AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Audrey Pleynet (117)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Naufragés de l'espace

10 ans d'éditions Critic, dix textes ?

Non huit !

Dommage, j'ai préféré les deux qui manquent !



P.-J. Hérault, une trentaine de romans, un vieux de la vieille du space opera, habitué du Fleuve noir, mais inconnu de ma part. Les éditions Critic ont entrepris de rééditer sa bibliographie et pour les 10 ans de la maison, de lui rendre hommage à travers 8 plumes de jeunes talents. 10 ans, 8 textes, va comprendre...

L'occasion pour moi de découvrir les thématiques de l'auteur et peut-être de me frotter à ses oeuvres plus tard ?

Même si l'approche antimilitariste me plait, comme le fait de trouver des voies différentes pour régler les conflits, ou voir son voisin de manière empathique, on reste dans l'ensemble dans le classique du classique. Cela manque de flamboiement, de modernité.

Le point commun des textes : le space opera, et se retrouver "seul" dans l'espace avec comme angle d'approche l'absurdité de la guerre.

J'attendais beaucoup de cette anthologie, de par les noms des auteurs et de ce que j'avais pu lire d'eux, mais je n'ai quasi jamais été entrainé dans les différents récits.





Circuit fermé, de Camille Leboulanger

On entre de plein cœur dans le cœur du sujet avec un naufragé perdu dans l'espace, seul dans sa combinaison spatiale avec pour seul fin, sa fin prochaine. Il se retrouve là après un combat entre les forces terriennes et des renégats à la vision différente sur l'avenir des Terriens.

Sur la thématique de l'absurdité de la guerre et du fait que l'on tourne, toujours en rond, j'ai eu l'impression que l'auteur a brodé son récit par rapport au twist final et que cela manquait un peu de force, de consistance.



Attendre l’aurore, de Emmanuel Quentin

Un vaisseau se fait "attrapé" par ...

Un texte intriguant qui le restera jusque la fin. Cet enlèvement dont ils sont les victimes et l'univers qui s'y attache est très étrange, à tel point que je n'y ai rien compris. Pas mauvais, mais je n'ai pas réussi à voir où voulait m'emmener l'auteur.



La cinquantième, de Marianne Stern

Une pilote vétérante, véritable légende vivante, revient d'une mission qui a falli lui coûter la vie. Sur la station, les remords et la culpabilité d'un autre accident qui a blessé son amour refoulé. Culpabilité, lassitude envers cette guerre qui n'en finit pas et désir d'en finir...

Rien de nouveau sous le soleil, tout cela est bien fleur bleue et n'arrive pas à sortir des sentiers battus du Space opéra et de la SF militaire.



Retour à Altamira, de Thibaud Latil-Nicolas

Un vaisseau rempli de réfugiés demande la permission d'accoster. Refus des autorités qui répondent : partez ou mourrez. L'exécutant des basses besognes refusent les ordres.

Un sujet d'actualité qui semble traiter de manière assez classique mais qui prend peu à peu plus de consistance et prendre des chemins moins balisés. Même si j'ai trouvé cela un peu trop bienveillant, la possibilité d'une société autre qu'inhumaine fait tout de même du bien. Et la fin réserve son lot de surprise.

Bien aimé au final. Et c'est le seul texte "social" qui fait le parallèle avec notre droit d'asile qui devient peau de chagrin.



Les indésirables, de Luce Basseterre

Je connaissais Luce Basseterre par une nouvelle parue chez 1115 éditions. L'occasion d'en découvrir plus.

Un vaisseau en rade à cause de sa propulsion. Un prisonnier étrange. Et une station fantôme.

Construit autour de la révélation, lorsque celle ci arrive, elle atteint son but : elle surprend.

Cependant, comme tout est axé dessus, le lecteur ne peut qu'attendre l'explication pour comprendre mais il reste à mon sens des zones de floues dans cet univers.



Mésaventure, de David Gallais

Un mécano antimilitariste doit dépanner un vaisseau militaire. Choc des générations, choc idéologique pour ce texte légèrement humoristique et invraisemblable.

De l'esprit Pulp avec une pirouette finale qu'on voit venir de loin, mais l'histoire est tellement cocasse que l'on a envie de découvrir le comment.

Assez rare de voir s'affronter dans un même récit bas du front (les bidasses) et mous du bulbe (les anti-militaristes, (mais j'ai lu très peu de SF militaire...).

