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Critiques de Almudena Grandes (211)
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Inès et la joie

Petite information afin que les futurs lecteurs ne soient pas surpris ; le livre ne fait pas 750 pages en livre de poche comme annoncé, mais 1046.



Ceci étant dit, comme chaque livre d'Almuneda Grandes, si peu connue, et pourtant si grande écrivaine, le livre est magnifique.



Son érudition est étonnante, son écriture est fluide même si son procédé narratif n'est pas toujours simple à suivre : disons qu'il faut accepter de se perdre pour mieux se retrouver ensuite ; il faut se laisser porter.



Comme ça, à priori, je n'étais pas intéressé par l'histoire de l'Espagne au XX° siècle, jusqu'à ce qu'une amie me conseille "Les secrets de Ciempozuelos", que je me mette à le lire sans envie, plus pour faire plaisir à cette amie, et que finalement, les pages défilant, je ne puisse plus en sortir le nez.



N'hésitez donc plus et plongez-vous allègrement dans "Les épisodes d'une guerre interminable", avec un fond de tristesse cependant, car le décès prématuré de cette belle autrice, nous a privé du 6ème volume qui était prévu.



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Le coeur glacé

Je l’ai commencé en espagnol mais terminé en français parce que, oui, c’est long long long. Difficile à suivre avec des allers retours permanents dans le temps et des disgressions à n’en plus finir…..

ceci étant un beau livre pour qui s’interresse à comprendre ce beau pays qu’est l’espagne.
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Le coeur glacé

Très beau roman, scénario très original, contexte historique magnifiquement rendu. Personnages très travaillés. Une complexité humaine particulièrement bien rendue, avec de nombreuses zones grises voire sombres, coexistant avec des actes héroïques ou profondément nobles. La question de la verité historique, sur son pays, sa famille ou sur soi-même, la question de l'acceptation de qui on est et d'où on vient, la question des valeurs fondamentales, sont abordées avec maestria. Néanmoins beaucoup trop de longueurs et de répétitions génératrice de lourdeurs et de pesanteurs lassantes pour le lecteur. Dommage, car cela aurait pu produire un chef-d'œuvre comme "Dans la grande nuit des temps" de Molina
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Les Patients du docteur Garcia

L’Espagne est un pays très proche de nous géographiquement mais dont on oublie souvent qu’il a eu des heures sombres récemment. Dans ce roman inspiré de faits réels, nous pouvons connaître les débuts du franquisme et la fuite des nazis après la seconde guerre mondiale, grâce aux personnages dont l’histoire se mêle durant plus de 30 ans. On s’attache à ses personnages, on se met à leur place régulièrement et surtout on découvre cette histoire récente avec une excellente facilité. Un excellent roman, idéal pour découvrir le pays et son histoire.
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Les Patients du docteur Garcia

La grande valse entre nazisme, communisme, franquisme et autres ismes de tous poils...et qui laisse au bord du chemin les hommes et les femmes qui luttent et se battent désespérément pour un monde meilleur. .. Victimes d'abord du fanatisme ensuite de la lâcheté et enfin des intérêts économiques des nations, ces hommes et femmes qui voulaient la justice sont les laissés pour compte de l'Histoire. Captivant de bout en bout.
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Le Coeur glacé, tome 2

Dans le deuxième livre, en version poche, on trouve une partie de la "glace" et le troisième chapitre s'appelle "coeur gelé", ce chapitre est un chef-d'oeuvre car nous assistons à la transformation de l'amour qui s'exprimait merveilleusement bien dans les premier et deuxième chapitres en désespoir et peut-être en haine chez le même personnage. le professeur de physique pour qui tout semblait fonctionner de manière carrée réalise que celui qui admirait et aimait ses parents découvre la glace et le désespoir. Dans ce chapitre, la partie que j'ai peut-être préférée, c'est quand la petite-fille se venge de son grand-père ou du moins essaie de le faire. Cette petite fille de six ans qui a vu son grand-père pleurer et qui ne laissera pas ce souvenir dans un coin de sa mémoire, mais qui, à travers la légitimité générationnelle, affrontera celui qui a fait pleurer son grand-père un jour. Enfin, cette lecture est spectaculaire en espagnol et peut-être un peu moins pour moi en français, mais je la recommande à 100%.

