AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Abir Mukherjee (328)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Avec la permission de Gandhi

Au pays de Gandhi, on ne s’amuse pas beaucoup, on pleure et on riz à tous les repas.

Oui, c’est un peu facile, mais mon mauvais goût ne connait pas la censure.

En décembre 1921, le prince de Galles (pas celui qui regrette d’avoir opté pour le trône en viager) vient à Calcutta pour une visite officielle, genre de vacances diplomatiques aux frais de la princesse. Sortez les petits fours et les tapas épicés. La royauté vient s’encanailler et claquer deux ou trois bises en espérant ne pas repartir avec une « malle à die » exotique ou une tendinite au poignet à force de saluer les autochtones à bonne distance de carrosse.

La police impériale doit museler les leaders de l’opposition pour que le petit bain de foule au bord du Gange ne déclenche pas un soulèvement et que la photo officielle avec deux ou trois Maharadjas décorés comme des sapins de Noël puisse entretenir l’illusion d’une harmonie au sein de l’empire colonial britannique. Little problem, le parti du Congrès a le curry qui lui monte au nez et entend bien gâcher la visite. Feu dans le Bengale.

C’est la délicate mission du Capitaine Wyndham, qui est déjà pas mal occupé avec une enquête concernant plusieurs meurtres mystérieux et par le harcèlement de ses vieux démons. Pour leur échapper, il fréquente davantage les fumeries d’opium que Gandhi les salons de coiffure. Comme côté cœur, le veuf éploré a une vie sentimentale moins épicée qu’un chapon et que son adjoint, le sergent Banerjee a le derrière entre deux fauteuils Clubs avec ses amis indépendantistes, ce troisième volet de cette série historico-politico-drolatico-psychologico-sympathico &co -policière est un peu plus grave que les précédents. L’intrigue délaisse un peu le côté Agatha Christie au pays du curcuma pour un récit plus noir marqué par l’effritement de l’Empire colonial. On sent que c’est plutôt le début de la fin que la fin du début, que l’union Jack ne va pas tarder à baisser pavillon et être rapatrié dans le Fog chez maman.

J’ai trouvé ce récit captivant, l’intrigue alambiquée à souhait et le contexte historique passionnant. A la différence de beaucoup de séries policières qui s’usent comme des saris délavés par la mousson, il me semble que ce nouveau volet gagne en épaisseur, un peu comme moi sur ma balance au fil des années. Pourtant, les barbecues au bord du Gange n’ouvrent pas forcément l’appétit.

Le duo de personnages Wyndham-Barnejee fonctionne très bien et la causticité du ton pour supporter les tiraillements entre l’attachement à la patrie ou la justice et la lucidité sur l’impasse coloniale épice subtilement l’histoire.

Samedi tandoori.

Commenter  J’apprécie          12910
Les Princes de Sambalpur

Planning chargé pour le maharadjah de Sambalpur avec ses 3 épouses et 126 concubines qui composent son harem. Pas trop le temps pour des réunions sur « Teams » le pépère avec ses tenues en soie, ses brocarts d’or et ses caleçons en laine pashmina. Guère adepte du télétravail, Il y a de quoi y laisser sa santé et son fils aîné vient de se faire assassiner à Calcutta. L’avantage, c’est que cette famille très nombreuse ne risque pas de tomber en rade d’héritiers.

Dans ce second tome des aventures du Capitaine Wyndham et de son sergent brahmane Banerjee, l’auteur nous transporte dans un petit royaume du Bengale qui fleure bon le palais des milles et une nuits blanches avec pas mal d’insomnies, épicées de corruption.

Comme pour « l’attaque du Calcutta-Darjeeling », l’action se déroule dans les années 20 et nous assistons au début de la fin pour l’empire Britannique au pays de Gandhi.

Toujours accro à l’opium, aux créatures inaccessibles et réfractaire aux ordres, l’ex-policier de Scotland Yard va dénouer une intrigue qui va tanguer entre fanatisme religieux, complot politique, affaires de famille et trafic de diamants. Avec cette enquête sur les nombreux bras de Vishnou (ami pratique pour les déménagements), Wyndham va devoir s’immiscer dans une cour royale et interroger épouses et concubines tout en respectant un protocole millénaire immuable.

Très documentée et non dénuée d’humour, cette série stigmatise à la fois les préjugés des britanniques mais aussi les hiérarchies sociales en Inde. Faut pas rater le « caste-ing » à la naissance. Le choc des traditions et de la modernité est frontal.

Au registre des regrets, j’ai trouvé dommage que les personnages n’évoluent pas trop par rapport au premier roman, l’auteur obéissant un peu trop aux codes convenus du genre. Ils baignent dans les mêmes tourments, englués dans leur passé, et cherchent les mêmes réponses.

Vu le sujet, la prose aurait aussi pu être moins prude. Ecrire pour un public de 7 à 77 ans, c’est bien, mais on n’est pas dans une partie de Monopoly. C’est un harem, pas le pensionnat de Chavagnes ! A croire que l’auteur n’a jamais feuilleté le Kamasutra en cachette. Roman d'eunuque.

Toutefois, le duo d’enquêteurs fonctionne à merveille, le dépaysement est total pour quelques roupies et sans carnet de vaccination et le contexte historique est retranscrit avec une grande minutie.

Je finis par une citation de Gandhi : « La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre. »

Je ne suis pas plus avancé mais je me suis pris au moins pendant trois secondes pour un grand sage.