Au final, j'ai passé un bon moment de lecture, ce qui n'était pas gagné d'avance. Donc bravo à l'auteur.



Le lien, de Audrey Pleynet

Deux ennemis se retrouvent isolés sur le même vaisseau. Deux visions du monde, deux modes de vie différents et cependant, peut être, un lien...

Une belle histoire qui tient le lecteur en haleine pour savoir où est le loup. Mais rien de très original non plus et la chute, bien que m'ayant surprise ne m'a pas fait d'effet wouah. Un peu plus de concision n'aurait pas été pour me déplaire.



Bételgeuse z-1, de Romain Benassaya

Bételgeuse, futur, un chasseur de prime est sur la piste d'une criminelle (?)

En peu de pages, l'auteur arrive à nous créer un univers plausible. Dommage que la fin soit si vite troussée et va à l'encontre de ce que l'on connaissait du protagoniste et de sa psychologie.



Lu dans sa version papier, j'ai un petit conseil à donner aux éditons Critic : certains de vos lecteurs sont vieillissants, leur vue baisse, donc attention à la taille de la police...



Avis réalisé suite à une opération Masse critique Babelio.



Commenter  J’apprécie          143
Ellipses: Recueil de nouvelles de science-f..

D'une manière générale, l'autrice écrit très bien. Il y a beaucoup de rythme et l'on ne s'ennuie pas un seul instant dans ses histoires. Elle est auto-éditée mais a déjà tout d'une "pro" (quand peut-on dire cela ? Tout simplement quand on ne se rend pas compte que c'est de l'auto-édité, pardi !)



1. Les reines… Planet Opera très intéressant qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère agréable de "l'interdépendance de John Scalzi". Une reine dotée de pouvoirs, un palais, des ennemis, un mystère. Tous les ingrédients d'une belle nouvelle comme on les aime avec une fin passionnante.

2. Tu t'en souviendras ? Une fable post-apocalyptique survivaliste pas forcément très originale mais qui vaut bien évidemment le coup d'être lue… jusqu'à la fin !

3. Les questions que l'on pose. Une cyber histoire, portant néanmoins une profonde réflexion sur l'humain et ce qui fait son humanité, comparé aux machines. Un postulat de base à la Minority Report.

4. Dolores. Encore une fois, l'originalité est au rendez-vous et c'est passionnant. L'autrice crée une nouvelle techno et la développe sur le plan humain, sociétal et technique. Il y a tant à dire. De petites incohérences ou non-développements de certaines "branches" rend le tout un peu fragile. Je m'explique : lorsqu'on prend un postulat de base d'une nouvelle (par exemple : une nouvelle technologie), il faut creuser tout ce que cela implique pour éviter que le lecteur ne détecte des erreurs ou lacunes (du genre "mais pourquoi la techno ne peut-elle pas être modulée, c’est-à-dire qu'il y a des valeurs entre tout et rien" ?)

5. Icône. Une histoire sensible et une belle réflexion sur la beauté, un peu façon "black mirror". La fin est assez convenue puisque l'auteur nous laisse deviner ce qu'il va se passer dans le twist final.

6. Alchimistes du rêve. Une histoire très originale, aux limites du fantastique (pourrait-on dire techno-fantastique ?). Nous sommes emportés par la narration et peut-être cette nouvelle, déjà relativement longue, aurait-elle pu être étoffée pour nous donner encore plus de plaisir (description de la société, des personnages)

7. Tu étais pourtant… No comment, c'est assez fort et le final est intéressant.

8. Citoyen + : une histoire comme j'aurais pu en écrire (du moins, au niveau de l'inspiration, cf. ma nouvelle "La Pire" en accès gratuit). De la pure anticipation dystopique, pointant les excès des réseaux sociaux et de l'hyper-connexion, sans oublier les manipulations et populismes. Très bon exemple (gratuite sur Amazon) pour débuter avec l'autrice.


