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Critiques de Almudena Grandes (211)
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Inès et la joie

Une déception après "un coeur glacé" qui m´avait emporté.

J´ai jeté l´éponge à la moitié du livre.

Les personnages m´ont paru fades. Leurs aventures petites ou grandes ne parvenaient pas à me donner l´envie de les suivre.

Peut-être l´auteure a-t-elle vu trop grand?

J´ai le sentiment qu´à force de rajouter des ingrédients elle s´est perdue dans la recette et qu´entre la grande et la petite histoire aucune des deux n´en sortait gagnante.





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Adiós, Martínez

Realmente, no aprecié este libro porque me aburri un poco. Sin embargo, es una hermosa historia de amistad. Y las imagen me hicieron reir mucho.

Sacha
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Le coeur glacé

Un très long roman mais qui vaut la peine !

J'ai eu un peu de mal au début car on bouge beaucoup dans le temps. Le début et la fin du franquisme, notre époque mais à différents moments, etc mais une fois dedans on ne peut plus le lâcher ! Ce livre mêle histoires d'amour, de famille, Histoire avec une plongée dans les différents moments de la guerre civile, du franquisme et de l'après Franco, tout cela avec une trame un peu policière. C'est passionnant, j'ai vraiment adoré et je recommande !
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Vents contraires

Une femme de cinquante-trois ans s'enfuit de Madrid et s'installe en Andalousie dans le quartier cossu d'un village côtier. En face de chez elle, s'installent un homme de trente-neuf ans, avec sa nièce et son frère, frappé d'un handicap mental. Ils viennent également de Madrid. Se pose la question immédiate, pourquoi cet homme, médecin hors pair, a-t-il également tout quitter à Madrid pour venir travailler dans un hôpital de province loin de chez lui ? Se greffent vite à eux, une jeune femme de ménage dont le fils va se lier d'amitié avec la nièce du médecin.



Almudena Grandes nous offre, comme à l'accoutumée, une histoire au long souffle, neuf cents pages, où elle nous parle d'amitiés indéfectibles, d'amours qui collent à la peau, surtout lorsqu'ils sont inavouables, histoire de rancunes, de peurs, où les personnages jouent leur va-tout pour surnager à leur passé, ce passé qui gangrène l'Espagne entre nantis et ceux qui ont tout perdu ou à peu près avec la victoire de Franco et, sans doute, qui y ont laissé leur dignité.



Un très beau moment de lecture, malgré quelques longueurs. Mais qui donne envie d'aller encore plus loin à la découverte de ce que cette auteure a imaginé comme autres scénarios.

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Le Coeur glacé, tome 1

Une saga familiale passionnante sur fond de guerre civile espagnole où le coeur d'un pays s'est déchiré.

Doit-on oublier ? Peut-on oublier ?



Un livre magistral.
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Vents contraires

C'est une découverte pour moi que de lire du Almudena Grandes et c'en est une belle. Son écriture est profonde et il faut savoir prendre son temps pour aller au bout de ce roman.

Cette dame a su décortiquer et brosser le portrait de chaque personnage. Je dirais même jusqu'au fond de leur âme tellement ils sont tous particuliers. que ce soit Juan Olmedo, Alfonso, son frère, Tamara, sa nièce, sa femme de ménage, Maribel, sa voisine Sara qui habite en face de sa nouvelle demeure, eh bien on peut découvrir au fil des pages que ce sont des âmes bien tourmentées. Reste à découvrir les secrets de chacun, les choix qui se sont imposés dans leurs vies et ceux qu'ils n'ont pu faire. Que d'incertitudes, de résignations mais surtout quel nombre de pages à lire, car ça été long mais très long pour moi d'en arriver à la fin malgré le plaisir que j'ai pu en retirer.

Une belle découverte à faire pour qui ne connaît pas encore cette dame espagnole.
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Le coeur glacé

Une fresque familiale et historique. On comprend pourquoi Vargas Llosa l'a saluée : on reconnaît l'alternance de narrations, le jeu des destins qui suivent leur ligne pour finir par se croiser. Une lecture agréable qui nous plonge dans une sombre époque.
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Le coeur glacé

Passionnant....

Une très belle saga, un contexte historique que je connaissais peu et qui m'a permis de découvrir une période sombre de notre histoire... la guerre d'Espagne n'a pas fait que des victimes sur son sol, mais bien aussi en France...