Quelques petites pages constituent une partie spécial du livre, les notes de l'auteure : de l'autre coté de la glace, ou elle remercie à tous ceux qui ont raconté leurs histoires et qui lui ont permis de raconter, on apprend qu'il s'agit des histoires vraies. Il faut dire que j'ai beaucoup apprécié la version audio en espagnol que j'ai combiné avec la lecture de la version en français.

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Le Coeur glacé, tome 1

Ce livre est indispensable si vous voulez en savoir plus sur la situation de l'Espagne de 1937 jusqu'aux années 2000, mais surtout si vous voulez connaître les différentes situations difficiles que les Espagnols ont vécues à cause de la Seconde Guerre mondiale et surtout après, pendant le franquisme. Les histoires racontées ici sont basées sur des événements réels que l'auteure mentionne à la fin du livre. Il est divisé en 3 parties, la première s'appelle : "le cœur", dans ces pages, nous découvrons la situation de grands-parents qui apprennent la chute de Franco en 1977. Mais aussi de l'événement qui restera gravé dans la mémoire de Raquel, la petite-fille d'Ignacio, un événement qu'elle garderait dans son cœur. Dans cette partie, j'ai apprécié les références au ciel de la patrie et à la saveur de la nourriture, à travers la mention des aubergines qui, selon Anita (la grand-mère), ne sont pas les mêmes en France, où ils sont exilés, qu'en Espagne. Les personnages espagnols disent que leur pays est un pays de "fils de pute" et la référence au moment où ils retourneront en Espagne. Le verbe "retourner" prend un sens réel à travers ces récits. Cependant, il me semble que dans différentes phrases, la force du texte espagnol est obscurcie par la traduction. Cela est peut-être influencé par le fait que l'espagnol est ma langue maternelle. Almudena Grandes, à travers son texte, nous enseigne que la conjugaison de certains verbes a une signification particulière pour les Espagnols. Cela signifie que même si je parle espagnol, peut-être, en raison de mon contexte socio-culturel différent du sien, cela peut provoquer une compréhension différente de ces actions. Parler des souvenirs du grand-père et de ceux de la petite-fille et les mettre presque sur un même plan à travers l'argumentation justifie ce que l'auteure dit sur l'importance de la mémoire dans la constitution de l'identité des individus. Elle a mentionné dans une interview que "la mémoire n'a pas seulement à voir avec le passé, mais elle est liée au présent et à l'avenir, car cela signifie savoir à qui nous voulons ressembler dans notre lignée familiale et c'est aussi un point de comparaison pour éviter les mêmes erreurs". La deuxième partie s'appelle "le cœur de glace", c'est la partie la plus longue et elle nous fournit des informations pour en savoir plus sur les circonstances du cœur glacé. Un va-et-vient entre les histoires du grand-père et de la petite-fille Raquel nous offre des éléments décisifs du passé qui tissent leur présent. Le verbe "attendre" et la notion du temps sont utilisés pour créer une toile intrigante pour le lecteur. Le personnage principal est physique et à travers une loi de la physique qui prétend que la somme des parties n'est pas égale aux parties, semble aussi refléter une fallacieuse argumentation perçue tout au long des pages de ce long chapitre.
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Le coeur glacé