Lien : https://pdefreminville.wixsi..
Commenter  J’apprécie          131
Rossignol

Lointain futur, espace profond, nous dit la 4ème de couverture. C'est un bon résumé si on peut résumer ce roman foisonnant et abscons, que ceux qui aiment se perdre vont adorer. La science-fiction est faite pour explorer ces futurs mystérieux. Une station orbitale rassemble toutes les races connues de l'univers, grâce à sa technologie qui assure les températures, environnements, gravité pour chacun. Les Humanias (nous !) cohabitent avec les Spi, les Has, les Murayabé, etc. Certains sont invisibles, on sent leur caresse chaude sur la peau, d'autres ont la peau rouge, des antennes, ondulent, pratiquent la télépathie. Mais les divisions couvent, certains veulent la mort de cette station. Une femme native du lieu va tout tenter pour la sauver. C'est passionnant quand la science-fiction va aussi loin, prend des risques,et nous restituent des histoires qui vont au delà de l'imagination. Je me suis échappé comme rarement. A lire.
Commenter  J’apprécie          120
Rossignol

Rossignol est une novella qui est immense par son contenu et sa richesse. Elle contient l’univers dans son ensemble et propose une société multiple et utopique avec ses failles et ses échecs mais aussi son espoir un peu fou. C’est un texte impressionnant par sa densité jamais contraignante. Un grand titre de la collection.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
Commenter  J’apprécie          120
Rossignol

La science-fiction à sa plus haute puissance spéculative et poétique, lorsqu’une station orbitale géante, melting pot des espèces spatiales, devient le lieu d’affrontement clos des haines politiques – et des calculs les plus mesquins – autour du métissage et de la pureté.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/06/09/note-de-lecture-rossignol-audrey-pleynet/



La narratrice est née ici, à bord de la Station, prouesse technologique au sein de cette galaxie où co-existent tant d’espèces intelligentes, parmi lesquelles celle issue, il y a déjà bien longtemps, de la Terre telle que nous la connaissons. Mais ce qui fut jadis un simple avant-poste minier, toutefois particulièrement profitable et donc constitutif d’une gigantesque richesse à partager, est devenu au fil des années tout autre chose : un immense lieu quasiment utopique où génétique et électronique permettent aux peuples de l’espace non seulement de se côtoyer, mais de se mêler véritablement, de se métisser et de s’hybrider, jusqu’à ce que chacune et chacun ne puisse plus, le cas échéant, être désigné(e) et identifié(e) que par la trace « majoritaire » de ses gènes d’origine plus ou moins lointaine. Dans ce brassage qui n’a rien d’une dissolution mais qui attise au contraire, y compris par les voies les plus paradoxales, compréhensions et curiosités réciproques, la narratrice devient qui elle est. Jusqu’à ce qu’elle voie, par le retour des pulsions identitaires, des excuses purificatrices et des replis craintifs mal assumés, son univers se mettre à changer à nouveau, et des situations de moins en moins larvées de « chasse aux sorcières » apparaître dans ce contexte où elles étaient réputées jusqu’alors particulièrement absurdes… La fuite est alors la seule issue apparente. Mais où fuir, dans un cas pareil ?



Le motif de la station spatiale comme « point de rencontre » est discret mais ancien en science-fiction. Clifford D. Simak en a fait, avec « Au carrefour des étoiles » (prix Hugo 1964), l’un de ses plus beaux romans, aux côtés du subtil assemblage que représentait son « Demain les chiens ». Au cinéma, la série « Men In Black », sous l’égide de Barry Sonnenfeld et avec l’aide bienvenue de Linda Fiorentino, de Will Smith et de Tommy Lee Jones, en a fourni un aboutissement comique quasiment logique entre 1997 et 2012. Même si entre temps, on pouvait noter par exemple le rôle essentiel de Point Central dans la série de bande dessinée « Valérian et Laureline » de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, à partir de « L’ambassadeur des ombres » (1975), ou, bien sûr, de la télévisuelle « Babylon 5 » de Joe Michael Straczynski, entre 1993 et 1998, la station spatiale géante, appliquée à la rencontre entre espèces spatiales, restait généralement un lieu de co-existence, mais certainement pas un lieu de métissage et d’assimilation à divers degrés toujours variables.



C’est ce défi et cette potentialité de dépassement qu’Audrey Pleynet, dont on avait déjà tant aimé, par exemple, la nouvelle « Entrer en résonance » dans le recueil collectif « Nos futurs solidaires » de 2022, a relevé ici avec un extrême brio. Ce « Rossignol », publié dans la belle collection Une Heure-Lumière du Bélial’ en mai 2023, réalise presque à la perfection l’une des visées spéculatives centrales de la bonne science-fiction, celle qui soumet des préoccupations contemporaines aux cribles et aux filtres d’une situation imaginaire puissante et cohérente. Si la découverte de l’altérité est une figure centrale de la science-fiction, la confrontation aux peurs, aux rejets et aux replis nés de ce constat de différence l’est moins directement – et la mise en place fine et poétique d’alternatives menacées, de combats retardateurs éventuellement désespérés, d’enthousiasmes sincères ou fugaces et d’élans d’ouverture contre vents et marées, tous enchâssés au cœur d’un roman bref, paradoxalement policier, guerrier et étonnamment intense, atteint des sommets de grâce efficace.



