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Citations de Ana Blandiana (65)


Ana Blandiana
Quand la justice ne parvient pas à être une forme de mémoire, la mémoire peut être une forme de justice.

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Qu'est-ce que l'amour sinon l'impossibilité d'être séparés pour deux êtres qui n'ont pas choisi de s'unir ?
Tout simplement, à un moment donné j'ai senti que tout était décidé jusqu'à la mort. Mais ce dernier mot n'est qu'une convention, comme toute frontière qu'on peut faire glisser un peu plus haut ou un peu plus bas, ou qu'une loi peut abolir.
Et qu'est-ce que l'amour sinon la loi universelle qui abolit les frontières ?
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Ana Blandiana
Pour moi, chaque individu est quelque chose de différent, parce qu’il se distingue de tous les autres du même genre, de la même couleur ou de la même langue, et chacun doit être pensé séparément.
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Ana Blandiana
Face aux montagnes

Et
si je cessais d’entendre
le monde me semblait-il soudain ridicule
comme une émission dont on a coupé le son
à la télévision ?
Un dieu sourd
sur lequel les eaux deviennent laine et tombent
et les nuages se heurtent sans tonnerre
comme des boulettes de papier hygiénique
dans la poubelle du ciel
donnerait le signal de la cessation de sens
de cet univers qui n’existe que
par le grincement qu’il produit
Et ses grandes mains
qui amplifient parfois
le pavillon de ses oreilles
se poseraient sur mes épaules
et me retourneraient doucement
face aux montagnes

(traduit du roumain par Alain Paruit)
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Ana Blandiana
Danse

La lettre trahit
le silence ment
le signe est ambigu
faux le cri
incertain le chuchotement
l’œil duplicitaire
l’étreinte
une danse seulement

messages infirmes
chiffres perdus
en long et en large
à pied et en pied
le ciel bleu
n’est que la profondeur
de la couche épaisse
du néant

(traduit du roumain par Alain Paruit)
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Ana Blandiana
Espoir oublié

Lorsqu’il pleut depuis longtemps
et que l’exaspération de l’air
devient assez concentrée
pour être bonne conductrice
de révolte
ou au contraire
lorsque le ciel est si étoilé
que tout l’univers
n’est qu’une pauvre créature
tremblant de plaisir
et d’amour

on entend
venir du futur
les voix des poètes morts

et même si
personne n’espère
comprendre ce qu’ils disent
nous les entendons tous
et sentons suppurer en nous
(comme la résine dans le tronc
des arbres blessés)
l’espoir oublié

(traduit du roumain par Alain Paruit)
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Ana Blandiana
Il faudrait

Il faudrait naître vieux,
Débuter par la sagesse,
Puis décider de son destin
Et savoir quels chemins partent du premier carrefour,
Notre désir de marcher irresponsable.

Plus tard il faudrait devenir plus jeune, plus jeune,
Mûr et puissant, et arriver au seuil de la création,
Le passer, entrer en amour comme les adolescents,
Devenir enfant à la naissance de nos fils.
Ils seraient alors plus vieux que nous,
Ils nous apprendraient à parler, nous berceraient pour dormir,
Et nous disparaîtrions de plus en plus petits,
Comme le raisin, le petit pois, le grain de blé…

(Traduit par Alain Bosquet)
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Ana Blandiana
Pastel de matin

Au début, j’avais promis de me taire ;
Mais plus tard, au matin, je vous ai vu sortir avec des sacs de cendres devant les portes,
Et la répandre comme on sème le blé ;
N’y étant plus, j’ai crié : Que faites vous ? Que faites vous ?
C’est pour vous que j’ai fait neiger toute la nuit sur la ville,
C’est pour vous que j’ai blanchi chaque chose toute la nuit
Ô si vous pouviez comprendre comme il est difficile de faire neiger !
Hier soir, à peine étiez-vous couchés, que j’ai bondi dans l’espace.
Il y faisait sombre et froid. Il me fallait
Voler jusqu’au point unique où
Le vide fait tournoyer les soleils et les éteint,
Tandis que je devais palpiter encore un instant dans ce coin,
Afin de revenir, neigeant parmi vous.
Le moindre flocon, je l’ai surveillé, pesé, éprouvé,
Pétri, fait briller du regard,
Et maintenant, je tombe de sommeil et de fatigue, et j’ai la fièvre.
Je vous regarde répandre la poussière du feu mort
Sur mon blanc travail et, souriant, je vous annonce :
Des neiges bien plus grandes viendront après moi
Et il neigera sur vous tout le blanc du monde.
Essayez dès à présent de comprendre cette loi,
Des neiges gigantesques viendront après nous,
Et vous n’aurez pas assez de cendre,
Et même les tout petits enfants apprendront à faire neiger.
Et le blanc recouvrira vos piètres tentatives à le nier,
Et la terre entrera dans le tourbillon des étoiles
Comme un astre brûlant de neige.