Ce livre est indispensable si vous voulez en savoir plus sur la situation de l'Espagne de 1937 jusqu'aux années 2000, mais surtout si vous voulez connaître les différentes situations difficiles que les Espagnols ont vécues à cause de la Seconde Guerre mondiale et surtout après, pendant le franquisme. Les histoires racontées ici sont basées sur des événements réels que l'auteure mentionne à la fin du livre. Il est divisé en 3 parties, la première s'appelle : "le cœur", dans ces pages, nous découvrons la situation de grands-parents qui apprennent la chute de Franco en 1977. Mais aussi de l'événement qui restera gravé dans la mémoire de Raquel, la petite-fille d'Ignacio, un événement qu'elle garderait dans son cœur. Dans cette partie, j'ai apprécié les références au ciel de la patrie et à la saveur de la nourriture, à travers la mention des aubergines qui, selon Anita (la grand-mère), ne sont pas les mêmes en France, où ils sont exilés, qu'en Espagne. Les personnages espagnols disent que leur pays est un pays de "fils de pute" et la référence au moment où ils retourneront en Espagne. Le verbe "retourner" prend un sens réel à travers ces récits. Cependant, il me semble que dans différentes phrases, la force du texte espagnol est obscurcie par la traduction. Cela est peut-être influencé par le fait que l'espagnol est ma langue maternelle. Almudena Grandes, à travers son texte, nous enseigne que la conjugaison de certains verbes a une signification particulière pour les Espagnols. Cela signifie que même si je parle espagnol, peut-être, en raison de mon contexte socio-culturel différent du sien, cela peut provoquer une compréhension différente de ces actions. Parler des souvenirs du grand-père et de ceux de la petite-fille et les mettre presque sur un même plan à travers l'argumentation justifie ce que l'auteure dit sur l'importance de la mémoire dans la constitution de l'identité des individus. Elle a mentionné dans une interview que "la mémoire n'a pas seulement à voir avec le passé, mais elle est liée au présent et à l'avenir, car cela signifie savoir à qui nous voulons ressembler dans notre lignée familiale et c'est aussi un point de comparaison pour éviter les mêmes erreurs". La deuxième partie s'appelle "le cœur de glace", c'est la partie la plus longue et elle nous fournit des informations pour en savoir plus sur les circonstances du cœur glacé. Un va-et-vient entre les histoires du grand-père et de la petite-fille Raquel nous offre des éléments décisifs du passé qui tissent leur présent. Le verbe "attendre" et la notion du temps sont utilisés pour créer une toile intrigante pour le lecteur. Le personnage principal est physique et à travers une loi de la physique qui prétend que la somme des parties n'est pas égale aux parties, semble aussi refléter une fallacieuse argumentation perçue tout au long des pages de ce long chapitre. Le troisième chapitre s'appelle "cœur gelé", ce chapitre est un chef-d'œuvre car nous assistons à la transformation de l'amour qui s'exprimait merveilleusement bien dans les premier et deuxième chapitres en désespoir et peut-être en haine chez le même personnage. Le professeur de physique pour qui tout semblait fonctionner de manière carrée réalise que celui qui admirait et aimait ses parents découvre la glace et le désespoir. Dans ce chapitre, la partie que j'ai peut-être préférée, c'est quand la petite-fille se venge de son grand-père ou du moins essaie de le faire. Cette petite fille de six ans qui a vu son grand-père pleurer et qui ne laissera pas ce souvenir dans un coin de sa mémoire, mais qui, à travers la légitimité générationnelle, affrontera celui qui a fait pleurer son grand-père un jour. Enfin, cette lecture est spectaculaire en espagnol et peut-être un peu moins pour moi en français, mais je la recommande à 100%.

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Le coeur glacé

Blessures espagnoles



Il aurait eu 300 pages de moins, je lui donnais sans hésiter 5 étoiles.

Le coeur glacé est un formidable retour sur la guerre civile espagnole, et les années qui ont suivi, la guerre mondiale, et la dictature de Franco. On suit deux familles, ceux qui sont du côté républicain, les Fernandez qui finiront morts ou en exil, et ceux qui sauront tirer les marrons du feu, comme ce Julio Carrion, autour de la mort duquel tourne l'histoire.



L'ennui c'est que, bien qu'il y ait un arbre généalogique des deux familles, il n'est pas simple de savoir dans les premières centaines de pages de qui on parle, car de génération en génération ils ont les mêmes noms, et l'on passe d'une génération à l'autre en même temps que de chapitre.





