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Citations de Alain Badiou (245)


Cette jeune fille sera celle qui se propose de devenir la nouvelle femme, la femme que les femmes ne sont pas et ont à devenir, la femme qui est de plain-pied dans la création des symboles et logera aussi la maternité dans cette création. La femme qui déterminera ainsi les hommes à s’associer pleinement à tous les effets, désormais universellement symbolisés, de la reproduction.
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La fille, dans le monde occidental contemporain, ne peut pas être définie comme cet être de sexe féminin qui se prépare au devenir-femme-et-mère par la médiation du mariage, et donc par la médiation d’un homme. Au fond, toute la révolte féministe, depuis la fin du XIXe siècle, revient à un seul point : une femme peut et doit exister sans dépendre de l’homme. Une femme peut et doit être un être autonome, et non toujours le résultat d’une médiation masculine. Avec de fortes ambiguïtés sur lesquelles je reviendrai, cette révolte a abouti à des changements importants, qui affectent tout spécialement le statut, et même la définition, de ce que c’est qu’une fille.
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Au fond, quand on est jeune, on est, souvent sans le savoir clairement, en proie à deux possibles orientations de l’existence, parfois mélangées et contradictoires. Ces deux tentations, je pourrais les résumer ainsi : soit la passion de brûler sa vie, soit la passion de la construire. La brûler, cela veut dire le culte nihiliste de l’immédiat. Cela peut du reste très bien être le culte de la révolte pure, de l’insurrection, de l’insoumission, de la rébellion, de nouvelles formes de vie collective éclatantes et brèves, comme les occupations de places publiques pendant quelques semaines.
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J'ai souvent comparé plus tard les mathématiques à la promenade en montagne : la marche d'approche est longue et pénible, avec beaucoup de tournants et de raidillons, on croit être arrivé, mais il reste encore un tournant......On sue, on peine, mais quand on arrive au col, la récompense est sans égale, vraiment : ce saisissement, cette beauté finale des mathémathiques, cette beauté surement conquise, absolument singulière.
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L’usage du mot « symptôme » comporte une note ironique qui fait écho à la discursivité dominante d’une politique médicalisée
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Il s’agissait de penser dans et sous condition de la circonstance politique, au plus près de l’actualité, sans disposer de la distance nécessaire et de la prudence qui président habituellement aux manifestations académiques
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Alain Finkielkraut. -Les jeunes de banlieue ne sont pas mes ennemis. Ils ne l'ont jamais été, Alain Badiou, je vous le jure. Quand je dis qu'il faut fixer les règles, je crois au contraire que je leur tends la main, et c'est, au contraire, les abandonner à leur marasme que de leur tendre un miroir flatteur et gratifiant.

