Citations de Alfred de Musset (1296)
Tous les hommes ne sont pas capables de grandes choses, mais tous sont sensibles aux grandes choses.
Il n'est pire douleur qu'un souvenir heureux dans les jours de malheur.
LORENZO : Je ne méprise point les hommes ; le tort des livres et des historiens est de nous les montrer différents de ce qu'ils sont.
Acte III, Scène 3.
PHILIPPE : Pauvre petite ! Quand l'éducation des basses classes sera-t-elle assez forte pour empêcher les petites filles de rire lorsque leurs parents pleurent ? La corruption est-elle donc une loi de la nature ? Ce qu'on appelle la vertu, est-ce donc l'habit du dimanche qu'on met pour aller à la messe ? Le reste de la semaine, on est à la croisée, et, tout en tricotant, on regarde les jeunes gens passer. Pauvre humanité ! quel nom portes-tu donc ?
Acte II, Scène 1.
L'enfant marche joyeux sans songer au chemin; Il le croit infini, n'en voyant pas la fin.
Se voir le plus possible...
Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment
[...]
Doutez, si vous voulez, de celui qui vous aime, d'une femme ou d'un chien, mais non de l'amour même.
Ah! Que Mars est un joli mois!
C'est le mois des surprises.
Du matin au soir dans les bois,
Tout change avec les brises.
Le ruisseau n'est plus engourdi,
La terre n'est plus dure:
Le vent qui souffle du midi
Prépare la verdure.
Le rossignol n'est pas venu,
Rempli de douces notes,
Mais déjà sur le hêtre nu
Résonnent les linottes.
Par-dessus la haie en éveil,
Fier de ses fleurs écloses,
On voit le pêcher au soleil
Ouvrir ses boutons roses.
Gelée et vent, pluie et soleil,
Alors, tout a des charmes,
Mars a le visage vermeil
Et sourit dans ses larmes.
Ballade à la lune (extrait)
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?
...
...
Et qu'il vente ou qu'il neige,
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Alfred de Musset
Premières poésies
Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J'aime son feuillage éploré;
La pâleur m'en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai.
Ne trouverai-je pas ici un homme de coeur ? En vérité, quand on en cherche, on est effrayé de sa solitude.
PHILIPPE : Tu aurais déifié les hommes, si tu ne les méprisais.
LORENZO : Je ne les méprise point ; je les connais ; je suis très persuadé qu'ils y en a très peu de méchants, beaucoup de lâches, et un grand nombre d'indifférents.
Acte V, Scène 2.
TEBALDEO : L'art, cette fleur divine, a quelquefois besoin du fumier pour engraisser le sol et le féconder.
Acte II, Scène 2.
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j’ai aimé.
« Partons,
Dans un baiser,
Pour un monde inconnu. »
On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime.
On a bouleversé la terre avec des mots.
Je t'aime d'amour,d'un amour sans fin,sans nom,insensé,désespéré,perdu!
Tu es aimée,adorée,idolâtrée,jusqu'à en mourir!Et non,je ne guérirai pas.
Et non,je n'essaierai pas de vivre;et j'aime mieux cela,et mourir en t'aimant
vaut mieux que de vivre.Je me soucie bien de ce qu'ils diront.Ils disent que
tu as un amant.Je le sais bien,j'en meurs,mais j'aime,j'aime,j'aime.
Qu'ils m'empêchent d'aimer![Lettre à Georges Sand,Baden,septembre 1834]
PERDICAN :
(...) Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informent rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
-C'est un peu triste de s'enivrer tout seul.
-Le monde entier m'abandonne; je tâche d'y voir double, afin de me servir à moi-même de compagnie.