L'auteure a choisi comme fond du récit, une histoire d'amour ; pourquoi pas, elle aurait pu choisir un thriller ou tout simplement une biographie. C'est bien mené, mais les tergiversations et autres lamentations des deux amoureux sont quand même un peu longuettes.



C'est en tout cas extrêmement bien documenté, et ma lecture arrive finalement à point nommé alors que la Catalogne et l'Espagne se déchirent, peut-être sur fond de non-dits.



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Vents contraires



Autant j’avais aimé les deux tomes de Le coeur glacé, tout en regrettant un peu le nombre de personnages, autant cette fois ci, je suis déçue. Neuf cent pages, quelques personnages attachants comme Juan chirurgien orthopédiste (je n’ai pas dit parfait), son frère Alfonso, handicapé mental et sa nièce Tamara orpheline, qu’il prend en charge tous les deux à la mort de son frère Damian.

Mais le personnage de Sara Gomez me laisse perplexe. Pourquoi y a t il Donna Sara, sa mère adoptive et ses vrais parents ?

C’est d’autant moins clair que le récit n’est pas linéaire, on passe sans cesse du présent au passé.

Juan et Sara, tous deux madrilènes, ont choisi de s’installer dans un lotissement neuf dans un ville gouvernée par les vents près de Cadix. Là vit Maribel qui fait le lien entre les deux familles chez qui elle fait le ménage. Tandis que son fils Andrès devient L’ami de Tamara.



Ce qui m’a aussi gênée c’est qu’il y a beaucoup de redites, sans elles, il aurait perdu un tiers de son volume, voire la moitié.

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Les trois mariages de Manolita

Ce livre est une merveille, l'auteure relate la vie en Espagne au moment de la guerre avec une écriture stylisée et une galerie de personnages à la personnalité inoubliable. Le lecteur ne s'ennuie pas une seconde, il s'enrichit de connaissances. Je vous le conseille, vous aurez du mal à tourner la dernière page.
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Les trois mariages de Manolita

Roman à nombreux tiroirs, Les trois mariages de Manolita est un roman espagnol faisant le récit d’une Espagne en proie au fascisme de Franco et, dans la foulée, l’arrivée de la seconde guerre mondiale.

Almudena Grandes est une auteur que je ne connaissais pas – ce roman est son troisième sur six romans à son actif, chaque roman peut être lu indépendamment des autres mais ces six livres sont néanmoins un tableau chronologique de l’Espagne.

Il s’agit donc de romans même si ceux-ci sont nettement inspirés de faits (malheureusement) bien réels.

A noter qu’une liste de personnages est mentionnée en fin de roman (hum, sur liseuse, faut attendre la fin de l’histoire pour s’en rendre compte!), ce qui peut s’avérer très utile étant donné la multitude de personnages et les nombreux espaces spatio-temporels du livre (nombreux flashbacks au cours de l’histoire).
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Les secrets de Ciempozuelos

L'avantage de regarder Netflix est de découvrir des films et des séries inspirés d'auteurs qui me sont inconnus.

Le déclic est venu avec " Les patients du docteur Garcia" où je suis ressortie enthousiasmée par les personnages dans une Espagne très troublée.

Almudena Grandes s'est consacrée à l'histoire de son pays afin de donner une vision de la guerre civile espagnole et du régime répressif de Franco.



Dans "Les secrets de Ciempozuelos" nous sommes dans un asile pour femmes où le docteur Vélasquez s'occupe des paranoïaques telle Aurora Rodriguez Carballeina.

Revenu dans son pays après un séjour en Suisse il découvre les fractures sociales qui sont les plaies béantes que le régime inflige. Il tente pourtant de lutter mais la solitude l'envahit malgré ses amis et ses conquêtes.

Résolu à soigner ses patientes avec un médicament révolutionnaire, le sort des malades s'améliore considérablement. Pourtant son programme va devoir s'interrompre; les autorités de santé désapprouvant la chlorpromazine.

