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Critiques de Antonio Ungar (68)
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Eva et les bêtes sauvages

Une histoire inspirée de faits réels mais qui ne fait pas rêver ! En effet la Colombie comme d'autres pays d'Amérique du sud a une réputation sulfureuse et ce n'est pas ce livre qui va nous inciter à aller y faire du tourisme.

Un pays de violence, de corruption, de drogues et autres méfaits , que vivent au quotidien ces personnages sympathiques et attachants pour qui on aimerait un avenir meilleur. Malgré cet environnement on passe un bon moment grâce à une écriture fluide qui nous embarque au sens propre comme au sens figuré dans cet univers au bord et sur l'eau.

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Eva et les bêtes sauvages

Novembre 1999. Une barque sur l'Orénoque. En Colombie, près de la frontière vénézuélienne. Dans cette barque, une jeune femme , Eva. Elle vient d'être touchée par une balle sous la clavicule. Peut être est-ce la fin ?

Qui est Eva et que fait-elle seule dans une barque au fond de la jungle amazonienne ?

Avec ce personnage l'auteur Antonio Ungar nous retrace sur la base de faits réels la décomposition d'un pays et des hommes.

C'est prenant de bout en bout, sous-tendu par une violence de tous les instants.

Eva est une jeune fille de la bonne société colombienne. Bonne Société veut aussi dire alcool, sexe, drogue. Eva est addict à tout. Une descente aux enfers.

Pourtant dans un moment de conscience aigue, elle décide de reprendre en main sa vie, de la risquer pour sauver celle des autres. Et décide de trouver dans son travail d'infirmière le moyen d'être utile au cœur de l'Amazonie, à Puerto Inidira.

La jungle porte bien son nom . Des strates de violence où cohabitent indiens indigènes, colons, mafieux, paramilitaires et guerillos des Farc. Chaque lopin de terre recèle or et cocaïne. La descente au enfers d'Eva prend une autre voie.

C'est un texte dur, noir, puissant et violent. Les bêtes sauvages auront -elles raisons d'Eva ?

Il semble qu'en 2024 malgré l'accord passé entre le gouvernement colombien et les Farc, rien n'est beaucoup changé. La jungle a peur du vide.

Reste néanmoins dans cette jungle inextricable des îlots d'espoir.


Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Eva et les bêtes sauvages

Une jeune femme se retrouve mourante sur une barque à la dérive au fin fond de l'Amazonie. Entre la vie et la mort, elle se demande si les vautours qu'elle voit dans le ciel vont la dévorer...



Cett jeune femme, c'est Eva. Pour changer de vie, cette infirmière originaire de Bogota, a rejoint la jungle de l'Orénoque en espérant y être utile et pour fuir une vie de drogues, d'alcool et de fêtes.



Mais elle découvre la réalité cruelle de cette région du monde : les communautés indigènes démunis, les attaques armées, les enlèvements et la peur permanente. Car les vautours ne sont pas les seules bêtes sauvages qui l'entourent. Les hommes, que ce soient les orpailleurs, les exploitants de ressources minières, les FARC ou les paramilitaires, ayant pour terrain de guerre cette jungle mystérieuse, sont assoiffés et d'une violence extrême. Tout est permis : viols, tortures, meurtres, pillage, coups de machettes... C'est le far West amazonien.



Si ce récit nous décrit une Colombie à feu et à sang, le récit est mâtiné d'une certaine nostalgie et de douceur. La lumière n'est pas absente et parvient à percer le feuillage dense de cette selva inhospitalière.



Le personnage de Eva se découvre peu à peu, au fil des pages. Une femme qui se cherche et qui cherche sa place.



Un très beau texte, où l'espoir reste permis, aussi court qu'intense. Le cadre est superbement planté et les descriptions de la forêt sont incroyables. Les personnages sont attachants malgré leur défauts.



