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Critiques de Alain Badiou (103)
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Éloge de l'amour

Petit essai , moins de 100 pages , sur ce sujet universel , intemporel , qui intéresse tout le monde ' Éloge de l'amour '

L'amour que l'on cherche toute sa vie et qui fait peur lorsqu'on le trouve .

Est ce une illusion , une façon de repousser les limites de notre finitude ? , à chacun sa réponse .

Dans cet essai à la portée de tous , quelques idées super intéressantes .

Dès les premières pages l'auteur m'a séduite avec sa comparaison osée entre l'amour zéro risque et la guerre zéro mort .

Il fustige donc le fameux site Meetic , récemment côté en bourse d'ailleurs ,Meetic avec ses slogans ' Ayez l'amour sans le hasard ' ou ' On peut être amoureux sans tomber amoureux ' '

Pour le premier slogan je ne suis pas d'accord , rien ne vaut le hasard d'une rencontre mais par contre être amoureux sans tomber amoureux , donc sans chute ça me tenterait bien , oki je plaisante .

Maintenant nous pouvons choisir ' sans risques ' notre partenaire mais est ce alors vraiment encore de l'amour s'interroge l'auteur .

J'ai également apprécié la position de Lacan sur l'amour , notion assez intéressante , assez difficile à expliquer , en résumé Lacan dit ' qu'il n'y a pas de rapport sexuel ' , l'amour vient suppléer au manque de rapport sexuel , on va au -delà de soi- même , au- delà du narcissisme , on écoute l'autre .

L'autre vous sert pour découvrir le réel de la jouissance '

Aimer c'est donc aller au- delà du rapport sexuel , les amants sont liés par autre chose que le rapport sexuel ' . Attention il ne parle pas d'amour platonique mais essayer d'expliquer ce que dit Lacan est au- delà de mes compétences .

Phrases donc à lire et à relire , oui comme dans une autre critique , un livre de chevet .

Une dernière phrase à méditer en parlant de la déclaration d'amour ' Les mots les plus simples se chargent alors d'une intensité presque insoutenable .'

Un petit recueil pleins de pépites donc , impossibles de les citer toutes , qui donne envie de lire ou relire Platon , Socrate , Kierkegaard et la merveilleuse déclaration du philosophe André Gorz écrite à sa femme après 58 ans ! de vie commune , je ne peux résister à citer la dernière phrase ' je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien ' .

Magnifique non ?

Le dernier chapitre du livre est consacré à l'Amour et l'Art , avec un beau parallèle entre l'amour et le mouvement surréaliste .

Lecture très enrichissante , à recommander .
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L'antisémitisme partout - Aujourd'hui en France

En 2002, se développe en France une campagne dénonçant une « vague d’antisémitisme ». Alain Badiou et Éric Hazan montrent qu’il s’agit avant tout d’allumer un contre-feu pour détourner l’attention de la sanglante opération Rempart dont la brutalité choque l’opinion publique et les médias, profitant de la « détestation montée d’un bout à l’autre de l’Occident contre les Arabes et les musulmans après le 11 septembre ».

(...)

Analyse régulièrement confirmée par l’actualité.



Article complet sur le blog.
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Éloge de l'amour

Très belles pensées et réflexions sur l'amour.

Une oeuvre de philo à la portée de tous et toutes pour peu que l'on ai envie de se poser et de réfléchir au sens des choses.

Une critique très juste des sites de rencontres où les gens cherchent un amour garanti sans risque....

De très très beaux passages que bien d'autre que moi ont déjà cités, donc je ne répète pas.

Je l'ai dévoré et il alimente ma réflexion chaque jour.
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Méfiez-vous des blancs, habitants du rivage !

Un philosofeuuuuuuuuuu qui se vide d'une diarrhée haineuse et gauchisante (ne pas confondre avec le marxisme). À fuir toutes affaires cessantes.

Qu'on apporte le goudron et les plumes !
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Éloge de l'amour

Quand Nicolas Truong, journaliste au monde rencontre le philosophe Alain Badiou, de quoi parlent-ils ? D’amour… Etonnant non ?



