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Critiques de Anne-Caroline Pandolfo (239)
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Le don de Rachel

Pépite. Le tandem Pandolfo-Risbjerg a encore frappé ! L’an dernier, j’avais lu leur excellente bd Serena qui m’avait glacée du début à la fin. Dans la lignée, Le don de Rachel, en nous embarquant dans les sphères de l’irrationnel, questionne notre ouverture d’esprit et la place des femmes.



Ce roman graphique est divisé en quatre temps.

Les deux premiers se déroulent à Paris au XIXème siècle. Rachel Archer a un don qu'elle utilise à bon escient: elle voit le passé, le futur des gens. Si certains accueillent et sollicitent ses visions pour s'amuser, d'autres au contraire s'en effraient...

L'histoire se poursuit ensuite à Copenhague, dans les années 80, auprès de la chorégraphe Liv Nexø et se finit à Londres, quelques décennies plus tard, avec la photographe Virginia Day.



"Ils ne sont pas prêts!" dit Page à Rachel. En effet, tout ce qui ne relève pas de la rationalité dérange et ce, depuis des siècles. Voyance, guérison par le toucher... Quand un de ces pouvoirs "surnaturels" est exercé par une femme et qu'en plus, il lui permet de gagner son indépendance, il est immédiatement décrédibilisé, voire éliminé par le système patriarcal (savants et religieux en tête).



Ici, la scénariste nous montre en filigrane l'évolution de la condition des femmes à travers trois parcours de vie mystérieusement liés: la lutte de Rachel pour se libérer des carcans, travailler en tant que médium et être respectée (difficile à l'époque), l'émancipation par l'art avec Liv et Virginia, artistes reconnues.



J'ai retrouvé avec joie le trait caractéristique du dessinateur Risbjerg : j'aime l'intensité qu'il met dans le regard de ses personnages féminins (crayon noir/yeux cernés). D'un magnétisme fou, les yeux bleus de Rachel tranchent avec le blanc de sa pupille et hypnotisent durant la lecture. J'ai été happée par les décors, les lieux et les très belles planches nocturnes, si oniriques. La colorisation fait vivre le dessin, c'est superbe!



Sont abordés aussi la difficulté d'être soi, la reconnaissance, les doutes lors du processus de création.



Une pépite visuelle, pleine de suspense et de clins d'œil à la sphère culturelle (Hugo, Chevalier, Dumas,Chopin, Prévert, Woolf).



Bravo.
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Sousbrouillard

Le résumé m’avait attiré au départ. La bande dessinée raconte l’histoire de Sara qui ignore ses origines et part au village de Sousbrouillard pour en savoir plus. Sa tante lui a laissé son bracelet de naissance sur lequel figurait ce nom de village. A la mort de sa tante, elle va alors se rendre sur place et va découvrir ce bien étrange endroit.



Le nom n’est pas anodin. Tout est mystérieux ici. Les légendes entretiennent les relations entre les gens. Les villageois se mettent à raconter leurs histoires personnelles entre eux. Et c’est bien ce qui m’a freiné dans ma lecture. J’attendais d’en savoir un peu plus sur Sara. En réalité, ce n’est qu’une succession d’histoires des villageois qui nous sont racontées. Si bien qu’on saute d’une histoire à l’autre sans vraiment progresser.



J’ai apprécié en revanche le côté vintage des images. On distingue l’histoire au présent des histoires au passé. Les images sont souvent sombres tout comme l’est ce village mystérieux.



Je n’ai pas réussi à m’attacher à ces personnages. Les histoires personnelles sont brèves, ce qui permet d’avancer quand même mais elles sont trop nombreuses à mon goût. J’y ai peu trouvé d’intérêt par ailleurs.



En bref, je n’ai pas du tout accroché à cette lecture. Toutes mes histoires diverses et variées m’ont perdues.



Je remercie Netgalley et les éditions Dargaud pour cette lecture.

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Sousbrouillard

Dans Sousbrouillard, on suit Sarah une jeune femme qui vient de perdre son seul repère, sa tata, la femme qui l'a élevée depuis toute petite.



Pour seul héritage, elle lui laisse un petit bout de son bracelet de naissance sur lequel est inscrit ce seul mot "Sousbrouillard".