Je recommande cette lecture, même si certains passages peuvent choquer.
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Eva et les bêtes sauvages

Ce roman se présente comme le témoignage d’un journaliste sur les années fin 90 en Colombie. Je n’ai pas rencontré une œuvre littéraire avec recherche de style, d’images etc, mais le récit brutal et sans concessions de la vie d’une jeune femme de la classe aisée de Bogota qui décide un jour de quitter sa vie de fêtes, de souleries et de drogue pour exercer son métier d’infirmière dans le département de Guania en Amazonie, proche de la frontière vénézuélienne.

Accompagnée de sa fille, gamine trop mûre pour son âge, elle côtoie à Inirida, petit port sur un affluent de l’Orinoco, des gens un peu paumés mais qui ont gardé une part d’humanité. Elle décide de s’enfoncer dans la jungle pour apporter nourriture et soins aux Indiens. C’est sans compter sur les trois factions qui s’opposent avec une extrême violence pour l’or que charrie la rivière : les paramilitaires des trafiquants, l’armée, les guérilleros des FARC.

On découvre l’horreur que furent ces années pour les populations indiennes et les petites gens. En prologue, Antonio Ungar donne les chiffres de morts, de déplacés qu’ont engendré ces années terribles. Eva en réchappe. Les vautours et les bêtes sauvages que sont les hommes n’ont pas tué Eva, sa fille et des proches qui quittent ce territoire.

Vingt cinq ans plus tard, Inirida et le lac las Brujas, proche, sont une attraction touristique….
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Eva et les bêtes sauvages

Le roman s’ouvre sur Eva, grièvement blessée qui perd son sang au fond d’une barque, scène qui va servir du fil rouge au récit qui reconstruit le parcours de la jeune femme, son arrivée au poste de santé, en compagnie de sa fille sur les conseils d’un homme, Ochoa, qui désire faire partie de sa vie.



Le poste de santé est tenu par le docteur Andrade, avec les moyens du bord, il voit passer des autochtones de l’ethnie Curripaco dénutris, mourant de faim. La pêche est devenue rare, les crues de la rivière contaminée par le mercure que déversent les chercheurs d’or, les pillages, la mainmise des éleveurs de bétail, leur terre est devenue infertile et leur civilisation en danger.



Dernièrement, alors qu’ils avaient volé trois vaches pour manger, les propriétaires ont torturé et assassiné trois de leurs membres, en prenant bien soin de les exposer pour dissuader toute autre tentative. Bref, comme je dis toujours, « là où l’homme blanc passe, la nature trépasse… »



Eva a fui une vie de débauche rythmée par l’alcool et la drogue, pour tenter de commencer une nouvelle vie en se rendant utile, aux côtés du médecin et elle accepte d’aller aider les Curripacos, leur distribuer de la nourriture, des solutés afin de les réhydrater. Elle s’embarque avec un « marin » au bord d’une Curiara, une embarcation légère, une sorte de canoë.



Mais le voyage va être compliqué, des rumeurs de découverte d’une mine d’or abondante a parcouru la région attisant les appétits, sur fond de lutte entre les FARC, les guérilleros armés, les trafiquants en tous genres. On ne s’explique qu’avec les armes, pistolets mitrailleurs, tortures…



Ce roman, qui est basé sur des évènements réels ayant eu lieu à Puerto Inirida, en Colombie, du 17au 21 novembre 1999, dépeint la violence dans ce pays miné par les exactions, les trafics de drogue et le sort réservé aux populations autochtones. Longtemps après l’avoir refermé, j’ai encore ces images de violence qui me hantent.



Le titre m’a plu car on peut évoquer différentes manifestations de ces « bêtes sauvages » et notamment la bête humaine, peut-être de loin la plus dangereuse.



C’est le premier roman d’Antonio Ungar que je lis et son style m’a plu et donné l’envie de découvrir ses autres livres.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Noir sur Blanc qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur.