Oui, le sujet peut étonner quand on se remémore le trajet d’Alain Badiou : membre du PSU (Parti Socialiste Unifié, créé par Michel Rocard), un des créateurs du groupe maoïste l’Union des Communistes de France marxiste-léniniste (UCF (ml), dont il est un des principaux dirigeants jusqu'au début des années 1980… J’en passe…



En fait, voilà un (des) petit(s) essai(s) retranscrit(s) d’une soirée au Festival d’Avignon (le 14 juillet 2008) dans le cadre du « Festival des idées » ou l’auteur était invité par Nicolas Truong à s’entretenir avec lui en public sur le thème millénaire de l’amour…



Il résulte de cette transcription un petit ouvrage ou l’on disserte autour de thèmes comme « L’amour menacé », « Les philosophes et l’amour », « La construction amoureuse », La vérité de l’amour », mais également, et c’est bien naturel quand on connait Badiou, autour de « Amour et Politique » et enfin d’« Amour et art».

Un petit ouvrage qui, même s’il jargonne quelque peu, parfois, présente une approche originale de l’amour avec un grand « A »…



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La vraie vie

Ainsi que l'indique Alain Badiou en note terminale de l'ouvrage, l'idée de ce livre qui repose sur différentes conférences qu'il a donné, est "d'ouvrir entre la jeunesse contemporaine et la philosophie, une discussion sur ce qu'est la vraie vie, d'abord en général, puis selon qu'on est un garçon ou une fille" (p. 117). Mais qu'appelle t-on la "vraie vie" au sens du philosophe ? Une vie qui laisse derrière l'argent, les plaisirs et le pouvoir. Une vie fondée sur des valeurs déconnectées de la puissance de marché. Et ce qu'entend plus précisément Socrate par la corruption de la jeunesse, revient à montrer aux jeunes que la course à l'argent et au pouvoir comme précepte de vie à des fins de satisfaire des pulsions immédiates, ne vaut pas le désintéressement qui ouvre la voie à cette vraie vie. Conscient que l'obstacle principal à ce désintéressement réside dans la passion (souvent inhérente aux jeunes), Alain Badiou convient que l'absence d'initiation de nos sociétés modernes conduit à la fois au culte d'une jeunesse infinie et à une puérilisation de l'adulte, tous deux étant synonymes de désorientation. Aussi, son appel à la corruption de la jeunesse se veut-il le symbole d'un acte militant ayant pour objectif la réconciliation des jeunes et des vieux autour d'une vision philosophique désintéressée...



Telle une image d'Épinal à laquelle on aimerait s'abandonner, cet appel opportun à la corruption de la jeunesse d'Alain Badiou, laisse songeur : si je soutiens la démarche de l'auteur et que je rejoins son avis notamment sur les principales idées de sa conférence sur ce qu'est "Être jeune aujourd'hui", je reste en revanche sceptique concernant ses exposés sur le devenir contemporain des garçons et particulièrement sur celui des filles... Ne faisant toutefois pas partie des jeunes, ni d'ailleurs des vieux qu'Alain Badiou souhaite rallier à sa cause militante, je serais curieuse d'avoir l'avis des principaux intéressés. C'est donc avec un sincère plaisir que je relaie cet appel à la corruption... A vous lire...



Pour finir, je voudrais encore remercier les Éditions Fayard et NetGalley pour la découverte de ce titre dont je recommande évidemment la lecture aux jeunes mais aussi aux autres...
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Que faire ?

Je remercie Babelio, dans le cadre de Masse Critique, et les éditions Philosophie magazine de m’avoir permis de lire et de faire la critique de Que faire, Dialogue sur le communisme, le capitalisme et l’avenir de la démocratie, d’Alain Badiou et de Marcel Gauchet.



« Que Faire », cette question renvoie à un opuscule écrit par Lénine en 1902 dans lequel, il évoque déjà l’idée d’un parti révolutionnaire d’avant-garde, mais où il demande aussi aux intellectuels de fournir une aide, une analyse face à la domination de la politique économique.



Martin Duru et Martin Legros, journalistes à Philosophie Magazine, dans un hors série intitulé « les philosophes et le communisme », ont jugé pertinent de faire se rencontrer deux philosophes que tout semble opposer, Alain Badiou philosophe partisan du retour de l’idée communiste, et Marcel Gauchet, penseur de la démocratie libérale. Leur premier entretien, positif, a été prolongé deux fois, et au final, a donné naissance à cet ouvrage. Les deux journalistes ont fait appel à Alain Badiou et à Marcel Gauchet pour tenter de répondre à certaines des interrogations de Lénine, transposées à notre époque : « La démocratie libérale n’est-elle pas ébranlée dans ses fondements même par l’emprise du capitalisme et celui-ci n’est –il pas miné de l’intérieur par le poids de la finance ? La politique n’a-t-elle pas perdu tout pouvoir d’orienter l’Histoire ? L’hypothèse communiste, débarassée de ses oripeaux totalitaires, permet-elle d’offrir une solution crédible ? Ou la démocratie est-elle capable de se réinventer pour répondre aux défis de la mondialisation ?



