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Critiques de Andrea H. Japp (603)
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Entretiens avec une tueuse

Avec ces Entretiens, Andrea H. Japp dresse le portrait d'une femme d'exception... Tueuse, certes, mais pas seulement!

Théa est littéralement "née" dans le métro de Paris où on l'abandonna.

C'est une aubaine, pour certains Services de l'État demandeurs de tueurs professionnels et dépassionnés. Théa tuera donc pour le gouvernement français. Il y a un peu de Nikita, là d'dans...

Andréa H. Japp, avec Théa, nous emmène en visite chez les monstres: Ceux qui vivent sous terre ou dans les friches industrielles abandonnées; et ceux

que l'État utilise et manipule pour ses assassinats.

Mais Théa , dans sa cavale de chez Jean, son mentor, va faire des rencontres aussi imprévues que magnifiques: Marigold, puis Angel... Au milieu d'inimaginables marigots urbains.

Théa raconte tout cela au jeune Thomas... Curieux, tout de même, ce besoin de dire, de raconter une vie menée sous le signe du meurtre...

Mais nécessaire pour arriver à une conclusion que subodorera en partie, peut-être, le lecteur attentif et coutumier des thrillers tortueux.

Voilà... C'était ma dixième lecture de cette auteure que je lis depuis trente ans, et qui n'a jamais su me décevoir et dont je vais continuer de lire les nombreux livres.
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Contes d'amour et de rage

Contes d'amour et de rage est un recueil de neuf courtes nouvelles écrites par Andréa H. Japp. Ici, pas d'incursion dans le passé, comme dans ses romans historiques (la Dame sans terre, Les mystères de Druon de Brévaux...), c'est très précisément dans l'âme humaine, là où naissent et enflent les sentiments, que Japp trempe sa plume tour à tour tendre, drôle, cruelle, acide ou émouvante.



En quelques lignes, en quelques mots, elle croque des personnages que l'on reconnait et auquel on n'a aucun mal à s'identifier, les resitue dans leur contexte, leur problématique. Qu'il s'agisse de jeunes filles en fleur (ou en chair), de vieilles dames célibataires qui aiment le jardinage ou le bavardage, de jeune ou vieil homme, chacun, à sa façon, va se retrouver dans une situation qui va le mettre à mal. Et chacun, c'est là toute l'astuce de l'auteur, va y répondre à sa façon, d'une façon qui donne la part belle à des sentiments souvent paroxystiques. Certains apprendront que la frontière entre l'amour et la haine est mince comme une feuille de papier cigarette, d'autres assumeront une vie rêvée à une vie réelle, d'autres encore se découvriront des regrets, ou l'envie de vivre, voire celle de faire mourir !



Les trames narratives sont bien tendues, les chutes bien amenées, l'humour jamais très loin, et la rage est libératrice ! Bref, voici un sympathique recueil de nouvelles qui, s'il ne transcende pas le genre, est très agréable à lire (avec une mention particulière pour La leçon du rat, pleine de tensions, qui m'a beaucoup fait rire et La virgule, qu'on voit arriver comme le nez au milieu de la figure, mais qui est suffisamment bien écrite et amenée pour m'avoir touchée), bien écrit et bien pensé ! Que demander de plus ?
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Elle qui chante quand la mort vient

Une femme est retrouvée morte, poignardée et scalpée dans la petite ville bien tranquille de Jensenville aux Etats-Unis. Pour Bernie, le shérif du coin, c'est la stupéfaction. Il connait tous les habitants, ça ne peut être l'un d'entre eux. C'est d'ailleurs la première fois qu'il est confronté à un meurtre en quinze ans de service. Et ce n'est qu'un début…

L'intrigue est bien menée et la fin inattendue. En tout cas, je ne l'ai pas vue venir. Mais des lecteurs plus aguerris que moi aux polars ne se laisseront peut-être pas surprendre. Peut-être, peut être pas …

Il ne faut pas s'attendre à des rebondissements spectaculaires, l'enquête a même tendance à piétiner et notre Bernie est un peu paumé. Les rancoeurs larvées entre certains habitants se révèlent peu à peu et de petits détails font insidieusement augmenter la liste des suspects aux yeux du lecteur. Curieusement, alors que l'action se déroule vraisemblablement dans les années quatre-vingt, l'enquête de proximité m'a plutôt rappelé certains polars des années soixante.