Commenter  J’apprécie          993
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Quand le Bengale s'emballe. Polar historique épicé au curry.

Nous sommes en 1919 en Inde et les villas coloniales se lézardent sous la chaleur moite de Calcutta. C'est le début de la fin pour le Raj britannique, le mouvement nationaliste indien prend de l'ampleur influencée par la pensée non violente de Gandhi. le 13 avril, le massacre d'Amristar qui voit un rassemblement politique réprimé dans le sang, constitue un point de bascule vers l'Indépendance. C'est dans ce contexte historique agité qu'un ancien enquêteur de Scotland Yard, veuf et vétéran de la Grande Guerre, débarque pour enquêter sur l'assassinat d'un haut dignitaire britannique survenu à proximité d'un bordel. L'affaire est sensible, la chasse au bouc émissaire sacré est ouverte.

Le Capitaine Wyndham, fervent serviteur de la Couronne britannique, God save the Queen et ses résidences secondaires, est remué dans ses fondations, choqué par le comportement raciste de ses compatriotes. Dans son enquête, il est guidé et secondé par le sergent Banerjee. Indien ayant étudié à Londres, il est tiraillé entre son emploi au service des Anglais et les élans indépendantistes qu'il partage. Le choc des cultures sans constat à l'amiable.

Enquête policière à la Conan Doyle aussi addictive que l'opium vapoté par le Capitaine Wyndham pour fuir son passé, ce roman dépasse la partie classique de Cluedo dans le Cottage un dimanche de pluie et aborde avec beaucoup de subtilités l'arrogance du colon britannique envers ces 300 millions d'Indigènes qui réclamaient leur indépendance.

La peinture des personnages est bien laquée, le climat étouffant du Bengale est mieux restitué qu'un bulletin météo annonçant la canicule depuis un studio climatisé et les dangers n'ont pas besoin de panneaux indicateurs pour être partagés avec le lecteur. Il faut dire que boire de l'eau constituait déjà un risque mortel.

La description en immersion de Calcutta, ville des pauvres que je ne connaissais qu'à travers l'oeuvre de Mère Teresa et des rites funéraires pratiqués sur le Delta du Gange, offre un décor extraordinaire à cette intrigue, première d'une série qui compte déjà quatre titres en Angleterre. La seconde aventure doit sortir à l'automne. J'ai déjà le tandoori qui bouillonne d'impatience.

Je finirai ce billet avec Darjeeling. Dans le roman ce n'est qu'une partie du titre et une destination, mais ce nom suave suffit à fantasmer des rêves de voyage. A défaut, on boira son thé, sans parler de la célèbre marque de lingerie assez éloignée du Sari.

Commenter  J’apprécie          998
Le soleil rouge de l'Assam

Ma série tandoori.

Quatrième titre autour des enquêtes du Capitaine Wyndham en Inde dans les années 20, période où l’emprise britannique devenait aussi populaire qu’une certaine réforme sur les retraites. Ils avaient Ghandi. On a nôtre syndicaliste à moustache, pas très sikh.

Le policier, pour qui le travail n'est pas qu'une corvée, a posé quelques RTT de l’époque pour une petite cure dans un ashram perdu dans l’Etat d’Assam, l’Alsace de l’Inde pour les tourmentés du GPS, mais plutôt calme côté cigognes. Le Capitaine Wyndham n’a pas l’intention d’y ouvrir ses chakras et il ne s’agit pas d’une petite retraite ayurvédique dans un lieu de paix, de bonheur, de graines et d’ennui conseillée par son coach de vie et prof de paddle-yoga. Non, accro à l’opium, pas celui du peuple, le policier va suivre une cure de désintox à base de suées et de tisanes qui feraient passer la Chicorée de Mémé pour du Champagne millésimé.

Le manque de pavot ne va pas seulement peupler ses cauchemars d’insectes mais le confronter à de vieux fantômes londoniens qui vont le ramener à ses débuts et à une enquête pour le crime d’une ancienne conquête survenu dans les bas-fonds de Whitechapel. Le récit offre deux enquêtes croisées pour le prix d’une puisqu’un pensionnaire de l’ashram est également retrouvé mort.

Cet opus passionnant s’éloigne du contexte de lutte pour l’indépendance des nationalistes indiens qui servait de toile de fond aux précédentes histoires tout en maintenant une ambiance désenchantée de fin de règne. A défaut de sapin, l’empire sent le teck.

Cette enquête qui n’est pas loin d’être ma préférée, est plus introspective car elle remue le passé et nous permet de mieux comprendre le personnage.

Mon seul regret réside peut-être dans le rôle trop secondaire joué dans ce récit par son adjoint Banerjee, personnage plus important dans cette série que Watson dans un Sherlock Holmes ou Hastings dans un Poirot (ou Sancho dans un Zorro…) car le sergent indien éduqué à Cambridge incarne à merveille le tiraillement entre deux cultures qui s’éloignent.

L’auteur, Abir Mukherjee, dont je ne saurai jamais écrire le nom sans jeter un œil sur la couverture du roman, parvient à se renouveler, à ne pas sombrer dans les clichés de l’Inde coloniale et à glisser dans ses intrigues ses indignations actuelles. En l’occurrence, la peur de l’étranger et le repli sur soi post-brexit en Angleterre.