#Evaetlesbêtessauvages #NetGalleyFrance


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Eva et les bêtes sauvages

Un texte court mais d'une réelle densité pour le portrait d'une femme, Eva., une jeune infirmière de Bogota et de bonne famille qui est venue s'installer dans la jungle avec sa petite fille. Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres.

Le roman est basé sur des faits réels survenus avant le processus de paix, en novembre 1999, permettant à l'auteur de dénoncer la boucle de violence en Colombie.

L'auteur va nous raconter la vie d'Eva et sa rencontre avec des bêtes sauvages, que ce soient des narcotrafiquants, paramilitaires et guérilleros. Il nous parle aussi d'une région de Colombie, le long de l'Orénoque où on se bat pour la coca, l'or et les armes qui viennent du Venezuela voisin.

A l'image de la belle couverture du livre, édité par les éditions Noir sur Blanc, ce texte parle de violence mais avec poésie, délicatesse. Cette écriture rend les différents personnages attachants.

Un texte superbement traduit par Traduit par Robert Amutio

Evaetlesbêtessauvages #NetGalleyFrance
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Eva et les bêtes sauvages

Une lecture que mon cher Babelio m'a proposée en Masse critique particulière.



Merci infiniment !



Que j'aime les livres papiers. Cette collection propose un papier si doux, si lisse , une police de caractère si agréable à lire… Il est de bien belle qualité.



Je m'égare, mais il est tellement agréable que l'écrin des textes soit aussi soigné, que je me devais vous en parler. Et cette belle couverture avec cette "curiara", cette barque sur une eau si lisse...



Mais passant au fond désormais.



Excellente lecture , percutante et violente où les personnages ne sont en rien épargnés.



La Colombie et toute sa violence. Ce pays où toutes les richesses minières et autres ont fait se dresser les hommes entre eux.



L'auteur est Colombien et son "livre est basé sur des évènements réels qui se sont déroulés à Puerto Inirida, en Colombie, du 17 au 21 novembre 1999."



Nous sommes donc prévenus dès le départ ce n'est pas totalement fictif !

L'histoire d'Eva nous plonge direct au coeur de l'enfer vert qu'est la jungle, mais on va vite comprendre que les bêtes sauvages qui peuplent cet enfer vert, sont les hommes plus que la nature !



J'ai apprécié cette lecture, l'auteur a su en 13 courts chapitres nous conter l'histoire d'Eva et de tous les hommes et les femmes qu'elle croise.



Les violences sont nombreuses et on ne sort pas indemne de cette lecture. Je me suis un peu perdue une fois entre les FARC, l'armée et les para militaires... Mais ça n'a pas gênée ma lecture, c'est de toute façon un véritable imbroglio ce qui se joue dans cette jungle.



L'auteur déroule un fil conducteur qui nous laisse entrevoir un soupçon de lumière... Oui, un tout petit rayon tout fin, qui filtre au tréfond de l'âme humaine. Rayons que filtre la végétation dans la jungle pour faire éclore un peu de vie.



Comment les personnages vont arriver à se construire au milieu de toute cette violence, c'est un bon roman qu'Antonio Ungar a écrit là.



Son écriture frôle l' onirisme et j'ai aimé découvrir tous ses personnages (Ochoa, Andrés, Abril, Andrade, Cindy...) et les relations qu'ils entretiennent dans cette histoire.



Mes voyages littéraires en Amérique du Sud sont de belles découvertes. Ils me plongent souvent dans de la violence mais c'est là aussi ou résident malgré tout un peu d'humanité et de simplicité.



Quant à vous n'hésitez pas à vous plonger dans cette jungle avec Eva et les bêtes sauvages. Vous en ressortirez peut être indemne... Ou Pas !



Ce n'est pas moi qui vais vous le dire !



Il faut parfois prendre quelques risques dans la vie et se plonger dans le sombre pour en sortir de la lumière.






