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Critiques de Rachilde (49)
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La Tour d'amour

Terrible ! C'est l'adjectif qui me vient en premier à l'esprit quand je pense à cette œuvre, lue il y a fort longtemps, mais dont la trace s'est lovée dans mon esprit de façon indélébile. Récit incroyable que je ne peux plus différencier de mon idée de la Bretagne, des drames de la mer, de la vie particulière des gardiens des phares, et d'une certaine idée de l'amour épousant la mort. Fascination du morbide, Romantisme encore, mais dépouillé de toute mièvrerie. Terrible et puissant, parce que rien ne nous y est épargné sans que l'on puisse s'en défendre. Et lorsqu'il m'est arrivé de me tenir debout, face à l'océan, tout au bout de la Pointe du Raz, c'est vers cette Tour d'Amour que se polarisaient mes regards, toute entière habitée par le souvenir de cette formidable et inoubliable lecture.
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La Tour d'amour

J'ai peut-être conseillé ce livre un peu légèrement...



Préventions donc :

- ne pas lire si on a le mal de mer

- ne pas lire si l'on croit y rencontrer des sirènes

- ne pas lire si on a le "vertigo"

- ne lire sous aucun prétexte si l'on veut comprendre exactement ce que l'on tient entre ses mains



C'est glissant, un peu écœurant puis répugnant pour de bon, mais il est déjà trop tard...

Avec Maleux, vous êtes passé de l'autre côté ou plutôt, pas encore tout à fait mais vous avez déjà trop tangué, immobile (et en bien étrange compagnie) pour vous arrimer encore au monde humain
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La Tour d'amour

C'était un retour du Cap Ferret en août ! Et dans la boîte à gants il y avait un audio-book : "La Tour d'Amour" lu par Jacques Gamblin !

Que ce trajet nous a paru court ! Et la fin, nous l'avons écoutée...sur un parking !



Ah cette Tour et ses secrets... je n'ai pas lu lelivre et me sens un peu frustrée. Mais presque un an plus tard j'hume le remugle de la Tour, je frissonne quand on hisse le marin dans la tourmente en haut de cette tour, j'ai encore au coeur le petit pincement quand il recroise sa belle, avilie, au détour d'une rue obscure et je tremble d'apercevoir derrière une vitre le reflet d'un visage féminin.



C'est la faute à Rachilde et à Monsieur Gamblin qui nous ont ensorcelés si bien que nous guettons l'arrivée des vacances et des embouteillages avec impatience et délectation, car quoi de plus agréable que de rêver d'un phare perdu, bien à l'abri sur une route embaumant les pins du Bassin !



Superbe texte superbement lu.
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Monsieur Vénus

Lorsque Raoule de Vénérande rencontre Jacques Silvert, peintre-fleuriste à qui elle passe commande d'une composition pour l'une de ses tenues, c'est la révélation : en lui, le féminin est d'une telle puissance qu'il ne parvient qu'à faire, encore davantage poindre, le masculin qui étreint la jeune femme depuis ses plus jeunes années. de cette rencontre magnétique naîtra une passion qui transgressera tous les codes, de genre, de société, de narration également, le roman faisant, bien évidemment, scandale à sa publication dans le dernier quart du XIXème siècle.



Rachilde fait partie de ces autrices fin de siècle qui me sont connues depuis bien longtemps, mais dont je n'avais pas eu l'occasion de découvrir les écrits, ce qui est chose faite avec Monsieur Vénus, roman indéniablement novateur quant à la façon dont il aborde des thèmes pourtant assez classiques en littérature, mais finalement très classique stylistiquement parlant.



A la fermeture du roman, je dois avouer que j'ai été quelque peu déçue, m'étant attendue à quelque chose de plus : en effet, la plume est belle, indubitablement, mais l'intrigue, de même que certains passages dialogués, sont assez confus, peu naturels, et la construction entière du roman en pâtit, certaines scènes se succédant parfois comme des coq-à-l'âne malencontreux. Si l'on n'excepte les transgressions thématiques que se permet l'autrice, qui n'en ont pas moins leur importance dans une société de la fin du XIXème particulièrement misogyne, qui hystérisait la femme pour tout et n'importe quoi, et de fait dans l'histoire de la littérature française même, le roman n'est pas, en soi, inoubliable.
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La Femme Dieu

Étonnant roman écrit en 1934 par Rachilde qui décidément me plaît chaque fois davantage. Il faut reconnaitre qu'elle possède un style alerte, plein d'images qui sont loin d'être pieuses.

C'est la modernité qui frappe le lecteur dès les premières pages, et même si le monde qu'elle décrit est révolu, à aucun moment cela semble si lointain.