Moi qui me lasse en général assez vite des feuilletons-brochettes car j’ai l’impression de toujours retourner diner dans le même resto, je me surprends à prier Vishnou de ne pas interrompre cette série, à rendre hommage à Brahmâ en tong et tenue de gambas pour prolonger le plaisir de lecture et à implorer Shiva, avec son nom de SUV, de se rendre utile avec ses 4 bras pour activer l’écriture de la prochaine aventure.

Inutile de me sortir un 49-3 pour m’obliger à lire le prochain.

Commenter  J’apprécie          905
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

En 1919, fraîchement démobilisé et profondément marqué par la guerre, le capitaine Wyndham rejoint sa nouvelle affectation au sein des forces de police britanniques à Calcutta. Dans cette ville bigarrée et étouffante, alors qu’une vague d'agitation violemment réprimée secoue l’autorité coloniale anglaise, notre nouvel arrivant est aussitôt confronté à l’assassinat d’un de ses compatriotes, dans un quartier indigène que ce riche et influent personnage n’avait normalement guère de raisons de fréquenter. Tout indique un attentat contre l’autorité coloniale… A moins que les évidences ne masquent d’autres faits troubles et mystérieux, que bien du monde aurait intérêt à cacher…





A partir des lois Rowlatt de 1919 autorisant les arrestations arbitraires au moindre soupçon d’insubordination, et du massacre d'Amritsar qui s’ensuivit, c’est l’éveil de la révolte contre le pouvoir britannique et les prémices de la lutte pour l’indépendance indienne que nous décrit ici ce qui n’aurait pu être, sinon, qu’une banale et classique enquête policière.





En effet, sans véritable surprise, puisque l’on se doute assez rapidement que la vérité est bien moins évidente qu’elle n’en a l’air et que certains personnages sont probablement douteux, le véritable point d’accroche de ce polar est son contexte historique. Nous transplantant dans la touffeur dépaysante d’une ville étourdissante et contrastée, l’auteur dépeint avec humour l’absurdité d’un racisme que les premiers vacillements de l’hégémonie coloniale ne font que renforcer. Son analyse des mécanismes de domination et d’assujettissement entre nations, de la spirale de violence qui se met irrépressiblement en place alors que l’Empire britannique se met à douter de sa suprématie, éclaire d’un jour assez fascinant sa description des relations entre Occidentaux, Indiens et Anglo-Indiens.





Ecossais d’origine indienne, Abir Mukherjee nous sert une intéressante réflexion sur ce qui peut transformer un homme ordinaire en défenseur d’une certaine idée de suprématie raciale, génératrice de violences sans retour. Ce premier opus s’avère prometteur d’une série de qualité, et c’est avec plaisir que l’on suivra la suite à venir des aventures du capitaine Wyndham.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          880
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

En 1919, le capitaine Wyndham, après avoir combattu trois ans, après avoir vu des collègues et amis mourir, après être passé dans les renseignements, après avoir perdu sa femme avec qui ( guerre oblige) , il n'a passé que cinq semaines (!), après avoir découvert l'opium... est appelé en Inde par son mentor. Sa mission s'il l' accepte : officier de police pour sa majesté. Après avoir perdu toutes ses illusions, Wyndham part , espérant trouver un sens à sa vie.

Mais l'Inde est "plus"que tout ce qu'il pouvait imaginer. Caniculaire , humide, étouffante, rebelle, instable politiquement, raciste, condescendante, hypocrite, injuste et bordélique.

Et la lectrice que je suis, de découvrir tout cela avec lui ...

Le meurtre d'un haut fonctionnaire est commis à deux pas d'un bordel, et Wyndham devra composer avec sa hiérarchie, avec les services secrets, avec son officier indien, avec tout ce qui l'étonne.



Abir Mukherjee nous embarque dans une fresque géopolitique, une reconstitution historique instructive et passionnante.

Issu d'une famille d'émigrés indiens vivant en Ecosse. Ayant baigné dans cette double culture, fan de romans policiers, il a absorbé le meilleur de ses deux mondes et surtout un grand, un immense sens de l'humour.

Le ton moderne, décapant, malicieux rencontrant cette Inde corsetée, muselée, mais ayant soif d'indépendance, donne un cocktail savoureux et explosif.



L'attaque du Calcutta-Darjeeling est le premier tome d'une série qui comporte déjà 4 volumes.

Wyndham arrivera t'il à oublier sa femme, les horreurs de la guerre et l'opium ? (D'autant qu'il vient de découvrir également les joies de la morphine suite à quelques altercations ...). Arrivera-t-il à retrouver le sommeil ? Se laissera t'il gagner par ce mépris de classe, le racisme auquel tout bon britannique qui se respecte cède au bout de quelques semaines ou quelques mois ? Trouvera- t il l'amour ?

L'Inde se libérera-t'elle de la "protection " britannique ? Dans la violence ou dans la paix ?

L'officier Banerjee grimpera t'il en grade, malgré le fait qu'il soit indien ?