Autour de ce portrait d'un homme plein d'empathie envers ses malades gravitent des femmes de tous milieux.

Maria Castejon, l'aide-soignante issue d'un milieu très modeste se retrouve piégée par un docteur sans scrupule.

Aurora, femme très cultivée, internée depuis vingt ans vit une paranoïa destructrice. Elle se donne pour mission d'engendrer l'homme de demain, l'être parfait. Sa propre fille n'étant pas à la hauteur, elle la supprime car non conforme au chef-d'oeuvre qu'elle veut créer. D'où le titre du roman en espagnol "la Madre de Frankenstein".

Dans cet univers féminin, les religieuses qui dirigent l'établissement ont de grands pouvoirs que soeur Anselma utilise au nom de l'Eglise catholique.

Beaucoup de personnages entrent en scène pour refléter une société corrompue où le silence est de rigueur, les interdits légions, la liberté d'expression inexistante et l'eugénisme, une voie de purification: une ère d'obscurantisme fasciste.

C'est donc dans cette dictature franquiste cléricale que les femmes des années 1950 se trouvent dans des situations victimaires n'ayant aucune prise sur leur avenir.

De la boniche à l'intellectuelle, leur sort est lié aux machistes, aux cathos qui volent les enfants d'internées, aux lâches qui n'assument pas leur paternité.



La finesse psychologique des héros m'a emportée vers la souffrance de ces femmes impuissantes et malheureuses même si certaines tentent de se révolter.



Dans ce contexte d'un peuple déchiré entre les Républicains et les Franquistes, j'ai trouvé ce roman excellent, éclairant sur l'idéologie nationale de l'époque où les homosexuels sont soignés par des électrochocs, où le sexe est encadré de péchés, où l'internement est arbitraire.

Point de salut. Les salauds brisent des vies de femmes en suivant l'ornière sociale de leur naissance. D'ailleurs Vallejo nommé "le Mengele espagnol" pensait que les vaincus étaient des déficients mentaux et les femmes des êtres inférieurs biologiquement.



J'ai pris mon temps pour lire ce dernier livre de l'auteure décédée en 2021.

500 pages pour dénoncer des horreurs, pour peindre des portraits hallucinants de bonté comme la famille Goldstein ou de cruauté représenté par le père Armenteros.

Un livre pour "la mémoire de femmes privées de liberté".

Un livre qui m'a d'autant plu touché lorsque je pense au sort de ma grand-mère, fille- mère dans les années 1940. Une vie de paria, de misère et de honte.

Alors comment ne pas ressentir le mal-être de tous ces secrets de femmes?

Nous avons depuis bien avancé avec les féministes pour trouver notre place dans la société occidentale. Malheureusement le bonheur des femmes n'est pas la préoccupation de certains pays opprimant leurs mères, leurs soeurs, leurs épouses.

Un roman éclairant "'comme un phare".







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Inès et la joie

Même si le choix de "Ines et la joie" pour la réunion du Club en septembre prochain n'est que le"plan B" je considère que c'est une très grande chance qu'il ait été choisi. Cela m'a permis de découvrir non seulement un superbe roman mais également une autrice Almudena Grandes (décédée en novembre 2021).



L'histoire est construite autour d'un fait historique, malheureusement peu connu : l'invasion du Val d'Aran (19/24 octobre 1944) par les guérilleros espagnols. (Ne pas oublier que, quelques semaines plus tôt, ces hommes avaient participé avec la 2ème DB à la libération de la France.)



Pendant la guerre civile espagnole Inés et Virtudes, la jeune employée de maison, participent à des réunions et actions avec des républicains membres du Partie Communiste Espagnol. Dénoncées elles seront emprisonnées. Ricardo, frère d'Inès, membre de la phalange, la sortira de prison, la mettra au couvent puis auprès d' Adela, son épouse, dans leur résidence secondaire. C'est de ce lieu qu'elle s'évadera le 19 octobre 1944 pour rejoindre à Bosost les guérilleros. Elle y rencontre Galan.