Un petit livre distrayant qui vient agréablement pimenter le farniente des vacances mais que j'oublierai vraisemblablement vite.

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Autopsie d'un petit singe

Ces six nouvelles d' Andrea H. Japp, sont une sorte de concentré de l'art de cette grande auteure. Chacune a son charme particulier et son attrait singulier. Ce sont des histoires de vies, d'amours et de morts. Elles sont habitées de grâce, de tragédies et de fatalités.

Comme un homme qui retrouve sa femme,

Comme une femme qui retrouve son amie,

Comme une femme qui renaît de l'enfer,

Comme une mère qui haime (!?),

Comme une autre mère qui (aussi) haime,

Et comme un enfant qui vit un enfer.

Je ne saurais vraiment pas en préférer une: La force et l'attraction que chacune de ces six perles exercent sont autant égales que différentes.

Je suis surpris de n'être que le second à écrire un billet sur ce puissant volume de nouvelles.

Vraiment, un livre qu'il serait dommage de ne pas lire.
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La malédiction de Gabrielle, tome 2 : A l'omb..

Gabrielle d'Aurillay, enceinte, a très longtemps admiré son mari Henri jusqu'au jour où elle l'a découvert sous son vrai jour : un escroc, buveur, coureur de jupons.

Elle quitte alors Paris frappé par la peste,avec Adeline, sa fidèle gouvernante. Elle emporte un diptyque de grande valeur qui va lui permettre une vie confortable dès qu'elle l'aura revendu, pense-t-elle.

C'est sans compter sur la détermination du clergé et du moine dominicain Urbano Greco décidés à retrouver cette peinture à tout prix.

C'est un roman policier qui se passe au Moyen-Âge en 1347.

Ce qui m'a le plus intéressée, c'est l'écriture de l'auteure très compréhensible pour nous mais elle utilise bien le vieux français et là, c'est truculent car toutes les expressions , les mots sont expliqués de manière très vivante en bas de page.

Ma surprise a été grande de voir que Andrea H. Japp a une solide formation de scientifique en plus de son intérêt pour l'Histoire.

En début de livre, elle résume le premier tome, elle dresse la liste des personnages et en fin de roman, elle donne des détails historiques sur la période et cette affreuse maladie de la peste qui avait ravagé une bonne partie de l'Europe.

Un livre très intéressant pour qui aime les mots, l ' Histoire et les aventures.

Je l'avais déjà lu voici quatre ou cinq ans mais bien plus distraitement que maintenant où je l'ai relu en prenant mon temps et dans un autre contexte .

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La petite fille au chien jaune

A priori c’est une première lecture d’Andrea H. Japp mais comme j’ai dévoré les petits livres jaunes Le Masque à une époque où il n’y avait pas grand-chose d’autre dans les bibliothèques de campagne je n’en suis pas certaine, du moins je n'ai pas lu celui-ci ! A cette occasion j’ai découvert que ce pseudo cache une auteure française.



Difficile de l’oublier, du moins un des deux personnages principaux Ariane Saint Tolber, médium “visitée” par 3 personnalités. Elle vient semer la pagaille dans la vie d’un inspecteur bougon, un tantinet vieux célibataire bien que père de famille.



L’enquête parisienne n'est absolument pas crédible pour deux sous mais les dialogues et le comportement du duo d'enquêteurs en font une lecture loufoque et plaisante ! Passe-temps léger pour finir la nuit du Réveillon de la Saint-Sylvestre.



Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Challenge PLUME FEMININE 2021

Challenge RIQUIQUI 2021
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Le Silence des survivants

Un étrange petit livre... Une histoire qui fait froid dans le dos.