Le nom d'un village, le début d'une piste pour découvrir ses origines, et peut-être la clé du mystère qui entoure sa naissance.



Sarah part alors pour cet étrange village, sa route va croiser bien des personnes qui l'aideront petit à petit à reconstituer un puzzle singulier.



La bande dessinée se déroule sous nos yeux comme une galerie de portraits, de chemins de vie tous différents et pourtant tous mystérieusement enchevêtrés.



Des personnages aux parcours de vie cabossés mais plein d'espoir.



Quand la vie met sur notre chemin des personnes, qui par leur vécu, leur sagesse vont nous marquer de manière indélébile.



Des planches agréables, une histoire qui se suit avec plaisir, et une fin savoureuse, j'ai beaucoup apprécié cette lecture tout en douceur.
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Le don de Rachel

Comment ne pas être envouté par ces beaux yeux bleus?



L'histoire se passe en 1948, Rachel a un don : elle voit les objets, les personnes, les écritures. Elle voit ce qui se passe ou se passera .

Pour certains c'est du charlatanisme, de la sorcellerie ou tout simplement une medium.



Pour Rachel ce don lui vaut beaucoup d'efforts et l'épuise. Un jour elle disparait pour réapparaitre bien des années plus tard dans une choregraphie ou sur un daguerréotype.



Rachel même après sa disparition continua à inspirer le monde.



Une histoire mystérieuse où l'on se laisse emporter facilement avec un graphisme captivant !
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Le don de Rachel

Un immense coup de cœur ! Quel magnifique cadeau que Le don de Rachel qui vient de paraître aux Éditions Casterman, album de presque 200 pages sorti tout droit de l’imagination fertile d’ Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risjberg, nos Rachel et Page des temps modernes. Nous voilà embarqués dans un fantastique récit ou plutôt un récit fantastique à travers le regard envoûtant de Rachel qui après nous avoir fait découvrir le Paris de 1848, nous conduira à Copenhague en 1980 au cœur d’une création de la chorégraphe Liv Nexø pour le Kongelige Ballet puis s’achèvera (encore que …) au XXIe siècle derrière l’objectif de Virginia Day une photographe londonienne. Trois capitales européennes, trois époques, trois femmes … Une prodigieuse mise en abyme, un subtil jeu de miroirs lynchien qui interroge, entre autres, sur l’acceptation de la différence, l’inspiration et la transmission dans le cadre du mystère de la création artistique.



« J’ai quelque chose en moi que les autres n’ont pas. Et je veux le partager. » Pendant un peu plus de 100 pages, nous allons donc parcourir le Paris de 1848 aux côté de Rachel. Rachel n’invente pas, elle voit. De ses immenses yeux bleus magnétiques à la profondeur insondable, elle voit à travers les choses et à travers les gens. Elle est non seulement capable de voir le passé et le présent, mais également l’avenir. Elle voit le poème que Victor Hugo n’écrira que dix ans plus tard et cela stupéfie Page, son alter ego, son ami et confident, son double qui scrupuleusement trace le fil de la vie de celle qu’il nomme sa muse dans un carnet qui ne le quitte pas. Mais autant dire que son don extraordinaire sera diversement accueilli par ses contemporains. Elle va devoir faire face à la curiosité et au scepticisme des gens qui n’auront qu’une envie, la démasquer. Vont suivre une série de représentations au cours desquelles on ne lui demandera que des futilités, faisant fi des révélations autrement plus importantes qu’elle voudrait transmettre. On la considère au mieux comme un phénomène de foire, au pire comme une sorcière. Puis dans ce monde superficiel, elle va devenir la coqueluche de la haute société parisienne mais celle-ci aussi fera peu de cas de son moi profond. Son regard peu à peu va perdre de son éclat et un beau jour, ne laissant derrière elle que le fameux carnet et un daguerréotype, elle va disparaître à l’instar des fées dans le monde imaginaire de Peter Pan où « chaque fois qu’un enfant dit : “Je ne crois pas aux fées”, il y a quelque part une petite fée qui meurt. » …

L’histoire aurait pu s’arrêter là et cela aurait été un très beau conte fantastique mais la réapparition (?) de Rachel plus de 100 ans plus tard dans la vie de la chorégraphe danoise, puis de la photographe londonienne lui donne une toute autre dimension.