Il s’agit d’un débat de grande qualité, brillamment arbitré. Les deux philosophes s’affrontent à la manière de deux joueurs d’échecs, chacun appréciant l’érudition de son partenaire, tout en réfutant son analyse. J’ai apprécié ce débat, et mesuré la qualité des opposants, tout en le trouvant extrêment abstrait.



Je pensais trouver dans cet ouvrage un éclairage d’intellectuels sur notre époque, ses enjeux, ses difficultés. Le débat a porté sur tout autre chose. Les deux philosophes ont semblé heureux de s’affronter, pour l'affrontement en lui-même. Et pourtant, de manière étonnante, la conclusion du débat porte sur la complémentarité de leurs analyses, et sur le pouvoir qu’il faut redonner à la politique « Même les adversaires les plus acharnés peuvent se retrouver s’ils savent identifier ceci : qu’au final, chacun de leur côté et avec leurs armes propres, ils combattent le même ennemi ».



« Que faire » est un ouvrage de grande qualité ; il s’adresse à un lecteur érudit, historien, maîtrisant parfaitement les concepts, et à même d’apprécier un débat entre spécialistes. J’avoue que ce n’était pas mon cas. Pourtant je ne regrette pas d’avoir lu ce livre qui m’a laissée souvent perplexe, déconcertée.

C'est surtout le prologue rédigé par Martin Duru et Martin Legros « L’avenir d’une alternative » qui m’a intéressée et m’a paru plus accessible.



Que faire ? la question reste ouverte, et l’aide des intellectuels plus que jamais nécessaire.

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Éloge de l'amour

C'est quoi l'amour ?

C'est une bonne question...



Des extraits valent mieux qu'un long discours :



« Un amour véritable est celui qui triomphe durablement, parfois durement, des obstacles que l’espace, le monde et le temps lui propose »



« Dans l’amour, la fidélité désigne cette longue victoire : le hasard de la rencontre vaincu jour après jour dans l’invention d’une durée, dans la naissance d’un monde. »



« La conviction est aujourd'hui largement répandue que chacun ne suit que son intérêt. Alors l'amour est une contre-épreuve. L'amour est cette confiance faite au hasard. »



« Il faut réinventer le risque et l'aventure, contre la sécurité et le confort. »



A l'opposé de « l'amour-assurance-vie » recherché sur Meetic (l'amour « risque-zéro »), ou de « l'amour-coup-de-foudre » qui ne dure que le temps d'une étincelle (l'amour romantique), Badiou nous propose plutôt une construction amoureuse, construction désintéressée, véritable libération, loin des intérêts immédiats, construction qui doit surpasser les obstacles pour triompher. Un idéal amoureux loin des propositions marchandes d'aujourd'hui, loin des versions libérales et artificielles de l'amour que l'on nous vend et vente à longueur de journée dans certaines presses écrites ou images télévisées. Loin d'un discours amoureux conventionnel et rassurant.

« Personnellement, je me suis toujours intéressé aux questions de la durée et de processus, et non pas seulement aux questions de commencement. »

Un livre de sage... un peu trop sage ?

Des réflexions pour éclairer votre lanterne de l'amour ?

Pour préserver votre flamme amoureuse ?

Eviter qu'elle vacille au gré des vents mauvais ?



C'est un petit essai plaisant à lire, discutable, à discuter, à déguster, (il s'agit d'entretiens entre le philosophe et Nicolas Truong, journaliste au Monde), à lire et à relire... un livre de chevet ?
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Pornographie du temps présent

Déception... j'ai eu envie de lire Alain Badiou pour l'avoir plusieurs fois trouvé cité comme philosophe contemporain. Essai très court, 33 pages, tiré d'une conférence, Pornographie du temps présent prend pour fil directeur la pièce de Jean Genet "Le Balcon" afin de présenter la thèse suivant laquelle, dans le grand bordel contemporain, la démocratie (en tant qu'institution de l'Etat occidental, et non en tant que concept), est le phallus de notre présent fétichiste.

Dans cette critique acerbe, on retrouve bien les idées communistes de l'auteur, qui tente ainsi de renouveler la critique de Marx en dénonçant, derrière les images et le plaisir de la consommation, un nouvel asservissement des peuples par quelques-uns au pouvoir.

Il y a du vrai là-dedans, et on peut sûrement tirer des enseignements d ela lecture de Badiou sans être MaoÏste... mais ma l'origine de ma déception n'est pas là : quand on a fini de lire on se dit... oui, bon , admettons... et alors ?