Et bien , je le découvrirai en lisant la suite ! Cela ferait une excellente série télévisée (suspens , humour et exotisme au rendez-vous).
Commenter  J’apprécie          730
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le capitaine Wyndham, un Anglais qui a combattu trois ans en France contre l'ennemi commun allemand, est appelé à Calcutta par le chef de la police, lord Taggart, son ancien patron, qui a conservé pour lui une grande estime. Il a aussi, auparavant, passé quelque temps dans les renseignements, et a perdu sa femme, avec qui il n'a vécu que cinq semaines, à cause de la grippe espagnole. L'arrivée en Inde constitue un choc pour lui, à la fois à cause du climat, mais aussi et surtout à cause du comportement raciste, hypocrite, injuste et condescendant des Anglais vis-à-vis des « indigènes ». Sa première enquête porte sur l'assassinat d'un très haut fonctionnaire anglais, dont le cadavre est retrouvé à côté d'un bordel du côté indien de la ville – et non du côté anglais. ● Sa méconnaissance du terrain va l'amener à suivre de fausses pistes, qui pour le lecteur constituent autant de moyens de découvrir l'Inde de cette époque. ● C'est un roman policier à la fois très bien construit et plein de suspense et un livre passionnant sur l'Inde, et en particulier Calcutta. J'avoue que je me suis rendu à plusieurs reprises sur Google Maps pour voir les lieux décrits et aussi pour me rendre compte de l'aspect de la ville. ● Les personnages sont riches, à commencer par Samuel Wyndham lui-même, policier au passé sombre, un peu dépressif, très intelligent mais perdu au début, et addict à la morphine et à l'opium. le personnage du sergent « indigène » « Sat » Banerjee est également très intéressant, Indien qui collabore complètement avec le colonisateur, au risque d'un vif tourment intérieur. ● Les rapports entre Anglais et Indiens constituent une des facettes les plus passionnantes du récit, avec l'arrière-fond historique du massacre d'Amritsar le 13 avril 1919, qui a vu la police anglaise tirer sur des civils indiens désarmés et pacifiques, en tuant des centaines et en blessant des milliers, et qui est généralement considéré comme le premier jalon vers l'indépendance. ● La loi Rowlatt a aussi été adoptée peu avant, le 18 mars 1919, donnant d'énormes pouvoirs à la police pour arrêter qui elle veut parmi les Indiens et les emprisonner, voire les condamner à mort, presque sans jugement : c'est une parodie de justice. le vote de cette loi explique au moins en partie la révolte d'Amritsar. ● Par les yeux de Wyndham, nous voyons la réalité de la colonisation de l'Inde : une immense hypocrisie ; les Anglais sont censés apporter la civilisation à un pays « inférieur » mais en réalité, bien sûr, ne servent que leurs propres intérêts, 150 000 Anglais vivant sur le dos de 300 millions d'Indiens. « Les Britanniques font semblant d'être ici pour apporter les bienfaits de la civilisation occidentale à un tas de sauvages ingouvernables alors qu'en réalité c'est encore et toujours une affaire de bénéfices commerciaux mesquins. Et les Indiens ? L'élite éduquée déclare vouloir débarrasser l'Inde de la tyrannie britannique au profit de tous les Indiens, mais que savent-ils des besoins des millions d'Indiens dans les villages et s'en soucient-ils ? Ils veulent seulement prendre la place des Britanniques en tant que classe dirigeante. » ● le titre original est « A Rising Man » et l'éditeur a dû juger plus vendeur l'attaque d'un train, qui n'est pourtant qu'un épisode secondaire du roman. le titre original est beaucoup plus prés du récit. ● Je remercie @tynn et Christine (@bidule62) de m'avoir donné envie de lire ce roman policier exceptionnel, qui allie l'efficacité narrative à l'exposé historique et qu'à mon tour je recommande chaudement. Pour ma part, je vais sans aucun doute lire les trois tomes suivants.
Commenter  J’apprécie          5813
Avec la permission de Gandhi

Décembre 1921. le capitaine Sam Wyndham de la police impériale de Calcutta comate dans une fumerie d'opium du quartier chinois de la grande ville indienne lorsqu'il est brutalement réveillé par une domestique le prévenant d'une descente de police. Il s'enfuit précipitamment par les toits mais en chemin rencontre le cadavre d'un Chinois poignardé à qui les yeux ont été arrachés. Juste après, il doit enquêter sur le meurtre d'une femme qui a été tuée de la même façon. Mais il ne peut pas dire qu'il a vu le premier cadavre, sous peine qu'on découvre son opiomanie… Parallèlement, le mouvement non-violent pour l'indépendance de l'Inde mené par Gandhi bat son plein, relayé à Calcutta par l'avocat Das ; la police doit tout faire pour réprimer les ardeurs des manifestants alors que se profile la visite du prince de Galles Edward pour Noël. ● J'avais beaucoup aimé le premier tome, L'Attaque du Calcutta-Darjeeling, mais moins le deuxième, Les Princes de Sambalpur, qui s'écartait de Calcutta pour aller vers l'Inde des maharadjas et avait une intrigue passablement compliquée. Avec celui-ci, le troisième, l'histoire se centre à nouveau sur Calcutta, et c'est tant mieux. ● L'intrigue est intéressante car elle se situe pendant l'essor du mouvement pacifiste de non-coopération de Gandhi en montrant bien que le pacifisme n'exclut en rien la ruse, bien au contraire. L'intrigue est bien menée, originale, inattendue. ● Même si l'effet de surprise est passé, le duo de personnages Sam Wyndham et Sat Banerjee, est toujours aussi plein de saveur et vecteur d'un humour discret mais efficace. La rivalité entre la police et l'armée, avec la section H et son chef le colonel Dawson, est réaffirmée dans ce volume. Et malheureusement, le rôle d'Annie Grant est ici réduit à la portion congrue, ses (non-)relations avec le capitaine Wyndham faisant du surplace. ● Apparemment l'épisode à Fort William et avec le prince de Galles est une invention de toutes pièces. J'ai eu la curiosité de googler « Lacchiman Gurung » ; cette personne a réellement existé, c'est bien un Gurkha népalais, mais il est né en 1917 et a reçu la plus haute distinction militaire britannique, la croix de Victoria pour son action pendant la Seconde Guerre mondiale : Abir Mukherjee en fait un personnage tout à fait différent que je vous laisse découvrir… ● Avec la permission de Gandhi est un roman divertissant et très agréable.
Commenter  J’apprécie          564
Les Princes de Sambalpur