On comprendra donc sans peine, à la lecture, que L’Épaule d’Orion ait évoqué « un récit cruel, et un récit qui déborde d’intelligence et de sensibilité » (ici), que Le Culte d’Apophis nous indique qu’il s’agit d’un « roman éblouissant d’intelligence, d’humanisme et d’émotion » (ici) ou que François Angelier, dans Le Monde, signale « un bel exemple de sociologie-fiction et de space opéra poétique » (ici). « Rossignol » s’inscrit d’emblée parmi les lectures centrales d’un corpus science-fictif qui se respecte, et de toute réflexion politique et poétique contemporaine sur ce qui compte.


Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          122
Par-delà l'horizon

Hummmmm, comme c'est bon ce genre de bouquin !



Plein d'auteurs que j'aime, d'autres que je découvre, sur un thème qui m'est cher, la SF !



Je ne vais pas vous détailler chaque nouvelle, mais nous avons franchement des auteurs français qui tiennent la route. Des connus, comme Bordage, Henry ou Soccoro, des moins connus que ce recueil m'a donné envie de découvrir.



Je vous le conseille fortement, ça déchire !!!



Trop bon...
Commenter  J’apprécie          120
Rossignol

Audrey Pleynet est l'autrice française de science-fiction en plein essor. Après un premier roman autoédité sur lequel on pourra faire l'impasse (sans vouloir faire injure à l'autrice), son premier recueil de nouvelles, Ellipses, lui aussi autoédité (merci à Apophis qui a mis la lumière sur ces quelques nouvelles) était beaucoup plus abouti et présageait un avenir radieux. S'ensuit la publication de plusieurs nouvelles dans diverses anthologies. Parmi elles Quelques gouttes de thé a reçu le prix Rosny Ainé. Plus récemment Audrey Pleynet a fait son entrée dans le magazine Bifrost (la référence de l'imaginaire) avec un superbe texte Encore cinq ans. Et aujourd'hui, elle devient la première autrice francophone à être publiée dans la collection Une-Heure-Lumière avec Rossignol.



Dans cette utopie futuriste, Audrey Pleynet met l'humain (ou plutôt les espèces sentientes) au coeur du récit. En effet depuis la Rencontre, les différentes espèces peuplant l'univers vivent en harmonie et c'est sur la Station, un havre de paix, que tout a commencé. Les premiers métissages inter-espèces ont vu le jour, alors que les guerres entre les diverses civilisations stellaires battaient leur plein. Au coeur de la Station, les Paramètres permettent de contrôler les conditions de vie pour que chaque individu plus ou moins métissé puisse vivre de façon la plus optimale possible. Le lieu de liberté par excellence mais malheureusement les vieilles habitudes ont la vie dure et un conflit larvaire explose au grand jour. Deux camps antinomiques s'affrontent, les Spéciens qui prônent le retour aux races pures et les Fusionnistes qui eux, à l'inverse, n'en espèrent qu'une seule, universelle. Et c'est à travers l'histoire de la narratrice pas à cent pour cent humaine que nous allons découvrir les us et coutumes de ce petit monde au bord de l'implosion.

Rossignol est une novella dense, difficile à appréhender. Le lecteur est immergé dans un univers complètement inconnu, le découvre par bribes et dans le "désordre". En effet la construction du récit fait qu'au présent de la narratrice se mêlent ses souvenirs, multiples flashs-back, aussi ingénieux que déroutants. Il faut donc s'accrocher un minimum dans les premières pages avant de se laisser emporter par la plume d'Audrey Pleynet.



Texte sensible, émouvant et intelligent, Rossignol ne tombe jamais dans l'optimisme béat. Bien au contraire Audrey Pleynet construit une utopie qui se révèlera aussi cruelle que somptueuse.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          110
Naufragés de l'espace

Huit histoires composent ce recueil.



Leur point commun est de cibler des vaisseaux en difficulté. Mais chaque histoire est unique et bien ficelée.