Finalement, heureusement que l'essai était court. Au-delà de l'écoute d'un professeur qui se fait plaisir en ressassant de vieilles idées et en les accomodant, par la convocation du génie de jean Genet (peut-être n'aurais je dû lire que la partie critique théâtrale ?... plutôt intéressante) , et qui finalement semble user des références pornographiques pour "vendre" ses idées, lui aussi, j estime qu on sort de cette lecture guère plus avancée...

Pour une pensée en action, mieux vaut sans doute se tourner vers des mouvements comme Podemos... ou se résigner à l'action réformiste...
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Éloge de la politique

Pendant des millénaires, la politique a été associée à la question unique et centrale du pouvoir d’État, ramenée chez nous au choix électoral d’un président. Le plus grand théoricien de ce principe, Machiavel, a fort bien décrit les techniques de lutte pour la conquête et l’occupation de ce pouvoir, définissant la politique comme un art souverain du mensonge. Une deuxième vision est née avec Rousseau au XVIIIe siècle, puis à travers les efforts des penseurs révolutionnaires du XIXe, associant la justice à la politique, définissant celle-ci comme une « procédure de vérité », ouvrant la voie à la capacité d’un collectif humain à s’emparer lui-même de son destin et de sa configuration dont la partie la plus égalitaire de la Révolution française (1792-1794), la Révolution culturelle en Chine (1965-1970), la révolution à Haïti avec Toussaint Louverture (1791-1802), la Commune de Paris (1871) et la révolution russe (1917-1929) sont des preuves historiques.

(...)

Les rappels historiques et définitions de quelques notions sont intéressants et fort pédagogiquement formulés. Ses perpectives pourront alimenter les réflexions. Cependant, lui qui réclame précisément de revenir à la signification étymologique des mots, en dix lignes, il écarte définitivement l’idéologie anarchiste, l’accusant un peu rapidement de dissimuler « une intolérance brutale », alimentant ainsi la confusion habituelle entre l’anarchie et le chaos, et, fort paradoxalement, il promeut en partie un communisme anti-autoritaire qui est précisément l’apanage de bien des théoriciens de l’anarchie. Pour une simple question de vocabulaire finalement, pourquoi tant de haine ?



Article complet en suivant le lien
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Remarques sur la désorientation du monde

Tombé par hasard sur ce livre qui me permettait de répondre à l'un des critères du challenge Multi-Défis où il fallait trois noms communs dans le titre. Je ne connaissais pas Alain Badiou, je comprends qu'il est communiste et philosophe.



Dans cet ouvrage, il s'intéresse à la période contemporaine des gilets jaunes à la pandémie en passant par les antivax, le féminisme, l'écologie et le phénomène Zemmour.



Si j'ai bien compris, mais je n'en suis pas sûr tant sa pensée m'a paru difficile à suivre, (mais peut-être est-ce aussi sa manière d'écrire), cette désorientation dans laquelle nous vivons ne fait que renforcer l'idéologie dominante et le pouvoir économico-politique. En effet, la période trouble que nous traversons amène des regroupements disparates de circonstance sans véritable colonne vertébrale ni idéal vers lequel nous pourrions nous retrouver. Dans ce désordre apparent, certains tirent les marrons du feu pour s'enrichir et maintenir le système dominant.



Il ne s'agit que de remarques, comme indiqué, peut-être manque-t-il quelques perspectives, quelques raisons d'espérer.



Challenge Multi-Défis 2023

Challenge Riquiqui 2023.
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Matrix : Machine philosophique

Elle est le monde qu'on superpose à ton regard pour t'empêcher de voir la vérité.



Pilule bleue ou pilule rouge ? Ignorance artificielle ou incohérence simultanée?



Alice doit-elle rester au pays des « merveilles » ou bien descendre avec le lapin blanc au fond du gouffre? 



La plupart de nos différentes technologies ne font plus à ce jour que se nourrir de leurs simulations en faisant de nous des consommables ne réagissant plus que par les procédures de leurs concepts.



Consistant à fabriquer dans le temps des milliards de piles électriques jetables dont les véritables natures ont été escamotées au profit de comportements thématisées.



Notre monde devenu dépendant du chiffre n'est plus qu'une aliénation collective déconnectée de la vision naturelle de son environnement.



Alors, pour sortir de la caverne, faut-il suivre le lapin blanc?



Que peut-il bien avoir au fond gouffre ?



