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Citations de Anton Tchekhov (1344)


Tous avaient un beau passé et un bien mauvais présent; du passé, tous, jusqu'au dernier, parlaient avec enthousiasme, du présent, presque avec mépris. Le russe aime évoquer ses souvenirs, mais il n'aime pas vivre; Iégor ignorait encore cela, et, avant d'avoir fini sa soupe, il était déjà profondément convaincu qu'autour de la marmite étaient assis des hommes que le sort avait outragés et traités sans justice.(La Steppe)
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[...] ... Durant le repas, les langues se délièrent.

- "La montre, l'argent et le reste ... tout est intact," dit Tchoubikov. "Aussi vrai que deux et deux font quatre, le vol n'a pas été le mobile du meurtre.

- Il a été commis par un homme cultivé," intervint Dioukovski.

- Qu'est-ce qui vous fait tirer cette conclusion ?

- C'est l'allumette suédoise ; les paysans de cette région en ignorent l'usage. Il n'y a que les propriétaires terriens qui s'en servent, et encore pas tous. Du reste, soit dit en passant, le meurtrier n'était pas seul, ils étaient trois au minimum : deux pour le tenir, le troisième pour l'étouffer. Kliaouzov était vigoureux, et les meurtriers le savaient sans doute.

- A quoi pouvait lui servir cette force, si, par exemple, il dormait ?

- Ils l'ont surpris pendant qu'il enlevait ses bottes. S'il était en train de se déchausser, c'est qu'il ne dormait pas.

- Freinez votre imagination ! Vous feriez mieux de manger !

- A mon idée, Votre Excellence," dit le jardinier Efrem, en posant le samovar sur la table, "c'est personne d'autre que Nicolachka qui a fait ce mauvais coup.

- C'est fort possible," dit Psekov.

- Qui est ce Nicolachka ?

- Le valet de chambre du barine, Votre Excellence," répondit Efrem. "Personne d'autre n'aurait fait ça. C'est un bandit, Votre Excellence ! Un ivrogne, un débauché, Reine du Ciel, préserve-nous de ces gens-là ! C'est lui qui portait la vodka au barine, c'est lui qui l'aidait à se coucher ... Qui ce serait, à part lui ? Et puis, si j'ose avancer ça à Votre Excellence, un jour, au cabaret, il s'est bien vanté qu'il tuerait le barine. Tout ça à cause d'Akoulka, une femelle, la femme d'un militaire ... Nicolachka la fréquentait. Mais le barine l'a trouvée à son goût et l'a prise à son service. Alors l'autre, c'est normal, il a vu rouge ... Il est à la cuisine. Il pleure, de ce temps-là, soûl comme une bourrique, et fait semblant de regretter le barine. ... [...]
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[...] ... Marfa s'approcha de l'un des bancs et souleva avec précaution un journal huileux. Sous le papier s'étalait sur un plat énorme un esturgeon imposant recouvert d'une gelée garnie de câpres, d'olives et de carottes. Akhinéïev regarda le poisson et poussa une exclamation admirative. Son visage s'illumina, il leva les yeux au ciel et fit avec ses lèvres un bruit qui rappelait celui d'une roue mal graissée. Après un moment de recueillement, il claqua des doigts et répéta le même bruit avec ses lèvres.

- "Tiens ! J'entends de tendres baisers ! ... Marfa, qui es-tu donc en train d'embrasser ?" dit une voix dans la pièce voisine, et la tête ronde, rasée de près, de Vankine, le surveillant du lycée, se montra dans l'entrebâillement de la porte. "Avec qui es-tu ? Ah - ah - ah ... Parfait ! Avec Akhinéïev ! C'est du joli ! Un grand-père ! Il n'y a pas à dire. En tête-à-tête avec une dame !

- Mais je n'embrasse personne !" bafouilla le maître de maison. "Qui t'a dit ça, espèce d'imbécile ? Je ... heu ... J'ai claqué des lèvres par rapport ... en prévision du plaisir ... En voyant le poisson ...

- Parle toujours !"

Vankine sourit jusqu'aux oreilles et sa tête disparut derrière la porte. Akhinéïev rougit :

- "Diable !" se dit-il. "Maintenant, le misérable ira faire des potins ... Il va me discréditer devant toute la ville, l'animal ! ..."

Akhinéiev rentra timidement au salon, le regard en coulisses, se demandant où pouvait être Vankine. Celui-ci se tenait dans une attitude avantageuse, près du piano, et murmurait quelque chose à l'oreille de la belle-sœur de l'inspecteur qui riait à gorge déployée.

- "Il parle de moi, la peste soit de lui !" pensa Akhinéev. "Et l'autre prend ce qu'il lui dit pour argent comptant ! ... Elle rit ... Seigneur Dieu ! ... Les choses ne doivent pas en rester là ... Non ... Il faut que je m'arrange pour qu'on ne le croie pas ... Je leur parlerai à tous et c'est lui qui passera pour un imbécile, avec ses cancans ! ..." ... [...]
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[...] ... A minuit, je passai devant le salon et glissai un coup d'œil à travers la porte. Le nouveau marié, un jeune pasteur à jolie tête blonde, était assis devant une table, un Evangile à la main. Il expliquait quelque chose à une grande Anglaise maigre. La nouvelle mariée, jeune, svelte, ravissante, assise à côté de lui, ne détachait pas ses yeux bleus de la tête blonde de son époux. Un grand vieillard obèse, roux, au visage repoussant, arpentait le salon : c'était un banquier anglais, dont l'épouse s'entretenait avec le jeune pasteur.