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Eva et les bêtes sauvages

Par la satire, Antonio Ungar entendait se moquer de la politique avec sa République du Miranda, dans son livre Trois Cercueils Blancs. Sous forme de dénonciation indirecte, voilée par une dictature imaginaire, l’auteur était parvenue à un délicat dosage entre méfaits de politiques avides de s’enrichir au détriment des victimes et un humour noir directement infusé par la parodie.



Trois cercueils blancs puisait dans la fiction pour dénoncer une réalité, Eva et les bêtes sauvages, de son côté, se révolte à voix haute : « Ce roman est basé sur des événements réels qui se sont déroulés à Puerto Inírida, en Colombie, du 17 au 21 novembre 1999. »



À Bogota, Eva tombe dans le cercle infernal des soirées qui appellent les drogues.

Le seul moyen de fuir sa vie dissolue, non seulement pour elle, mais aussi pour sa petite fille, Abril, qu’elle laisse des jours entiers aux mains de nounous pour tomber dans une lointaine inconscience, c’est de quitter Bogota.



La destination est toute trouvée : Puerto Inírida une ville proche de la frontière vénézuélienne, localisée dans les Llanos.

Personne ne veut vivre là-bas, dans la jungle, pas loin du fleuve de l’Orénoque - le plus grand d’Amérique du Sud.

Détentrice d’un diplôme d’infirmière elle est embauchée au dispensaire sous la direction du Dr. Andrade. Médecin chef qui a lui-même fait la connaissance d’Ana, et c’est ainsi que se dévoile une galerie de personnages représentant la Colombie.



Pour Ana, fille et soeur (ou nièce ?) de prostituées, il n’existe pas d’autre alternative. Ou peut-être celle de devenir matrone comme La Madrina qui représente la résilience face à la sauvagerie masculine. Andrade c’est l’impuissance de ne pas pouvoir être entendu, de voir des hommes et des femmes et des enfants mourir sans ne rien pouvoir faire pour eux.



Mon avis est en intégralité sur le blog
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Eva et les bêtes sauvages

L’ouverture du roman donne le ton. Eva, jeune infirmière bogotanaise, est blessée et à la dérive dans son canoë dans la jungle de l’Orénoque. Plus haut, les vautours rôdent. La jeune femme lutte pour ne pas perdre connaissance et être à leur merci. Mais ces oiseaux sont-ils le réel danger ? Que s’est-il passé pour qu’Eva finisse ainsi seule baignant dans son sang ?



Je continue mon exploration de la rentrée littéraire d’hiver avec ce court roman de l’auteur colombien Antonio Ungar, que j’ai découvert par la même occasion. Un récit que j’ai apprécié, et j’ai même été surprise de mon intérêt, au vu de la thématique centrale qui aurait pu vite devenir complexe voire ennuyeuse. Mais l’auteur a su la traiter avec une certaine simplicité et subtilité notamment par le choix de différents parcours de vie. Je me suis même attachée à certains personnages. À noter que ce roman est basé sur des évènements réels. Je ne vous cache pas que j’ai eu quelques appréhensions dans les premiers chapitres, avec la peur de me mélanger dans les personnages et leurs histoires. Même si quelques temporalités peuvent rester confuses, nous mettons progressivement en place les différentes pièces du puzzle de vie de chacun qui conduisent aux évènements de la première scène.



Nous sommes à la fin des années 90, dans la petite ville de Puerto Inirida, une région détenue principalement par les FARC et leurs guérilleros. La rumeur court. Il y a de l’or dans le haut Inirida. De quoi déclencher l’intérêt des paramilitaires de Carriazo qui font un véritable carnage. Mais plus loin que l’histoire d’un port et de ses habitants au cœur d’un conflit, il est également abordé le cas des autochtones, les Curripacos, qui meurent de faim dans une jungle appauvrie. Il y a d’ailleurs des scènes terribles…



Mais Eva et les bêtes sauvages, c’est également le récit du renouveau, avec ce personnage d’Eva, une jeune femme aisée de la ville, autodestructrice et consommatrice de tous les excès (drogue et sexe) qui décide de tout quitter, sa fille Abril sous le bras. Vous y rencontrerez également l’amour, l’amitié, et des femmes fortes aux destins entremêlés.