1920. Adhil Singh Sai, dit Adi, le fils aîné du maharajah de Sambalpur est assassiné à Calcutta devant les yeux du capitaine Wyndham et de son sergent Sat Banerjee, alors qu'il était en pourparlers avec les autorités coloniales britanniques pour participer à une Chambre des Princes, conçue comme une Chambre des Lords pour indigènes. Au terme d'une course-poursuite, le meurtrier se suicide. Les deux policiers se rendent à Sambalpur pour enquêter, même si le petit royaume de l'Orissa ne fait pas partie de leur juridiction et si la famille régnante le leur interdit. le frère cadet d'Adhil, Punit, qui ne semble pas beaucoup regretter son aîné et devient l'héritier du trône, fait un commanditaire idéal, mais la vérité est peut-être plus compliqué que cela, impliquant notamment les fabuleuses mines de diamant du territoire. ● C'est la deuxième enquête du duo Wyndham-Banerjee, après L'attaque du Calcutta-Darjeeling, et, si j'avais beaucoup aimé la première, j'ai été un peu déçu par celle-ci. ● Certes, l'Inde de 1920 est bien rendue, mais l'action se concentrant dans le minuscule royaume de Sambalpur, on perd le grand angle sur la fascinante ville de Calcutta. le projet de l'auteur est plutôt dans ce volume de nous faire découvrir l'Inde des maharajahs fabuleusement riches, leurs fastes et leurs zenanas (harems) entourés d'eunuques. On perd de vue le petit peuple. ● le duo d'enquêteurs fonctionne bien, mais moins que dans le premier tome car l'effet de surprise est passé et Wyndham est obligé à un devoir de réserve en tant que Britannique à Sambalpur. Comme Sat a au contraire plus de responsabilités, il y a moins de comique à la Laurel et Hardy dans ce tome. ● de plus, l'intrigue est passablement compliquée et embrouillée, avec paradoxalement un dénouement un peu trop simple que la sagacité de Wyndham aurait dû lui faire découvrir bien avant.
Commenter  J’apprécie          566
Avec la permission de Gandhi

Calcutta , 1921, immmersion totale, on s'y croierait : la moiteur, les moustiques, le froid la nuit, les couleurs, les odeurs, les bruits...

Le prince de Galles doit venir en visite officielle , et l'Inde qui bruisse de révoltes, qui a soif d'indépendance ... Comment peut-on lui épargner des manifestations qui ne manqueront pas de se dérouler ? Et pire ... Comment lui garder la vie sauve, éviter un attentat, faire que cette visite soit une totale réussite ?

Le capitaine Wyndham et son sergent Banerjee ( ce qui se rapproche le plus d'un ami), vont tout faire pour empêcher le pire... Mais au même moment, une autre affaire les occupe, des meurtres affreux, tous signés par le même homme.

A moins que le danger ne vienne de l'intérieur, à moins que le danger soit le capitaine Wyndham, en personne, cet ancien officier devenu accro à l'opium pour supporter ses blessures pendant la première guerre mondiale.

Comment concilier cette dépendance, avec son travail ?



Une fois encore, Abir Mukherjee nous transporte dans la moiteur de Calcutta, entre la grande histoire et la petite, celle des personnages. Troisième tome, tout aussi remarquable que ses prédécesseurs, tout aussi riche de détails, ultra documenté, brillant et pourtant ... je l'ai moins aimé que les autres. Peut-être parce qu'au niveau vie privée, on a fait le tour, on sait à quoi s'attendre, on y fait du "sur place" ?

Heureusement, à la fin, l'auteur offre une "sortie de route " à son capitaine, et l'on sait que dans le quatrième tome, on va forcemment avancer, que des choses vont bouger.

C'est un tome qui ravira les amateurs d'histoire, pour ceux qui aiment, en parallèle, suivre des personnages récurrents, cet aspect est moins develloppé que dans les deux premiers tomes, où l'on apprenait à connaître le capitaine Wyndham.

Vivement le quatrième ...
Commenter  J’apprécie          550
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Profondément marqué par la Grande Guerre ,ancien de Scotland Yard , le Capitaine Sam Wyndham débarque à Calcutta,.



Il y découvre la moiteur étouffante , une chaleur brûlante, étouffante, implacable, en plus de l’humidité qui le rend fébrile, eau frelatée , nourriture ,insectes pernicieux , et surtout à peine débarqué , la haine palpable, croissante des indigènes qui vous méprisent, vous : les colons britanniques.



Est _ ce cette haine qui a conduit à l’assassinat d’un haut fonctionnaire Mac Auley , dans une rue sombre ,mal famée, à proximité d’un bordel?



Le Capitaine Wyndham , dans la nuit torride du Bengale, se demande désespérément si l’Inde elle même, ne réagissait pas à sa présence comme les défenses immunitaires réagiraient à l’invasion d’un corps étranger.......