Cet étrange thriller s'attache à suivre une famille atypique de Boston : Sok Bopah, une cambodgienne rescapée des Khmers rouges, qui s'appelle désormais Isabel, est mariée à un juif dont le père, Simon, a survécu à l'Holocauste... Ils ont deux enfants : un fils, Thomas, la vingtaine, et Samantha, 14 ans.

Puis Sam disparait... et est retrouvée morte, assassinée.

John King, un ancien prêtre très empathique, devenu profiler pour le F.B.I., est chargé de l'enquête. Il va mettre à contribution Isabel et Simon, qu'il sent capables, au vu de leur passé, de supporter l'insupportable...

Un bien étrange thriller donc, où l'on suit l'enquête du point de vue des victimes pour une fois, jusqu'à un dénouement un peu trop évident, mais qui clôt parfaitement ce petit livre non dénué d'intérêt.



219 pages - Challenge petits plaisirs 2015.

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Mortagne, bourreau, tome 1 : Le Brasier de ..

Ou l’on fait connaissance de Hardouin Cadet-Venelle, dit Monsieur Justice, Maître de haute justice ou exécuteur de haute justice, vous l’avez compris, nous avons affaire à un bourreau. En l’an 1305, à Nogent -le-Rotrou, des enfants sont assassinés et torturés de la plus vile façon, et notre maître des hautes œuvres se voit confier une enquête dans le but de démasquer l’assassin de ces petits « traine-ruisseau », c'est ainsi que l' on appelle les gamins des rues, orphelins pour un certain nombre, ce qui fait de ce roman, un thriller Moyenâgeux passionnant et fort bien documenté, car si l’intrigue n’est pas des moindres avec ces crimes, mais aussi les manigances du pouvoir impliquant Charles de Valois, le frère du roi, Philippe le bel , les intrigues au sein de la maison d’une veuve de haut lignage qui soupçonne sa bru de quelque enherbement fort réprimé à l’époque, l’ensemble du roman apporte beaucoup de savoir concernant la société médiévale, la nourriture, les recettes de cuisine, les soins médicaux, la vie rythmée par la religion, et certains termes employés à l’époque, qui pour beaucoup, ressurgissent de nos jours avec ou sans évolution au niveau du sens. Le livre est rempli de notes de bas de page fort instructives.



Le personnage principal, Cadet-Venelle ne manque pas des qualités qui le rendent attachant aux lecteur, voire aux lectrices si l’on en juge par les descriptions qui en sont faites : beau jeune homme bien constitué, alerte, habile, plein de finesse, capable aussi d’intervenir chirurgicalement, ce qui fera sa fortune, plaisant et intelligent personnage qui ferait oublier qu’il est tout de même le maître de haute justice, son excuse étant qu’il n’a pas choisi cette voie, mais qu’il est issu d’une lignée d’exécuteurs, et que cette tâche lui incombe parce que son frère aîné meurt , lui laissant cette charge. La destinée de Cadet Venelle fait donc partie de mes préoccupations de lectrice : il est le bourreau détesté de tous, que l’on ne peut fréquenter… Trouvera-t-il femme en dépit de sa charge ?



Il semble également que l’intrigue ne s’arrête pas à ces crimes et manigances, mais que le bourreau lui-même soit victime de je ne sais quelle possession venant d’une condamnée innocente qu’il aurait amenée sur le brasier de justice, victime qui le hante, peuple ses rêves… ? y aura-t-il une explication rationnelle ? le roman contiendrait-il du fantastique moyenâgeux ? ou l’auteure tente-t-elle de comprendre le parcours psychologique d’un homme qui exécute les ordres de la justice, et qui prend lui-même conscience de ce qu’est la justice ? Il me reste deux tomes à lire, je m’empresse d’attaquer !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Pas de pissenlits pour le cadavre

Alors, certes, il y a de l'humour.

Alors, certes, ce n'est pas trop mal écrit.

Alors, certes, il y a un cadavre.

Alors, certes, il y a deux amies, à la vie à la mort et même un chien, un très gros chien.

Mais cela suffit-il à faire un bon roman ?

Et bien pour moi, non.

Il ne me laissera pas un souvenir impérissable.