Alain Badiou. - Ils sont bien avancés avec votre main tendue... Le destin positif et universel de ces jeunes, ce serait de s'organiser dans la visée de la destruction de l'ordre établi : ça, ce serait une issue sublimée et positive. Vous leur proposez juste de devenir des toutous aux ordres de la société.
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Il y a donc deux histoires en France emmêlées l'une à l'autre. Là où, en effet, les grandioses hystéries révolutionnaires se donnent libre cours, les réactions obsessionnelles leurs répondent.
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Le surréalisme exalte l'amour fou comme puissance événementielle hors la loi.
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On sait qu'il a reformulé le Nom-Du-Père dans la maxime "les non-dupe errent" . Les non-dupes sont ceux qui prétendent connaître le fond négatif des choses et qui nient avec cynisme la possibilité de l'émancipation. Ils errent en ce sens, et ce sont fondamentalement des imposteurs.
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Le dispositif classique du parti, appuyé sur des relais sociaux et dont les "combats" les plus importants sont en fait les combats électoraux, est une doctrine qui a donné tout ce qu’elle pouvait. Elle est usée, elle ne peut plus fonctionner, malgré les grandes choses qu’elle a pu donner.
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Tout grand poème est le lieu langagier d'une confrontation radicale avec le réel. Un poème extorque à la langue un point réel d'impossible à dire.
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Nous assistons depuis trente ans, les bras ballants, à la libération du libéralisme. Et cette libération prend deux formes : la mondialisation, c'est-à-dire l'expansion ininterrompue du capitalisme à des territoires entiers, comme la Chine, et en même temps l'extraordinaire puissance de la concentration du capital, c'est-à-dire de ce mouvement dialectique caractéristique du capital ; il s'étend et, en s'étendant, il se concentre. L'expansion et la concentration sont deux modalités, absolument liées l'une à l'autre, du caractère protéiforme du capital.
p. 21
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L'amour est cette confiance faite au hasard.
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C'est qu'une vraie révolution estime qu'elle crée elle-même tout ce dont elle a besoin, et il faut respecter cet absolutisme créa teur. La Révolution culturelle fut, à cet égard, une vraie révolution. Sur la question de la science et de la technique, le mot d'ordre fondamental fut que ce qui compte est d'être « rouge » et non d'être « expert».
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En fait, c'est avec toute une génération d'historiens communistes, en tête desquels Albert Mathiez, que la Révolution française a, littéralement, été ressuscitée, dans sa portée égalitaire et universelle, à partir des années vingt du dernier siècle. C'est donc grâce à la révolution russe de 1917 qu'on a pensé de façon à nouveau vivante et militante le moment fondamental de la Révolution française, celui qui portait l'avenir, à savoir la Convention montagnarde entre 1792 et 1794.

Comme quoi une vraie révolution est toujours aussi la résurrection de celles qui l'ont précédée: la révolution russe a ressuscité et la Commune de Paris de 1871, et la Convention robespierriste, et même la révolte des esclaves noirs à Haïti avec Toussaint Louverture, et même, remontant jusqu'au xVI siècle, l'insurrection des paysans en Allemagne sous la direction de Thomas Müntzer, et même, remontant jusqu'à l'Empire romain, le grand soulèvement des gladiateurs et des esclaves sous la direction de Spartacus.
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Alain Badiou
Conférence du philosophe Alain Badiou à l’institut Français de Grèce le 12 décembre 2019 : la Liberté, l’Egalité, la démocratie, le parlementarisme, la Nature, la technique, le néolithique, le capitalisme, l’impossible et le possible (entre autres)

Sur la Nature

Depuis les origines de la philosophie on se demande ce qui recouvre le mot Nature. Il a pu signifier la rêverie romantique des soirs couchants, le matérialisme atomique de Lucrèce De Natura rerum (La Nature des Choses), l’Être intime des choses, la totalité de Spinoza « Deus sive Natura » (Dieu ou la Nature), l’envers objectif de toute culture, le site rural et paysan par opposition aux artifices suspects de la ville, « la terre elle ne ment pas » disait Pétain qui n’est pas une référence convenable. Ça peut désigner aussi la biologie par différence de la physique, la cosmologie au regard du petit monde qu’est notre planète, l’invariance séculaire au regard de la frénésie inventive, la sexualité naturelle au regard de la perversion, etc. Ce que je crois, c’est qu’aujourd’hui Nature désigne en fait surtout la paix des jardins et des villas, le charme touristique des animaux sauvages, la plage et la montagne où passer un agréable été et qui donc peut imaginer que l’homme soit comptable de la Nature lui qui n’est à ce jour qu’une puce pensante sur une planète secondaire dans un système solaire moyen sur les bords d’une galaxie banale.