Petit bémol : la romance d'Alvaro et Raquel me semble bien trop détaillée et certains détails gagneraient à ne pas être si longuement développés (mais c'est mon avis).

Bref, une belle lecture et un beau voyage.
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Le Coeur glacé, tome 1

Le titre de ce livre est un emprunt à un poème du poète espagnol Antonio Machado :

" Ya hay un español que quiere vivir y a vivir empieza , entre una España que muere y otra que bosteza . Españolito que vienes al mundo , te guarde Dios . Una de las dos Españas ha de helarte el corazon . "

Il y a un espagnol qui veut vivre et commence sa vie entre une Espagne qui meurt et une autre qui bâille . Petit espagnol , toi qui vient au monde , que Dieu te garde . Une de deux Espagne te GLACERA LE CŒUR .

Ce livre retrace 70 ans de l'histoire de L'Espagne avec des dissensions au sein de quelques familles : certains parents peu fortunés furent républicains et d'autres plus riches choisirent le camp des Franquistes et de l'église .
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Inès et la joie

Quel souffle ! Quelle énergie !



J'ai retrouvé dans ce livre de Almudena Grandes la même impétuosité et force de conviction que dans le premier livre que j'avais lu, Les trois mariages de Manolita. Le style d'Almudena Grandes est à l'image de la personnalité de cette femme que j'ai eu l'occasion de rencontrer dans un festival littéraire à Bruxelles il y a quelques mois.



Elle nous raconte un autre épisode de la guerre d'Espagne, à travers l'histoire d'amour de Inés et de Gálan, celle du rôle du parti communiste espagnol et de la répression de celui-ci par le franquisme.



Toutefois, personne me connaissant, ne sera étonné si je vous dis que sur les 760 pages qui composent ce livre, il y a des longueurs et que j'aurais bien supprimé deux cents pages au moins.



En fait, Almudena Grandes a voulu nous donner trop de détails historiques, mais ce qui m'a déçu le plus, c'est qu'après que la Passionaria, Dolores Ibárruri Gómez, chef du parti communiste espagnol, se soit réfugiée à Moscou avec son amant, accueillis par Staline, Almudena Grandes ne nous dit rien des hésitations ou des doutes qui ont dû forcément jaillir dans l'esprit des troupes communistes à l'annonce de ce qui se passait dans les camps staliniens et qui était aussi connu que les horreurs hitlériennes. Ceci d'autant plus que l'histoire se termine bien après la disparition de Franco. L'auteure se focalise sur l'Espagne, qui se révélera également un terroir de tromperies pour la base du parti, mais j'aurais aimé davantage.



Cela reste un très bon roman, qui se lit sans discontinuer une fois commencé.
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Inès et la joie

Almudena Grandes dont le Coeur Glacé est l'un des fleurons de ma bibliothèque a projeté d'écrire Les épisodes d'une guerre interminable . le premier des 6 romans prévus est Inès et la joie . L'histoire commence en octobre 1944 lorsqu' Inès ancienne prisonnière politique, coincée dans la maison de son frère à quelques kilomètres de la frontière française entend à Radio Espagne Indépendante que les troupes du PCE basées à Toulouse sont sur le point d'envahir l'Espagne de Franco ... Inès et Galan sont les deux héros de cette histoire , avec eux leurs amis survivants de cette invasion ratée du val d'Aran , nous les suivrons jusqu'en avril 1977 et la mort de Franco ...

Roman d'une période trouble de l'histoire espagnole, période dont les protagonistes sont sortis marqués à vie . Ce récit avait de prime abord tout pour m'enchanter, une plume que j'aime, une période de l'histoire que je commence à comprendre , des personnages hauts en couleur , mais voilà à force de vouloir bien faire, à force de vouloir expliquer le pourquoi du comment du PCE et du PC central ,d'obédience stalinienne, à force de détails , certes importants , ce roman a fini par devenir à mes yeux un "fourre-tout" souvent indigeste et m'a laissé un arrière goût de déception suffisant pour me convaincre d'attendre avant de replonger dans l'oeuvre d' Almudena Grandes . Bref une lecture décevante , dommage !
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Le coeur glacé

J'ai adoré ! Et pourtant, j'ai eu beaucoup de mal au début avec la relation naissante entre Álvaro et Raquel, je ne voyais pas ce qu'elle venait faire au milieu des flash back de la guerre civile, de l'exil, de la deuxième guerre mondiale, du retour... Et puis, petit à petit, chaque pièce du puzzle trouve sa place.