Une vérité irrationnelle que l'on ne peut approcher que dans ses rêves ? La puissance d'une totalité dévoilant en un seul jet tous ses extrêmes?



L'immense privilège de capter d'un seul regard les turbulences d'un monde ingérable au risque de ne pouvoir en supporter la teneur ?



Alors que choisir la peste ou le choléra ? L'illusion d'être ou le désordre permanent ?



En attendant une réponse bien délicate entretenons à long terme notre difficulté de faire un choix en compagnie d'une philosophie indispensable afin de rester le plus longtemps possible bien au chaud sur le fil du rasoir.



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Éloge de l'amour

L'Amour, tout le monde y aspire, il fait passer les hommes par les sommets mais aussi parfois par l'abîme. Meetic promet alors l'amour sans hasard (puisque les prétendants sont sélectionnés sur critères précis) et sans hasard, ce qui est le contraire même de l'amour. Cette conception de l'amour, sécuritaire n'est pas si éloignée des mariages arrangés basés sur des contrats d'antan.

Il existe une conception romantique de l'amour, celle de la fusion, prisée par les artistes mais bien souvent un mythe, une conception juridique (le contrat) et une conception sceptique. Selon cette dernière vision, l'amour ne serait qu'illusion, un oripeau du désir, un ornement du désir sexuel. Alain Badiou ne se satisfait d'aucune de ces trois visions. Il est plus proche de la conception platonicienne, expérience personnelle et de portée universelle (élan vers l'Idée du Beau). Il analyse surtout l'Amour comme l'expérience de la différence, du deux, de la reconstruction du monde à partir de la différence. En ce sens, il est début de construction sociale et certains points le rapprochent de la Politique (passage moins convaincant de la démonstration).

L'amitié a souvent été favorisée par les philosophes car il s'agit d'un sentiment plus intellectuel qui n'a pas besoin de preuve corporelle alors que l'amour se rapporte à la totalité de l'Etre. Cependant, si le sexe fait partie intégrante de l'amour, il sépare (en ce sens qu'il renvoie à ses propres sensations, à son propre plaisir) alors que l'amour en général d'adresse à l'Etre.

L'auteur analyse la place, immense, de l'Amour dans l'Art, la littérature, le théâtre. Cependant, l'Art exalte l'Amour dans la rencontre incertaine et mystérieuse ou dans le triomphe de l'amour face aux mariages arrangés par des parents. Or il y a un travail de l'amour ( et de l'amitié aussi du reste) et pas seulement un miracle. Pour l'inscrire dans la durée, il ne faut pas abandonner au premier obstacle. "L'amour est une aventure obstinée"; L'Amour doit être déclaré et redéclaré car dire c'est fixer le hasard. L'Amour dans la durée, ce n'est pas s'aimer toujours mais réinventer l'Amour.

L'Amour est une reconstruction, une nouvelle expérience du monde à partir de la différence et pas seulement une rencontre, un désir sexuel
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Notre mal vient de plus loin: Penser les tu..

Un essai pour comprendre l'origine des "attentats" de Paris.

Une réflexion profonde sur notre société, au delà des idées reçues et de que nos gouvernements veulent nous faire penser.



C'est assez court, c'est compréhensible et accessible. A lire si vous souhaitez bénéficier d'un autre vision, d'un autre regard sur notre société et ses dérives... si vous avez envie de comprendre comment 1% de la population mondiale se partage 46% des ressources...
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Que faire ?

Livre reçu dans le cadre de masse critique, merci à babelio et à philosophie éditions



Le titre de ce livre est naturellement une référence au livre de Lénine rédigé lors de son exil en Finlande, livre de réflexion de stratégie de prise de pouvoir écrit avant 1917.



Un livre dialogue entre les deux philosophes Alain Badiou et Marcel Gauchet sur « l’hypothèse communiste ». Pour l’anecdote les deux penseurs ont échangé dans les locaux du siège du parti communiste français à Paris, de l’hôtel Lutetia et des éditions Gallimard…. Le choix du second lieu a de quoi laisser perplexe eu égard au contenu des échanges, outre qu’il s’agit d’un établissement de luxe, ce fut aussi le quartier général de la gestapo.



Cette hypothèse communiste est le retour en force de Marx que les logiques mortifères du capitalisme financier ont réussi le tour de force de remettre en selle le vieux barbu. On se souvient que le système de Marx est fondé sur le matérialisme historique, c'est-à-dire sur une « loi » qui constituerait le moteur de l’histoire, le développement des forces productives permettrait aux classes sociales dominantes, à un moment historique, d’imposer un mode de production.