J'ai beaucoup aimé lire ce qui s'apparente à des nouvelles à chute.



Nous trouvons un homme perdu dans l'espace avec très peu d'oxygène et qui va voir toutes ses certitudes disparaitre. Un homme voit son engin s'écraser dans un lieu inconnu où tout ce qui vit est réduit aussitôt en esclavage.



Une héroïne dont les exploits de pilote pèsent depuis trop longtemps. Un autre bien décidé à tenir parole auprès de sa femme ou encore, un homme aux pouvoirs étranges.



Ma préférée est "Mésaventure" principalement en raison de la présence de deux varans en tant que personnages principaux ce qui est original et fonctionne bien. Il y a ainsi un mélange d'humour et d'action réjouissant.



Mais toutes étaient intéressantes et notamment "Retour à Altamira" que j'ai lu comme une image à peine décalée de la manière dont nous refusons les réfugiés. Ou encore "Le lien" qui est un appel à l'entraide inter espèces.



Ce qui unit indéniablement ces récits c'est l'écriture, qui a chaque fois bien que différente, arrive à souder sans fausse note, l'ensemble.



Mais c'est aussi les valeurs. Les héros, malheureusement plus d'hommes que de femmes, sont bien souvent seuls mais ils portent des idéaux et sont prêts à se battre et même à perdre pour garder ce qui est important pour eux.



Il ne me reste plus qu'à découvrir l'œuvre de P.-J. Hérault à qui est dédié ce beau livre.



À lire !




Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          110
Noosphère

Pourcentage requis de "Suspension consentie de l'incrédulité" pour apprécier ce roman : bien trop pour moi.

Pourcentage requis de "Pâmoison consentie devant la guimauve sentimentale" : bien trop pour moi



J'ai lu ce texte à cause de sa nouvelle Citoyen+ qui en peu de mots avait réussi l’exploit de poser un univers, deux personnages crédibles et une critique des dérives technologiques. Le tout avec une très belle chute. Alors cela aurait été con de ne pas jeter un oeil à ce roman.



On ne va pas tourner autour du pot, malgré un début prometteur, l'enlisement de l'intrigue et mon emmerdement a vite pris le dessus : des passages capillotractés, une histoire d'amour, et un événement inexpliqué qui reste inexpliqué.

Moi, lorsque l'on me présente une équipe de scientifiques qui arrivent à mettre la branlée et survivre et à des militaires à leur trousse, j'ai tendance à rester perplexe. Qu'en outre, ils connaissent le plan de cadastre de Paris sur le bout de leur doigts, même l'intérieur des immeubles et réussissent à échapper à une armée de drones, de barbouzes et de militaires augmentent très sensiblement mon scepticisme.



Je pourrais vous citer une foule de passages bancals, invraissemblants, irréalistes mais je vais m'arrêter là. Ce livre n'est pas pour moi, pas pour la majorité des lecteurs de SF. (Il pourra cependant plaire au fans de romances et de thriller mâtiné de SF). Malgré un sous texte politique intéressant : les dérives technologiques sur la vie privée et l'acquisition du savoir par tous, le traitement est assez léger. Cela m'a fait penser au livre Le cercle de Dave Eggers

La romance est bien trop présente, il y aura même des bisous sur la bouche !

Bref, j'ai fini ce livre en diagonale pour avoir l'explication de cette noosphère, en vain.

Mais ils s'aimèrent et eurent beaucoup d'enfants...



Audrey Pleynet explique sur son site (https://audreypleynet.wordpress.com/2019/01/04/bilan-2018-et-projets-2019/):

"Citoyen+ a fonctionné dans son but premier : faire découvrir ma plume, mon style et mon côté engagé. Beaucoup de lecteurs sont arrivés vers mon roman Noosphère suite à la lecture de la nouvelle (mais attention Noosphère est bien différent car mon écriture a violemment évolué en quelques années, l’intrigue est plus lente à se mettre en place, les messages philosophiques et politiques sont multiples et explicites et le tout s’apparente pour certains plus à un thriller scientifique qu’à de la SF)"
Commenter  J’apprécie          110
Rossignol

J'ai pas aimé ! Je dirais même plus. J'ai détesté. Et cela pour plusieurs raisons. Mais mon point de vue est à l'image de ce court roman : kaléidoscopique. Et je ne sais pas ce qu'il en pour vous, mais quand je regarde au travers d'un kaléidoscope, je vois un ensemble d'éléments colorés, très jolis, mais qu ne me permettent pas de me faire une idée du paysage que j'observe ainsi.