J'ai lu beaucoup mieux de sa part.
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Les Mystères de Druon de Brevaux, tome 1 : Ae..

Une enquête médiévale et une Bête !

*

Nous voilà plongés au coeur d'une intrigue au XIVème siècle en Normandie.

Il s'agit de suivre une jeune fille travestie en jeune homme (bien obligée la pauvre puisqu'elle fuit l'Inquisition suite à une sombre histoire de pierre rouge).

Un bien étrange mystère ésotérique (ou peut-être même alchimique) qui plane au-dessus de la famille Fauvel. le père, mire (médecin), meurt dans les geôles de l'Inquisition. Il n'a qu'une seule peur: que sa fille se fasse interroger également.

Heureusement qu'Héloise, d'un caractère vif et pragmatique, parvient à quitter la bourgade......en Druon de Brevaux, mire itinérant.

*

La voilà entraînée bien malgré elle dans une quête de justice dans la région voisine.

Une Bête tue des pauvres villageois. Des suzerains qui se disputent le pouvoir. Des témoignages discordants.

Druon réfléchit, observe, dissèque, examine, questionne.... et soigne aussi.

*

L'intrigue est bien menée, beaucoup de mouvements dans un si petit territoire.

Du vocabulaire d'époque bien documenté permet de s'immerger dans ce monde moyenâgeux.

C'est le premier tome d'une trilogie.

*

J'ai apprécié ce monde féminin (baronne, médecin, femme de conseiller, astrologue). Des femmes fortes, courageuses, un peu aventurières et qui osent imposer leur choix dans cette période obscure et superstitieuse.

Mais il manque la vivacité et un peu plus de "médecine légale" dans cet opus. Un agréable moment mais je ne lirais pas forcément la suite.
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Le Silence des survivants

Sok Bopah a fait tout son possible pour laisser de côté son passé de rescapée de Tuol Sleng, le camp le plus meurtrier des Khmers rouges. Elle vit à présent aux USA, mariée à Isaac Kaplan. Elle a même changé son nom, et s'appelle à présent Isabelle. Elle vit en paix, avec ses deux enfants, son grand, Thomas, parti de la maison, étudiant, et Sam, la jeune ado insouciante et bien de son temps. Et elle s'entend bien avec son beau-père Simon, lui aussi rescapé de l'enfer des camps de concentration nazis.

Mais tout bascule lorsqu'un soir Sam ne rentre pas. La police et le FBI interviennent, et notemment John King, ancien prêtre ayant laissé tomber sa soutane pour enfiler le costume d'une sorte de profiler. Sam est retrouvée, tellement massacrée que c'est à sa chaussure qu'on la reconnait. Bientôt Isaac disparait à son tour. Et c'est l'enfer de retour dans les vies déjà bien malmenées d'Isabelle et Simon.



Les survivants des camps d'extermination peuvent-ils trouver la paix ? Ou véhiculent-ils, où qu'ils aillent et quoi qu'ils fassent, l'horreur à laquelle ils ont échappé ? Avec Le silence des survivants, Andréa H. Japp délaisse les traductions de P. Cornwell et les romans policiers historiques pour nous offrir un roman noir moderne qui revient sur deux grandes tragédies du siècle dernier : les camps de concentration, ceux d'Hitler, et ceux de Pol Pot.

L'écriture légère et cristalline de cet auteure accompagne aussi bien la délicatesse des sentiments des principaux personnages que les évocations des tortures passées et présentes. L'histoire racontée est dure et crue, mais pourtant difficile à interrompre. Comme toujours avec A. H. Japp, les personnages principaux, tout en finesse, sonnent parfaitement justes.

Le silence des survivants nous invite à réfléchir sur la vie et la mort, et sur ce Dieu (ou l'autre) qui admet l'existence de monstres capables de perpétrer des génocides. Un court roman coup de poing par l'auteur de la très jolie série La dame sans terre.

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Mortagne, bourreau, tome 1 : Le Brasier de ..

Enquêtes criminelles à la sauce médiévale, fiction documentée à Mortagne-au-Perche.