C'est une fresque magnifique de l'Espagne du XXe siècle que nous offre là Almudena Grandes. Une histoire, des mots qui résonnent encore moi, alors que j'ai refermé cette brique énorme il y a quelques jours déjà. C'est une plongée dans cette ambiance feutrée de non-dits, de secrets et ces tensions qui ont traversés toutes les familles espagnoles et qui les traversent peut-être encore.



Personne n'est oublié. Ceux qui ont choisi le clan des "gagnants", ceux qui ont choisi de partir et ceux qui sont restés, par défaut. Ceux qui ont été braves, ceux qui ont été lâches, ceux qui ont souffert, ceux qui ont profité des "opportunités".



Une histoire qui prend aux tripes pour ces visages, ces petites histoires que donne, avec beaucoup de tendresse, Almudena Grandes à cette partie sombre de l'histoire, pas si ancienne, d'Espagne.



À lire, sans aucun doute !
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Le lecteur de Jules Verne

Antonino, neuf ans, est le fils d’un garde civil (gendarme). Il vit dans la Sierra andalouse, plus particulièrement dans la caserne où travaille son père. Nous sommes à la fin des années 40 et les montagnes de cet arrière-pays reculé abritent des maquisards républicains qui ont refusé de se rendre à la police militaire de Franco.

On peut d’ailleurs les comprendre : ceux qui l’ont fait ont été d’abord torturés puis fusillés contre le mur d’un cimetière, histoire d’être efficace... Quant à leurs proches, ils sont devenus des parias, privés de tout emploi public ou bien rémunéré. Ils vivent dans un dénuement tel qu’il ne leur reste souvent plus que la peau sur les os. Et ils savent qu’ils demeureront des intouchables durant des décennies, car les Alliés ont définitivement renoncé à libérer l’Espagne du joug franquiste. Comme disaient les Américains, no return on investment.

En tant que fils d’un représentant de l’ordre, Nino (diminutif d’Antonino) n’est pas riche pour autant, tant s’en faut. Mais, en plus, il doit supporter les hurlements des paysans torturés dans les cellules situées sont le logement de fonction accordé à son père. Des cris qui frôlent la folie et qui rendraient dépressif le gosse le plus équilibré du monde : « On ne pouvait pas continuer à vivre de cette façon, mais c’est ainsi que nous vivions. Et les parenthèses de calme, les mois sans coup de filet, sans arrestation, sans enterrement, n’avaient d’autre sens que l’attente... Qu’on entende à nouveau toquer à la porte d’à côté ou à sa propre porte.

- « On emmène votre mari faire sa déposition, Madame. Ne vous en faites pas, nous le ramenons tout de suite ». Et puis...

- (Au prisonnier) « Tu peux t’en aller, mais reste devant nous, qu’on puisse te voir partir ».

Et les coups de feu au petit matin, « car votre mari a tenté de s’enfuir, Madame, et nous n’avons pas eu d’autre solution que de lui tirer dessus... » Toujours les mêmes mots, toujours la même syntaxe bureaucratique de la terreur. Le vocabulaire mesuré des fausses condoléances, la courtoisie tiède des assassins. »



Mais, rassurez-vous, tout le roman (basé sur des faits réels) n’est pas aussi noir. On assiste notamment à la rencontre entre Nino et un solide gaillard habitant en dessus du village nommé Pepe el Portugués. Cet ex-aventurier solitaire va lui servir de modèle de vie et lui permettre de sortir de l’atmosphère étouffante d'un village plombé par la terreur franquiste.

Et, le gosse ira de découverte en découverte que ce soit sur le plan intellectuel, politique ou amoureux. Une très jolie histoire qui amène avec elle des émotions si belles qu’on les dirait réelles. Impossible de lâcher le bouquin avant le dénouement !

