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Citations de Alexandre Blok (133)


Alexandre Blok
Toute poésie est un voile étendu sur la pointe de quelques mots. Ces mots-là brillent comme des étoiles. C'est à cause d'eux qu'une poésie existe.

Lettre du 21 décembre 1906
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Dans le chœur de l'église, une fille chantait
Tous les harassés en des terres lointaines,
Tous les navires en allés sur la mer,
Et tous ceux qui ont oublié leur joie.

Ainsi s'envolait sa voix sous la voûte,
Un rayon scintillait sur son épaule blanche,
Et chacun, dans le noir, écoutait, regardait
La robe blanche dans le rayon qui chantait.

Et l'on crut alors que la joie s'annonçait,
Que tous les navires dans les anses paisibles,
Que tous les harassés des terres lointaines
Retrouveraient enfin une vie de lumière.

Et sa voix était douce, et le rayon si fin,
Et seul, tout là-haut, près de la Sainte Porte,
Aux Mystères Initié - un enfant pleurait,
Parce que personne jamais ne revient.

Août 1905
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Alexandre Blok
Je sais entendre
dans les bribes des mots
Le pas brumeux
des autres mondes
Je sais suivre
le sombre envol du Temps,
Je sais chanter avec le vent.

( " Le monde Terrible")
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Alexandre Blok
Russie



extrait 2

Qu'il te séduise, qu'il te trompe,
Tu ne peux ni te perdre ni périr,
Seul le souci va assombrir
La beauté de ton visage.

Ce ne sera qu'un souci de plus —
Une larme de plus dans la bruyante rivière,
Mais toi, tu es toujours la même : forêts et champs,
Et le fichu brodé qui tombe jusqu'aux sourcils.

Et l'impossible paraît possible,
La route longue paraît aisée,
Quand au loin, sur la route, scintille
Un regard vif sous le fichu,
Et que s'élève la plainte des bagnards
Dans le chant sourd du clocher.

18 octobre 1908
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Alexandre Blok
Comment rejeter cette somnolence…



Comment rejeter cette somnolence pénible,
Chasser cet intrus ?
Comment ne pas livrer ma bien-aimée
À l'étranger, au maudit ?

Comment ne pas tout lâcher en ce monde,
Ne pas désespérer de tout,
Si mon seul hôte est le vent,
Le vent sauvage et noir
Qui ébranle la maison ?

          Pourquoi, ô vent,
          Fais-tu ployer les carreaux ?
          Pourquoi arraches-tu
          Les volets de leurs gonds ?

                    22 mars 1916
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Je sais entendre dans les bribes de mots
Le pas brumeux des autres mondes
Je sais suivre le sombre envol du Temps,
Je sais chanter avec le vent...
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En retenant ses sombres orages,
La vie par moments s'apaise un peu :
Deux mains sur nos épaules se posent,
Un regard clair plonge dans nos yeux.
     
Et dans un abîme noir, sans fond,
Le quotidien sombre avec sa fièvre.
Et sur cet abîme lentement
L'arc-en-ciel du silence se lève...
     
Alors, au coeur de l'apaisement,
Une jeune et frêle mélodie
Effleure l'âme telle une harpe,
Ses cordes engourdies par la vie.
     
Été 1912
     
-
     
Есть минуты, когда не тревожит
Роковая нас жизни гроза.
Кто-то на плечи руки положит,
Кто-то ясно заглянет в глаза.
     
И мгновенно житейское канет,
Словно в чёрную пропасть без дна.
И над пропастью медленно встанет
Семицветной дугой тишина.
     
И мотив, приглушенный и юный,
В затаённой затронет тиши
Усыплённые жизнию струны
Напряжённой, как арфа, души.
     
Лемо 1912
     
     
Traduit par Henri Abril et Cyrilla Falk - p. 255
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Dans les bribes de paroles
J'entends la marche brumeuse
des autres mondes
et du temps le sombre vol.
Je sais chanter avec le vent...
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Soir noir.
Neige blanche.
Il vente, il vente !
On ne tient pas sur ses jambes.
Il vente, il vente !
Sur toute la terre de Dieu !

Le vent moire
La neige blanche.
Sous la neige — la glace.
Et l’on glisse. Que c’est pénible !
Tous les piétons
Glissent — Ah ! les pauvrets.
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Les uns prenaient ce poème pour une satire de la révolution, les autres pour un poème à sa gloire.

[Maïakovski]
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Alexandre Blok
Tu es pure comme la neige
Au delà des montagnes,
Les pensers te remplissent
Comme une nuit d’hiver
Les rayons t’irradient
De flamme boréale,
O, fille lumineuse
Du chaos ténébreux !
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Venez à nous ! Sortez des horreurs de la guerre
Pour tomber dans nos bras !
Tant qu’il est temps encore — remettez la vieille épée au fourreau,
Camarades ! Nous serons frères !
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Vous êtes des millions. Et nous sommes innombrables comme les nues ténébreuses.
Essayez seulement de lutter avec nous !
Oui, nous sommes des Scythes, des Asiatiques
Aux yeux de biais et insatiables !

À vous, les siècles. À nous, l’heure unique.
Valets dociles,
Nous avons tenu le bouclier entre les deux races ennemies
Des Mongols et de l’Europe.
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[Blok]

La fin de Douze ne me plaît pas non plus. Je l’aurais voulue différente. Quand j’eus terminé e poème, je fus moi-même surpris : pourquoi le Christ ? Mais plus je regardais, plus nettement j’apercevais le Christ. Alors, j’ai noté : oui, malheureusement, le Christ.
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[Notes de Blok sur Douze]

On verra bien ce que le temps en fera. Peut-être toute politique est si sale qu'une seule goutte altère le poème et gâte tout le reste ; peut-être qu'elle n'en détruira pas la signification ; peut-être, finalement - qui sait ! - s'avérera-t-elle le ferment grâce auquel on lira Les Douze dans un temps qui ne sera plus le nôtre.
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Lui, dans sa capote de soldat,
Avec sa tête d’idiot,
Sa moustache noire, il la tortille et la tortille,
Et comme ça s’entortille
Et comme ça t’embobine…
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Sur terre, j’ai tourné dans un bal flamboyant,
Danse sauvage de masques et de visages,
J’y oubliai l’amour, j’y perdis l’amitié.

(Chant de l’enfer, octobre 1909)
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[Notes de Blok sur Douze]

Ceux qui voient dans Douze des vers politiques, ou bien sont complètement aveugles à l’art, ou bien sont dans la boue politique jusqu’au cou, ou alors ils sont en proie à une grande fureur, qu’ils aiment ou qu’ils rejettent le poème.
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La nuit. La ville s’est assagie.
Derrière la grande fenêtre,
Dans un doux silence solennel,
Comme si quelqu’un allait mourir.

Mais ce n’est qu’un homme simplement triste,
Déçu par la malchance,
Qui, le col ouvert,
Contemple les étoiles.

« Étoiles, étoiles,
D’où vient cette angoisse ? »

Et les étoiles racontent.
Elles racontent tout, les étoiles.

Octobre 1906
(p. 148-149)
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Je marchais dans la nuit pluvieuse,
Et, à la fenêtre d'une vieille maison,
Je reconnus les yeux songeurs
De ma douleur- En larmes, solitaire,
Elle fixait les horizons humides...
Je restais là, à l'admirer,
Comme si j'avais, sous ses traits,
Reconnu ma jeunesse enfuie.
Un regard. Et mon coeur se serre,
La lumière s'éteint. C'est l'aube.
Et le matin humide toque
A sa fenêtre abandonnée.
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