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Eva et les bêtes sauvages

"Eva et les bêtes sauvages" ne vient pas démentir l'image de la Colombie qui est souvent décrite comme un pays où la violence et la corruption sont omniprésentes.

Farcs, guerilleros, paramilitaires narcotrafiquants se battent pour défendre leurs causes. La violence est leur arme et il est bien compliqué pour un lecteur comme moi de s'y retrouver.

Pour rompre avec son addiction à la drogue et ses pratiques sexuelles, Eva décide de partir avec sa fille Abril dans la jungle où en tant qu'infirmière, elle pourra venir en aide à la population.

Elle sera confrontée aux bêtes sauvages que sont les hommes évoqués un peu avant et qui se revèlent bien plus dangereux que bien des espèces animales rôdants et rampants dans la jungle.

J'ai lu ce roman sans me sentir vraiment impliquée dans l'histoire et cette distanciation a eu raison d'une partie de mon plaisir.
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Eva et les bêtes sauvages

"Eva et les bêtes sauvages" est un roman policier brutal et tropical qui s'inspire de faits réels qui ont eu lieu il y a une vingtaine d'années en Colombie (1964-2016).



Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva, une jeune infirmière bogotaise de bonne famille, se vide de son sang. Quelques mois plus tôt, Eva, accompagnée de sa petite fille, Abril, a décidé de quitter la capitale pour la jungle, pensant qu’elle pourrait y être utile, cherchant à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens.



Cependant, en descendant le fleuve pour aider les populations autochtones, la réalité à laquelle elle doit faire face est bien plus sinistre et douloureuse que ce à quoi elle s’attendait : des communautés affamées, des attaques armées éclairs, des enlèvements, et des populations vivant dans une peur permanente. Au cœur d’une ruée vers l’or, les petits villages de jungle se retrouvent pris entre les affrontements des guérillas, des paramilitaires et des trafiquants de drogue. Et ces groupes armés n’ont aucun scrupule à éliminer ceux qui se trouvent sur leur chemin.



Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres.



Je remercie les éditions @Noirsur Blanc et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman percutant.



Le titre est évocateur car ces bêtes sauvages sont incarnées par la gigantesque faune de mâles de l'histoire colombienne récente : les narcotrafiquants, les guérilleros, les politiciens, militaires et policiers corrompus qui sont aux commandes du pays. Eva est une infirmière en quête de rédemption qui cherche à fuir ce milieu malsain en soignant les indigènes. Ce roman raconte ce changement de vie qui va lui apparaitre beaucoup moins paisible que ce qu'elle s'imaginait.
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Eva et les bêtes sauvages

Le lecteur est prévenu d'entrée, le "roman est basé sur des évènements réels qui se sont déroulés à Puerto Inírida, en Colombie, du 17 au 21 novembre 1999". On découvre Eva au début roman, alors qu'elle se vide de son sang au fond d'une barque dans un endroit perdu dans la forêt amazonienne. Un personnage féminin que l'on va apprendre à connaitre alors que l'auteur décide de remonter l'histoire. Eva a un passé trouble dans une grande ville, Bogota. Elle se cherche, a beaucoup consommé de drogues et décide de fuir cette ville. Infirmière de son état, elle se retrouve alors au milieu d'une guerre qui fait rage notamment pour la ruée vers l'or. C'est là que contre toute attente, elle rencontre un homme à la solde des trafiquants du coin, et qu'une histoire d'amour se noue. Cette histoire d'amour contrariée par les affrontements et les tensions ne va pas empêcher Éva de continuer à faire des rencontres et à avancer, au milieu d'un conflit qui va l'amener à puiser au fond d'elle-même des ressources insoupçonnées. Dans cette partie de la Colombie dangereuse, les hommes sont féroces et sans pitié. Au-delà de l'histoire d'amour naissante, Antonio Ungar décrit une palette de personnage qui tente de survivre au milieu de cet enfer. De la Madrina qui tente de gérer une maison close improvisée au fils d'un gouverneur jeune, mais qui ne lâche rien. Pendant ce temps-là, Eva reste le fil rouge du récit. En toile de fond, le conflit colombien ne cesse de faire des ravages et chacun souhaite avoir sa part du butin dans les multiples ressources en jeu. "Eva et les bêtes sauvages" est un roman noir violent, qui donne la parole aux soldats d'une guérilla responsable de nombreuses dérives. Il y a un juste milieu dans ce roman entre les destins individuels et le contexte politique d'une Colombie, qui durant cette période est plus que jamais éloignée d'un processus de paix. Un livre documenté et prenant, avec des scènes qui marquent le lecteur.