Rachilde est un auteur peu commun pour son époque, qui utilise à la fois la veine naturaliste, expressionniste et fantastique.

Raconter ce roman par le menu serait lui ôter tout son charme et effacer l'atmosphère qui y règne.

Je me contenterai donc de vous conseiller d'ouvrir l'œil, car si votre chemin croise ce livre chez quelques bouquinistes n'hésitez pas un instant à l'acquérir.

Ce sera l'histoire de quelques euros et de deux soirées d'agréable lecture.
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La Tour d'amour

C'est ma première lecture de Rachilde et c'est loin d'être la dernière !

Heureuse de l'avoir découverte grâce au Challenge XIXème siècle de Babelio, je suis impressionnée par sa langue alors qu'elle prend la voix d'un homme avec une grande justesse dans "La tour d'amour".

Marguerite Eymery de son vrai nom est une femme au pseudonyme masculin qui écrit l'histoire d'un jeune gardien de phare à la première personne du singulier et j'ai vraiment tout aimé dans ce court roman : l'écriture, l'intrigue, la psychologie, le rythme et l'impressionnant lieu du phare d'Armen.



Armen, qui veut dire pierre en breton, a la particularité d'être le nom d'un phare en pleine mer, au large de la Pointe du Raz dans l'alignement de l'île de Sein.

Photographier les phares est une motivation de voyages avec mon mari et nous avons eu l'occasion de le voir pour se rendre compte de l'isolement du phare d'Armen difficilement accessible.



Rachilde raconte l'expérience du jeune Jean Maleux comme second gardien de ce phare. Ne voulant plus caboter il accepte de vivre entièrement coupé de terre avec le vieux gardien en titre Mathurin Barnabas qui délire par moment en chantant avec une voix de femme "La tour d'amour".

D'amour, il en est question car le temps est long pour Jean et il se souvient des femmes qu'il a aimées et laissées au port quand il était matelot. Mathurin est plus mystérieux mais quand un bateau fait naufrage au cours d'une tempête avec son lot de cadavres de tous sexes, cela provoque un nouveau délire de la part du vieil homme.



L'écriture de Rachilde à une puissance poétique chavirante à la hauteur des coups de boutoir portés par la mer déchaînée qui réussit à s'infiltrer à l'intérieur du phare. D'ailleurs, on mesure à quel point le travail des gardiens du phare est éprouvant, jours et nuits ils doivent assurer l'allumage et l'extinction du feu sans manquer à leurs tâches. Conditions qui ont données l'occasion à Rachilde d'explorer l'âme humaine avec une grande maîtrise.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Coeur d'artichaut 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge XIXème siècle 2023

Challenge ABC 2023-2024

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Monsieur Vénus

Monsieur Vénus! paru à Bruxelles en 1884 à maintes reprises a été rangé dans l'enfer des bibliothèques de son temps. Ses lecteurs ont ils été choqués , dérangés ou plutôt amusés ? Je ne sais mais l'auteure est à elle seule un sacré personnage. Quand vous saurez que Rachilde née en 1860 d'un père militaire qui lui en a voulu de n'être pas un garçon a demandé et obtenu auprès de la Préfecture de police en 1865 la permission de travestissement vous serez plus à même de comprendre le propos de ce roman . La belle Raoule de Vénérande , l'héroïne "diabolique" de ce récit, tombe follement amoureuse de Jacques Silvert modeste fleuriste fils et frère d'une prostituée; elle ne peut se résoudre à vivre avec lui l'humiliation d'être femme soumise. Elle va donc s'attacher ce Jacques en devenant elle l'amant et lui sa maîtresse. Croyant se détacher de tous les préjugés attachés à son sexe et à sa condition sociale elle va devenir le maître d’œuvre d'une descente vertigineuse dans le sordide avec comme seule raison et moteur la passion.

Un roman dérangeant , détonnant, surprenant écrit par une toute jeune femme à une époque où ces choses là étaient inconcevables , jusqu'à quelles limites ira t'elle ? saura t'elle à un moment reprendre le contrôle d'elle-même ou au contraire s'enfoncera t'elle d'avantage dans un univers pathologique ? je vous laisse le découvrir par vous même.

