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Citations de Alain Badiou (245)


Double paradoxe : le prêtre du Dieu consolateur porte les couleurs du prince des ténèbres.
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... l'amour, comme toute procédure de vérité, est essentiellement désintéressé : sa valeur ne réside qu'en lui-même, et cette valeur est au-delà des intérêts immédiats des deux individus qui y sont engagés.
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Les difficultés de l'amour ne tiennent pas à l'existence d'un ennemi identifié. Elles sont internes à son processus : le jeu créateur de la différence. C'est l'égoïsme qui est l'ennemi de l'amour, non le rival. On pourrait dire : l'ennemi principal de mon amour, celui que je dois vaincre, ce n'est pas l'autre, c'est moi, le "moi" qui veut l'identité contre la différence, qui veut imposer son mode contre le monde filtré et reconstruit dans le prisme de la différence.
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Les affinités entre le poème et la déclaration d'amour sont bien connues. Dans les deux cas, il y a un risque énorme qu'on fait endosser au langage. Il s'agit de prononcer une parole dont les effets, dans l'existence, peuvent être pratiquement infinis. C'est bien aussi le désir du poème. Les mots les plus simples se chargent alors d'une intensité presque insoutenable. Déclarer l'amour, c'est passer de l'événement-rencontre au commencement d'une construction de vérité. C'est fixé le hasard de la rencontre sous la forme d'un commencement.
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Voilà pourquoi l'amour ne peut être, et je crois n'est pour personne, sinon des idéologues intéressés à sa perte, un simple habillage du désir sexuel, une ruse compliquée et chimérique pour que s'accomplisse le reproduction de l'espèce.
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C'est dans l'amour que le sujet va au-delà de lui-même, au delà du narcissisme. Dans le sexe, vous êtes au bout du compte en rapport avec vous-même dans la médiation de l'autre. L'autre vous sert pour découvrir le réel de la jouissance. Dans l'amour, en revanche, la médiation de l'autre vaut pour elle-même. C'est cela, la rencontre amoureuse : vous partez à l'assaut de l'autre, afin de le faire exister avec vous, tel qu'il est.
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Alain Badiou
L'amour est une construction à deux d'un monde qui n'existait pas avant notre rencontre avec l'autre.
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Le binaire philosophie/antiphilosophie aura été un pur produit de la philosophie, que la philosophie présentera comme toujours-déjà structurant. C’est cet effet de toujours-déjà (autorisant le toujours-déjà de l’être ou de l’Être, de la vérité ou de la Vérité, du réel ou du Réel) que rend manifeste le discours second nommé « antiphilosophie » par la philosophie.
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Il nous faut donc, si j’ose dire, renoncer à Dieu sans perdre aucun de ses avantages. Nous devons trouver une garantie ontologique immanente et absolue qui soit basculée intégralement du côté du multiple comme tel, tout en préservant les quatre principes cruciaux que sont l’immobilité, la composition à partir de rien, la disposition purement axiomatique et le principe de maximalité.
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Les sociétés démocratiques paraissent déchirées par des divisions irréductibles. On est très loin du tableau idéal des philosophes phares de la modernité. Rousseau, l'inventeur même de la notion d'autonomie, imaginait que le contrat social allait déboucher sur l'harmonie collective, que les rapports entre les individus contractants seraient réglés sur le mode de la réciprocité politique.

Dans les faits, rien de tel : la représentation creuse une : distance avec le peuple, le spectre hiérarchique, hétéronome, revient; dans la mesure où le petit nombre continue à parler i pour le plus grand nombre; le citoyen « de base » ne se reconnaît pas vraiment comme l'auteur de la loi, contrairement à ce que laissait entendre le concept de souveraineté générale.

Les penseurs libéraux, eux, annonçaient que l'économie de 1 marché allait fédérer les intérêts et propulser l'ensemble de la société vers la prospérité. Dans les faits, le développement du capitalisme entraîne des antagonismes de classe, des inégalités criantes. Bref, l'expérience de la modernité est douloureuse.

Cela semble condamner la démocratie à l'impossible.
(p.40)
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Les scientifiques s'en portent garants : le noir n'st pas une couleur, il ne figure pas dans l’analyse spectrale de la lumière.
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Nancy : Tu dis que tu n'aimes pas Kant. Je comprends, Kant n'est pas très aimable, il n'est pas très agréable. Et aussi d'ailleurs, parce qu'il n'écrit pas encore vraiment allemand. Il écrit avec ce qu'on a appelé la langue de la chancellerie. Il adore un vieux latin, ranci, du Moyen-âge, il aime cette langue scolastique.
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Badiou : La philosophie a commencer parce que les mathématiques ont commencé.

Nancy : Pourquoi les mathématiques ont commencé ?

