages. Le récit du grand-père Schwaning au chapitre neuf, a réveillé mon intérêt. Sans doute à relire plus tard.
Commenter  J’apprécie          40
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

Bon j'avoue dans ce tout début de XIXème siècle, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent.

J'ai quand même choisi ce truc bizarre en allemand. C'est pas exactement un roman mais ça s'en rapproche. En tout cas, c'est en prose et c'est plus ou moins un récit.



L'ouvrage est pas très fameux mais son auteur si. J'avoue je connaissais pas trop mais après m'être renseigné, il apparaît que c'est un sacré bonhomme. Romancier, philosophe, poète (classique vous me direz là) mais aussi (tenez-vous bien) géologue, juriste, ingénieur des Mines et minéralogiste.





Le plus impressionnant ( le gars a vécu 10 vies déjà) c'est qu'il a vécu que 28 ans. Moi j'en ai 23 et j'ai juste une licence en histoire. Bon il me reste cinq ans pour tout rattraper.



Trêve de plaisanterie, on passe à la critique parce que je me suis quand embêté à le lire ce livre.



Le livre est plaisant à lire, c'est le bon point. Il s'agit d'un mélange entre conte philosophique et roman initiatique: un disciple relate l'enseigenement de son maître qui traite de pas mal de thèmes généraux comme Dieu ou la Nature qu'il confond et lie d'ailleurs.



Le récit est vraiment étrange: y a un côté poétique et tout plein d'allégories qui rend le propos très perché et assez flou. En gros, le maitre enseigne qu'il faut découvrir tous les secrets de la nature, rechercher la beauté... bon c'est très mystique.



Sinon si j'ai mis une assez bonne note c'est pour l'écriture très poétique. On trouve vraiment de très belles phrases, des agencements de mots agréables qui surprennent, c'est de la prose et ça se rapproche d'un roman mais c'est indéniable que l'auteur a voulu mêler poésie et prose avant même Rimbaud, Césaire, enfin les grands noms de la poésir en prose. Et c'est très réussi ! Je me demande d'ailleurs si c'est pas un pionnier dans la langue française dans ce genre là.



Du coup, je suis satisfait d'avoir découvert ce livre. Très bizarre mais ça vaut le coup d'y jeter un oeil et même les deux tant qu'à faire.



Pour la critique: https://livreavanttout.blogspot.com/2018/10/1800-1805-bof-bof-bof.html
Commenter  J’apprécie          30
Oeuvres complètes I

Hymnes à la nuit, Novalis.



Merci à dbacquet de cette invitation dans l'univers de la poésie romantique allemande...



Novalis vient de perdre Sophie von Kùhn, jeune fille de 15 ans dont il était éperdument amoureux et sans qui « le Monde est Vide ». Le poète va alors transcender la souffrance personnelle pour trouver l'élévation mystique. Le temps de la Nuit, qui élève l'âme à la recherche d'une union avec l'Aimée, son « Soleil de la Nuit », avec la Mort, avec Dieu lui-même; ce temps de la Nuit est celui d'une promesse : la communion du désir et de la Mort, chantée dans le sixième et dernier hymne.



Une oeuvre assez courte, mais puissante. C'est littérairement « beau », chargé de symboles, d'un lyrisme romantique exalté par la foi... Il m'a toutefois semblé que la virtuosité de Novalis vient figer l'émotion dans la cristallisation d'un pur objet d'art poétique.
Commenter  J’apprécie          30
À la fin tout devient poésie

Important, spéciale. Très bonne édition avec des notes très complètes.

Grande qualité de traduction également.

Riche et plein de références de contre-pieds, de science.

Important, beau, courageux parlant d'amour comme d'électricité, de physique, d'expériences.
Commenter  J’apprécie          20
Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants re..

Novalis, étrange pseudonyme pour ce jeune précurseur du courant romantique allemand.

Je ne suis pas a priori sensible aux thèmes de l'âge d'or perdu, de la science romantique de la Nature ou du mysticisme exalté.

Pourtant le préambule d'Armel Guerne, son traducteur et exégète m'a plus que séduit. J'ai été complètement transporté par cette présentation intitulée "Novalis ou la vocation d'éternité". Tant et si bien que j'ai failli lâcher le livre pour me précipiter sur l'œuvre du poète résistant franco-suisse.

Seulement le parcours du jeune Georg Philipp Friedrich von Hardenberg a suffisamment piqué ma curiosité pour que j'entame Les disciples à Saïs.

Récit initiatique qui présente les motifs essentiels de la "Naturphilosophie", courant de pensée qui prédomine chez le jeune romantique allemand.

Avec ce court texte en forme d'essai, on comprend que Novalis est un poète rompu aux sciences, particulièrement influencé par la géologie.

Il nous convie à re-sacraliser les secrets que recèlent les profondeurs de la terre comme dans son "chant du mineur"extrait d'Henri d'Ofterdingen.

Novalis est une sorte de passeur entre deux mondes, le rationnel et l'irrationnel.

Pour accéder au langage mystérieux de la Nature

Il faut renoncer au sacrilège d'une science radicale et céder aux sentiments les plus intimes.

Il connaît l'incommensurable intelligibilité de la matière et sait à l' instar d'un Pascal que toutes les grandeurs vont se perdre dans l'infini.

Est-ce qu'aux confins de la raison humaine se tient définitivement cette autre connaissance de la Nature, plus intuitive, plus simple, plus humble, une conscience directement en phase avec ce grand tout qu'est l'univers ?

C'est la position de Novalis, accepter d'entrer en résonance avec le monde faute de pouvoir raisonner sur lui.
Commenter  J’apprécie          20
Henri d'Ofterdingen / Heinrich von Ofterdin..

Tout d'abord, il est à savoir que ce roman est inachevé. Novalis voulait initialement créer ce que l'on pourrait considérer comme l’œuvre ultime concentrant toutes les pensées de l'auteur. C'était censé devenir l'incarnation même du romantisme allemand. Cependant, Novalis est mort à un jeune âge, avant de pouvoir achever son ambitieux projet, que je recommande néanmoins.



Dans ce livre, nous suivons Henri d'Ofterdingen, un jeune homme qui décide de parcourir les routes suite à un rêve étrange que l'on peut considérer comme une forme d'initiation poétique. Henri part donc dans un long voyage, en quête de soi. Il fera des rencontres, vivra des aventures qui serviront à faire de lui le plus grand poète que l'Allemagne ait connu. Car oui, Henri d'Ofterdingen est un nom bien connu en Allemagne, puisqu'il s'agit du nom d'un illustre poète allemand du XIII° siècle.



On trouve dans le roman plusieurs éléments à portée symbolique. Kabbalistiques pour certains, rosicruciens pour d'autres (on a notamment des références à Rosenkreutz) ou encore alchimiques, les symboles ne manquent vraiment pas et c'est un véritable plaisir que de s'amuser à les chercher dans le roman.



Le livre n'étant pas achevé, on reste un peu sur notre faim, sans réelle conclusion à nous mettre sous la dent, mais l'histoire est si prenante et intéressante que ce serait dommage de s'en priver pour un problème aussi trivial. N'est-ce pas?
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Novalis (354)Voir plus


{* *}