Vient alors le récit de ces six jours durant lesquels ils attendent de voir se réaliser la promesse qui leur avait été faite d' un bon accueil et du ralliement de leurs compatriotes à leur projet. Santiago Castillo responsable du Parti Communiste Espagnol, prendra la décision d'arrêter l'invasion.



Ce sera le retour en exil à Toulouse....mais j'arrête là le résumé. le roman est loin d'être terminé, reste de nombreuses pages à lire.... (le roman compte 1046 pages).



La construction du roman est intéressante. Quatre courts chapitres représentent "le récit d'événements historiques qui se sont réellement déroulés pendant la période où se situe la narration.." et quatre grands chapitres racontent l'histoire d'Inés et de Galan. le fait qu'il n'y ait pas de chronologie stricte n'est pas perturbant. Leur histoire est racontée alternativement par Inès et par Galan. Ils ne sont pas les seuls protagonistes, loin de là. de très nombreux personnages féminins et masculins complètent l'histoire. Compte tenu du nombre important de noms, prénoms et surnoms je me suis parfois sentie un peu perdue. Sont évoqués également dans le déroulé de la fiction des personnages connus, membres du PCE , comme Dolores Ibarruri (la passionaria), Santiago Castillo, Jesus Monzon...



Cet ouvrage a été pour moi une très belle découverte.
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Le Coeur glacé, tome 2

J'ai entendu parler d'Almudena Grandes pour la première fois à l'occasion d'un voyage en OUIGO España entre Barcelone et Madrid. En effet, la ville de Madrid a décidé en 2022 d'accoler le nom de l'autrice à celui de la gare de Puerta de Atocha. De retour en France, j'ai voulu lire un de ces romans et j'ai choisi, un peu par hasard, le Coeur Glacé publié en deux tomes aux Éditions du Livre de Poche.



Je dois dire que ce n'est pas de la petite littérature et l'histoire qui se déploie sur près de 1 400 pages est vraiment impressionnante. Heureusement que le lecteur peut se rapporter aux arbres généalogiques des familles Fernández et Carrión.



Toute personne qui aime l'Espagne et s'intéresse à son peuple et son histoire devrait lire Le Coeur Glacé. À titre personnel, cela m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur la terrible Guerre Civile qui a secoué le pays et les nombreux drames qu'elle a généré dans beaucoup de familles. De même Almudena Grandes est parvenu à mettre les mots justes sur ce regard si particulier qu'ont les Espagnols, un regard qui mélange la tristesse et l'orgueil.



Le Coeur Glacé, c'est aussi Madrid. La capitale espagnole est un personnage à part entière du roman et j'ai aimé retrouver les noms de rues dans lesquelles j'ai pu me promener à plusieurs occasions.



Il y a parfois quelques longueurs notamment sur les questionnements existentiels d'Álvaro et les bouleversements qu'occasionnent l'irruption de Raquel dans sa vie. Mais c'est peut-être un procédé de l'histoire pour amplifier les tensions qui le traversent.



En conclusion, un excellent roman que je conseille à toutes et tous. Hispanophiles ou non.
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Les Patients du docteur Garcia

A la fois fiction et récit historique, ce roman permet de suivre la destinée de deux hommes profondément impliqués pour la liberté en Espagne, l'un médecin, l'autre diplomate. 660 pages qui se lisent avec passion et enthousiasme, une envie de comprendre le rôle de ces combattants courageux qui ont voulu faire tomber Franco et se sont battus en prenant tous les risques. Un voyage dans la grande histoire entre Madrid et Buenos Aires, qui vient d'être adapté avec brio pour la télévision par José Luis Martin.
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Les Patients du docteur Garcia

Montherlant disait que tout homme est une guerre civile, dans ce roman c’est le couple d’Ampora et de Guillermo qui cultive les ferments du conflit fratricide. Pour une fois, l’homme est du côté gauche, l’humaniste, le républicain, le progressiste alors que sa compagne fantomatique vient de la bourgeoisie traditionaliste espagnole, donc du côté de la religion et des militaires qui renversent le gouvernement en place et s’emparent de Madrid en 1939.