Voilà mon premier ressenti. Passons maintenant à l'explication.



Sur le rabat de devant, l'éditeur a conclu par ces mots : ...fresque humaniste flamboyante, manière de chaînon manquant entre la Ursula K. le Guin de l'Ekumen et le Iain M. Banks de la Culture...



Le mot flamboyant fait référence à l'éclat d'un beau et lumineux coucher de soleil ou d'un feu de bois vif et clair. Mais avec ce texte, j'ai plutôt eu l'impression d'avoir affaire à, tout au plus, des braises à patate... des braises parfaites pour cuire des pommes de terre sous la cendre. Vous ne connaissez pas ? Essayez. Vous verrez. C'est extra. Bref pas de flamboyance juste un rougeoiement.



La comparaison avec deux grands noms de la SF ne me parait pas plus pertinent. Je n'ai pas lu assez de l'oeuvre d'Ursula K. Le Guin (En fait, un roman et, peut-être, quelques nouvelles) pour faire la comparaison. Par contre, ayant lu tout ce qui est disponible en français du cycle de la Culture de Iain M. Banks, je me permets de dire, que Rossignol n'a rien à voir. Donc Monsieur l'éditeur, — ou dois-je vous rebaptiser M. le bonimenteur ? — la prochaine fois que je m'intéresse à l'une de vos productions, je la fuirai si vous essayez de la fourguer avec ce genre de sentence.



Bon, maintenant que j'ai établi que, selon mes critères, cette oeuvre littéraire est un kaléidoscope sans flamboyance, il est sans doute bon que j'explique un peu plus pourquoi.



J'ai failli abandonner cette lecture deux fois. Dans le premier quart parce que je trouvais qu'il ne s'y passait rien d'intéressant. le journal intime d'une gamine de banlieue tout au plus. Et dans le dernier quart, parce que, à l'opposé, les événements nous tombent dessus sans qu'on ait eu le temps de comprendre pourquoi.



Tout, ou presque, ce passe dans une station spatiale constituée d'un agglomérat de vaisseaux spatiaux de toutes origines, véritable laboratoire sur les capacités des différentes races « intelligentes » de la galaxie à vivre en harmonie — C'est pas gagné. Cette installation est une utopie qui semble destinée à perdurer. Mais là, comme avec l'oeuvre de Jean-Paul Sartre, le diable et le bon dieu, elle a toute les chances de cafouiller. Surtout ! il ne s'y passe pas assez de choses intéressantes pour le lecteur. Et tout à coup nous voilà plongés en pleine guerre civile ! Sans transition... ou à peine.



En fait. Plusieurs heures après avoir achevé ma lecture et pris le temps de réfléchir à ce que j'allais en dire, j'ai vraiment identifié ce qui fait que cela ne me convient pas : extraits de ce qui pourrait être une autobiographie racontés dans le désordre. On passe d'un souvenir d'enfant à une situation présente, puis à un souvenir de jeunesse, pour revenir à un événement présent. Sans qu'à aucun moment il y ait tous les éléments permettant de comprendre la trame générale. Et en ça, c'est très loin de l'oeuvre de Iain Banks.



En bref : Premier et probablement dernier essai de lecture de Audrey Pleynet. On ne m'y reprendra plus.
Lien : https://livres.gloubik.info/..
Commenter  J’apprécie          101
Rossignol

Un vrai coup de cœur que ce titre. Un récit court (forcément c'est chez Une heure lumière) mais dense qui frappe droit au but malgré une structure narrative tout sauf linéaire.

J'ai toujours beaucoup aimé ces histoires de station et forcément de cohabitation, de mixité qui permettent une vrai réflexion sur le vivre ensemble, mais quand on y intègre une composante supplémentaire comme le métissage, la puissance du questionnement en est décuplé.

Il y a des moment assez durs, d'autres très tendres, les émotions sont là et traitées avec beaucoup de justesse, de finesse et de sensibilité. Donc ben coup de cœur c'est simple.

Et une autrice de plus à suivre, ainsi qu'une collection à regarder d'encore plus près s'il nous sortent régulièrement des pépites de ce genre (j'en ai déjà repéré quelques unes que j'avais raté).