Un album connecté

Nous ayant d’abord enchantés au rythme d’un album par an aux Éditions Sarbacane avec Mine une vie de chat (2012), L’astragale (2013), Le roi des scarabées (2014), La lionne (2015), Perceval Le Gallois (2016) et Serena (2018), c’est à présent aux Éditions Casterman qu’officie ce tandem inspiré et inspirant.

C’est là le deuxième ouvrage qu’ils signent chez l’éditeur et s’il entre en résonance avec le premier, Enferme-moi si tu peux paru en 2019, ce n’est nullement le fait du hasard.

Lors de la genèse de ce précédent album consacré à l’art brut à travers le portrait de six personnes exemptes de toute formation et culture artistiques possédant un don naturel indéniable et inexplicable pour la peinture ou la sculpture, l’idée leur est venue d’aborder également le spiritisme à travers un second tome consacré aux artistes spirites. Et puis ils ont décidé finalement de produire deux albums séparés, le premier avec des personnes ayant existé, le second mettant en scène un personnage de fiction ce qui leur a apporté une plus grande liberté dans la narration et a donné libre cours à leur … imagination.



L’ancrage dans la réalité historique

Le XIXe siècle est une période où spiritisme, surnaturel, magie ont le vent en poupe.

Une des forces de ce récit, c’est cette plongée dans un imaginaire profondément ancré dans la réalité par son cadre, les personnages célèbres que Rachel va y croiser et certains évènements qu’elle va vivre.

Si Rachel est un personnage fictif, elle s’inspire toutefois du plus grand médium et magnétiseur de ce siècle, Alexis Didier. Aussi, quelques séquences de l’album relatent-elles des épisodes de sa vie notamment la confrontation à deux reprises avec l’illustre illusionniste Robert-Houdin qui attesta qu’il ne s’agissait nullement de prestidigitation. Rachel est un personnage de fiction, certes, mais qui va évoluer parmi des personnalités bien réelles de l’époque.

Alors, Charles Chevalier, un ingénieur opticien avait bien ouvert un cabinet de daguerréotypes et Frédéric Lemaitre était bien un célèbre acteur qui fit ses débuts au Théâtre des Funambules. Concernant la princesse Mathilde, cousine du futur Napoléon III, il y a bien une sombre histoire de bijoux … Et puis il, y a ces lieux emblématiques : Le Théâtre des Funambules et le Théâtre Robert-Houdin, le château de Monte-Cristo, demeure d’Alexandre Dumas, la mention de la fameuse armurerie Le Page, connue notamment pour avoir distribué des armes à la foule pendant la révolution de 1830. N’oublions pas que nous sommes à la veille de celle de 1848 ...



Un jeu miroirs dans lesquels se reflètent tour à tour le réel, l’imaginaire, le surnaturel, le rêve …

La narration donnant une apparence de simplicité en raison de sa linéarité est a contrario particulièrement subtile et malgré (ou en raison de) son extrême précision joue sur l’ambiguïté et ouvre la porte à de nombreuses interprétations. A commencer par le titre avec la double signification du mot « don ».

Qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui est du domaine de l’imaginaire ou du rêve ? Et si toute cette première partie n’était une métaphore et Rachel l’allégorie de la création artistique ? Et ce fameux carnet, qui en est l’auteur ? Page ?... Rachel ?... Les deux ?... Une romancière  ?... Et si … ? Toutes les questions sont permises et de nombreuses réponses sont possibles.

Dans une judicieuse postface, la scénariste nous livre quelques clés de lecture et évoque en passant le côté non anodin des prénoms tout en se gardant bien de donner le moindre indice concernant notre héroïne principale. Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. Alors, Rachel Archer ? ... Pour le patronyme, comment ne pas penser à un autre « Portrait de femme » celui d’Isabel, l’héroïne de Henry James … Quant au prénom … « Rachel ? la perfection, et rien de plus ! » se serait exclamé Frédéric Lemaître à propos de la plus grande tragédienne de l’époque, modèle de Sarah Bernhard : Rachel Félix, celle qu’on appelait « Mademoiselle Rachel » …



