Un bouleversement sans doute plus radical que la chute du mur de Berlin pour les consciences, les dits et les non dits, les compromissions... C'est ce cadre qui est celui d'André Brink, c'est notre cadre à tous, au quotidien.
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Un roman superbement écrit .. à lire absolument !
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Excellent roman et toujours très bien écrit !
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J'ai lu ce livre à l'époque de l'Apartheid .. je l'ai reçu comme un coup de poing dans l'estomac .. magnifique !
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Les mémoires d'un homme et d'un écrivain hors du commun qui a traversé la 2ème moitié du xxème siècle en homme actif.
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Estienne Barbier arrive en Afrique du Sud en 1730 en quête d'aventures, chargé de son livre "Don Quichotte " et de la montre volée à son père. Aventurier qui ne s'embarrasse pas de morale, sans cynisme cependant, il se lance dans une expédition au cours de laquelle il assiste à des actes criminels, abus de pouvoir sur les indigènes , qu'il réprouve. lors de sa 2eme expédition, il participe lui-même au vol du bétail des indigènes, avant de réclamer justice pour ceux-ci. roman très bien fait, qui n'a rien d'un pamphlet mais met très bien en avant les valeurs de justice et d'égalité, à travers la progression de son héros aux aventures picaresques.
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Passionnantes mémoires que celles de cet écrivain hors du commun...
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J'ai découvert ce chef d’œuvre de la littérature sud-africaine lorsque j'étais au lycée, et des années après j'éprouve les mêmes émotions à le relire. André Brink n'a pas son pareil pour restituer le sang, la sueur, la violence et les larmes, inhérentes à la discrimination raciale, et aux tragédies sociales commises en son nom. A lire et à relire.
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Dans le pays de l'appartied, l'Afrique du Sud, Ben du Toit est un professeur d'histoire à la vie banale. La mort d'un jeune noir et celle du père de ce dernier, le poussera à tout faire pour comprendre. Ignorant jusque là le système politique dans lequel il vit, il découvrira la réalité désolante de son pays. Un pays où il est souvent mieux de ne pas trop savoir...
Voilà un grand livre! Un témoignage percutant qui touche droit au coeur! C'est le combat d'un homme courageux qui veut savoir à tout prix peu importe les conséquences. Il choisira la vérité plutôt que le confort de sa petite vie. Malgré ce qu'en pense les autres, il ne pourra vivre avec sa conscience sans continuer à chercher. Voilà une leçon à ne pas oublier! Un récit difficile à lâcher tellement on se sent happé par l'histoire. Un livre qui nous apprend bien des choses et qui nous bouleverse, c'est ça la force d'un grand roman!
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André Brink vient de mourir. C'était un grand écrivain sud-africain, qui s'est autrefois illustré par son opposition catégorique à la politique d'apartheid. Ce décès m'incite, aujourd'hui, à souligner la valeur de ses nombreux romans, notamment "Un turbulent silence", que j'ai beaucoup apprécié.
Ce gros livre nous introduit dans la vie chaotique de ce pays, où le principe d'inégalité entre les individus était admis sans discussion. L'action se passe en 1824. L'histoire racontée a un base historique authentique. Galant, un jeune Noir, prend la tête d'une révolte d'esclaves contre leurs maîtres, deux fermiers blancs prénommés Nicolaas et Barend. Il n'est pas indifférent de noter que Galant a été le "frère de lait" de Nicolaas: son vécu personnel lui a sans doute donné le recul nécessaire pour refuser l'inacceptable. Car les Blancs, sûrs de leur bon droit, surexploitent les Noirs et les traitent comme des chiens, sans états d'âme. Comme c'était prévisible, la révolte des esclaves sera durement matée: il est long, le chemin vers la liberté...
Nous, lecteurs contemporains, sommes maintenant scandalisés par ces pratiques d'un autre âge. Mais, plongés dans les mêmes conditions sociales et placés dans un rapport de force qui nous serait favorable, aurions-nous eu la lucidité nécessaire pour condamner l'injustice ? Je doute... C'est pour cela qu'il faut lire et surtout méditer ce livre. Pour finir, j'ajouterai qu'André Brink a su mettre en scène de nombreux personnages hauts en couleurs, pleins de vie et de violence, qu'on n'oublie pas.