L’intrigue assise sur les évènements historique se cherche entre le thriller et le roman d’espionnage, taquinant l’histoire avec un soucis de véracité.

Mais faire de Sartre et de Beauvoir de grands résistants relève plus de la science-fiction sous complaisance idéologique que de la vérité. La résistance de Sartre ne se résume à mon sens qu’à une rencontre au fond d’un square avec Daniel CORDIER (Secrétaire de Jean MOULIN) et les velléités aventureuses du batracien n’iront guère au-delà. « … Un petit coup de canif de ma part dans la trame historique du roman… »

En revanche, ce qui est remarquable est la manière dont l’auteur joue avec les multiples identités au risque de nous égarer. Le personnage central devient agent double et le processus de création de cette double identité est bien échafaudé dans le texte.

D’autre part, l’originalité du thriller réside dans une histoire qui tranche avec l’habitude de voir monopoliser généralement le sujet par des membres du MOSSAD, des juifs s’étant donné pour mission de traquer les dignitaires nazis. Ici, la stratégie de ces républicains clandestins est d’essayer de convaincre l’opinion internationale que Franco contribue à protéger des anciens criminels de guerre, ceci afin d’obtenir la destitution de l’autocrate. Mais en vain car Franco avait eu la bonne idée de garder sa neutralité dans le conflit. Il a su jouer sur tous les tableaux en se rapprochant des alliés. Les anglais prétendent lui avoir versé des subventions pour qu’il garde cette neutralité et qu’il ne s’engage pas auprès des forces de l’axe mais je n’y crois pas beaucoup.

En 1939, l’Espagne était un pays exsangue, détruit par une guerre civile de trois ans mais aussi la crise de vingt neuf et une république bringuebalante elle-même issue d’un putsch en 1934. Les 7 ans de dictature modérée du général Primo de Riviera durant la période 23 à 30, bien que particulièrement bénéfique pour le pays n’avait pas suffi à remettre l’Espagne au niveau des autres puissances industrielles. Alors que l’on aime Franco ou pas, il faut reconnaître qu’il aura pris les décisions qui s’imposaient pour redorer le blason et éviter que l’état ibérique ne devienne la première république socialiste sous contrôle stalinien.

Quant à comparer Otto SKORZENNI à Scarface pour essayer de détruire le mythe qu’il suscite apporte en effet un personnage énigmatique au roman mais peu de chose intéressante sur la personnalité réelle du colonel allemand et ce qu’il a véritablement été. Je conseille de lire à son sujet « La guerre inconnue » parue chez Albin Michel.

Pour conclure, ce roman de près de mille pages se lit très facilement et se rapproche étrangement des intrigues que l’on retrouve chez un auteur comme JE. Ellory.

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Malena c'est un nom de tango

J'avais choisi ce livre au hasard, dans un Corte inglés un jour de pluie, parce que j'aime le tango auquel le titre fait référence. Pas de tango dans ce livre, sauf celui de la vie. Je l'ai lu, donc, en VO; j'ai eu l'impression de passer quelques heures avec ma famille espagnole. De dialoguer avec eux. L'écriture est superbe, la profondeur des personnages et les voyages dans l'Espagne de la guerre civile à la movida m'ont totalement transportée. Ce livre m'a probablement, aussi, guérie ou du moins apaisée sur certaines douleurs anciennes. La famille, ses secrets, ses haines tues et ses amours déçues ; la guerre, la mort, le sexe, Franco, la cocaïne et les trésors mayas; la vie d'une femme, fille, soeur, mère, tout ça à la fois et à tour de rôle... un roman poignant, vivant, fort, indécent, tendre.
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Les trois mariages de Manolita

A travers ce long roman de plus de 750 pages, l'autrice Almudena Grandes dépeint le destin des vaincus du franquisme à travers l'histoire de nombreux personnages et plus particulièrement l'histoire de la jeune Manolita qui doit se battre pour survivre. Ce roman historique est le livre parfait et que je cherchais depuis longtemps pour comprendre la guerre civile espagnole et surtout la dictature qui s'en est suivie et la répression qui l'a accompagné.