Mais revenons à ce récit qu’on peut voir également comme une ode au monde artistique tant il est ponctué de références notamment littéraires et cinématographiques. Des références littéraires tout d’abord. Outre l’épisode avec Alexandre Dumas et l’allusion à Victor Hugo au tout début du récit, lors d’une de ses séances dans un salon mondain, l’extrait de livre qu’on lui donne à deviner n’est autre que la toute dernière phrase du Père Goriot déterminante pour l’avenir du héros des « Illusions perdues » …

Des références cinématographiques également avec bien sûr celle évidente aux Enfants du paradis de Marcel Carné mais d’autres beaucoup plus discrètes comme cette illustration pleine page qui clôt l’épisode danois avec la superposition de 3 images : l’une de Liv, une autre, surexposée de Rachel et enfin une troisième composée de silhouettes noires qui fait irrémédiablement songer à la scène d’ouverture de Mulholland Drive, soulignant le côté lynchien du récit … ou encore le fragment d’affiche de Blow up d’Antonioni entraperçu dans l’appartement londonien de Virginia situé au 43 Kensington Gardens Square, adresse non anodine...



Il y a quelqu’un sans lequel cet album n’existerait pas. Il s’agit de Terkel Risbjerg, bien sûr. Comme dans les précédents albums, son trait tout en simplicité et en sensibilité vient donner vie à cette histoire hors-normes. La mise en couleur alternant et conjuguant le noir profond de l’encre de Chine à des lavis tour à tour sombres ou lumineux est impeccable, retranscrit formidablement bien les différentes ambiances et sublime le charme envoûtant de Rachel. La couverture déjà annonçait la couleur, ou plutôt les couleurs, couleurs éclatantes qui vont d’ailleurs être reprises pour les pages de garde venant souligner l’élégance de l’objet. Quant aux scènes oniriques, elles sont de toute beauté. Mention spéciale au survol nocturne chagallien de Borgen où plane encore l’ombre de Peter Pan …



Le don de Rachel confirme, si besoin est, le don du duo Pandolfo/Risberg pour les histoires captivantes. Ne passez pas à côté de cet album d’une richesse telle que chaque relecture ouvre de nouvelles perspectives.

Quant à la mystérieuse et fascinante Rachel, elle mérite d’entrer au panthéon de ces héroïnes de papier qu’on n’oublie pas.

Chronique à retrouver sur L'accro des bulles
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Le don de Rachel

Voici une bd que j'ai bien appréciée.





J'ai trouvé l'histoire originale et intéressante. Dès le début je me suis attachée à Rachel qui est courageuse et sincère. Elle a un don et suscite l'intérêt des gens. Parfois, ils sont admiratifs de ce qu'elle sait faire mais parfois, il doute ou joue de son don. J'ai trouvé cela horrible. En tous cas, elle a un excellent caractère et a beaucoup de patience. Elle est impressionnante. Ensuite, la partie finale présente le futur avec deux personnages qui vont se retrouver réunies grâce à Rachel. C'est un idée originale.





Pour les dessins, je les ai bien appréciés. J'ai adoré les représentations de Rachel. Je trouve qu'elle est représentée avec beaucoup de grâce et de douceur. Les décors sont aussi très beaux.





En résumé, une bande dessinée à découvrir.





Merci à Casterman pour cette découverte.





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Enferme-moi si tu peux

Ils s'appelaient Augustin Lesage, Madge Hill, Le facteur Cheval, Aloïse, Marjan Gruzenski, ou encore Judit Scott. 3 hommes et 3 femmes qui sont aujourd'hui des figures de prou du mouvement de l'Art Brut théorisé par Jean Dubuffet. Leurs oeuvres naïves, passionnés, monumentales de laine, de craie, de pierres récoltées, de miniatures obsessionnelles racontent à leurs manières une autre perception de la vie. Hantés, soumis à visions auditives ou sensorielles, bercés de spiritisme et de l'incomprehension de l'epoque, des 6 vies fragiles sont sorties des murs de leurs prisons mentales et institutionnelles par l'art. Cette bande dessinée touchante leur rend hommage avec justice. Une très belle découverte.
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Enferme-moi si tu peux