Dépaysement temporel assuré, l’histoire se passe en 1305. Un polar historique donc, et, avec un bourreau pour mener l’enquête, on comprend qu’il n’hésitera pas à faire couler le sang pour découvrir la vérité. Même si la torture ne lui répugne pas, notre Monsieur Justice ainsi qu’il se fait appeler, est aussi un homme de réflexion, avec une vie intérieure parfois tourmentée. Il n’a pas choisi ce métier et cette charge qui lui a été léguée par son père, lui est souvent lourde, surtout à cause de l’opprobre social dont sont victimes les bourreaux.



On apprend beaucoup de chose dans ce roman. De très nombreuses notes de bas de page apportent des informations supplémentaires. Cela rend toutefois la lecture laborieuse surtout dans les premiers chapitres et nuit un peu au rythme de l’intrigue. Cependant, si le lecteur a de l’intérêt pour l’aspect historique, il sera ravi de ces digressions qui précisent des dates ou des faits, mais aussi le vocabulaire et l’origine d’expressions utilisées de nos jours.



J’ajouterais une curiosité personnelle comme Québécoise puisque plusieurs pionniers de la Nouvelle-France proviendront de la région Mortagne (quelques siècles plus tard, bien sûr).



Au final, un polar étonnant pour se balader dans une autre époque…

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Les Mystères de Druon de Brevaux, tome 1 : Ae..

Les enquêtes policières proposées par Andrea H. Japp voyagent à travers le temps. J'avais découvert cette auteure française dans "La Dame sans terre" roman historique en 4 tomes que j'avais adoré et j'ai pu l'apprécier à nouveau à travers ses polars plus contemporains comme "Le silence des survivants".



Retour en arrière avec cette série médiévale qui a pour héros Druon de Brévaux, mire itinérant derrière les traits duquel se cache Héluise, une jeune femme obligée de fuir l'Inquisition qui a soumis à la Question son père médecin pour avoir pratiqué des accouchements sans douleur grâce à l'opium. Forcée de se cacher sous des traits masculins, cette dernière, instruite par son père propose ses services de médecin à travers le pays accompagné du jeune Huguelin, arraché des mains d'une tenancière de taverne peu scrupuleuse. Ils sont surpris en train de braconner par le seigneur Béatrice d'Antigny dite la Baronne Rouge. Pour échapper à une punition certaine, Druon fait état de ses talents scientifiques, ce qui ne manque pas d'intéresser la Baronne car une Bête sème la mort sur ses terres. Mi animal, mi-démon, elle a déjà fait de multiples victimes et peu en ont réchappé. Druon va devoir user de toute sa perspicacité pour sauver sa peau et faire reculer les superstitions devant sa science. En début de roman apparaît la quête d'une mystérieuse pierre rouge qui, je pense, prendra plus d'importance dans les tomes suivants.



L'auteure transpose dans un coin du Perche et au XIVe siècle une histoire qui ressemble à celle de la Bête du Gévaudan qui défia les annales dans les années 1760. Il est vrai qu'en cet obscur Moyen Age, les faits mystérieux trouvent encore plus facilement une explication diabolique que scientifique, mais cela manque peut-être un tout petit peu d'originalité comme inspiration. Heureusement, Andrea Japp use une fois de plus de tout son talent et nous propose deux beaux personnages de femmes à travers Héluise et Béatrice, deux personnages qui tentent d'échapper aux carcans imposés par une société régie par les hommes. Son passé de docteur en toxicologie lui permet d'exceller dans les techniques de l'empoisonnement, usage coutumier de l'époque. Dans l'écriture aussi, les termes médiévaux abondent (et les alinéas explicatifs aussi), donnant ainsi un côté immersif et instructif au récit. Superstitions, magie noire, complots animent cette enquête policière derrière laquelle se cache la triste réalité de la condition des femmes.