Badiou : Ca, je ne peux pas te le dire.
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Le théâtre va enseigner leur propre confusion aux spectateurs, en leur faisant enfin reconnaître la confusion de la confusion, en leur montrant que la confusion est vraiment confuse, et en faisant pointer de l'intérieur de cette confusion une possibilité interne inaperçue dans la confusion ordinaire.
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Mais peut être est-on allé trop vite au détail des différents "messages".
On gagnerait alors à revenir, pour y voir clair, à l'orientation générale du scénario. Celui-ci ne fait à vrai dire qu'exploiter un fonds commun à toutes les religions, et son principe tient tout entier dans la phrase qui s'inscrit en lettre vertes, au début du premier épisode, sur l’écran d'ordinateur de Neo le Hacker "Wake up, Neo", avant de retentir encore à la fin du premier épisode avec la chanson du groupe Rage against the machine ("Wake up !"). L'histoire de Neo est celle d'un homme qui parvient à l’éveil, c'est-à-dire à la connaissance, en s'arrachant au sommeil épais de l'ignorance qui est le problème fondamental de l’humanité.
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La concurrence n’est dominatrice que parce que l’idéologie de la concurrence est dominante. 
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L’idée du primat subjectif de l’égoïsme est non seulement une idée fausse, mais c’est une idée extraordinairement dangereuse parce que ses effets dépendent des circonstances. 
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— Calendes qui ne sont rien au regard de la totalité du temps. Quoi qu’il en soit, ne soyons pas surpris que l’opinion dominante ne soit guère modifiée par nos arguments. Les gens n’ont pas encore vu apparaître, dans un monde matériel déterminé, l’Idée dont nous débattons. Ils ont toujours, sous le nom de « socialisme », entendu de belles phrases cultivant symétries subtiles et consonances verbales ingénieuses, et non des développements hasardeux comme ceux dans lesquels nous nous aventurons. Quant à un type humain qui consonerait, cette fois réellement, avec les vertus essentielles constitutives d’un sujet-de-vérité et qui serait en quelque sorte, par ses actions comme par ses déclarations, un type humain auquel on confierait la direction d’un pays tel que celui dont nous tentons de penser l’existence, eh bien, les gens n’ont jamais vu un seul individu qui soit conforme à ce type. A fortiori, ils ne peuvent pas imaginer un monde où s’y conformer serait la règle générale. C’est pourquoi je redoutais de m’étendre sur ces problèmes. Cependant, soumis à la vérité, j’ai fini par dire qu’aucun pays, aucun État et même aucun individu ne parviendra à faire tout ce dont il est capable avant que ne soit élargi à la dimension du peuple entier le groupe actuellement restreint des philosophes. Je parle bien entendu des seuls vrais philosophes, ceux qui ne se sont laissé corrompre ni par les opinions dominantes, ni par les pouvoirs, qu’ils soient financiers, politiques ou médiatiques. Ceux dont on dit qu’ils sont « archaïques », « inutiles », voire « dangereux ». Cet élargissement relève d’une nécessité elle-même déployée à partir du hasard d’un événement, et tous y seront entraînés, qu’ils le veuillent ou non. Si l’on nous fait l’objection qu’une telle élévation de la conscience publique ne semble pas s’être produite dans des contrées lointaines, ni même n’est envisagée comme possible dans le futur par les esprits qu’on dit les plus informés, nous répondrons que la rationalité de notre hypothèse ne dépend pas de l’Histoire ni de la prédiction scientifique, mais de ceci qui est vraiment fondamental : il suffit de pouvoir penser que le hasard de circonstances mêlées, et sans doute violentes, ouvre la possibilité d’une politique conforme à l’hypothèse communiste pour que cette possibilité soit celle qui, pour nous, et finalement pour tous, prenne la valeur d’un principe d’action.

Glauque reste sceptique :

— Vous n’arriverez que bien difficilement à convaincre de tout cela une fraction de l’opinion suffisamment large pour qu’elle fasse basculer le rapport de forces idéologique dans nos contrées démocratiques.

— Ne sois pas si sévère pour l’opinion. Si les ouvriers, les employés, les paysans, les artistes et les intellectuels sincères ont du mal à croire à la puissance de notre Idée, c’est à cause des faux philosophes qui ont pignon sur rue et qui, serviteurs de l’ordre dominant, mettent toute une rhétorique au service de cet ordre en déversant sur les politiques d’émancipation, telles que la philosophie les valide au nom de l’Idée du communisme, leurs injures conventionnelles : utopie ! vieillerie ! totalitarisme ! idéalisme criminel ! Mais que la passion des individus de devenir le Sujet dont ils sont capables soit éveillée par la conjonction du labeur pensif des militants, de la fidélité des philosophes à ce labeur et de quelques secousses imprévisibles qui affaiblissent momentanément l’organisation propagandiste et répressive des États, et les peuples verront l’avenir sous des couleurs entièrement différentes. Non seulement ils seront alors aisément convaincus que notre projet est le meilleur, comme, au niveau de la philosophie, nous sommes en train de le démontrer, mais les masses, s’emparant de l’idée, en feront, pour reprendre les termes de Mao, « une bombe atomique spirituelle ». (chap. X)
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là-dessus, plus une philosophie se déclare "ouverte" déconstruisante, voire septique, plus les artifices de son ressassement sont rigoureux. Rien de plus syntaxiquement monotone que les exhortations à vous libérer du Destin ou à vous défaire de la métaphysique.
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On a pourtant revu ça dans les années soixante du XXe siècle, rappelle Amantha. Certains groupes révolutionnaires prônaient une vie entièrement collective dans des appartements communautaires, avec une sexualité ouverte, publique, sans exclusive. Le désir avait par lui-même raison, y consentir était ce qu'il y avait de plus moral. (…) J'envie parfois cette époque.
- Tu n'as pas raison, dit Socrate. Non. Tout ça est funeste, tout ça ne mène à rien. Chers amis, moi, Socrate, je ne paierai pas ce prix pour la nécessaire dissolution de la famille telle qu'elle est. Non et non. Profitant de l'occasion qui m'en est donnée par Badiou, je m'élève ici solennellement contre l'interprétation de ma pensée par votre frère Platon.
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