Ces portraits d'artistes malgré nous sont une occasion de découvrir l'essence de l'art brut. Ces personnes que rien ne disposaient à devenir artistes ont su transcender leur monde intérieur sur des supports visuels qui nous parlent par leur étrangeté, leur naïveté mais aussi l'écho qu'ils trouvent en chacun de nous. Une BD très intéressante et graphiquement très aboutie, pour un très bon rendu final.
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Serena (BD)

J'avais été très attirée par cette bande-dessinée par cette intrigante couverture, sans pour autant connaître l'histoire. Nous sommes aux Etats-Unis, en Caroline du Nord, dans les années 1930. George Pemberton vient d'épouser une femme que personne ne connaît : Serena. Avec son mari, elle doit gérer les exploitations forestières alors que le gouvernement veut les utiliser pour créer un grand parc national. Les Pemberton vont tout faire afin que ce projet n'aboutisse pas, aidé·e·s d'un homme de main...



Tout d'abord, le personnage de Serena est fascinant. Elle m'était complètement antipathique, tant elle est ambitieuse et prête à tout pour parvenir à ses fins... Mais c'est peut-être aussi ça qui la rend captivante, elle est le symbole de l'anti-héroïne par excellence. Comme l'atteste la couverture, qui la met en avant, c'est un personnage à part.



Avec cet ouvrage, Ron Rash a soulevé des questions économiques et écologiques, qu'il faut replacer dans le contexte de l'époque (après la Grande Dépression), mais je pense que l'adaptation en bande-dessinée a forcément coupé de nombreux passages... Néanmoins, le scénario, réalisé par Anne-Caroline Pandolfo, est très dense, et les dialogues sont conséquents, ce qui permet de comprendre ce qui se passe.



J'ai apprécié les illustrations de Terkel Risbjerg, qui renforcent l'ambiance tendue qu'on peut ressentir au cour de notre lecture, dans cette bande-dessinée aux allures de western. J'ai trouvé qu'ils étaient malheureusement parfois inégaux.



Malgré tout, je n'ai pas été séduite plus que cela par cette histoire, qui aura été un chouette moment de lecture mais qui ne va pas me marquer outre mesure. En revanche, la galerie des personnages est très intéressante, c'est la raison principal pour laquelle j'ai apprécié ce livre.
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Perceval

(...)

J’avais vu cette BD dans une vidéo et elle m’avait intriguée, même si la booktubeuse qui la présentait avait un avis mitigé: la Table Ronde et ses légendes, c’est un peu mon dada ^^



Et j’ai bien fait de me lancer, parce que j’ai énormément apprécié ma lecture. L’histoire en elle-même est librement inspirée de Chrétien de Troyes et se termine de façon un peu abrupte à mon goût (encore qu’après réflexion, je la trouve plutôt bien vue), mais j’ai retrouvé le Perceval naïf et un peu bourrin dont je me rappelais, confronté à un monde dont il ne connaît pas les codes, mais bien décidé à devenir le meilleur des chevaliers.



Le dessin un peu naïf correspond très bien au personnage, avec ses couleurs simples et ses paysages clairs. L’ambiance est plutôt onirique et poétique, en adéquation avec la légende.



Qu’ajouter de plus? C’est une excellente BD et j’ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir 🙂 Je vous la recommande très chaudement!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Un portrait au poil

Quelle image avons-nous de nous-même ? Pourquoi se trouve-t-on beau ou laid ? Voilà les questions que soulèvent avec humour et tendresse ce magnifique petit album pour les 3-5 ans. Léon propose à ses amis animaux de faire leur portrait. Ceux-ci commencent par refuser, et protestent à grand cris : Un portrait ! Mais ils ne sont pas assez beaux, voyons ! Finalement ils se laissent convaincre et le portrait réalisé par Léon aura pour effet... de les guérir de leurs complexes ! Un petit album sans prétention, très drôle et subtil de l'excellente maison d'édition Talents hauts qui lutte contre tous les types de préjugés.
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La lionne : Un portrait de Karen Blixen

C’est toujours les griffes sorties et le cœur généreux que Karen Blixen (1885-1962) a vécu sa vie. Une femme qui a toujours voulu vivre de grandes aventures remplies d’Amour, de passion et d’amitié. Allons à la rencontre de ce personnage haut en rêves et en couleurs.