Malgré une fin un peu prévisible et une intrigue beaucoup moins travaillée que dans "La Dame sans terre", j'accorde un 16/20 à ce premier tome et j'ai hâte de découvrir la suite des Mystères de Druon de Brévaux.
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Le Silence des survivants

Isabel est très proche de son beau-père Simon car ils sont unis par un passé similaire. Elle, a réussi à s'évader des camps des Khmers rouges alors que lui a échappé à la barbarie nazie en s'enfuyant d'un camp de la mort. Installée près de Boston, toute la famille mène une existence paisible d'américains modèles. Mais quand Sam, la fille d'Isabelle et petite-fille de Simon, est retrouvée assassinée et atrocement mutilée, rapidement ils se rendent compte qu'ils se trompaient en croyant que le pire était derrière eux. Les fantômes de leurs bourreaux sont réveillés et après d'autres meurtres atroces commis, dont celui d'Isaac, le mari d'Isabel et fils de Simon, tous deux vont se lancer sur les traces du tueur.



Moi et ma vilaine manie de lire les séries de livres dans le désordre... J'ai découvert ce titre après avoir lu "Le denier de chair" qui en est la suite. Le personnage mystérieux de John King, prêtre défroqué et agent du FBI, qui y apparaissait m'avait donné envie d'en savoir plus sur son passé. J'avoue que je ne l'ai toujours pas vraiment cerné, malgré cette lecture. Difficile de classer ce titre dans les polars car j'ai trouvé l'intrigue policière moyenne : le meurtrier se laisse deviner et le FBI n'est pas très efficace : il laisse Isabel et Simon servir d'appâts. Et pourtant ce roman quelle claque ! Par rapport à sa suite "Le denier de chair" que j'avais moyennement appréciée, cet opus a une dimension humaine autrement plus approfondie. Les personnages d'Isabel et de Simon, ces deux survivants de l'horreur, sont magnifiques. Leur complicité est basée sur leur passé, leurs souffrances séparées mais semblables les ont unis sans qu'ils soient obligés d'y accoler des mots. Après avoir fait preuve de beaucoup de résilience pour se reconstruire, ils seront prêts à replonger ensemble dans un combat sans fin contre la barbarie humaine.



Un livre très noir, empreint de gravité, qui questionne sur la foi, sur l'être humain, dans lequel je n'ai pas retrouvé les lourdeurs de style que j'avais pu précédemment reprocher à l'auteure. Beaucoup plus qu'un simple polar en fait. 18/20.
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Barbarie 2.0

Partout, en France, au Canada, aux Etats Unis la criminalité explose. Les faits divers s'étalent à longueur de colonnes dans les journaux. Dans ce contexte Yann Lemadec, analyste à la Brigade d'Intervention Secondaire au Ministère de l'Intérieur, est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un ancien avocat général. Son patron lui demande notamment d'axer son enquête sur la personnalité du Professeur Alexandre Beaujeu, ancienne directrice du service neurologie d'un hôpital lyonnais. En effet quelques années plus tôt, le fils du médecin avait été torturé et assassiné par une bande de jeunes car il était homosexuel. L'avocat général à l'époque ( celui qu'on venait d'assassiner) avait requis une peine minimale contre les agresseurs. Le patron de Yann est persuadé que le médecin a tué l'avocat général pour se venger. C'est quand il est convoqué le lendemain à la DCRI La direction générale de la Sécurité Intérieure que Yann se rend compte que cette affaire est bien plus compliquée qu'il n'y paraît.





Parallèlement à l'enquête de Yann, nous suivons la correspondance de deux jeunes apparemment malades qui se sont nommés Apollo et Artemis, d'après les divinités grecques et dont le contenu à de quoi surprendre. En effet les deux jeunes analysent l'un sur le continent américain, l''autre en Europe, les faits divers, les statistiques de la criminalité, décryptent et retranscrivent des conférences ayant pour thème l'homme et la violence. Chacun de leurs courriers se terminent par cette phrase :" L'automne est là et l'hiver arrive. Il durera." Phrase qui fait penser à ces slogans utilisés dans les secte. Quel rapport ont-ils avec l'affaire???





Dans ce thriller Andrea Japp met en scène et analyse un monde ou la violence est presque devenue la règle, un comportement humain naturel mais poussé à son paroxysme dans notre société actuelle.