Une histoire glauque qui devient fascinante ou une histoire fascinante parce que glauque ? seul petit bémol l'écriture un peu simpliste qui révèle la jeunesse de l'auteure .
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La Marquise de Sade

Fille d’un colonel des hussards et d’une mère poitrinaire, Mary grandit au gré des changements de garnison. Vivement impressionnée par la mort d’un bœuf, cette enfant nerveuse et à la sensibilité bridée grandit en sachant qu’on l’aurait mieux aimée si elle avait été un garçon. Sa haine du mâle croît à mesure qu’elle comprend le pouvoir qu’elle peut avoir sur le sexe fort. « Elle semblait née pour jouer ce rôle de jolie cruelle avec ses yeux rapprochés comme ceux des félins, sa lèvre dédaigneuse et ses dents pointues férocement blanches. » (p. 181) Étrangement belle, elle déchaîne les passions pour mieux les piétiner et manipule jusqu’à l’extase l’époux et l’amant. « Rappelle-toi que je voudrai toujours ce qui m’arrivera, je suis la maîtresse de vos destinées ; et quand je ne t’aimerai plus, tu regretteras mon amour comme bientôt il regrettera la vie ! » (p. 286) Mary joue avec les désirs des hommes, avec leurs sentiments, considérant ses propres affections comme des faiblesses dont elle doit triompher. Plus guerrière qu’amante et plus chasseuse qu’amoureuse, cette femme aux froideurs brûlantes élève le sadisme féminin au rang de chorégraphie mortelle. « Où était le mâle effroyable qu’il lui fallait, à elle, femelle de la race des lionnes ? … Il était ou fini ou pas commencé. » (p. 303) Et il faudra bien que tout s’achève dans le sang !



Ce roman me faisait de l’œil depuis des années : son titre sulfureux annonçait des voluptés défendues et des frissons décadents. Avec son style vieillot et désuet à plaisir, le texte fait parfois sourire tant il est singulier de voir la pudeur avec laquelle son audacieuse auteure parle de passion physique et de violence. Il y a ici quelque chose de l’image d’Épinal : en vieillissant, le récit a figé des représentations charmantes et fausses qu’on ne voudrait pas corriger pour tout l’or du monde tant elles sont délicieuses et flattent une certaine idée de la France. « Jamais on ne prouvera aux cavaliers français que faire l’amour n’est pas la meilleure préparation à un combat meurtrier. » (p. 176) La gaudriole et la galanterie à la française sont légendaires et elles se heurtent et se brisent au contact du personnage féminin du roman. Nous sommes bien loin des petites filles modèles, des jeunes vertueuses ou des sages épouses. Même une marquise de Merteuil paraît fade en comparaison de Mary Barbe. « Elle savourait ces voluptés comme les chattes savourent le lait, la paupière mi-close et la griffe en arrêt, heureuse mais n’attendant qu’un prétexte pour lancer l’égratignure. » (p. 252) Savoir que l’enfance du personnage est fortement autobiographique fait regretter de ne pas avoir vécu à l’époque de l’auteure où l’on aurait pu croiser cette femme aux mœurs dont le raffinement le disputait à la décadence !

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La Tour d'amour

Tout d'abord merci à emnia et filsdejoie pour m'avoir conseillé ce roman. Que dire ? Tous les thèmes du roman fin-de-siècle sont présents. Cela commence dans le naturalisme avec deux gardiens de phare livrés à eux-même au milieu de la furie de l'océan pour finir dans l'horreur. A travers la vision d'un des 2 protagonistes, Rachilde, d'une écriture simple et claire nous amène au fin fond de l'âme humaine. Pas de rédemption possible. Pourtant, j'y vois, encore et toujours, (c'est sûrement mon défaut) le poids social déterminant sur l'aventure individuelle. Mais, comme il est dit en préface, plusieurs niveaux de lectures sont possibles.

Un chef-d'oeuvre absolu.
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La Tour d'amour

« La Tour d’Amour » est un roman d’une puissante morbidité, qui fit scandale à sa parution. Sans son prestigieux époux, Rachilde aurait sans doute été écartée définitivement du monde des lettres. Il est vrai que plus d’un siècle plus tard, le roman, malgré ses quelques archaïsmes, conserve tout son caractère vénéneux et malsain. Il dérange, il écœure, et en même temps il flamboie d’une beauté noire absolument sublime, fruit de la rencontre exceptionnelle entre un symbolisme ténébreux et un naturalisme cruel. Tout au plus lui reprochera-t-on sa brièveté.

Si le caractère oppressant et étouffant de ce huis-clos à ciel ouvert ne souffre pas de cette économie du verbe, l’usure quotidienne du temps qui passe sur ce phare aux rituels immuables se fait moins facilement sentir. Il est vrai que le cauchemar vécu par Jean Maleux est déjà suffisamment éprouvant, et le serait peut-être trop si Rachilde avait doublé son volume. Mais on regrettera que l’immersion du lecteur ne soit jamais totale. Il ne manque à « La Tour d’Amour » que le réalisme étiré d’un « Robinson Crusoë ».