C’est un roman policier historique instructif, pétri d’humour incisif, so british, à l’ironie douce -amère, original, passionnant de bout en bout , grinçant , accrocheur , drôle à l’intrigue bien travaillée malgré quelques approximations , au cadre historique et politique parfaitement rendus.



Le plus intéressant à mon sens——-le fait le plus marquant ——-: l’auteur dresse subtilement les relations complexes entre colons arrogants et une société indienne injustement soumise humiliée , rabaissée par la domination britannique .

C’est très habilement rendu.

Le Capitaine Windham, veuf , traumatisé par les scènes atroces de la grande guerre, accro à la morphine, de fumeries d’opium, au bureau du vice - gouverneur ,de la prison aux wagons d’un train postal mettra toute son énergie à démêler cet imbroglio.

On ne lâche pas ce premier ouvrage bien écrit , brillant pourtant complexe en plus de l’évocation de Calcutta : «  La vérité , c’est que Calcutta était unique » .

«  En Angleterre le chœur de l’aube est aimable et mélodieux et il rend les poètes lyriques pour parler des moineaux et des alouettes qui montent dans le ciel .Il est aussi divinement court.Les pauvres créatures , démoralisées par l’humidité et le froid chantent quelques mesures [.....]

À Calcutta , c’est différent . Il n’y a pas d’alouettes ici, rien que de gros corbeaux graisseux qui commencent à brailler aux premières lueurs de l’aube et continuent pendant des heures sans une pause.

Personne n’écrira jamais de poèmes sur eux. » .

L’auteur a grandi dans l’Ouest de l’Écosse, dans une famille d’immigrés indiens , fan de romans policiers depuis l’adolescence , son livre a reçu le «  Prix du polar européen 2020. »

Emprunté par hasard en click & Collect .
Commenter  J’apprécie          542
Le soleil rouge de l'Assam

Retour à cette série qui se passe en Inde dans les années vingt en Inde sous domination britannique.

Le capitaine Wyndham, que l'on sait opiomane, vient se désintoxiquer dans un ashram dans la région de l'Assam.

En arrivant à la gare, il lui semble voir quelqu'un qu'il a autrefois arrêté dans les bas-fonds de Whitechapel quand il était policier à Scotland Yard à Londres et qu'il croyait mort.

Torturé par le manque, en proie aux souffrances dues au traitement, il partage le quotidien des autres malades.

Un jour, l'un d'eux manque à l'appel et est retrouvé assassiné.

Les chapitres vont alterner entre deux périodes, le présent et 1905, et bien sûr les deux enquêtes vont se rejoindre.





Cet opus est différent des autres puisque la question des débuts de l'indépendance de l'Inde et du rôle de Gandhi, est peu évoquée.

C'est la vie quotidienne dans un ashram, et la vie personnelle du capitaine qui constituent la trame principale.

Cette série, à la fois un peu exotique pour nous, et aussi historique, sait se renouveler et on retrouve avec plaisir le contexte, les personnages et l'humour so british !

Commenter  J’apprécie          531
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

L'Inde sous empire/emprise britannique est la vedette de L'attaque du Calcutta-Darjeeling. Nous sommes en 1919, donc encore en pleine jeunesse de ce colonialisme. Le capitaine Wyndham revient tout juste de la guerre, et comme il a presque tout perdu, décide d'accepter, comme ancien de Scotland Yard, un poste d'enquêteur à Calcutta. Il devra enquêter sur le meurtre sordide d'un fonctionnaire Anglais dans une ruelle d'un quartier malfamé. Notre bon capitaine découvrira les effets pervers de l'Empire . Il verra que les Anglais changent à force même s'ils sont plein de belles et bonnes intentions. La corruption, le cynisme, l'étroitesse d'esprit ne sont que quelques unes des nombreuses inepties de la "supériorité britannique". C'est une véritable immersion dans ce climat, vicieux, pervers, amoral où l'Empire détruit presque tout ce qu'il y a de bon chez l'humain et où tout semble bâti sur l'insidieux "racisme ordinaire".

Est-ce que l'origine (écossais d'origine indienne) de l'auteur Abir Mukherjee y est pour quelque chose dans le portrait qu'il nous fait de l'Inde coloniale ? En tout cas, il a su avec une franche justesse nous faire ressentir tout le malaise de ce colonialisme. Bref, une intéressante découverte que ce titre qui est suivi par trois autres si je ne m'abuse.
Commenter  J’apprécie          532
Le soleil rouge de l'Assam

Le moins passionnant tome de la série, que j'adore au demeurant, et n'en louperai donc aucun épisode.



L'on retrouve donc le capitaine Wyndham venu suivre une cure de désintoxication dans la province éloignée de l'Assam, son adduction à l'opium ayant atteint des sommets précédemment. Une mort équivoque, des personnages étranges, il n'en faut pas plus pour que l'enquêteur en lui se réveille.

L'on découvre aussi son passé de policier débutant au coeur de Londres dès 1905, ainsi que tous ses traumatismes l'ayant conduit à solliciter un poste en Inde anglaise, et qui ne sont pas seulement liés à la Grande Guerre.



Le roman mène donc en parallèle deux enquêtes du capitaine Wyndham, l'une actuelle en relation avec sa cure de désintoxication, l'autre, cicatrice toujours suppurante ancrée dans son passé.

Son second, le sergent indien Banerjee, n'a qu'un rôle très secondaire intervenant dans la toute dernière partie du livre.