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Le coeur glacé

Je n'ai pas pour habitude de faire dans l'emphase, mais il ne m'a fallu que quelques dizaines de pages pour m'apercevoir que ce livre n'est pas un énième roman sur la Guerre civile espagnole. C'est beaucoup plus que ça. En effet, à travers le portait de trois générations d'Espagnols, le récit nous permet de vivre de l'intérieur ce qui s'est passé au sud des Pyrénées ces cent dernières années. Et ça n'est pas rien.



Si je ne devais donner qu'un exemple, j'ai littéralement pleuré lorsque j'ai lu la partie consacrée à la rencontre entre un officier républicain espagnol et une compatriote réfugiée à Toulouse au milieu de la Seconde Guerre mondiale.



Pourtant, cette saga familiale est tout sauf un roman à l'eau de rose. Les personnages sont criants de vérité et leur destin rugueux a rencontré un écho au plus profond de moi… On sent que l'écrivain Almudena Grandes s'est extrêmement bien documentée sur les années 1936-1960 avant d'écrire ce livre. Au final, cette épopée s'insère avec finesse dans la période 1920-2007 qui aura vu l'Espagne passer par tous les états d'âme.



Le récit débute en 2007, lorsque les Carrión enterrent Julio, le patriarche de la famille. Alvaro le narrateur, qui est aussi son fils, se tient en retrait de la fosse, ce qui n'est pas un hasard. À quelques mètres de lui une belle inconnue observe toute la scène. C'est notamment elle qui, plus tard, obligera le cadet à explorer le passé pour le moins trouble de son père. Ainsi, tout le roman est émaillé de retours au temps de la Guerre civile (1936-1939) et aux décennies de plomb qui ont suivi avant la mort de Franco en 1975.



On découvre entre autres l'extraordinaire ferveur qui animait des hommes et des femmes persuadés à juste titre de vivre une parenthèse à l'époque inédite dans l'Histoire de l'Europe : droit au divorce et à l'avortement, liberté d'expression, suppression de certains privilèges de la bourgeoisie et du clergé, des syndicats puissants et respectés… Bref, tout ce que l'Espagne et une bonne partie du vieux continent n'avaient encore jamais connu.



Mais, après l'euphorie liée à la victoire électorale des Républicains en 1936, très rapidement les troupes nationalistes de Franco ont commencé à assiéger Madrid et ses environs. L'occasion pour le lecteur d'observer le comportement héroïque ou odieux de certains citoyens qu'on peut qualifier de « normaux » dans la mesure où rien ne les distingue à priori du commun des mortels...



En 1939, lorsque Madrid tombe, la famille Fernández, qui appartient à la bourgeoisie madrilène et qui a in extenso choisi le camp républicain, doit fuir vers la France.



Plutôt que de révéler une intrigue réaliste qui évite habilement le pathos tout en mettant en exergue la sinistre réalité de l'époque, je préfère tirer un parallèle avec deux événements récents qui rappellent hélas ! la situation de Madrid en 1939 : Sarajevo (1992-1995) et plus récemment Alep et la Syrie tout entière.

Là aussi, ceux qui semblaient avoir la légitimité morale et démocratique de leur côté ont été abandonnés à leur sort par cette Union européenne qui prétend amener la paix et la prospérité pour tous « dans le respect des valeurs démocratiques »...



Comme si les gens qui se révoltent contre l'arbitraire et l'injustice devaient forcément être défaits par la tyrannie et la barbarie de régimes à chaque fois soutenus par des dictatures étrangères surpuissantes militairement parlant.



On se consolera légèrement avec les paroles criantes de lucidité écrites par le poète Antonio Machado en décembre 1938, deux mois avant sa mort : « pour les stratèges, pour les politiques, pour les historiens, tout est clair : nous avons perdu la guerre. Mais sur le plan humain, je n'en suis pas si sûr… Nous l'avons peut-être gagnée. »
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Le lecteur de Jules Verne

Une fois de plus Almudena Grandes se lance sur l'histoire de son pays et des conséquences de la guerre civile, ici le fils d'un carabinier se rencontre un homme qui vit seule dans une ferme est-il un ancien républician on ne le saura qu'à la fin du roman mais derrières les masques se cachent d'autres réalités. Moins bon qu'Inée et la joie mais agréable quand même

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Inès et la joie

Livre magnifique qui commence à la fin de la guerre d'Espange lorsque les républicains passent la frontière au Perthus et à leur internement dans les camps d'Argeles et de Saint-Cyprien, sur la tentative de reprise de l'Espagne avec "l'invasion" du Val d'Aran au cours de l'automne 44. S'en suis une histoire d'amour entre le héros et sa compagne Républicaine espagnole contrainte au silence pendant des années. Après on suit leur vie entre elle qui ouvre un restaurant à Toulouse lui qui retourne en Espagne dans la clandestinité. Le livre se termine à Madrid où tout le monde est revenu vivre après la mort de Franco et la restauration de la monarchie républicaine.