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Certes dans une autobiographie, tout auteur cherche à réécrire son histoire en se donnant un meilleur rôle. pourtant dans celle-ci, même si André Brink est très présent, pour se raconter lui-même, il laisse une place très importante à ses contemporains. Il fait un peu oeuvre d'historien et nous fait partager son regard sur le monde et la lutte contre l'Apartheid . il fait en particulier revivre Ingrid Jonker, poète important et torturée de l'Afrique du Sud, dont Nelson Mandela a lu un passage de l'oeuvre, en trois langues, lors de son intronisation à la présidence.
Ingrid s'est suicidée dans des conditions mystérieuses, elle a été sa maîtresse et celle de bien d'autres, aucun d'entre eux n'a pu l'aider à surmonter ses démons. Ingrid, fille d'un notable du régime, illustre parfaitement aussi comment l'apartheid a pu se mettre à dos une bonne partie des enfants des Blancs pourtant privilégiés.
Il nous raconte Breyten Breytenbach qui en épousant une vietnamienne s'est condamné à l'exil car son épouse "colored" ne pouvait pas vivre avec lui dans son pays frappé de lois stupides et violentes sur le développement séparé des races. André raconte ses vies différentes avec ses épouses, la dernière aussi jeune que ses fils, comme un homme qui a su croquer la vie et voyager autant qu'il a pu. Coetzee est parti vivre en Australie, lui est toujours resté vivre en Afrique du sud.
L'Anglais n'est pas sa langue maternelle, contrairement à Nadine Gordimer, il a dû l'apprendre, ses romans témoignent de sa maladresse lorsqu'il commence à l'utiliser pour s'exprimer, mais pour s'adresser au plus grand nombre, dépasser ses frontières il s'est transcendé. Il parle aussi de son séjour en France.
"une saison blanche et sèche" reste incontestablement dans nos mémoires son roman le plus fort. Il nous raconte comment on devient un résistant alors qu'on n'est pas spécialement le plus fort ou le plus courageux, mais parce qu'on le doit tout simplement, parce que c'est une affaire de responsabilité et de dignité, un message moderne qui nous concerne encore. André Brink vient de mourir, il n'a jamais eu de prix littéraire, il nous laisse un message profondément humaniste et c'est le plus important.
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On connait le pays d'origine d'André BRINK, l'Afrique du Sud. On sait le thème récurrent qui compose la chair de ses ouvrages, l'Afrique du Sud et l'Apartheid. A. BRINK mêle dans celui ci ses thèmes incontournables à la France, la Provence plus précisément. Le mur de la Peste est un véritable mur qui fût édifié, lors de la grande Peste de Marseille dans une tentative dérisoire d'isoler, de protéger, le Comtat Venaisin de ce mal mortel. Se protège-t-on du mal absolu? Et quand on est une métisse sud-africaine, Andréa, exilée en Europe, peut-on faire l'impasse sur ce qui est resté au pays. Ce pays où l'on a connu la mort et le malheur.
Andréa, au moment de prendre une décision engageant le reste de sa vie, part en repérages en Provence, pour préparer le film qu'écrit son amant. Un film sur la Grande Peste, et le mur de la peste. Elle y part cinq jours. Aussi pour s'isoler et être sûre de prendre la bonne décision. Pendant ces cinq jours, qui constituent les cinq chapitres du roman, elle aura l'occasion de revivre des moments déja passés en Provence (moments fondateurs de son existence) et de décrypter des évènements de sa vie d'avant, de sa vie de là-bas, en Afrique du Sud.
André Brink aime la France et il entremêle continuement la vie d'Andréa en Afrique du Sud, et celles qu'elle a connues depuis qu'elle est en Europe. C'est un tournoiement incessant et des parallèles obligés entre le dérisoire d'un mur contre la peste et celui d'un autre entre les races, l'Apartheid.