Rachilde a choisi aussi de nous faire vivre ce récit par les yeux de Jean Maleux, ouvrier, homme simple qui bascule progressivement dans la folie. L’exercice de style est remarquable, car Rachilde retranscrit avec une grande justesse les tourments d’un jeune homme qui narre une grande partie de ses émotions sans les comprendre tout à fait ou les analyser vraiment. Inversement, ce tour de force rhétorique gêne parfois la compréhension du récit ou la finesse des descriptions. Rachilde tombe d’ailleurs parfois dans des moments de lyrisme d’une grande qualité littéraire qui la font sortir brusquement de son personnage, insufflant à ce pauvre Jean Maleux les traces d’une schizophrénie versatile qu’il n’est sans doute pas censé avoir. Enfin, laissant remonter une sensibilité plus féminine, Rachilde donne peut-être de Jean Maleux une émotivité peut-être un peu trop forte pour un jeune ouvrier qui a déjà voyagé de par le monde. Difficile de croire, par exemple, que des cadavres de noyés bouleversent tant un marin expérimenté, ou qu’un homme ayant connu les jeunes filles peu farouches d’Orient se laisse embobiner par une petite Bretonne de quinze ans.

Néanmoins, le réalisme n’est pas la préoccupation première de Rachilde. Fidèle à l’esprit de l’école symboliste, elle se concentre avant tout sur la peinture de son histoire, sur la crudité de son cauchemar, sur la morbidité de son hallucination. Il faut prendre « La Tour d’Amour » comme une fable cruelle, une évocation dépressive du manque amoureux, de la solitude confinée à la folie, en un exercice de style sur la détresse amoureuse masculine. « La Tour d’Amour » est en effet une histoire d’hommes, les femmes n’y sont que des prétextes, des illusions, des rêves brisés. À de rares exceptions près, on ne croirait pas que ces pages ont été écrites par une femme. Elles l’ont néanmoins été par une femme qui connait extrêmement bien le cœur masculin, et a su en brosser un portrait réaliste et émouvant.

C’est peut-être même la qualité principale de « La Tour d’Amour » : ce n’est pas uniquement un récit horrifique ou grandguignolesque, il y a un fond, une substance, une expression des sentiments tourmentée, mais précise, rigoureuse, soigneusement travaillée, le tout servi par une écriture tantôt crue et caustique, tantôt romantique et désespérée, dans un décor authentique particulièrement bien choisi, qui témoigne du terrible apostolat que pouvait être, en cette époque reculée, la solitude désespérante du gardien de phare.

Si « La Tour d’Amour » n’est pas le plus « rachildien » des romans de Rachilde, ça n’en est pas moins un chef d’œuvre authentique de la littérature « fin-de-siècle », qui parvient à marier des influences littéraires jugées souvent inconciliables, et qui témoigne encore aujourd’hui, avec une troublante intemporalité, du côté obscur de la Belle-Époque.
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Madame Adonis

Un roman dégoulinant délicieusement de cynisme, comme Rachilde les faisait si bien.





Marguerite Eymery-Valette, dite Rachilde, grande dame des lettres de la fin du XIXe, fait partie de ces auteurs boudés des éditeurs et du grand public. Pourquoi ? Eh bien, la raison m'échappe. le thème des perversions sexuel qui lui est cher, et qu'elle a décliné à toutes les sauces dans des écrits qui, même pour un lecteur contemporain, ne manquent pas de souffre et d'audace, devrait pourtant appâter le chaland. Sa plume est aussi belle que maîtrisée, sans être appesantie par les préciosités ou le vocabulaire rare des textes décadents qui pourraient rebuter les non-initiés. Est-ce la réputation de la littérature fin-de-siècle qui pose finalement problème ? Littérature de « happy few », pour ne pas dire de « snob » (des qualificatifs que je n'apprécie guère). Résultat, ses quelques romans encore édités aujourd'hui tombent un à un en rupture. Aimer et lire Rachilde, au-delà de ces quelques textes (sa production compte plus de 50 oeuvres), se mérite. Il m'a fallu plusieurs années pour obtenir un exemplaire de ce roman qui ne soit pas une édition originale hors de prix.



Madame Adonis, paru en 1888, offre une peinture détaillée de la vie provinciale à mettre en parallèle avec un autre roman de l'auteur, Minette, qui paraît à la même période. Au tableau des moeurs des petits bourgeois du présent roman, répond, dans Minette, celui du milieu paysan. D'un côté pudibonderie, diktat du paraître, de la mise ; de l'autre, superstitions et dévotion excessive ; dans les deux cas, c'est autour de l'argent et d'une vénalité quasi maladive, bien plus que de l'amour dont il est pourtant question à chaque page, que se développent les intrigues. Si, pour un lecteur d'aujourd'hui, l'aspect documentaire est indéniable, il est clair que les peintures de moeurs de Rachilde, qui n'épargnent rien ni personne, sont brossées au vitriol. Car on ne trouve pas, chez l'auteur, de protagoniste positif, de héros ou d'héroïne. Tout le monde y est pourri jusqu'à la moelle et la conclusion, sommet de cynisme, s'apparente plus à une chute qu'à un véritable dénouement.