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Le coeur glacé

J'ai lu ce livre en espagnol et je me suis plongée littéralement dans la vie des personnages et dans l'histoire. Depuis Pas Pleurer de Lydie Salvayre, je me suis mise à lire sur la guerre d’Espagne, de préférence des auteurs espagnols. Avec ce roman, j'ai été servie. Bien sûr les longueurs des chapitres ne sont pas forcément justifiés mais j'ai pris un grand plaisir à relire ces cheminements en me mettant à la place de l'auteur et de son imagination, débordante de créativité. Je n'ai pas lu la traduction française mais l'écriture d'Almudena est pour moi poignante, en plus d'être témoin de l'Espagne contemporaine. Est-il prévu une adaptation cinématographique qui perdrait en intensité mais retracerait l'histoire, clé d'une compréhension de l'histoire espagnole et européenne?

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Le coeur glacé

Histoire de deux familles espagnoles (pour schématiser : l'une franquiste, l'autre républicaine) de 1936 à nos jours. C'est aussi l'histoire d'un fils qui découvre, dans une enquête douloureuse et après sa mort, qui était réellement son père si admiré ('Mon père était un homme beaucoup plus extraordinaire que nous, ses enfants, ne l'étions devenus'')



On y retrouve les éléments d'une bonne saga : secrets familiaux, nombreux personnages attachants, trahisons, haines, vengeances et, bien sûr, histoires d'amour. Mais, j'ai failli abandonner en cours de lecture du tome 1 et n'ai pas pu embrayer de suite le 2e tome (j'ai lu deux livres d'autres auteurs avant de me décider). Car si le contexte historique est passionnant, la forme du roman et le style de l'auteur m'ont passablement agacée.





Le contexte historique est remarquable et riche :

- la guerre civile espagnole, ses atrocités, ses luttes fratricides et ses profiteurs

- les espagnols engagés dans la Wehrmacht et la légion Azul

- les réfugiés républicains en France ; on devine l'amertume de l'auteure devant les internements à leur arrivée et le peu de reconnaissance de la France pour ceux qui ont lutté contre les allemands avec les résistants

- la dictature franquiste, son affairisme et ses lois iniques qui ont maintenu les espagnols dans la peur engendrée par la guerre civile (‘'La dictature a coupé les ailes de la mémoire." a dit l'auteure)

- l'après franquisme et le retour, quelquefois difficile, des espagnols réfugiés en France ; les divisions dans les familles sont difficiles à surmonter et on sent les blessures indélébiles de la guerre civile.

- à travers le couple Raquel/Alvaro, on voit combien cette histoire pèse sur le présent des espagnols (‘'Mon intérêt pour cette guerre est celui de ma génération : mes grands-parents l'ont vécue, mes parents en ont hérité, et nous, nous l'avons récupérée." a dit l'auteure)



Autre point positif : l'auteure aime manifestement Madrid ‘'aux ciels incomparables'' qu'elle décrit si bien qu'on a l'impression d'y déambuler.





La forme et le style nuisent, à mes yeux, à la qualité de cette saga :

- des allers et retours entre les familles et/ou entre passé et présent sans chronologie et sans lien entre eux ; les nombreux intervenants et les mêmes prénoms donnés de pères en fils ne simplifient pas la compréhension.