Comment ne pas avoir un destin hors du commun lorsqu’on a 7 fées exceptionnelles au-dessus de son berceau ? Rien de moins que Shakespeare, le diable, un lion, Shéhérazade, Nietzche et un roi africain pour lui prodiguer des bons conseils et lui mettre des épreuves sur son chemin. Karen, surnommée Tanne par son père adoré, lui ressemble sur beaucoup de points. Elle ne veut pas rester enfermer dans la maison comme ces sœurs, elle veut découvrir d’autres choses. Le goût de l’aventure commence très vite à les chatouiller les neurones et ces fées sont là aussi pour la stimuler. ” Lève-toi et pars en courant (…) Deviens ce que tu es “, lui a dit Nietzsche au moment où elle décidait des grandes orientations de sa vie.



Alors lorsqu’on lui propose un mariage, elle craignait de devoir rester enfermé dans un train-train quotidien de la vie danoise. Mais lorsque l’homme lui parla d’aller vivre en Afrique et qu’elle serait alors libre de vivre comme elle veut, elle accepte d’avoir une bague au doigt. Le Kenya révolutionna sa vie avec ce contact avec la population qui te juge selon qui tu es et non ton statut social. Ce sont les derniers jours d’une civilisation qui va disparaître doucement avec l’arrivée du colon. L’Afrique résonne dans son cœur. Elle aime le peuple massaï, les chasses au lion, partir dans la savanne… Et aussi, ces moments de complicité avec le pilote britannique, Denys Finch Hatton. Son talent de conteuse, va lui permettre de tenir en curiosité son ami dont elle s’est éprise.



Lorsqu’elle doit partir, c’est avec un grand et sincère chagrin qu’elle le fait. Toutefois, avant de quitter sa demeure à jamais, elle a tout fait pour que les villages sur ces terres puissent devenir propriétaire de leur espace. C’est au sein de sa famille au Danemark qu’elle revient et va tenter de se reconstruire. Qu’elle avenir pour une femme qui est divorcé, qui a la syphilis gentiment offert en présent par son mari volage et qui a échoué dans un projet de culture de café en Afrique ? Le diable va alors lui donner un petit coup de pouce. Elle va prendre la plume et raconter des histoires. Aucun éditeur ne voudra d’elle dans son pays mais les Etats-Unis vont lui ouvrir grand les bras. Le succès est au rendez-vous. Alors, elle va voyager, parler de sa vie et défendre les oiseaux.



J’ai adoré cette magnifique rencontre avec Karen Blixen qui se trouve de plus en plus sur mon chemin. Après la lecture de sa biographie par Dominique de Saint Pern, j’avais envie de découvrir cette femme d’exception. Je me suis achetée « La ferme africaine » que je n’ai pas encore lu. Puis j’ai lu un petit recueil de ces nouvelles. Alors quand j’ai découvert cette bd, il fallait que je la lise. Et je n’ai pas été déçue de ce voyage à travers le monde avec cette femme de caractère. L’écriture d’Anne-Caroline Pandolfo est fluide et très agréable. Tout comme les dessins à l’aquarelle de Terkel Risbjerg. Cette douceur dans les traits et dans les nuances accompagnent à merveille l’histoire. Les pages se tourner avec une curiosité et un plaisir sincère. Les vies extraordinaires m’intriguent toujours et d’autant plus lorsque ce sont des femmes. En plus, le fait qu’elle soutenu par les fées de son berceau est assez drôle, j’aurais aimé les voir plus. On voit majoritairement le diable qui adore lui mettre des bâtons dans les roues. Un choix sur les moments de vie de la baronne a dû être fait et juste les traits positifs ont été peints. J’aurais peut-être aimé y trouver un peu plus de nuance. C’est le seul petit point critique que je pourrais faire.



Une histoire que j’ai dévoré qui raconte en 200 pages les aventures d’une femme éprise d’aventures. Alors tenter l’aventure, vous allez adorer.




Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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La lionne : Un portrait de Karen Blixen

Le duo donne à connaître une femme libre qui aimait à raconter des histoires et le faisait fort bien.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Les artistes

Émerveillement devant un récit dénué de mots. Un petit livre bien sûr destiné avant tout aux enfants, mais dont la finesse déconcertera les grands. Comme dans la chanson, Anne-Caroline Pandolfo prononce les mots bleus, ceux qu'on dit avec les yeux : il n'y a absolument aucun texte.

Alors quel exercice fichtrement ardu : aborder le conte sans tout dire immédiatement...



Un poulpe rencontre une araignée. Il y a deux protagonistes, une rencontre, l'observation de l'autre, la constatation de la différence. Et puis l'expression. Car malgré l'absence de mots, les deux personnages s'expriment - et comment ! Le poulpe et l'araignée ne sont pas des êtres choisis au hasard, ils produisent des substances, ce sont des créateurs - des artistes...



Avec tendresse, Anne-Caroline Pandolfo parle de la différence, ce que soulignent toutes les critiques, pour ma part j'y ai également vu une métaphore de la diversité des formes artistiques.



Pour vos yeux de grands enfants !


Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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Mine, une vie de chat

Quand j'ai eu l'album entre les mains, j'avoue que j'ai été un peu surprise de sa taille, mais de nos jours les BD utilisent toutes sortes de formats et c'est tant mieux.

Ici, il s'agit tout de même d'un beau gabarit ce qui justifie sans doute aussi en grande partie le prix de vente qui correspond à celui d'un roman en grand édition, mais qui peut néanmoins être un frein pour les non puristes.



La couverture est simplement en noir et blanc avec juste le titre qui se détache grâce à une typographie rouge. Un bel alliage de sobriété…

La qualité du papier sur l'ensemble de l'ouvrage est rare. C'est très agréable sous les doigts.



Les dessins en revanche m'ont un peu déçus. Tout est en noir et blanc, aucune couleur. C'est crayonné, assez peu fouillé à mon sens, sans pour autant qu'il manque quelque chose dans les cases. Il y a tout et pourtant, il semble me manquer un élément. Je ne saurai être plus précise, c'est véritablement de l'ordre du ressentit.



L'intrigue tient du conte fantastique, mais moderne. C'est romantique.

Léon est un peu nigaud sur les bords, mais on s'attache vite à lui. Il est très sympathique et si gentil.

Mine est plus insaisissable. Elle nous glisse entre les mains, cela en devient frustrant, presque agaçant.

Gaspar est amusant, taquin et fidèle surtout.

Pauvre Pierre quant à lui est un peu énigmatique, marginal. Il m'a touché.

Morel, ce virtuose est comme une ombre et ne se fait entendre que par l'intermédiaire de son instrument, le piano. Il est là, mais vite, vite il peut disparaitre.



Le texte est peu présent, les cases se suffisent à elles-mêmes le plus souvent.

Le récit est assez linéaire, prenant notre attention juste ce qu'il faut. Un peu de magie dans un monde assez froid et dur pour celles et ceux qui sont un peu différents, c'est bon.



Je n'arrive pas à savoir si je l'ai beaucoup aimé ou simplement aimé au final.

Je reste avec le sentiment d'un manque qui ne veut pas se laisser attraper et identifier. C'est dommage et assez frustrant, décidément !
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La lionne : Un portrait de Karen Blixen

Je continue d’explorer l’univers d’Anne-Caroline Pandolfo.

J’aime ce dessin, poétique et expressif, empreint de douceur, et les mises en couleur qui illustrent l’ambiance, différente selon que nous sommes au Danemark ou en Afrique.

J’ai découvert, avec « La lionne », la vie de Karen Blixen, dont je ne connaissais qu’une partie à travers le film « Out of Africa » (et les souvenirs sont lointains).

C’est un très bel ouvrage, qui nous entraîne et qu’on ne lâche pas avant la fin.

Une belle découverte, que je recommande.
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Enferme-moi si tu peux

Excellente introduction à l'art brut, via six créateurs ou créatrices, que Pandolfo fait dialoguer entre eux. Leur origine sociale, leur place au sein de la famille et leurs « pathologies » personnelles sont abordées avec précision, discrétion et bienveillance.

En même temps la reconnaissance récente de l'art brut est esquissée, ce qui situe bien les différents univers et leurs traits communs.