Dans ce déterminisme, le capitalisme après avoir imposé son hégémonie sur l’ancien régime est voué à connaitre des crises à répétition, jusqu’à la crise finale, en raison de la loi de la baisse tendancielle et inéluctable du taux de profit. Le prolétariat serait ainsi conduit le à prendre le pouvoir pour instaurer le communisme.



Or, la chute du mur de Berlin en 1989 semblait couronner le triomphe définitif du modèle capitaliste sur le socialisme à tel point que le philosophe Fukuyama énonçait avec autorité « la fin de l’histoire ».

C’est sur ces fondements idéologiques tous les acquis de l’Etat providence, institués pour éviter que les citoyens ne soient tentés par le « modèle » socialiste étatique alors en vigueur en URSS et en Chine ont été progressivement remis en question.

En 2008, il y a eu la chute de la maison Lehman Brothers et du modèle économique sur lequel la banque était adossée. Le système était réputé s’auto réguler, il était mathématiquement prouvé qu’une crise n’était plus possible, « l’optimisation des facteurs de production », garantie pour que l’Etat n’intervienne pas et abroge les réglementations mises en place à la suite de la crise de 1929 et du nouvel ordre mondial de 1945. Les algorithmes miraculeux veillaient à la place des réglementations désuètes.

Mais cette nouvelle crise n’est en réalité que la plus violente d’une série à périodicité de plus en plus rapprochée, sans oublier toute les affaires (LTCM, Enron, Vivendi…) qui illustrent l’irrationalité des acteurs financiers et la prise de risques incontrôlée par appât du gain, susceptible de provoquer des crises systémiques. Nous sommes à des années lumière de la main invisible qui garantit les grands équilibres à la fois micro et macro économiques.



Les deux philosophes se rejoignent sur le caractère toxique du capitalisme financier,

Ainsi pour Gauchet « Nous avons aujourd’hui, avec la gangrène de la finance, un capitalisme de prédation, voué à la crise permanente du fait de sa perpétuelle fuite en avant, portée par des instruments de plus en plus déconnectés du réel et incontrôlables », difficile de faire un réquisitoire plus incisif.

De même, il semble y avoir consensus pour considérer qu’il y a une césure entre Lénine, et Marx. Le second n’aurait pas été favorable à une dictature de l’Etat, fut-elle imposée au nom du socialisme.

Cette appréciation est pour le moins discutable, Marx n’acceptait pas la contradiction et la biodiversité dans les différentes sensibilités de l’idée du socialisme, il avait une haute idée du caractère scientifique de ses conclusions. Le léninisme porte bien les gênes de Marx.



En revanche, la ligne de partage entre les deux philosophes passe par les moyens de réformer les défauts du capitalisme. Gauchet est persuadé qu’il peut être réformé dans un cadre démocratique conventionnel, ce qui n’est évidemment pas le point de vue de Badiou qui considère que les détenteurs du pouvoir ne renonceront pas à leurs intérêts.

Sans adhérer aux conceptions de Badiou notamment à l’égard du maoisme, on ne peut que relever que les espérances de Gauchet pêchent par optimisme.

Les plus grands progrès sociaux du XXéme siécle dans les pays industrialisés les plus modernes ont été rendus possibles, non par philanthropie ou sagesse des détenteurs du pouvoir financier mais parce qu’il y a eu une conjonction exceptionnelle de facteurs favorables en 1945 et dans les années suivantes pour mettre en place les fondations de l’Etat providence. Certes on peut espérer que les grands défis à affronter aujourd’hui puissent provoquer un électro choc dans les consciences collectives et individuelles, mais le chemin semble encore très escarpé, c’est un euphémisme.



Un dialogue de grande qualité entre deux grands esprits, qui met le doigt là où cela fait mal mais qui ne répond pas à la question « que faire ?»

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Que faire ?

Un débat vif entre deux penseurs sur l'actualité.

Alain Badiou, qui, inspiré par Marx, Mao et Sartre, partage avec Slavoj Žižek et Antonio Negri des critiques sans concession sur le capitalisme. Marcel Gauchet, réformiste humaniste, espère que la démocratie permettra de limiter les excès du capitalisme.

‘Que faire?', un titre qui s'inspire de Lénine en 1902 et son appel à la Révolution à venir en 1917.

Mais l'échec de l'Union soviétique, entité plus étatiste que communiste, puis les revirements de la Révolution Chinoise, disqualifient-ils ‘l'hypothèse communiste' à jamais ? Des positions opposées ici, mais un débat de haut niveau à découvrir.