(Traduction de Claude Sernet)
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Ana Blandiana
Jadis les arbres avaient des yeux

Jadis les arbres avaient des yeux,
je peux jurer,
j’en suis sûre,
je voyais quand j’étais arbre.
Je me rappelle que les ailes des oiseaux m’étonnaient
quand ils passaient devant moi.
Mais je ne me souviens pas s’ils soupçonnaient
l’existence de mes yeux.

J’ai beau chercher maintenant les yeux des arbres.
Peut-être ne les vois-je plus
parce que je ne suis plus un arbre ?
Peut-être sont-ils descendus dans les racines
ou tombés dans la terre ?
Qui sait ?
Peut-être je les ai tout simplement rêvés
Et les arbres sont depuis toujours aveugles.

Mais alors pourquoi
Lorsque je passe auprès d’eux
Je les sens me suivre de leur regard
familier ?
Pourquoi alors quand ils frémissent et clignent
de leurs milliers de paupières
j’ai envie de crier :
Qu’avez-vous vu ?

(traduit du roumain par Radu Bata)
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Ana Blandiana
La balance avec un seul plateau

Je suis coupable pour ce que je n’ai pas fait.
Forêts tropicales parues parmi les colonnes des temples
où je n’ai pas prié,
océans de feuilles
où je ne me suis pas laissé enterrer,
ennemis que je n’ai pas haïs,
épées que j’ai refusé de lever,
des mots que j’ai appris à ne pas crier,
corps que je n’ai pas aimés,
fauves que je n’ai pas tués,
fleuves où je ne me suis pas noyée,
aurores que je n’ai pas vues,
sommets que je n’ai pas vaincus,
musées aménagés dans la corolle des lys
dont l'odeur m'est inconnue.
Tous auront le droit de m’accuser.
Et mes actions, si bonnes eussent-elles été,
ne réussiront pas à maintenir un équilibre
fût-il instable
car ce n’est pas entre le bien et le mal
que la dernière balance penchera
mais entre ce qui a été et
ce qui n’a jamais existé.

(traduction du roumain par Radu Bata)
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Où s’en vont les heures ?
Elles ont une façon suspecte de se faufiler,
D’échapper à l’attention
De disparaître purement et simplement.
Mais que signifie disparaître ?
Comment se peut-il que quelque chose qui est
Cesse d’être
Comme si elle n’avait jamais été ?
Ou s’en vont les heures tout à coup
Et, surtout, d’où viennent-elles
Semblables à des bateaux en papier
Glissant doucement
Sur une mer naïvement dessinée
Avec des vagues comme il se doit
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Célestes, flottent, flottent
Les sons, mélodie à venir,
En rythme les mots respirent
Le vide de l’oubli d’exister.

Quiétude vacillante
Savamment détaillée en tranches
De vieux souvenirs
Sur lesquels glissent les vivants

Morts depuis longtemps orphelins
Invoquant les fantômes parentaux –
Il me semble les écouter, adulte
Au milieu d’enfants ancestraux.
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Ana Blandiana
Tout

feuilles, mots, larmes,
boîtes d'allumettes, chats,
tramway parfois, files d'attente pour la farine,
charançons, bouteilles vides, discours,
images allongées de télévision,
cafards du Colorado, essence,
petits drapeaux, portraits connus,
Coupe d'Europe des Champions,
remorques avec bombonnes de gaz, pommes refusées à l'export,
journaux, baguettes de pain, huile mélangée, œillets,
accueil à l'aéroport, soda Cico, « pains–bâtons »,
salami Bucarest, yaourts diététiques,
tziganes vendant des Kent, œufs de Crevedia*,
rumeurs, le Dallas du samedi soir,
ersatz de café,
la lutte des peuples pour la paix, chorales,
production à l'hectare, Gerovital*, anniversaires,
compote bulgare, l'assemblée des travailleurs,
vin de pays supérieur, baskets Adidas,
blagues, les « gabardines » de la Calea Victoriei*,
morue surgelée, le festival « Chantons la Roumanie »,
tout

(traduit du roumain par Cécile Folschweiller )

* Nom de la seule entreprise roumaine de production d'œufs avant 1990.
* Nom de la grande marque roumaine de cosmétiques toujours avant 1990.
* Renvoie aux agents de la Securitate en civil postés dans la Calea Victoriei [le boulevard de la Victoire], l'une des rues principales de Bucarest.
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Ana Blandiana
Désir

… Ce serait un matin enfantin et doux
Par lequel, en passant, la lumière ferait
Un froissement de feuilles séchées ;
Dans la pièce ça sentirait
Les crayons bien taillés
Et la feuille de papier encore blanche ;
Je m'éveillerais de mes pensées,
De l'amour ou seulement du sommeil,
Joyeuse, étourdie,
Je jetterais sur mes épaules un vêtement,
Je sortirais, hébétée, dans la rue,
Les pieds nus dans mes chaussures
Et je demanderais, heureuse :
Sauriez-vous, par hasard…
En quelle année sommes-nous ?