La convergence des deux enquêtes est plutôt capillo-tractée, peu fluide, et fait donc à mon sens de cet épisode le tome le moins intéressant de la série pour l'instant.

Il est sauvé par sa plume et son humour très british, sa description historique mordante de l'Inde vassale à son corps défendant de l'Angleterre.



Fait marquant, le sergent Banerjee s'émancipe, ce qui augure d'un prochain épisode à l'intérêt décuplé, la série suivant les évolutions de ses personnages, et de l'Inde en filigrane.

Il est recommandé de lire en suivant les différents tomes de la série pour comprendre pleinement ces évolutions ainsi que celles des sociétés existantes composant l'entité indienne coloniale.
Commenter  J’apprécie          5110
Avec la permission de Gandhi

J'ai essayé de patienter (j'ai quand même tenu beaucoup plus que mon mari qui a lu les 4 dans la foulée et qui s'interroge à acheter le 5e en VO puisque non traduit encore à ce jour), mais bon je l'avoue je n'ai pas résisté longtemps. Me voici de nouveau dans l'Inde coloniale, les années 20, la désobéissance civique s'organise de plus en plus face aux colons anglais.

Notre duo d'enquêteurs est toujours là. On a évidemment un meurtre, dans une fumerie d'opium. Encore une fois on découvre la vie locale, et ici la volonté qui monte de combattre la colonisation. Qui va trouver ici un paroxysme avec la venue du Prince de Galles, l'héritier de la couronne britannique himself.

C'est officiel, j'aime beaucoup cette série, dépaysante et historique. Promis j'attends un peu avant de lire le tome 4 !
Commenter  J’apprécie          4910
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Un polar comme je les aime, avec dépaysement et contexte historique.



Au sortir de la Première Guerre mondiale, le capitaine Wyndham vient d’arriver à Calcutta, c’est un homme brisé, blessé pendant la Guerre. Lorsqu’il a découvert que pendant son absence, sa femme avait été emportée par la grippe espagnole, il a perdu le goût de vivre et l’exil vers la colonie britannique est devenu un espoir de salut. Il fait partie de la police et est chargé de l’enquête lorsque le cadavre d’un fonctionnaire blanc est découvert dans une ruelle. Écrasé par la chaleur et handicapé par sa méconnaissance du pays, son travail sera rendu difficile par les préjugés raciaux et les tensions entre les différentes juridictions.



Quant à l’attaque du train Calcutta-Darjeeling, c’est un élément secondaire du récit, on se demande bien pourquoi les éditeurs de la traduction ont choisi ce titre.



Je ne connais que très peu l’Inde, je n’avais jamais entendu parler des « lois Rowlatt », ni du massacre d’Amritsar. J’ai trouvé intéressante la description de la situation sociale à travers les yeux du héros qui constate et s'interroge à la fois la supposée « suprématie morale » des Britanniques et la corruption endémique de leur administration.



Un polar instructif donc, une écriture efficace sans être extraordinaire, mais avec des touches d’humour qui allègent le tout.

Commenter  J’apprécie          473
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Oh que je me suis plue dans ce livre ! Très rapidement j'ai été envahie par la chaleur indienne, son atmosphère étouffante et poisseuse. Un régal ! Exactement le genre de polar que j'affectionne qui me fait voyager dans l'espace et/ou le temps. Ici double voyage en plus ! Me voici dans l'Inde de l'entre-deux-guerres, ses soubresauts indépendantistes, ses colons exécrables avec les "indigènes". Pouah le vocabulaire utilisé ! Dire que ces malheureux étaient à leur côté dans les champs de batailles français entre 1914 et 1918 !

.

L'enquête en elle-même est plus un prétexte pour faire ce voyage dans le temps, pour découvrir Calcutta au sortir de la Première guerre mondiale. Mais certes tout commence avec un meurtre, celui d'un Blanc dans un quartier mal famé indien. Franchement on se laisse emporter par le récit. Encore une fois l'enquête n'est pas primordiale, on est là pour découvrir l'Inde avec le héros, flic, vétéran de la Première guerre mondiale, abîmé (drogué et alcoolique pour chasser ses démons), qui vient juste d'arriver et qui regarde cet immense pays avec ses yeux d'innocent. Et qui va se prendre la real politique en pleine face.

Un bon polar. J'ai regardé la bibliographie de l'auteur et j'ai vu que depuis ce roman, 3 autres sont parus. Très bien. Je me les note !

Commenter  J’apprécie          459
Les Princes de Sambalpur

Juin 1920 -, en raccompagnant le Prince heritier Adhir Singh Sai de Sambalpur au Grand Hôtel de Calcutta, le capitaine Sam Wynham et le sergent Banejee ne peuvent éviter l'assassinat du Prince par un prêtre Vishnou qui, à peine rattrapé par Wyndham, se suicide. le jeune prince était en pourparlers avec les autorités britanniques pour l'instauration d'une Chambre des princes, qu'Adhir Singh voyait d'un mauvais oeil, comme une forme d'allégeance à l'occupant. Les funérailles seront organisées à Sambalpur, région dans laquelle le capitaine Wyndham n'est territorialement pas compétent et, de surcroît, en tant que britannique, empêché d'enquêter officellement auprès de la famille régnante. C'est donc Sat Banerjee qui prendra l'enquete en main, Sam agissant en sous-main. Des leur arrivée, les deux hommes doivent composer avec Punit, le frère cadet, nouvel heritier ainsi qu'avec la maharané, belle-mère du prince défunt, la femme et la maîtresse britannique de ce dernier. Une autre composante à prendre en compte, la vente prévue des mines de diamants de Sambalpur, seule source de revenus du petit état, dont le rapport d'évaluation reste introuvable après la disparition mystérieuse du comptable Golding.