Vient ensuite une conclusion surprenante et positive autour d'une alliance tactique qui proposerait ‘la démocratie sociale sinon…. l'hypothèse communiste….'

Le Grand capital doit en trembler.

On évoque les totalitarismes sans un mot sur Hannah Arendt, peu ou rien sur l'Union européenne et son vaste espace de droit, sur les grands enjeux modernes tels l'environnement, le développement durable, le poudrier du Moyen- Orient ou l'avenir de l'Afrique.

Le spectre qui ‘hantait l'Europe' en 1848, peut-il et doit-il renaître à notre époque et sous quel avatar? Au lecteur de juger, seule l'histoire nous le dira.
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Éloge de l'amour

Ou quand l'intelligence discrète, sensée et philosophique rend droit de cité au plus beau des sentiments...
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Beckett : L'increvable désir

Je tiens tout d'abord à signaler que je n'ai pas lu ce livre en entier. Donc mon avis, aussi subjectif soit-il, ne sera pas réellement complet concernant cet ouvrage. Ensuite, j'ai été poussé à lire cet essai dans le cadre de mes études de lettres, principalement en littérature française du XXème siècle, où l'on étudiait plusieurs pièces de Samuel Beckett (dont Oh les beaux jours). Pour approfondir mes connaissances, j'ai donc acheté cet essai d'Alain Badiou, que mes enseignantes citaient à longueur de temps.



Quelle ne fût pas ma surprise en découvrant l'écriture de cet homme ! Alain Badiou, professeur de philosophie à l'Ecole Normale Supérieure, a la plume alambiquée, tortueuse et presque incompréhensible à déchiffrer. Sa profession est clairement visible à travers ses lignes, car même en lisant, relisant, re-relisant encor et toujours une seule et même phrase, il est très complexe de voir ce que veut signifier l'auteur. Alain Badiou amène à réfléchir. Il faut décrypter, analyser, puiser dans les connaissances déjà acquises pour ensuite pleinement interpréter les dires de l'auteur.



Vous l'aurez compris, je n'ai pas eu le courage (ni assez de temps) pour approfondir cette lecture complémentaire. Je lisais en lire, sans comprendre ce que je lisais. J'applaudis l'intelligence, la dextérité de l'esprit d'Alain Badiou, sa jolie prose et son génie littéraire... mais je ne le remercie pas de laisser les étudiants dans la mouise la plus totale. Au bout de quelques dizaines de pages sans comprendre une seule phrase de ce que je lisais, j'ai finalement décidé d'abandonner.



Un essai censé aider les étudiants à approfondir l'analyse des oeuvres de Samuel Beckett, mais qui les complique bien davantage. Une écriture philosophique bien trop poussée pour les lecteurs moyens dont je fais partie. Une note à la hauteur de ma déception concernant cette étude.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Éloge de l'amour

Un court essai sur un sujet universel : l'amour. Il est riche de nombreuses idées et réflexions, mais il reste accessible pour tous. Il a un discours non culpabilisant. Il met bien en avant que son"Deux"reste bien une rencontre, une construction de deux individus qui gardent leur individualité et qu'ils ne deviennent pas "UN". C'est aussi une formidable force créatrice.

Ce petit essai peut nourrir nos réflexions et partages sur le sujet.

Merci à l'auteur.
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Éloge du théâtre



Le Théâtre !



Mallarmé proclame : il est l'art supérieur !





L' éloge d'Alain Badiou met en évidence la force, l'importance



du Théâtre.





Art supérieur....oui, car il est indissociable de la bonne



intelligence du monde et de la bonne santé des hommes !



Alors….Au Théâtre !et A la vie !



Peux t on vivre sans théâtre ? Peut être individuellement... avec un



manque étrange et effroyable en nous.



Ce manque qui ne serait que le manque de nous même, justement.



Car que serait un monde sans théâtre ?



Confusion, opacité, errance, fausse route….?



Un monde sans texte, sans voix, sans visage. Immobile, figé,



béat…. Idiot, statufié?



« Le théâtre est plus un art des possibilités que des réalisations. »



C'est un « tremblement de la pensée devant l'inexplicable » .





Le Théâtre cet « embarquement vers un horizon collectif », cette



boussole.



Ce porteur de devenir, cet annonciateur de nos avenirs ...



Le théâtre n'est pas un divertissement ( divertere : action de se



détourner de quelque chose...).





Non le Théâtre c'est la tragédie, c'est le drame, mais c'est….. et



oui : la comédie !





