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Maurice Maeterlinck (Traducteur)
EAN : 9782714304636
451 pages
José Corti (06/06/2003)
5/5   8 notes
Résumé :
En février 1890, au moment où Maeterlinck lit Novalis, paraît dans la revue L’Art moderne un texte qu’il faut lire comme une vraie profession de foi esthétique. Il s’intitule "Confession du poète" :
"Je me sens attiré avant tout par les gestes inconscients de l’être, qui passent leurs mains lumineuses à travers les créneaux de cette enceinte d’artifice où nous sommes enfermés. Je voudrais étudier tout ce qui est informulé dans une existence, tout ce qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
MAGIQUE
le poète de la philosophie et le philosophe de la poésie.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Assurément la voix parlait de notre Maître, car il s’entend à réunir les traits qui sont épars de tous côtés. Une clarté singulière s’allume en son regard, quand les Ruines sublimes sont ouvertes devant nous et qu’il épie en nos yeux le lever de l’étoile qui doit nous rendre visible et intelligible la Figure. S’il nous voit tristes, et que la nuit ne cède pas, il nous console, et promet au voyant assidu et fidèle une fortune meilleure. Souvent il nous a dit comment, en son enfance, le désir d’exercer ses sens, de les occuper et de les satisfaire ne lui laissait aucun repos. Il contemplait les étoiles, et sur le sable, il imitait leur position et leur cours. Il regardait sans cesse dans l’océan de l’air, et ne se lassait point d’admirer sa clarté, ses mouvements, ses nuages, ses lumières. Il rassemblait des pierres, des fleurs, des insectes de toute espèce, et les plaçait de mille façons diverses, en ligne devant lui. Il examinait les hommes et les animaux. Il s’asseyait au bord de la mer et y cherchait des coquillages. Il écoutait attentivement son cœur et ses pensées. Il ne savait où son désir le poussait. Lorsqu’il fut plus âgé, il erra par le monde, visita d’autres terres, d’autres mers, d’autres cieux. Il vit des rocs nouveaux, des plantes inconnues, des animaux, des hommes. Il descendit en des cavernes et sut de quelles stratifications variées était formé l’édifice de l’Univers. Il façonna l’argile en étranges figures de rochers. Peu à peu, il rencontra partout des objets qu’il connaissait déjà, mais ils étaient étrangement mêlés et appariés, et ainsi, bien souvent, d’extraordinaires choses s’ordonnaient d’elles-mêmes en lui. Il remarqua bientôt les combinaisons qui unissaient toutes choses, les conjonctures, les coïncidences. Il ne tarda pas à ne plus rien voir isolément. En grandes images variées se pressaient les perceptions de ses sens. Il entendait, voyait, touchait et pensait en même temps. Il aimait à réunir des choses étrangères. Tantôt les étoiles lui semblaient des hommes, tantôt les hommes des étoiles, les pierres des animaux, les nuages des plantes. Il jouait avec les forces et les phénomènes. Il savait où et comment ceci et cela pouvait se trouver et apparaître et cherchait ainsi sur les cordes, des sons et des chants qui ne fussent qu’à lui seul.
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Rentrer en soi, signifie chez nous s’abstraire du monde extérieur. Chez les esprits, la vie terrestre s’appelle analogiquement, une contemplation intérieure, une introversion, une activité immanente. La vie terrestre naît ainsi d’une réflexion originelle, d’une introversion primitive, d’un rassemblement en soi même qui est aussi libre que notre réflexion. Inversement, la vie spirituelle en ce monde naît d’une évasion de cette réflexion primitive. L’esprit se déploie de nouveau, ressort de lui-même, soulève de nouveau, en partie, cette réflexion et dans ce moment dit moi pour la première fois. On voit ici combien sont relatives l’introversion et l’extroversion. Ce que nous appelons rentrer est proprement sortir, une réadoptions de la force primitive.
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Le Disciple.

Les hommes marchent par des chemins divers. Qui les suit et les compare verra naître d’étranges figures ; figures qui semblent appartenir à cette grande écriture chiffrée qu’on rencontre partout : sur les ailes, sur la coque des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux, dans les formes des rocs, sur les eaux congelées, à l’intérieur et à l’extérieur des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les clartés du ciel, sur les disques de verre et de poix lorsqu’on les frotte et lorsqu’on les attouche : dans les limailles qui entourent l’aimant, et dans les étranges conjonctures du hasard… On y pressent la clef de cette écriture singulière et sa grammaire ; mais ce pressentiment ne veut pas se fixer dans une forme et semble se refuser à devenir la clef suprême. On dirait que quelque alcahest est répandu sur le sens des hommes. Ce n’est que par moments que leurs peines et leurs désirs paraissent prendre corps. Ainsi naissent leurs pressentiments ; mais peu après, tout flotte de nouveau, comme autrefois, devant leurs yeux.
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J’entendis dire de loin que l’inintelligibilité n’était que le résultat de l’Inintelligence ; que celle-ci cherchait ce qu’elle avait déjà, et, ainsi, ne pouvait rien trouver par-delà. On ne comprenait pas la parole, parce que la parole ne se comprenait pas, ne voulait pas se comprendre elle-même. Le Sanscrit véritable parlait pour le plaisir de parler, parce que la parole était sa joie et son essence.

Peu de temps après un autre dit : L’Écriture sainte n’a pas besoin d’explications. Celui qui énonce la Vérité est plein de la vie éternelle, et ce qu’il écrit nous paraît prodigieusement relié à d’authentiques mystères, car c’est un accord de la symphonie de l’Univers.
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L’art d’écrire des livres n’est pas encore trouvé, mais il est sur le point de l’être. Des fragments de ce genre sont des semences littéraires. Il se peut qu’il y ait bien des graines mortes parmi elles. Qu’importe, pourvu qu’une seule de ces graines lève.
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