Les premières lignes : "Sur une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva se vide de son sang. Dans le sommeil de son agonie, elle se demande si elle atteindra jamais une rive vivante, si son corps sera livré aux bêtes sauvages. Et si elle parviendra à éviter pareil destin à son enfant."
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Eva et les bêtes sauvages

Eva est une jeune infirmière qui parcourt le bassin colombien de l'Orénoque pour aider les autochtones souffrant de la faim et de diverses maladies. Quand nous la rencontrons dans la jungle, au cours du prologue, elle est seule, à bord d'une pirogue qui se laisse porter par le fleuve, à moitié inconsciente, perdant beaucoup de sang. Qu'est-ce qui a bien pu la mener dans cette situation ?



C'est ce que nous découvrons, à rebours, au fil de la lecture de ce bref roman particulièrement percutant, tant par la présence de chapitres eux-mêmes brefs, que par la multiplicité des personnages, des situations, des conflits qui nous sont présentés, et qui nous plongent dans une Colombie sous le joug de la guerre entre les FARC et les paramilitaires, gangrénée dans le même temps par l'omniprésence, de plus en plus insidieuse, des narcotrafiquants - lorsqu'ils ne font pas d'ailleurs partie d'un des premiers camps... -. Le tout donnant lieu à un cocktail plus qu'explosif dans lequel l'on peut, en un rien de temps, devenir un dommage collatéral.



Où les bêtes sauvages ne sont pas celles auxquelles l'on s'attend dans la jungle, en premier lieu auxquelles Eva ne s'attendait sûrement pas en quittant Bogotá et ses tentations pour un cadre de vie plus sain pour sa fille et elle.



Je remercie les Editions Noir sur Blanc et Babelio de m'avoir permis la découverte de ce roman qui, malgré sa brièveté, met bien en évidence toutes les contradictions et problématiques colombiennes, alors même que les FARC ont désormais rendu les armes - mais ils sont les seuls.
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Eva et les bêtes sauvages

Antonio Ungar nous offre un portrait saisissant de la Colombie. Il nous raconte les bêtes sauvages qui rôdent dans un décor somptueux, il nous parle de ceux qui tentent de vivre dans une jungle hostile et luxuriante. Eva, à l'image de son pays, fait les frais des hommes mauvais qui l'entourent, elle est une proie pour leur appétit d'argent et de sang. Son monde est fait de violence et laisse très peu de place à ceux qui espèrent une rédemption.

L'auteur excelle à raconter cette faune tapis dans la jungle et nous offre des scènes saisissantes en pleine nature. L'écriture est très imagée et portée par un rythme nonchalant, comme le fleuve qui transporte le corps blessé d'Eva.