Commenter  J’apprécie          103
Rossignol

Qui a dit que la hard SF était un genre dépourvu de sentiments ? Certainement pas Audrey Pleynet. Avec son court roman, Rossignol, elle signe un texte exigeant dans sa forme, mais débordant d’émotions et capable de toucher sa lectrice à plusieurs niveaux.

Le cadre de Rossignol n’est pas sans rappeler celui d’un autre titre de la collection Une Heure-Lumière, La Millième Nuit. Comme pour le précédent, l’histoire se passe dans un futur lointain où l’Humanité s’est répandue dans les étoiles et s’est transformée. Elle y a vécu la Rencontre avec plusieurs autres espèces extra-terrestres. De conflits en guerres, les différentes formes de vie se sont hybridées pour tirer des avantages militaires en volant certaines capacités génétiques de leurs ennemis. Las, des déserteurs de différents camps se sont installés à bord d’une station : un habitat spatial adaptant en permanence son environnement aux personnes vivant en son sein et permettant les mélanges biologiques les plus étranges. Des générations plus tard, la paix revenue, la narratrice de Rossignol est née sur la station. Majoritairement humaine – mais avec tout de même 18 % de gènes aliens, elle s’est toujours sentie à son aise dans le melting-pot de la station : écailles, fourrures, plumes, tentacules, membres surnuméraires ou corps quasi impalpables, ses amis et amours ont des formes diverses et des talents dont elle ne dispose pas forcément. Las, l’idéal de la station touche à sa fin et les conflits raciaux vont éclater, forçant la narratrice à choisir un camp, pour elle et son fils.

Audrey Pleynet ne nous expose pas linéairement cette situation. Ce serait trop facile. Par le biais de son personnage, elle nous met au cœur de l’action et nous promène dans le temps : de l’enfance de la protagoniste à ses premières années dans la vie adulte, de mère et de combattante. Le tout en sautant allégrement entre les époques suivant les besoins du plaidoyer-témoignage de la narratrice. Et même si, en raison de son ascendance principalement humaine, celle-ci ne peut pas voir l’invisible, accéder aux pensées ou aux souvenirs d’autrui comme d’autres habitants de la station, elle fait preuve d’une compréhension des sentiments qui nous la rend attachante, et qui donne un tour encore plus tragique à son destin.

De la présentation des différentes formes de vie et de leur capacité aux relations interpersonnelles de sa narratrice en passant par le fonctionnement de l’habitat et la naissance du conflit, avec Rossignol, Audrey Pleynet explore en peu de pages énormément de pistes différentes, sans en négliger aucune. Que vous soyez nostalgique de Babylon 5 ou de Deep Space Nine, que vous recherchiez une intrigue politique sur la fin (?) d’une utopie ou que vous préfériez une exploration des sentiments en milieu spatial, vous y trouverez forcément de quoi vous satisfaire
Lien : https://www.outrelivres.fr/r..
Commenter  J’apprécie          100
Ellipses: Recueil de nouvelles de science-f..

Si je lisais autrefois, dans mes jeunes années de lectrice SF, beaucoup de nouvelles du genre (j’ai d’ailleurs conservé des volumes qui font maintenant figures de collectors en matière d’anthologies), j’ai depuis eu tendance à les délaisser au profit des romans et c’est dommage parce que, chaque fois que j’y reviens, je me rends compte que j’aime toujours autant ce format.

Les bonnes critiques dont il fait l’objet m’ont ainsi donné envie de lire le recueil autoédité d’une auteure française, Audrey Pleynet, et j’ai donc embarqué à la découverte des huit nouvelles qu’elle nous propose dans ses « Ellipses ».



Les reines de Cyanira (32 pages)

Sur la planète Cyanira, les reines héritent du pouvoir mais aussi d’un don, celui d’Ealdas, qui leur donne la faculté de l’exercer sans difficulté. Mais ce don, la jeune Shyrel n’en possède qu’une trace infime, tout juste est-elle capable de discerner ceux qui lui mentent. Comment, dans ces conditions, va-t-elle exercer les fonctions qui viennent de lui échoir à la mort de sa mère, alors que la planète Oaken continue à menacer ses intérêts ? Les talents qu’elle a cultivés jusque-là semblent bien dérisoires quand elle se sait incapable de contraindre quiconque par la seule force de son esprit …

Une nouvelle que j’ai aimée car elle nous propulse immédiatement aux côtés d’une jeune fille devant affronter une situation qui la dépasse. Les révélations vont s’enchaîner et nous offrir une image inattendue de la planète Cyanira, avec des contrecoups directs sur le destin de Shyrel. Prenant et surprenant !