Le capitalisme, c’est la forme contemporaine du néolithique*

L’humanité depuis quatre ou cinq millénaires est organisée de façon immuable par la triade de la propriété privée qui concentre d’énormes richesses dans les mains de très petites oligarchies, de la famille où les fortunes transitent via l’héritage, de l’Etat qui protège par la force armée la propriété et la famille. C’est cette triade qui définit l’âge néolithique de notre espèce. Et nous y sommes toujours, voir plus que jamais. Le capitalisme c’est la forme contemporaine du néolithique et son asservissement des techniques par la concurrence, le profit et la concentration du capital ne fait que porter à leur comble les inégalités monstrueuses, les absurdités sociales, les massacres guerriers et les idéologies délétère qui accompagne depuis toujours sous le règle historique de la hiérarchie de des classes le déploiement des techniques. Les techniques ont été les conditions initiales et non pas du tout le résultat final de la mise en place néolithique.

Sur la nature humaine : De l’audace camarades, tentons l’impossible…*

On ne peut pas parler de nature humaine mais d’un rapport intra-humain entre individu et sujet :

l’individu c’est l’ensemble des caractérisations empiriques d’une personne : ses capacités, sa langue, l’endroit où il a vécu, etc.. toutes une série de caractéristiques contraignantes à leur manière.
Le sujet c’est ce qui mesure ce dont il est capable au-delà justement de cette composition stricte qu’on peut dire naturelle. une caractéristique fondamentale du sujet humain c’est la découverte du fait qu’il est capable de choses dont il ne se savait pas capable.
Ça, c’est la clé de l’humanité comme telle. L’humanité comme telle, ce n’est pas ce dont la nature humaine est capable, c’est le surgissement dans la nature humaine de ce dont elle se se savait pas capable et cette capacité à faire qui s’appelle la création, la capacité créatrice de l’humanité et je crois qu’on pourrait définir la politique la meilleure comme celle dont le point d’appui principal n’est pas la nature humaine mais le sujet humain qui s’appuie à tout moment sur l’hypothèse légitimement acceptée que le sujet humain est capable de ce qu’il ne se sait pas lui même capable. Cela veut dire qu’au delà la nature humaine il y a la dialectique entre ce qui est possible et ce qui est impossible. Je crois que le statut particulier de l’animal humain c’est de déplacer constamment les frontières entre le possible et l’impossible et de ne pas être déterminé pas même par l’impossibilité;

Il faut tenir ferme sur un concept de l’humanité qui serait le déplacement constant et créateur de la frontière apparemment établie entre ce qui est possible et ce qui est impossible. L’homme c’est l’animal de l’impossible et finalement quand on me dit que le communisme est impossible, cela ne m’impressionne pas beaucoup car finalement parce que tout ce qui est intéressant est impossible.

La réaction, c’est toujours la défense stricte de l’impossibilité ; le conservatisme c’est le gardien de l’impossible qui vise interdire le développement d’une nouvelle forme du sujet que créé par le déplacement entre le possible et l’impossible.
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Il ne faut pas hésiter à prendre Matrix au sérieux: sommes-nous, moi qui écris ces lignes et toi qui les lis, actuellement branchés à la Matrice décrite par Morpheus? Comment répondre sans se tromper?
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Quatre termes (...) Ils récapitulent ce que j'appelle la crise actuelle :
1. La brutalité et la violence aveugle du capitalisme contemporain, qui est un retour à la brutalité et à la violence aveugle du capitalisme du XIXè siècle. Relisez Dickens ! (...)
2. La décomposition de la classe politique - dont témoigne le schéma - nous place devant la possibilité d'un nouveau fascisme. C'est une sombre perspective.
3. La frustration populaire devant tout ça, le sentiment d'un obscur désordre, la conviction qu'il n'existe pas d'orientation acceptable du monde et qu'il est cependant impossible de continuer ainsi. (...)
4. Finalement, l'absence de toute autre voie stratégique. (p. 66-67)
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Ce dont nous avons besoin, c'est d'une Idée, une grande Idée. (...) et je crois qu'il est possible de résumer cette idée par quelques points très simples, qui sont en réalité les points retenus par le communisme. (...) Ces quatre points peuvent être résumés facilement : c'est le collectivisme contre la propriété privée, le travail polymorphe contre la spécialisation, l'universalisme concret contre les identités fermées et la libre association contre l'Etat. (p. 74)
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