- en permanence, des allusions à des faits ou événements qui ne s'éclaireront que bien plus tard et qui embrouillent le récit (ex. : le lien familial entre les deux familles auquel il est souvent fait référence n'est clairement établi qu'à la page 311 du tome 2, soit la 1075e page de la saga ; les arbres généalogiques ne remontent pas assez haut pour le montrer) ; le suspense laisse la place au fouillis

- une romance, fil rouge du roman, bien trop développée (un critique a dit avec justesse : ‘'long, mélo et laborieux'') ; les détails et le lyrisme dans les descriptions des sentiments amoureux d'Alvaro et les scènes de sexe m'ont poussée à sauter des paragraphes, voire des pages entières (‘'une écriture copieuse jusqu'à la saturation'' selon un critique)

- les répétitions de phrases mot pour mot à une page d'intervalle m'ont semblé superflues



Autre remarque : l'auteure est nettement de parti pris, les bons étant les républicains et les méchants, les franquistes ; à mon avis, l'histoire est plus nuancée et cela risque de déplaire à certains lecteurs (ce n'est pas mon cas n'étant pas impliquée dans ce pan de l'histoire).





En bref, je donne 5 étoiles pour le contexte historique et 2 étoiles pour la forme et le style ; ce roman aurait gagné à être réduit d'un bon tiers.



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Le lecteur de Jules Verne

Nino est un gamin d'une dizaine d'année de la fin des années 40 en Espagne. Si nous le rencontrions aujourd'hui en Espagne, il serait l'un de ces vieux de presque 80 ans....

Il grandit entre l'école, les montagnes andalouses de Jaén et la caserne où son père est garde-civil. Un père qui s'absente la nuit pour des missions de maintien de l'ordre, pour rechercher Cencerro, chef des rebelles, pour des arrestations de républicains...Des garde-civils qui, aussi, sur ordre tuent d'une balle dans le dos ceux qui ont été interrogés, en prétextant leur tentative d'évasion...

Nino est souvent réveillé, la nuit, par les cris des personnes torturées de l'autre coté des fines cloisons de la caserne.

Niino ne nous parle pas de ses copains et peu de son école. Il a cependant un ami, Pepe le Portuguais, personnage mystérieux et attachant, avec lequel il parcours la montagne, va à la pêche aux écrevisses...Un ami qui va lui permettre petit à petit de comprendre la situation de l'Espagne, de réfléchir, de choisir sa vie.

Trop petit pour devenir garde civil, Nino se prépare à devenir employé de bureau, il apprend la dactylographie auprès de femmes seules qui lui feront, également, découvrir Jules Verne et la littérature ..Des romans qui le font rêver, lui ouvrent les yeux sur le monde qui l'entoure, sur la situation de son pays, forgent son caractère, sa personnalité d'adolescent et de futur adulte.

Almudena Grandes nous fait découvrir la vie dans cette Espagne franquiste, la vie d'un village, le quotidien de ces espagnols qui en tuent d'autres parce que leur idéal est différent du leur, froidement, lâchement, pour un salaire de misère. Mais aussi ces Espagnols qui résistent, s'infiltrent parmi les tueurs pour mieux les combattre. Certes dès le début du livre, nous percevrons son attachement à la cause républicaine, mais elle s'emploiera à nous décrire sans manichéisme cette Espagne et ses habitants, les gardes civils tueurs mais aussi ceux qui seront embrigadés dans cette police politique, parce qu'il fallait bien manger, ceux qui sont fiers de ce qu'ils font et aussi ceux qui sont forcés d'exécuter des ordres contre leur gré..

Un regard sans complaisance sur cette Espagne et cette période, un regard vrai et dérangeant sur la lâcheté, la vérité, la justice, le courage individuel, les idéaux en politique....

C'était il y a quelques années. ceux qui ont vécu cette époque sont encore parmi nous, en paix. Heureusement.

La découverte d'un auteur, et aussi semble-t-il d'une suite littéraire...Mais on peut sans aucune difficulté prendre plaisir à cette lecture, en ignorant totalement les autres ouvrages de la série...

Un beau et dérangeant voyage dans le temps, que je poursuivrai sans doute prochainement


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Le coeur glacé

Au point de vue historique ce livre est un chef d'oeuvre qui nous plonge dans l Espagne et dans le vécu de son peuple. Il nous permet de mieux comprendre certains aspects de l histoire. L histoire des deux familles et l histoire d amour entre les 2 protagonistes sont passionnantes, mais pour moi le style d écriture à tué le roman: longueurs, répétitions, et surtout le fait de ne pas respecter la chronologie de l histoire, exemple : juste au moment où il doit se passer une chose importante revenir sur autre chose d insignifiant. J ai également trouvé les descriptions de Raquel trop mielleuses. Pour moi c est dommage car l histoire est très prenante.
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