"L'insondable sadisme humain le révoltait. Aucune espèce animale, hormis l'homme, n'en est capable. les animaux peuvent être féroces. Mais la férocité n'est jamais jouissive contrairement au sadisme. Il existe dans le véritable sadisme une sorte d'esthétisme malsain, de délectation tordue de la souffrance d'autrui qui n'appartient qu'à l'homme."





Dans ce roman très documenté, (même s'il ne s'agit que d'un roman le texte comporte de nombreuses notes en bas de page renvoyant à des articles de presses ou à des études scientifiques), Andrea H Japp nous montre un monde ou la volonté d'éradiquer la violence est quasi nulle voire même où elle est érigée en système pour le profit financier ou le pouvoir de quelques uns.



"La barbarie 2.0 , la déferlante du sadisme à l'humaine. Toutes les conditions sont réunies. Notre trop grand nombre sur cette planète, nos haines des autres savamment orchestrées, les dysfonctionnement du cerveau engendrés par des carences, des pollutions, aggravés par les drogues, sans oublier une anesthésie générale des populations à qui l 'on repourvue du pain et des jeux pour qu'elles ne voient rien venir, tant qu'elles peuvent payer. Les agneaux seront égorgés, seuls les fauves survivront. Les pires des fauves. L'automne est là et l'hiver arrive. Il durera."





Barbarie est un thriller passionnant, un thriller qui fait réfléchir, un livre très documenté qui fait froid dans le dos. Le seul bémol que j'apporterais à ce roman très efficace est la pléthore de documentation qui peut parfois rendre la lecture un peu pénible. Mis à part cela, un très bon moment de lecture.
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Monestarium

Monestarium, ou comment faire du neuf avec du vieux...



Conquise par la saga de La Dame sans terre, j'avais décidé de poursuivre ma lecture avec cet autre roman médiéval d'Andrea H. Japp, la reine du polar à la française. Et pris séparément, Monestarium - écrit un an après La Dame sans terre - propose une intrigue religieuse bien construite et captivante ; l'enquête est empreinte de mystère, la vie quotidienne et les remèdes de l'époque y sont décrits avec précision.



Le hic, c'est que les protagonistes et la série de meurtres décimant les moniales de l'abbaye de femmes des Clairets, dans le Perche, semblent tout droit sortis de La Dame sans terre. Comment appelle-t-on cela ? du recyclage, de l'auto-plagiat ? Une redoutable exploitation, en tout cas, du filon médiéval.



Il vaudra donc mieux lire l'un ou l'autre ouvrage, mais certainement pas les deux, pour garder une bonne estime de l'auteur et éviter de perdre son temps.



Un Indien... euh ! un lecteur averti en vaut deux !
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La Dame sans terre, Tome 1 : Les Chemins de..

On dit qu'Andrea H. Japp est la reine du polar à la française. Dans la tétralogie de "La Dame sans terre", elle démontre aussi une solide connaissance des us et coutumes du Moyen Âge. Faites confiance au portrait gothique en couverture : ce visage énigmatique d'une pureté d'albâtre qui contraste avec la noirceur du fond vous en dira plus sur l'ambiance du roman que tout résumé d'éditeur.



Le premier tome, intitulé "Les chemins de la bête" débute en 1304 dans le Perche, sous le règne de Philippe le Bel. On y suit les démêlés d'une jeune veuve, Agnès de Souarcy, avec Eudes de Larnay, son demi-frère prêt à tout pour la soumettre à son emprise. Non loin de là, le Mal rôde : un messager inconnu est assassiné et des moniales de l'abbaye de femmes des Clairets sont mystérieusement décimées. Quelles sont les forces qui semblent protéger la belle Agnès ? Quel secret renferme la bibliothèque de l'abbaye ? Le chevalier hospitalier Francesco de Leone, secondé par Clément, le petit protégé d'Agnès, va mener l'enquête, sous l'œil attentif d'Artus d'Authon, suzerain du comté.