La galerie de personnages est ici digne d'un vaudeville : le mari faible et fils à maman, la belle-mère pingre et autoritaire, le père fantasque et rêveur, un tantinet panier percé, surnommé tout au long du texte « le failli » par ces bourgeois pour lesquels la faillite est un crime, et jusqu'au médecin de famille, célibataire sans enfants, qui n'a qu'un mot à la bouche : repeuplement ! La protagoniste, Louise, joli brin de fille de 21 ans, aussi blonde que parisienne, est l'épouse de Louis Bartau, de la maison Bartau douves en chêne, de Tours. Ce personnage donne un aperçu édifiant de ce que pouvait être la condition féminine à la fin du XIXe. Dépourvue de la moindre liberté, du moindre pouvoir de décision, Louise est soumise à l'autorité de son mari, à celle de son affreuse belle-mère, à celle, même, du médecin de famille qui, décrétant que cette petite « sans hanches ni poumons », mariée depuis un an et demi, doit être stérile pour ne pas, déjà, être devenue une poule pondeuse, décide de vérifier tout ça et arrange, avec l'accord de tous sauf celui de l'intéressée, une humiliante visite domiciliaire. Tristement, son seul espace de liberté sera l'adultère. le personnage de Louise n'est pas pour autant le héraut d'un discours féministe. Bien au contraire : c'est une gourde. Atteinte d'une phase terminale de bovarysme, madame rêve du prince charmant et finit par le prendre pour amant… mais est trop sotte pour réaliser que son amant est une amante travestie, et celle de son mari avec ça ! La voilà devenue saphiste malgré elle ! Rachilde d'ailleurs, se défend bien d'avoir de telles opinions dans son essai sobrement intitulé Pourquoi je ne suis pas féministe, et ses textes n'ont, en terme de misogynie, rien à envier à ceux de ses confrères masculins.



Madame Adonis est le pendant féminin du plus scabreux Monsieur Vénus publié en 1884 (il n'en existe à l'heure actuelle qu'une édition américaine du texte français). Dans ce dyptique, l'auteur aborde, au-delà de la simple question du travestissement, celle de l'inversion des sexes, de l'adoption des caractères du sexe opposé. Dans Madame Adonis, au couple marié formé par Louis et Louise répond le couple fraternel fictif de Marcel et Marcelle. Si Marcelle se travestit en homme en devenant Marcel, elle a, déjà en tant que femme, en tant qu'artiste, une indépendance, une culture, une intelligence qui la rendent pleinement maître de son destin, même si elle demeure victime de ses passions. Une autre femme du roman s'octroie, sans pour autant se travestir, des caractéristiques masculines, malgré son obsession pour les convenances : Madame Bartau mère, maîtresse-femme à l'autorité absolue, finit par se remarier parce qu'elle lorgne sur la « dot » du futur époux. Si, dans Monsieur Vénus, les rôles hommes/femmes sont inversés jusqu'à la caricature, Madame Adonis brouille les pistes et s'interroge sur cette dichotomie.



On pourrait reprocher au roman son introduction qui traîne un peu en longueur, mais le planté de décor, certes lent, est ô combien savoureux. Tout, jusqu'à la moindre description, est prétexte à une ironie mordante. L'auteur peint, plus que la noirceur elle-même, ce qui y conduit doucement les personnages, avec une moralité qui pourrait être la suivante : dans un environnement pareil, les choses ne pouvaient de toute façon que mal tourner.


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Monsieur Vénus

Un roman qui a causé le scandale.



L’histoire d’une passion toxique écrite par une autrice qui a défié les conventions.



Rachilde est née en 1860 et morte en 1953.

Durant sa vie, elle s’est habillée en homme, contrevenant aux « bonnes mœurs » de l’époque.



Ce roman, son second, a été écrit alors qu’elle n’avait que 24 ans.



On y suit Raoule de Venerande, une jeune noble, élevée par sa tante suite au décès de ses parents.



Elle rencontre Jacques Silvert, jeune homme simple mais doté d’une grande beauté. Elle va en faire son amant.



Mais, ce n’est pas l’amour de cet homme, au sens classique, qui l’a guidé. C’est la beauté, seule, qui l’attire.



Et Raoule qui préfère les costumes d’hommes, et le libertinage, va s’attacher à transformer Jacques en maîtresse parfaite.