Une deuxième enquête du duo Sam Wyndham, l'ex-officier de Scottland Yard, opiomane et Sat Banerjee, le sergent Brahmane, un peu coincé par son éducation acquise à Cambridge...Une enquête hors de Calcutta dans un des nombreux états indiens que les Britanniques tentent de contrôler en leur offrant une autonomie politique relative, tout en avançant leur pions pour garder une emprise économique, notamment quand il s'agit de mines de diamants. Les deux enquêteurs vont avoir à faire à des tensions familiales de succession, mais surtout des tensions politiques autour du nouveau prince héritier, et de l'East India Company toujours en embuscade.

Une deuxième enquête qui permet d'explorer l'aspect politique de la domination britannique qui, sous couvert de tolérance et d'autonomie, ne fait qu'imaginer les moyens de contrôler politiquement et économiquement les petits états, s'attachant les maharadjahs ou princes en leur offrant des ersatz de pouvoir de décision pour acheter leur paix.

Un contexte intéressant mais une enquête un peu embrouillée, sauvée par la psychologie très subtile du duo d'enquêteurs, et l'humour de la narration d'Abir Mukherjee.
Commenter  J’apprécie          452
L'attaque du Calcutta-Darjeeling

Cela faisait un moment que ce livre me faisait de l’œil, principalement grâce à Babelio. Il faut dire que la quatrième de couverture avait tout pour me plaire et m’allécher.

Il s’agit d’un polar historique, certes, mais pas seulement. Déjà, cette histoire se déroule à une période que j’aime beaucoup : la fin de la première guerre mondiale, et en plus dans un pays dont l’histoire m’a toujours intéressée : l’Inde avant son indépendance.

Le personnage principal, le capitaine Wyndham, est un rescapé des tranchées. Plus rien ne le retient en Angleterre et il va accepter de s’engager comme enquêteur à Calcutta .Il va être secondé par un jeune sergent indien, Banerjee.

Alors qu’ils sont amenés à enquêter sur le meurtre brutal d’un haut fonctionnaire, c’est avant un portrait criant d’authenticité de l’Inde sous l’occupation anglaise que nous dresse l’auteur, Abir Mukherjee.

J’ai beaucoup aimé le personnage central, Wyndham, plus que cabossé par la guerre, et qui a trouvé comme seul dérivatif à ses souffrances l’opium et ses dérivés comme la morphine.

Mais surtout, il faut que je salue le talent de l’auteur qui nous fait nous promener dans les rues moites et épicées de Calcutta. Les différences sociétales entres anglais et indiens à cette époque sont particulièrement bien évoquées.

Une enquête bien menée, avec comme trame de fond les évènements qui secouent ce pays qui aspire de plus en plus à l’Indépendance.

En conclusion : un polar historique de qualité, dont je vais probablement lire assez rapidement la suite.





Challenge ABC 2023/2024

Challenge A travers l’Histoire 2023

Challenge Mauvais genres 2023

Commenter  J’apprécie          442
Les Princes de Sambalpur

Ce roman est la suite de L'Attaque du Calcutta- Darjeeling, paru en 2019.

il peut se lire indépendamment, du premier tome, mais ce serait un peu dommage... Comme le britannique capitaine Wyndham, qui découvre l'Inde avec " L'Attaque..., votre imprégnation, votre perception des personnages, du pays, n'en sera que plus forte en lisant tout dans l'ordre...



Désormais notre "policier-opiomane-préféré", habite avec son adjoint indien , ce qui n'est pas vu d'un très bon oeil , mais cela s'avère fort pratique.

Un authentique prince, du royaume de Sambalpur, se fait assassiner dans sa voiture, alors qu'il conversait avec son ancien camarade d'études, Banerjee et son supérieur et coloc ' , notre beau capitaine. Aussitôt , nos deux "associés contre le crime", piqués dans leur vanité, décident d'enquêter .

Suivant la piste de lettres anonymes prévenant d'un danger, nos policiers se retrouveront au royaume de Sambalpur.



Dépaysement garanti : enterrement indien , préjugés , coutumes ancestrales, chasse au tigre, "réceptions de l'ambassadeur", zenana ( harem) ; notre duo nous fait découvrir l'Inde et l'on en prend pleins les mirettes...

Le béguin du capitaine , la métisse et mystérieuse Annie, a été invitée par le prince héritier. qui a des vues sur elle et en ferait bien son ènième concubine... Résultat : le capitaine est fort jaloux, mais nous nous savourons leurs joutes verbales...

Eblouissement, étonnement, culture, mais aussi humour, car la plume de Abir Mukherjee est malicieuse. Comment cet homme, d'origine indienne, élevé en Ecosse, arrive-t- il à nous plonger dans l' Inde coloniale des années 20 ? Cet écrivain est magique !

Aussi riche, instructif, intelligent que le premier tome...Une série fascinante.
Commenter  J’apprécie          445




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Abir Mukherjee (1019)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter à l'école des sorciers

La famille Dursley vit à Privet Drive, à quel numéro exactement?

3
4
6
8

15 questions
6673 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}