Pour les amateurs et regardeurs à l'esprit ouvert, on conseillera, outre des initiatives locales très enrichissantes comme le Hang'art à Saffré 44390, des expositions parisiennes à la Halle Saint Pierre dans le XVIIIe, et L'hôpital Sainte Anne, dans le XIVe, dont les réserves mériteraient d'être mieux connues.

Les auteurs de la BD montrent les couleurs sombres, de ces artistes «  en souffrance » comme les réalisations extravagantes qui correspondent aux périodes exaltées de leurs existences. De quoi inspirer les imaginations et encourager des productions personnelles, bénéfiques à tous égards.
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La lionne : Un portrait de Karen Blixen

j ai lu "la ferme africaine " il y a ??? x années un livre que j ai envie de relire depuis x années

A l occasion de deux challenges j ai lu ce roman graphique

Une très bonne bd (ce n est pas mon genre de lecture) qui m a rappelé quelques moments du livre et qui bie sur me donne envie de le rouvrir

Les visages des personnages sont très expressifs et les couleurs magnifiques.
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Sousbrouillard

Sara ne connait rien de ses origines. En grandissant auprès de sa tante Fine, elle n’a jamais eu l’occasion de lui poser des questions. Mais quand Fine est sur le point de mourir, elle lui confie le seul indice qu’elle possède : un bout du bracelet de naissance de Sara, sur lequel est griffonné « SousBrouillard ». Munie d’une seule valise et de son oiseau de compagnie, elle se met à la recherche de réponses sur son passé.



Cette bande dessinée est à dévorer comme un bonbon, un jour de pluie. C’est la première fois que je lis un scénario d’Anne-Caroline Pandolfo ; et je dois dire, que je n’ai pas été déçue. Elle ne nous raconte pas seulement l’histoire de Sara, mais des histoires. Celles de ces habitants qui ont décidé de faire confiance a cette inconnue prête à les écouter.

Ce one-shot mélancolique est construit comme un puzzle où chaque pièce ajouté à l’ensemble forme un tout. Finalement, on peut s’interroger sur la quête de Sara… Est-elle vraiment la seule en quête de réponses ? Pour le découvrir, il faudra vous atteler à cette lecture.



En lisant ce roman graphique, j’ai découvert le style de Terkel Risbjerg qui marche à merveille avec l’histoire. Son trait très marqué, donne cette ambiance unique et poétique à Sous-Brouillard.



👉Saurez-vous vous laisser porté par la curiosité de Sara ?
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Le don de Rachel

Nous sommes en 1848 et Rachel parvient à rédiger un poème, qu’elle signe Victor Hugo. Et qu’elle date en 1858… Étrange ? Pour le commun des mortels oui, mais pas pour Rachel, qui a le don de voyance. Elle voit tout : le passé, le présent, le futur, ce qu’un homme a caché dans sa poche, ce qui est écrit dans une lettre cachetée…



Elle monte sur scène et on lui fait deviner des choses. Rachel est très humble : elle ne fait pas étalage de son don et en fait volontiers profiter les autres, sans jouer à la star ni au contraire à la victime. Elle peut, donc elle fait.



Mais vient un moment où elle se lasse. Rachel aimerait qu’on lui pose des questions importantes et qu’on s’intéresse à elle en tant que personne et non en tant que bête de foire. Jusqu’au jour où un évènement que personne n’attendait se produit.



Beaucoup plus tard, à notre époque, une metteuse en scène monte un spectacle à partir du personnage de Rachel. Son histoire trouve ainsi un écho contemporain alors qu’elle était vouée à être oubliée.



Le personnage de Rachel est touchant. C’est une femme très douce, qui malgré le succès de ses représentations et les invitations chez des personnalités garde un mode de vie modeste dans sa chambre meublée au dernier étage. Son compagnon est dans le même état d’esprit qu’elle et ne veut d’ailleurs pas savoir s’il est promis à un brillant avenir d’écrivain.



J’ai beaucoup aimé l’histoire jusqu’à ce qu’arrive l’époque contemporaine, qui ne m’a pas semblé utile.



Malgré une partie finale qui ne m’a pas convaincue, j’ai passé un très bon moment avec cet album, qui m’a aussi graphiquement séduite.
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