Une relation de domination, malsaine se joue entre les deux êtres…mais une telle relation peut-elle durer ?



Ce roman est très atypique et plutôt moderne. On y retrouve une inversion des codes en vigueur dans les histoires de séduction classique.



Ici, pas de grisette, mais un jeune homme qui adopte tous les comportements qui sont, habituellement, dévolus aux femmes. À l’inverse, Raoule se comporte comme un jeune libertin.



Entre les deux, les pronoms elle et il sont interchangeables, les qualificatifs féminin et masculin se bousculent.



La plume de Rachilde est soignée, crue et offre un récit dérangeant mais dont il me tardait de découvrir la conclusion.



Un récit qui a défrayé la chronique et qui a m’a chamboulé. Une découverte que je ne regrette pas.

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La Tour d'amour

Le chanteur dit que ce n’est pas l’homme qui prend la mer, mais la mer qui prend l’homme. Rachilde, elle, dans une écriture d’une force et d’une poésie absolument bouleversantes, vous attrape tout autant, vous bouscule, vous déstabilise, vous chavire, vous enivre aussi. Et vous sentez, jusque dans la chair, que ce court roman vous pénètre et vous inonde d’une autre puissance, symbolique, et même spirituelle : celle des immenses romans qui ont à dire sur l’homme et son rapport à l’homme, à Dieu, à la nature, à l’amour mais plus encore à la mort : ce grand mystère qu’il s’agit de dire et de redire pour essayer de le mieux saisir… de s’en défaire ? C’est tout aussi illusoire que de vouloir dompter la mer.

La tour d’argent ressemble à ces ciels qui teintent la mer déchainée d’un gris lumineux et profond à la fois, c’est un gouffre qui vous élève et vous aspire, effrayant et fascinant. On espère s’en sortir… on croit y parvenir…

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L'Animale

C'est le premier livre de cette auteure que je lis. C'est avec plaisir que je retrouve cette ambiance fin de siècle, aux côtés de Huysmans, d'Octave Mirbeau, de Maupassant... L'intrigue (que je ne dévoilerai pas) est assez surprenante, même si le terme de perversité, attribuée à l'auteure, par les critiques de l'époque me paraît un peu excessif. En revanche, on retiendra plutôt, la description du milieu social, le corsetage de la société qui empêchera cette femme de mener sa vie telle qu'elle le souhaite. On retiendra également la poésie de certaines décriptions et l'écriture précise et claire, comme chez les auteurs cités plus haut.

Un livre qui n'a rien perdu de sa force, à découvrir.

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La Marquise de Sade

Mary Barbe est la fille d'un colonel. Elle a à peine huit ans quand elle se promène avec sa tante et institutrice Tulotte qui s'arrête à un abattoir pour aller chercher du lait. L'enfant ne sait pas qu'elle pénètre dans un lieu de mort et, innocemment, croit à cette histoire. Malencontreusement, elle assiste à l'assassinat du bœuf et elle comprend que sa mère, une femme neurasthénique, boit de grandes coupes de sang pour se fortifier, sur l'ordre du médecin. Cette image de la mort d'un animal marque brutalement la petite.

A la maison, on ne s'occupe pas beaucoup d'elle, et elle s'amuse avec une chatte qui ne la quitte plus, jusqu'à ce que cette dernière et ses petits soient tués par la voisine et d'autres hommes. Pour Mary, la vie est cette cruauté envers les animaux qu'elle aime. Elle aimerait jurer de venger les bêtes de cette humanité :



"Si tu voulais… je t'apprendrais à griffer l'homme, l'homme qui tue les bœufs… l'homme, le roi du monde !"



Puis sa mère tombe enceinte et meurt en couches. Le père n'a plus d'yeux que pour le petit garçon qui a toutes les qualités (parce qu'il est garçon, simplement. Le colonel ne se prive d'ailleurs pas de le dire à sa fille). Mary ressent l'injustice et le manque d'amour. Elle aimerait que ce petit être disparaisse. Un soir où la nourrice a trop bu, la petite fille assiste à ce spectacle : se couchant avec l'enfant, la grosse femme l'écrase et le petit étouffe. Mary n'interviendra pas.

Cette scène de la mort de l'enfant est amenée de sorte que le lecteur se sent complètement du côté de Mary et n'a aucune pitié pour le petit garçon qui meurt. Il en est même soulagé et se dit que ce n'est que justice.

Mais les tourments de Mary sont loin de prendre fin : alors qu'elle vit un amour champêtre et innocent avec Sirocco, un pauvre petit jardiner, il est emporté par un mal. Durant les douze première années de sa vie, Mary n'a connu que le malheur, le désamour. Quelle femme deviendra-t-elle? La devise gravée sur son lit, depuis toujours :



AIMER, C'EST SOUFFRIR.