(traduit du roumain par Cécile Folschweiller)
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Ana Blandiana
Chute

Ils sont tous morts, ces prophètes
Qui prêchaient naguère dans le désert.
Des anges, en colonne,
Ailes pendantes,
Sont conduits au prétoire.
Bientôt jugés, bientôt condamnés.
Quelles errances, quelle parjures et quelles fautes
Poussa le ciel à leur fermer ses portes ?
Lourds de sommeil, ils poseront sur nous
Un dernier regard de tendresse.
Et ne seront trouver la diabolique prouesse
D'avouer que les anges doivent leur chute,
À la fatigue qui les assomme,
Pas au péché.

(Traduit du roumain par Andreia Roman)
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Requiem - extraits
     
1.
« Qui est derrière toi ? » m’as-tu demandé
Et moi je n’ai pas osé tourner la tête.
J’ai chuchoté seulement : « Personne. »
« Mais si, m’as-tu dit, je le vois,
Et je veux savoir qui c’est. »
Mais, sans me retourner,
J’ai chuchoté : « C’est Personne. »
     
3.
Comment est-il possible de sentir
Que quelqu’un ou quelque chose
Te pousse par derrière,
Sans pouvoir t’y opposer,
Sans savoir vers quoi,
Mais d’aller de plus en plus vite,
Parfois même de ne plus réussir
À faire un pas
Et alors de glisser
Ou, même, pour un bref moment,
De planer,
Mais sans la certitude que
Tu pourras voler,
Quand le vol restera
Ta seule chance,
À la brusque fin du chemin…
     
9.
Le fait que je ne te vois pas,
Que nous ne nous rencontrons pas,
Que je me dirige,
Tout en m’arrêtant au dernier moment,
Vers le téléphone d’où nous nous parlions,
Ne veut pas dire que tu n’existes plus.
Tu es peut-être en retard
Comme la note
La plus basse de l’orgue,
Si profonde que
Personne ne peut l’entendre.
     
     
Traduit du roumain par Muriel Jollis-Dimitriu
     
(pp. 93, 95 et 101)
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Ana Blandiana
Elégie du matin

Au début, j'avais promis de me taire
Mais plus tard, au matin,
Je vous ai vus sortir avec des sacs de cendre devant les portes
Et la répandre comme on sème le blé ;
N'y tenant plus, j'ai crié : Que faites-vous ? Que faites-vous ?
C'est pour vous que j'ai neigé toute la nuit sur la ville,
C'est pour vous que j'ai blanchi chaque chose toute la nuit - ô si
Vous pouviez comprendre comme il est difficile de neiger !
Hier soir, à peine étiez-vous couchés, que j'ai bondi dans l'espace
Il y faisait sombre et froid. Il me fallait
Voler jusqu'au point unique où
Le vide fait tournoyer les soleils et les éteint,
Tandis que je devais palpiter encore un instant dans ce coin,
Afin de revenir, neigeant parmi vous.
Le moindre flocon, je l'ai surveillé, pesé, éprouvé,
Pétri, fait briller du regard,
Et maintenant, je tombe de sommeil et de fatigue et j'ai la fièvre.
Je vous regarde répandre la poussière du feu mort
Sur mon blanc travail et, souriant, je vous annonce :
Des neiges bien plus grandes viendront après moi
Et il neigera sur vous tout le blanc du monde.
Essayez dès à présent de comprendre cette loi,
Des neiges gigantesques viendront après nous,
Et vous n'aurez pas assez de cendre.
Et même les tout petits enfants apprendront à neiger.
Et le blanc recouvrira vos piètres tentatives à le nier.
Et la terre entrera dans le tourbillon des étoiles
Comme un astre brûlant de neige.

Traduction de Ana Blandiana et Jean-Pierre Rosnay
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Ana Blandiana
Le Nord

Nous ne trichons pas par veulerie,
Mais par maladresse.
Dans la brume confuse nous ne savons
Plus qui nous sommes ni comment.
Dans notre dos, un cortège de parents inconnus.
Que savons-nous ? Qui connaissons-nous ?
Incertains nous nous mouvons :
Nous faisons un pas, puis un autre,
Et un autre encore, et à la fin partons
Lorgnant avec nostalgie vers la direction opposée…
Si au moins on répondait à notre question :
Où est le Nord ?
Sur nos fronts les cheveux tremblent légers
Dans le vent qu'engendre
Le passage du temps.