Si parfois le style est un peu dur à suivre car il n'y a pas de transition claire entre les épisodes, l'histoire reste très intéressante et on ne s'ennuie pas. Le roman alterne entre le regard de l'héroïne et celui de personnages secondaires. J'ai beaucoup aimé cette construction qui donne beaucoup e relief à l'histoire et permet d'explorer le sujet de fond en comble tout en restant cohérent.
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Les secrets de Ciempozuelos

Ce roman et cette autrice que je découvre ont été pour moi une découverte. Les secrets de Ciempozuelos est le cinquième volume de la série « Épisodes d'une guerre interminable » mais il peut se lire indépendamment des précédents.

L’autrice nous plonge dans les années 50, sous la dictature de Franco, dans une Espagne verrouillée que la guerre civile a rendu schizophrène.

Dans cet imposant roman choral, se déroulent les récits de plusieurs protagonistes. Il y a Maria, aide-soignante à l’asile de Ciempozuelos. Cette jeune orpheline, peu considérée parce que pauvre et femme, a une analyse très fine des évènements. Elle voit chez ces malades mentaux des êtres humains qui ont besoin d’amour. Elle a su créer des liens affectifs particuliers avec une malade qui est aussi une meurtrière : Doña Aurora Rodriguez Carballeira qui avait défrayé la chronique lorsqu’elle avait tué sa fille Hildegart pendant son sommeil, expliquant qu’elle n’était pas réussie

« Hildegart était mon œuvre et je l’ai ratée…j’ai fait ce que fait un artiste qui comprend qu’il s’est trompé et détruit son œuvre pour recommencer de zéro ».

La voix particulière de cette femme infanticide parsème l’histoire de ses monologues délirants, nous faisant entrer dans le monde de la maladie mentale et c’est vertigineux.

Germàn, fils d’un psychiatre républicain, est exilé en Suisse. Il revient à Madrid alors qu’il est devenu un psychiatre spécialiste de la chlorpromazine, cette nouvelle molécule qui améliore l’état des malades schizophrènes. Il a, grâce à sa formation dans un pays calviniste, ce regard distancié et critique vis-à-vis du gouvernement et de la religion. Lorsqu’il arrive à l’asile de femmes de Ciempozuelos, il va être fasciné par Aurora l’infanticide qu’il avait croisée enfant.

L’asile psychiatrique, lieu fermé et surveillé, est le reflet de la dictature espagnole. L’Eugénisme se pratique sous couvert de médecine et on découvre le trafic de ces nourrissons enlevés à leur mère pour les donner à des couples méritants.



Almudena Grandes mêle admirablement l’histoire, la grande, aux destins chaotiques de ses personnages. Elle fait la part belle à la condition des femmes qui, sous le joug de la religion et des hommes, doivent être irréprochables. Elle aborde aussi le sujet de l’homosexualité, considérée comme une maladie et traitée comme telle.

Almudena Grandes fouille aussi les traumatismes de la seconde guerre mondiale à travers le destin tragique du fils de la famille Goldstein qui a fui l’Allemagne nazie pour se réfugier en Suisse.

Le dernier chapitre nous ouvre les coulisses de la genèse de ce roman puissant. Almudena Grandes cite toutes ses sources documentaires et en particulier celles concernant Aurora Rodriguez Carballeira qui a vraiment existé et que l’on a surnommé « La madré de Frankenstein »



L’écriture d’Almudena Grandes est fluide, ample et l’histoire se déroule avec clarté malgré de nombreux retours en arrière. La psychologie de ses personnages et l’observation, le décryptage social et politique font de ce récit un grand roman. J’ai été emportée par cette fresque, véritable kaléidoscope d’une époque dont on a encore beaucoup à apprendre.



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Thème : Le Coeur glacé, tome 1 de Almudena GrandesCréer un quiz sur cet auteur

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