Merci Babelio pour ce voyage sur des itinéraires littéraires que j'emprunte peu.
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Eva et les bêtes sauvages

Eva et les bêtes sauvages d’Antonio Ungar

Dans un port perdu de Colombie, Ochoa qui se dit représentant officiel des orpailleurs, travaille en fait pour deux frères. Il s’occupe de convoyer des barges sur le fleuve et de trafics en tous genres, surtout de l’essence volée. Il sait qu’il est un petit joueur dans le secteur, aussi reste t il à l’écart des gros, des mafieux, des paramilitaires en payant sans discuter taxes et pots de vin nécessaires à son activité. El Gordo Ochoa est amoureux d’Eva, infirmière du village, une fille, Abril, solitaire sans amant, elle va danser seule une fois par semaine. Après un mois de cour assidue et prudente, Eva lui propose un marché: son contrat d’infirmière se termine dans six mois, si d’ici là elle n’est pas amoureuse de lui, elle part avec sa fille, en attendant, ils vivent ensemble. Ainsi commence ce court récit d’Antonio Ungar, écrivain et journaliste colombien.

L’histoire d’Eva est pleine d’alcool de drogue et d’hommes dont elle n’a aucun souvenir. L’arrivée imprévue d’Abril sa fille la remettra d’aplomb mais les sorties, les occasions et retour de l’héroïne la feront replonger avant d’atterrir dans ce coin perdu de l’Orenoque.

Ochoa, Eva et Abril, trio atypique vont tenter de s’extirper de ce bourbier plein de moustiques. Mais ces derniers ne sont rien car on est en pleine guerre entre les FARC, le gouvernement, les paramilitaires au milieu du trafic de cocaïne et d’émeraudes sans compter que le rumeur parle maintenant d’or qu’on aurait découvert près du fleuve.

Un livre intéressant, qui au delà du trio nous rappelle cet horrible conflit qui causa le déplacement de 7 millions de personnes, vit 1 million de morts et 700000 disparus.

Merci à Babelio pour cette intéressante découverte.
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Eva et les bêtes sauvages

Sans Babelio et les Editions Noir sur Blanc, que je remercie, il est quasi certain que je serai passé à côté de ce roman fort intéressant.

Pour nous parler de la Colombie et de ses dérives, Antonio Ungar s’intéresse à Eva, jeune infirmière dans un dispensaire au cœur de la forêt Amazonienne, en proie aux bêtes sauvages qui sont bien plus dangereuses que celles qui se cache dans la luxuriance environnante.

Aux trafiquants d’or, de minerais, de drogue, il faut ajouter la guérilla entre l’armée officielle colombienne et les forces armées du FARC.

Et bien sûr, les premières victimes en sont les civils.

Certaines scènes peuvent déranger par la violence qui s’en dégage, mais ce que je retiens avant tout est la beauté et le courage de certains personnages qui ont appris à vivre chaque jour comme si c’était le dernier malgré la mort qui peut frapper à chaque instant.

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Eva et les bêtes sauvages

C'est sur une image forte que s'ouvre ce roman qui nous transporte en Colombie.

Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva, une jeune infirmière originaire de Bogota et mère d'une petite fille, se vide de son sang. Qu'est-ce qui a conduit cette jeune femme qui a quitté Bogota pour ce coin perdu et dangereux, lieu de trafics en tous genres, pour devenir infirmière dans un dispensaire ?

Alors qu'Eva se vide de son sang et que l'on peut se demander si elle va survivre, l'auteur nous fait remonter le temps pour voir ce qu'il s'est passée. Il dépeint le passé de la jeune femme, son exil, son travail, ses rencontres, ses prétendants, sa relation avec un homme influent, son travail auprès des populations locales affamées et malades ... jusqu'à ce jour fatidique où elle se voit mourir ... seule.

"Eva et les bêtes sauvages" a été inspiré à l'auteur d'un séjour sur ces terres, pas hospitalières. On y voit comment la vie est régit, dans ce lieu au bout du monde, aux confins de la jungle amazonienne, qui sont les chefs. Le langage utilisé par l'auteur est assez cru et parfois l'histoire est confuse. C'est un roman qui nous permet de découvrir une région du globe où la survie est le maître mot.
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Eva et les bêtes sauvages

Excellente découverte que ce roman sorti mi-janvier 2024. Voyage au cœur de la Colombie où les autochtones amazoniens souffrent de la famine, où les FARC affrontent les paramilitaires, où les trafiquants de drogue et les chercheurs d’or s’en mêlent et ou Eva tente de s’en sortir au milieu de tout ça. Un court roman au style parfois un peu confus mais aux scènes explicites et parfois insoutenables. Et ce n’est pas @manonlit_et_vadrouilleaussi qui vous dira le contraire !