C'est cela que nous raconte ce roman au titre beau, mais assez trompeur. Il n'est pas question d'une marquise ; pas question non plus de faire souffrir pour le plaisir sexuel. Mary est une femme hautaine, qui soumet les hommes à sa volonté à cause de ce qu'on a fait d'elle durant l'enfance. Ce livre a l'apparence d'un roman réaliste du XIXème, dans sa composition et son écriture, mais quelque chose, légèrement, dérape : qu'on ne s'attende pas à de la dépravation, à du sexe, à rencontrer une seconde Wanda. J'avais l'impression, au début, de renouer avec la Comtesse de Ségur (et avec plaisir), avec ce destin singulier et malheureux d'une petite fille bien née.

Dommage que les cinquante dernières pages ne présentent pas autant d'intérêt et que l'histoire s’essouffle. On aimerait une Mary plus radicale, plus impitoyable encore. On est même déçu quand on s'attend à la voir coucher avec une comtesse, maîtresse de son mari, et que la chose est évacuée trop vite parce qu'elle ne goûte pas à ces choses-là. Pourtant, elle n'aime pas les hommes non plus. L'ambivalence lui aurait donné bien plus de force.

C'est tout de même une lecture singulière, dont les premières pages m'ont fait pourtant attendre davantage.
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La jongleuse

Une merveille !
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L'Animale

Rachilde (1860-1953) a beaucoup écrit, trop peut-être, tout ne se vaut pas dans son œuvre. Mais parmi ses romans, il est d’authentiques merveilles, tels ces deux-là : La Marquise de Sade et La Tour d’amour. L’Animale est dans la même veine. Une écriture inventive et ciselée, un esprit acéré, une observation acide de la société, comme le montre cette citation, parmi d’autres :



"Il [Henri Alban] se marierait parce que les relations amoureuses ne sont pas très sûres malgré les nombreuses découvertes pharmaceutiques, et il aurait des enfants calqués sur son modèle, d’autres échantillons de l’irréprochable fabrique bourgeoise moderne : des moules issus d’autres moules, chargés au ventre du même compteur qui règle à la fois les besoins de l’estomac et ceux de l’amour ! Non, ces hommes-là n’ont pas le don d’aimer même comme les bêtes ; ils sont, dans l’échelle des êtres, au-dessous des animaux, entre le minéral diamant et le minéral coquille d’huître !"



Contre ces mornes spécimens, Rachilde exalte les êtres qui brisent les cadres imposés pour suivre leur nature, leur sensualité, et vivre entièrement, absolument, cruellement, pourrait-on dire, en empruntant le concept artaldien. Il y a de l’innocence dans ces créatures (des femmes souvent – Rachilde chante la femme fatale, la domina, la menaçante idole – mais aussi quelques hommes). Elles agissent par-delà le bien et le mal. En cela, elles constituent de fascinants personnages, héritiers du temps qui les vit naître, certes, on n’est jamais loin de l’imaginaire fin-de-siècle, mais pas seulement. On trouve une forme d’atemporalité, de vérité humaine profonde chez Laure, cette animale qui donne son titre au roman. Elle est l’éternel féminin libéré du modèle social/moral en vigueur ; un certain éternel féminin, en tout cas. Oh, on ne peut pas dire pour autant que l’auteure est féministe, loin de là. Elle est même globalement misogyne dans ses écrits. Mais sa plume sait générer des femmes remarquables et ensorcelantes. Qui charment, soumettent et sont également victimes. Laure, qui pervertit et brise les cœurs de jeunes provinciaux, n’est-elle pas en effet victime de la tiédeur, de la triste nullité des êtres qu’elle côtoie ?



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La Tour d'amour

Au phare d'Ar-men, en Bretagne, vit un vieux gardien. Son second vient de trouver la mort et c'est Jean Maleux qui postule pour le remplacer. Le phare, au milieu de la mer et qu'on ne peut rejoindre qu'à l'aide de palans, est isolé de tout : il a fallu trente-six ans pour le construire, et combien de morts ? se demande le jeune arrivant.

Loin de tout, il hésite à prendre ses permissions pour aller sur le continent (car se voir suspendu dans le vide, balloté au-dessus de la mer pour rejoindre la tour, n'est pas un moment agréable). Il partage donc son quotidien avec le vieil homme (qui n'est d'ailleurs peut-être que quinquagénaire) mutique, indélicat, qui crache et mange n'importe comment, urine après le chambranle de la porte...