- "Les pasteurs, ça parle des heures !" pensai-je. "Il n'aura pas fini avant l'aube."

A une heure, mon père vint vers moi et me tirant par la manche me dit :

- "C'est le moment ! Ils ont quitté le salon."

En un clin d'œil je dévalai l'escalier et me précipitai vers la fameuse paroi. Entre ce mur et les flancs du navire, il y avait un espace ruisselant d'eau, rempli de suie et de rats. J'entendis bientôt le pas lourd de mon père qui se heurtait en jurant aux caisses et aux bacs à pétrole.

A tâtons, je trouvai mon ouverture et enlevai le petit morceau de bois rectangulaire que j'avais mis si longtemps à scier. J'aperçus alors une mousseline fine, légère, à travers laquelle me parvenait une lumière rose et douce. En même temps que cette faible lueur, un parfum à la fois suffocant et agréable effleura mon visage brûlant ; c'était, sans doute, le parfum d'une chambre à coucher aristocratique ... Pour voir l'intérieur de la chambre, il fallait écarter la mousseline des deux doigts - ce que je m'empressai de faire. ... [...]
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Ah, qu'ils savent peu de choses ceux qui n'ont jamais aimé !
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Ca va de travers dans cette maison. Votre mère déteste tout, excepté ses brochures et le professeur ; le professeur est sur les nefs, il ne me fais pas confiance, il a peur de vous ; Sonia en veut à son père, m’en veut à moi, et ne me parle plus depuis déjà deux semaines ; vous détestez mon mari et méprisez ouvertement votre mère ; moi, je suis sur les nerfs, et, aujourd’hui, j’ai failli pleurer une bonne vingtaine de fois… Ca va de travers dans cette maison.
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J'existe dans ton imagination, et ton imagination est une partie de la nature, donc, j'existe aussi dans la nature.
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Les forêts russes retentissent de coups de hache. Des milliards d'arbres périssent. Les tanières des bêtes sauvages, les nids des oiseaux se vident ! Les rivières s'ensablent et se dessèchent. Des paysages merveilleux disparaissent pour toujours, uniquement parce que l'homme paresseux n'a pas l'idée de se baisser et de ramasser le combustible à ses pieds !

(Oncle Vania)
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Ces jours-ci, j’ai lu le journal d’un ministre français, un journal écrit en prison. […] Avec quelle exaltation, quelle joie, il évoque les oiseaux qu’il voit par la fenêtre de sa prison, lui qui n’y faisait pas attention auparavant, quand il était ministre. A présent qu’il est en liberté, bien sûr, c’est comme avant, il ne fait plus attention aux oiseaux. […] Le bonheur, nous ne l’avons pas, nous ne l’avons jamais, nous pouvons seulement y rêver.

(Les Trois Soeurs)
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Dans l’homme tout doit être beau, la figure et le vêtement, l’âme et les idées. Elle est belle, il n’y a pas à dire ; mais… elle mange, boit, dort, se promène ; elle nous enchante tous par sa beauté… et c’est tout. Elle ne connaît aucune obligation ; elle laisse les autres travailler pour elle…
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Irina : Oh, comme je rêvais d'amour, j'en rêve depuis si longtemps, jour et nuit, mais mon âme est comme un piano précieux qui serait fermé à clé, et la clé est perdue.
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L’activité spirituelle est la vocation de tout homme, ainsi que la recherche constante de la vérité et du sens de la vie. Débarrassez-les du travail animal, grossier ; faites qu’ils se sentent libres, et vous verrez quelle dérision sont, en somme, vos petits livres et vos petites pharmacies de rien du tout !
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Le but le plus élevé et le plus sacré d’un homme cultivé est de servir son prochain. Nous tâchons de le servir comme nous pouvons. Cela vous déplaît, mais on ne peut pas contenter tout le monde !
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On peut chercher sa pareille en plein jour avec une lumière, et, pourtant, savez-vous, je commence à être un peu inquiète. L’école, les pharmacies, les livres, tout cela est bon ; mais pourquoi le pousser à l’extrême. Elle a près de vingt-quatre ans ; il est temps de songer sérieusement à soi. Avec les livres et les pharmacies on ne remarque pas que le temps passe... Il faut se marier.
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Quand tout le monde est gai et très gentiment habillé, et que l’on sait que tout ce beau monde bien portant et bien nourri, ne fera rien de toute la journée, on souhaite que cela dure ainsi toute la vie.
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Il n’y a rien de plus effroyable, de plus outrageant, de plus angoissant que la platitude.
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Ce n’est que dans le malheur que l’on peut comprendre combien il est difficile de maîtriser ses sentiments et ses pensées.
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Seuls sont sincères les sauvages et les animaux. Du moment que la civilisation a apporté dans la vie un besoin de confort du genre de celui qu’est la vertu des femmes, il n’y a plus place pour la sincérité... Parfaitement...
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Quand on est bien, on ne sait pas s’en rendre compte !
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Combien plus heureux sont les touristes, vieux et jeunes, qui, n’ayant pas assez d’argent pour vivre dans les hôtels, habitent n’importe où, jouissent de la vue de la mer du haut des montagnes, couchés dans l’herbe, vont à pied, voient de près les bois et les villages, observent les coutumes du pays, entendent ses chansons et s’éprennent de ses femmes...
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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