Conseillé à celles et ceux qui ont le courage d’approcher la Colombie dans ce qu’elle a de moins lumineux.
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Eva et les bêtes sauvages

Au centre, il y a Eva, qui quitte son père pour l'université d'une autre ville, qui quitte la fac pour les soirées de beuverie et de came, qui quitte la ville pour un port éloigné de ces tentations, qui quitte ce port pour la jungle où son devoir l'appelle.

Autour d'Eva, il y a les hommes, jeunes, vieux, qui la désirent ; il y a les habitants du port, qui mènent leur petite vie ; il y a une maison close aux pensionnaires amicales ; il y a les malades qu'elle soigne (prise d'un sursaut de raison, elle a mis de côté la débauche pour finir ses études d'infirmière) ; il y a les peuplades autochtones qu'elle ne connait pas et qu'elle décide d'aller aider, soigner, nourrir, puisque personne ne s'en occupe ; il y a les politiciens pourris, les guérilleros sanguinaires, les paramilitaires sanguinaires, les trafiquants de drogues sanguinaires, les chercheurs d'or, l'armée. Beaucoup d'hommes pour peu de femmes (Eva, sa fille, les prostituées du bled et une autre infirmière).

Avec autant de monde, l'auteur construit un roman aux facettes multiples. En se focalisant sur Eva, on lit un roman d'initiation, un plaidoyer pour le dépassement de soi, l'engagement, le sacrifice ; une histoire des diverses formes d'amour aussi, maternel ou conjugal. En élargissant le point de vue, on découvre la rivalité entre toutes les factions guerrières (armée, FARC, barbouzes à la solde de la mafia locale), ainsi que les contrastes entre la Colombie urbaine, les localités excentrées, les villages indiens de la jungle. On lit alors un roman d'aventure, de guerre, de suspense et une introduction à l'ethnologie complexe de ce pays.

Cela fait beaucoup. Et en si peu de pages, cela fait trop.

L'impression globale est une superficialité, autant des personnages que des situations. Tout est survolé, rien n'est approfondi. Ce roman manque de chair.

Le seul passage prenant, touchant et instructif correspond au départ d'Eva pour la jungle et ses premières interventions auprès des populations victimes des crues et de la famine. Mais c'est évidemment très court.

Cette brièveté impose aussi à l'auteur un style sec, assez plat et des scènes brusques : les changements de parcours sont brutaux, les dialogues sont froids et mécaniques et, de loin en loin, nous sont jetées à la figure des actes de torture ou des mises à mort, qui semblent totalement gratuites et surgissent juste pour rappeler que nous avons affaire à des brutes (ou des "bêtes sauvages") ; et qu'Eva est au milieu.

Finalement, c'est un roman qui ne m'a pas emporté et qui, à mon sens, aurait mérité des développements plus amples pour porter ses multiples messages.
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Eva et les bêtes sauvages

On rencontre Eva blessée grièvement, prostrée au fond d'une barque, en grand danger. Puis sa vie se déroule, son passage du monde privilégié des villes, à la campagne sous contrôle des Farc et des gangs liés à la drogue.

Je ne connais pas grand chose à l'histoire de la Colombie, je n'avais peut-être rien lu de colombien jusqu'ici, et cette découverte est assez intéressante et agréable, un roman sensible est plein de suspense, avec des personnages attachants, une ambiance totalement dépaysante.

Belle découverte, merci à Netgalley de l'avoir permise !
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Antigone de Jean ANOUILH

D'où le dramaturge a-t-il tiré l'idée ?

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