« La vrai comédie ne nous divertit pas, elle nous met dans



l’inquiétante joie d'avoir à rire de l' obscénité du réel. »



Alain Badiou a raison. Au Théâtre, et également au cinéma.



Cette vraie comédie, n'est pas un rire de complicité avec la pensée



dominante. Il est le rire révélateur. Notre miroir. Essentiel !



Le Theâtre est en cela monstration, il montre, il conte, raconte,



chante, danse ...nos passions.



Toutes les passions.



Le théâtre ne démontre rien, il n'a pas de vocation philosophique.



Sa voix c'est la vie ! La vie avec toutes ses formes.



De l'absurde, de la poésie.



En cela peut être réside cette éternelle opposition entre



.philosophie et théâtre ;



la philosophie de Platon à Jean Jacques Rousseau , se méfie du



théâtre..Cet art redoutable,



Le Théâtre est une expérimentation, une tentative, une proposition



à voir, à être, à penser.



C'est un essai.



Cela fait 2500 ans l'on oppose le théâtre à la philosophie ;



et parce qu'au théâtre on peut tout ,tout peut se réinventer, se



refondre, tout peut se reproduire. Même les erreurs. Il est



émouvant et mouvant. Le théâtre ne vise pas l'excellence, la



perfection. Il est émotion.





« Le théatre est la plus grande machine jamais inventée pour



absorber les contradictions. »



Monstrueusement beau, adorablement cruel, le théâtre est



magnifique !



Un vortex. Le filtre universel. Le philtre de toutes les passions.



Même si on se doit Raison garder il n'en demeure pas moins qu'il



est essentiel de vivre avec passion.



Amour et pouvoir, devoir et politique, corps et esprit, tout est



théâtre, lâcheté,mensonge courage,abnégation, violence, sexe,



mythes et poésie.



Tout se retrouve au théâtre. Tout commence et recommence.



Danse musique danse image image texte , chorégraphie



universelle !



« la danse ce champs d'expérimentation des puissances non



seulement expresssive mais aussi ontologiques du corps. »



« La danse immanence du corps, le cinéma transcendance du



l'image ».



corps.texte.image . / expression - Théâtre - impression ...



Voici le théâtre ! cet axe d'articulation du monde.



Nous voyons nous entendons nous comprenons.



Nous nous comprenons. Nous nous regardons. Nous nous



percevons. A mots touchants.A corps portant.



Le théâtre qui permet d'éprouver, de nous éprouver les uns les



autres, qui permet à l’épreuve de vivre, de prendre corps. Faire en



sorte du vivre l'épreuve. Faire preuve en faisant apparaître la trace



de l'idée.



Alors oui danse et cinéma ont leur place au théâtre.



Le rythme, le souffle, la cadence, le texte, le chant, la danse



l'image.



Apparition, voilé, dévoilé, lumière, tombée, portée, silence.



Oui et on peut penser le théâtre sans texte. Il peut exister. C'est un



possible du Théâtre.



A partir du moment où cela relève de la nécessité et non de



l 'intérêt.



Il ne peut y avoir d’intérêt en art. Une urgence, une nécessite. Pas



d’intérêt.





En cela Alain Badiou a totalement raison. Lorsque l’intérêt entre



en jeu le jeu est faussé. La pièce est mauvaise. Très mauvaise. On



passe de l'art au divertissement. On brouille les cartes. On fait



régner sciemment la confusion. L’intérêt politique et l'interet



général se mélangent. Illisibilité. Le peuple se divertit. Ou plus



exactement on le divertit...



On le divertit puisque le peuple le réclame, le demande…. Le



peuple au besoin de jeu.



Et de Théâtre ? ..Théâtre, celui dont Alain Badiou fait l'éloge ? Ce



théâtre là ? Attention danger !



et là se situe exactement la nécessite du théâtre.



Faire apparaître cette confusion, cette grande confusion générale,



qui mélange intérêt et nécessité, qui mélange désir et demande.



Cette confusion qui établit la dictature de l'idée générale au non



d'un soit disant intérêt général.



Et ce que réussit le théâtre, et cela collectivement, c'est justement



de dévoiler l’obscénité de la pensée unique. Nous sommes



plusieurs. Le théâtre est multiple. Personne n'a tord, personne n'a



raison, tout le monde souffre , pleure aime, et meurt. Même sang,



même peau, même rire, même larmes.



Et cela depuis des siècles. Des siècles et des siècles que nous



sommes vivants.



Au théâtre, A la vie !



Astrid Shriqui Garain


Lien : https://dutremblementdesarch..
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