Une nuit, Maleux entend une voix de femme. Alors qu'il essaie de voir d'où elle vient, il voit passer le gardien : sous sa casquette pendent des cheveux longs, et c'est lui qui chante ! Effrayé par cette vision, Maleux tente de trouver des réponses. Des choses étranges se passent dans le phare... Ne croit-il pas deviner un visage de femme dans la tour ?... Le gardien semble très intéressé par les morts, surtout les femmes, issus des naufrages...

Le roman de Rachilde est écrit dans une langue classique et belle. L'auteur installe une ambiance marine pesante, mystérieuse, pleine aussi de romantisme : Maleux a envie d'aimer, et sa solitude le pousse au rêve. Il s'éprend d'une toute jeune fille en qui il fonde tous ses espoirsC...



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Monsieur Vénus

Marguerite Eymery (1860-1953), dite Rachilde, est une femme de lettres française. Fille de militaire, rejetée par son père qui aurait voulu un garçon, et d’une mère excentrique adepte de spiritisme, elle refusa durant son adolescence un premier fiancé militaire proposé par son père, en mettant en balance une menace de suicide, et adopta le pseudonyme de Rachilde lors d’une séance de table tournante. Romancière prolifique, elle écrivit plus de soixante-cinq ouvrages et publia sous les pseudonymes de Jean de Childra et Jean de Chibra.

Monsieur Vénus, son roman le plus connu, a été publié pour la première fois en 1884 à Bruxelles pour échapper à la censure. De futures éditions paraitront en France allégées de certains passages mais il s’agit bien du roman intégral et initial qui vient d’être réédité.

Raoule de Vénérande, jeune noble orpheline vit avec sa vieille tante Elisabeth dans un luxueux hôtel particulier sur les Champs-Elysées. Refusant les valeurs de la société de son époque, elle adopte le mode vie masculin et lorsqu’elle tombe amoureuse d’un jeune artiste sans le sou, Jacques Silvert, les codes de la sexualités explosent dans l’inversion des rôles. Raoule est l’homme et Jacques sa « maîtresse » ! Vous imaginez le tollé causé par ce texte aux résonnances érotiques à cette époque !

Pour rassurer les lecteurs les plus prudes, il n’y a pas de scènes explicites telles qu’on en croise dans tous les romans d’aujourd’hui, mais le non-dit très clair néanmoins, ne pouvait qu’affoler les vertus d’hier.

Excellent bouquin parce que l’écriture est d’un haut niveau, la langue est très belle de celle qu’on lit dans les livres des cadors du XIXème siècle tout en étant assez moderne pour ne pas obliger le lecteur à faire le petit effort de recontextualisation. Et bien entendu, le sujet est riche en commentaires, extraordinairement en avance pour son époque, avec peu de personnages mais hauts en couleurs, faits d’opposition et de liens multiples basés sur les inversions des rapports de force.

Raoule, c’est la noblesse, le grand luxe des riches de son époque, une femme qui se vit en homme donc avec un caractère très fort. Jacques, le dominé, se vit en femme pour celle qui l’a sorti du ruisseau et qu’il aime comme une déesse. Il a une sœur, Marie, prostituée, qui voudrait tirer son épingle du jeu et obtenir une part de ce gâteau bien juteux. La tante Elisabeth Ermangarde, « chanoinesse de plusieurs ordres », se consacre aux bonnes œuvres, attendant que sa nièce se marie avec un bon parti pour se retirer du monde, elle est la voix de l’ordre moral de son temps. Et puis il y a le baron de Raittolbe, un ex-officier des hussards, prétendant malheureux de Raoule, ami intime et dévoué, troisième larron d’un trouple ?

Tout ce petit monde tourne autour de Raoule l’astre dominant, les passions se déchainent, librement consenties ou au corps défendant de certains, ça pleure, ça griffe, ça se réconcilie, les jeux de l’amour, ici sadomasochistes dans une version aux rôles inversés.

Un bon bouquin mais notez que Rachilde se défendait d’avoir écrit un roman féministe.

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La Tour d'amour

Je découvre cette auteure surprenante avec ce roman au titre qui m'aurait fait passer mon chemin, si je n'avais été intriguée par une critique fort élogieuse et la personnalité de l'auteur. J'adore les phares et rêve souvent de m'isoler dans l'un d'entre eux - loin du monde, près des éléments. La lecture de la Tour d'Amour m'en aura peut-être passé l'envie. Roman très imagé, magnifiquement écrit, mais très glauque. L'auteure nous plonge dans ce monde d'homme et de solitude face à la puissance des éléments où il n'y a plus de mots - ni parlé ni écrits - plus que soi, le silences et la rage des vagues. C'est impressionnant de réalisme, à la fois beau et abominable, écœurant à en avoir le mal de mer et touchant.
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