Pas si facile que cela à lire. Moins peut être qu'Une Saison Blanche et Sèche. Mais sans aucun doute un roman qui laisse sa trace dans la mémoire du lecteur.
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Ben Du Toit est un Afrikaner bien tranquille — un père de famille sans histoire que rien ne distinguerait de ses quatre millions de frères et sœurs bien tranquilles, sûrs d'eux-mêmes et de leur supériorité. Jusqu'au jour où Ben veut savoir. Savoir pourquoi le jeune fils de Gordon, le jardinier noir de l’école où il enseigne, a disparu sans laisser de trace dans les locaux de la police sud-africaine. Savoir pourquoi Gordon va disparaître à son tour, qui cherchait à connaître la vérité sur la mort de son fils. Savoir ce qui se cache sous les versions officielles. Savoir, par exemple, ce qui s'est vraiment passé à Soweto. Savoir au fond ce qu'est la vie de ces seize millions de Noirs qu’il a côtoyés toute sa vie sans les voir. Mais au pays de l'apartheid, il ne fait pas bon vouloir trop en savoir. Le long de son douloureux chemin de Damas, Ben va peu à peu le découvrir. Et l'amour de Melanie, engagée dans le même combat que lui, ne le protégera pas de la machine infernale qui s'est mise en marche implacablement.
Encore un grand livre par cet écrivain en lutte contre l'apartheid.
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Ben du Toit est un professeur sans histoire dans une école d’Afrique du Sud. Son quotidien vacille après l’arrestation et le meurtre de Gordon et Jonathan Ngubene. Le premier est le concierge de l’école où travaille Ben et il a trouvé la mort en tentant d’élucider les circonstances de l’assassinat du second, qui n’est autre que son fils. « Laborieusement, comme une fourmi, Gordon réunit des preuves, dans l’amour et la haine. » (p. 65) Ben du Toit est alors confronté à la corruption du système judiciaire et policier et il comprend enfin ce que signifie l’Apartheid qui frappe son pays. À son tour, il rassemble des preuves et des témoignages pour dénoncer les deux meurtres, les violences policières et le procès truqué. « Ne suis-je pas totalement inutile, en fait déplacé, dans un mouvement si vaste, si compliqué ? La seule idée d’un individu essayant d’intervenir n’est-elle pas absurde ? » (p. 201) De plus, sa peau blanche ne le met pas à l’abri des foudres d’un gouvernement hypocrite, cynique et inhumain. « Regardez ce que le gouvernement fait pour eux… et, en échange, ils brûlent et détruisent tout ce qui leur tombe sous la main. Pour finir, ce sont eux qui en font les frais. » (p. 80) Dans sa quête de justice et de vérité, Ben du Toit va perdre sa famille et son travail, mais il ne cédera pas devant les menaces et les intimidations.
La narration est portée par un journaliste, ancien ami de Ben du Toit, qui a mis en ordre les papiers laissés par le professeur après sa mort. Par recoupements et déductions, l’histoire se met lentement en place, contredisant les articles de presse et les rapports officiels. Ce qui apparaît est une vérité sombre et sordide sur un pays divisé, où les peuples sont séparés par une frontière invisible, mais dense qu’il ne fait pas bon franchir, ni vouloir abattre. Ben du Toit est une victime volontaire, un martyr qui se sacrifie pour une cause qu’il fait sienne, affirmant et proclamant ainsi que rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Une saison blanche et sèche est une lecture coup-de-poing : le roman date de 1982, mais il n’a pas pris une ride, car si l’Apartheid est révolu en Afrique du Sud, il y a bien d’autres pays qui souffrent de ce genre de maux.
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la fin est vraiment triste
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Un roman historique aussi tourbillonnant qu'Autant en emporte le vent, aussi violent et passionné et qui, mieux qu'un livre d'histoire, nous fait entrer dans la genèse de l'appartheid.
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Cette façon d'évoquer le racisme est différente, touchante, et superbement bien écrit.
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