Empoisonnements, complots politiques, jeteuses de sorts et inquisition... Voilà un thriller historique plein de rebondissements. Les caractères pourront paraître un brin caricaturaux : Agnès est un peu trop parfaite, son demi-frère aussi vicieux que cruel, tandis que le comte d'Authon semble tout droit sorti d'un roman d'amour courtois. Mais l'écriture fluide et habilement émaillée de vocabulaire d'époque rend la lecture plaisante et je me suis laissée emporter par l'intrigue, au point d'enchaîner les quatre tomes de la série.



Une saga de qualité que je recommande aux amateurs d'énigmes et de reconstitutions médiévales.

À condition, toutefois, de n'avoir pas lu "Monestarium", du même auteur, pour éviter une décevante sensation de déjà-lu. Exploitation du filon médiéval ou panne d'inspiration ? Cet ouvrage écrit après "La Dame sans terre" est en effet un copier-coller de l'intrigue se jouant à l'abbaye des Clairets.
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Mortagne, bourreau, tome 1 : Le Brasier de ..

Suite à ma critique, fort négative de ce livre, j'ai reçu de la part de Mme Japp un message empli de suspicions et de menaces. Aussi, amère et dégoûtée, je retire ma critique de mon blog, mon site et de Babelio... et qu'on ne vienne plus me parler de cet auteur !!! Vous connaissez le dicton : le meilleur mépris...
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La malédiction de Gabrielle, tome 1 :  Le fléau..

Un magnifique roman qui nous plonge dans l'atmosphère sombre et sinistre de la propagation de la peste d'une virulence abbérrante dans une France presque rudimentaire au moyen-âge. L'origine de ce fléau dans ce premier tome serait en partie dû à l'expansion de la marine, surtout aux commerçants avides de gains qui préfèrent voir leurs marchandises sauvées, plutôt que d'épargner les hommes...
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Monestarium



Quel lien entre un sac porté par un homme noir mort de malaria et qui est récupéré pour son malheur par un marchand arménien et une abbaye de Normandie ?

La traque d’une jeune femme à laquelle son amant Alonso qui vient d'être blessé mortellement enjoint de fuir en emportant un diptyque représentant d’un côté une vierge à l’enfant et de l’autre un soldat à l'allure particulièrement bestiale portant une lance terminée par un triangle rouge.

Qu’y a-t-il dans ce sac que deux partis différents voudraient récupérer ? Des ossements et d’étranges triangles rouges. A priori rien qui justifie tous les meurtres qui auront lieu dans cette abbaye dans laquelle s’est réfugiée la jeune femme en fuite.

Il faut dire que cette abbaye connaît aussi d’autres sources de troubles. A la mort de la précédente abbesse c’est une toute jeune fille de quinze ans qui a pris sa place, alors que la grande prieure Hucdeline de Valezan estime que la place lui revenait de droit, d’ailleurs son frère le redoutable archevêque le pense aussi. Les moniales sont divisées. D’autant que l’abbesse Plaisance de Champois a accepté qu’une partie de la clôture qui est déjà le refuge des fillettes publiques repenties, accueille les lépreux surnuméraires de la maladrerie voisine.





Beaucoup de double jeu, une intrigue assez enchevêtrée qui mène à une explication inattendue, en tout cas par moi.

Une question demeure sans réponse, Alonso apparemment si futile a peint ce diptyque en donnant à la vierge les traits de son amante. Comment a t-il compris le sens de la découverte qu’implique ces ossements ? Sinon pourquoi avoir voulu le protéger des hommes qui l’ont assassiné ?

Autre question une abbaye était-elle souvent le lieu de tant de secrets personnels ?



J’ai bien aimé cette histoire et si l’occasion se présente je pense que je lirai à nouveau Andréa Japp. D’autant qu’il n’est pas facile de donner au vocabulaire la couleur moyenâgeuse sans devenir lourd et incompréhensible et j’ai trouvé que c’était réussi aussi de ce point de vue. Et puis il y a les connaissances de l’auteur qui sont un plus.





Challenge ABC 2017-2018
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