(adapté du roumain par Gérard Bayo, extrait de « Clair de mort », 1994)
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L'oiseau peint en plein vol renvoie à l'idée que le peintre se fait du vol, voire à l'idée du vol de cet oiseau précis. Cela ne dispensera pas le peintre de reconnaître sa dette envers le vol de l'oiseau, envers l'oiseau même, dont l'acte de voler a, seul, présenté quelque intérêt à ses yeux. Il lui sera tout aussi loisible de considérer qu'il a trahi l'oiseau, en volant mentalement du vol qui était sien. Cette culpabilité, l'artiste (le peintre, l'écrivain) la conservera vivante jusqu'à la fin de ses jours, en la faisant peser sur ceux qu'il côtoie. Car il sait que tout ce qui leur arrive, ne constitue pas un événement intrinsèque, bon ou mauvais – plus mauvais que bon, s'entend. Parce qu'il est artiste, il voit de la matière première en tout ce qui advient, un dépôt placé à la banque de la vie, l'enrichissant des souffrances qu'elle lui porte autant que des souffrances d'autrui ressenties pour rien, demeurées simple souffrance. Tout événement advenu resurgira dans son œuvre en qualité d'élément porteur de sens (ce qu'il n'est pas dans la réalité, car la vie n'est jamais porteuse de sens, bien qu'en ultime instance, elle engendre ce dernier). Une fois incorporé à l'œuvre, l'événement ne portera pas son propre sens (le sens qu'il a engendré). Il sera porteur du sens conféré par l'artiste. Il sera, par conséquent, pour lui un élément de construction de son œuvre. Quant à l'événement réel dont l'artiste profite en vertu d'une loi éternelle, il le transforme en éternel débiteur. C'est banal et en même temps difficile à comprendre. J'en suis conscient mais je n'ai pas entrepris ma démonstration par plaisanterie. Si j'ai commencé, c'est en raison de l'atmosphère fraternelle de cette chambre, parce que j'étais échauffé par ce bon vin. Peut-être, aussi en raison de la troublante évocation des mystères dionysiaques par Tudor. Il a parlé de cet instant parfait où l'unité se recrée moins par disparition d'un des termes opposés que par l'absorption d'un des termes par l'autre. Comme si, par exemple, un loup dévorant des agneaux devait être logiquement considéré comme un agneau, du seul fait que sa chair, son sang, sa force finissent par être réductibles au résultat de l'ingestion, de la digestion réitérée d'agneaux…

(extrait du chapitre 21 de Sertarul cu aplauze [Le Tiroir aux applaudissements], dans la traduction d'Hélène Lenz, in Les Belles Étrangères, 12 écrivains roumains, sous la direction de Laure Hinckel, p. 54-55)
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Élégie du matin

Au début, j'avais promis de me taire
Mais plus tard, au matin,
Je vous ai vus sortir avec des sacs de cendre devant les portes
Et la répandre comme on sème le blé ;
N'y tenant plus, j'ai crié : Que faites-vous ? Que faites-vous ?
C'est pour vous que j'ai neigé toute la nuit sur la ville,
C'est pour vous que j'ai blanchi chaque chose toute la nuit – ô si
Vous pouviez comprendre comme il est difficile de neiger !
Hier soir, à peine étiez-vous couchés, que j'ai bondi dans l'espace
Il y faisait sombre et froid. Il me fallait
Voler jusqu'au point unique où
Le vide fait tournoyer les soleils et les éteint,
Tandis que je devais palpiter encore un instant dans ce coin,
Afin de revenir, neigeant parmi vous.
Le moindre flocon, je l'ai surveillé, pesé, éprouvé,
Pétri, fait briller du regard,
Et maintenant, je tombe de sommeil et de fatigue et j'ai la fièvre.
Je vous regarde répandre la poussière du feu mort
Sur mon blanc travail et, souriant, je vous annonce :
Des neiges bien plus grandes viendront après moi
Et il neigera sur vous tout le blanc du monde.
Essayez dès à présent de comprendre cette loi,
Des neiges gigantesques viendront après nous,
Et vous n'aurez pas assez de cendre.
Et même les tout petits enfants apprendront à neiger.
Et le blanc recouvrira vos piètres tentatives à le nier.
Et la terre entrera dans le tourbillon des étoiles
Comme un astre brûlant de neige.
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