Tu t’en souviendras ? (14 pages)

Dans un univers en ruine où elle a appris à survivre en exécutant les contrats qu’on lui donne et en se méfiant de tout le monde, elle a recueilli Vicky, une petite fille abandonnée. Pendant des années, elle s’est acharnée à lui apprendre une à une les règles qui la maintiendront en vie, lui répétant à chaque fois, « Tu t’en souviendras ? ». Mais elle n’avait pas tout prévu …

Elle, c’est la narratrice, qui raconte sur le mode personnel. Récit efficace mais j’ai eu du mal à y croire, même si tous les éléments sont donnés pour.



Les questions que l’on se pose (10 pages)

Plongée au cœur d’une Intelligence Artificielle à laquelle on ne cesse de poser des questions. Au début, l’objet des requêtes est commercial (« les personnes qui seraient susceptibles d’acheter les produits de la marque Nixma ») mais, progressivement, les demandes prennent une autre tournure …

Nouvelle habile imaginant, en poussant le curseur au maximum, les dérives liées aux possibilités que nous offrons en livrant de plus en plus de données personnelles aux serveurs informatiques. C’est bien fichu, un poil trop didactique à mon goût, le message derrière le propos est appuyé (pas assez elliptique).



Dolores (21 pages)

Dériver la douleur vers un autre cerveau, qui la ressentira à votre place et vous soulagera d’autant, c’est possible grâce à la puce Dolores. C’est pour des raisons directement liées à ce qu’elle a vécu que Christine l’a créée et se l’est implantée. Son objectif est de diminuer la souffrance des patients, mais Anne, son associée, voit dans la commercialisation de la puce une opportunité à saisir…

Comme dans « Les questions que l’on se pose », il s’agit de pousser le curseur au maximum pour exposer cette fois les dérives auxquelles une invention comme celle de la puce Dolores pourrait conduire. Nouvelle construite en crescendo, on a la sensation que l’étau se resserre inexorablement autour du personnage principal, Christine, qui a engendré quelque chose lui échappant totalement. Là aussi, j’ai eu un peu de mal à adhérer, l’impression que tout allait trop vite et trop facilement pour servir l’intérêt de l’histoire, sans garde-fous par rapport à ce qui pourrait se passer dans la réalité.



Icône (11 pages)

Arsène est photographe, un photographe qui voile les miroirs, refusant d’apercevoir son propre visage, tant il est laid. Sa petite amie, Roseline, n’est pas très belle non plus. Un jour, pourtant, elle rentre chez eux toute contente : son visage a changé, il ressemble à celui de Kimi, la célèbre chanteuse. Car il est maintenant possible, grâce à un procédé indolore, de modifier facilement les traits de son visage…

On pourrait s’attendre à une suite convenue, en mode dénonciation-du-diktat-de-la-beauté et ravages-de-l’uniformité, mais Audrey Pleynet s’amuse à faire déraper la spirale infernale qu’elle a mise en route avec un contrepied décalé et malin … mais que j’ai trouvé trop saugrenu pour croire à son histoire.



Les Alchimistes du Rêve (24 pages)

Sur une planète envahie par l’océan, la seule possibilité de construire repose sur les couples Alchimistes et Rêveurs-Veilleurs. Sous le contrôle de son Veilleur, le Rêveur a le pouvoir de remonter des blocs de pierre du fond des eaux puis de façonner des bâtiments venant étendre la superficie d’Urumqui, l’île-cité. Mais entre un Rêveur et un Veilleur, comme Kaiden et Raina, le lien ne doit pas être trop fort, pour ne faire courir aucun risque aux constructions entreprises…

Belle nouvelle où je me suis laissée embarquer (et tant pis pour le réalisme), portée par les rêves de Kaiden.



Tu étais pourtant si fier de moi (9 pages)

Elle prend son père à partie, son père qui l’a conçue dans les seuls lieux qu’elle ait connus, des laboratoires souterrains, son père qui était si fier d’elle et qui maintenant semble déçu et se tourne vers d’autres qu’elle …

Texte court et incisif, où le lecteur regroupe rapidement les éléments qui lui sont fournis pour appréhender la situation et ce qui se joue. Une variation bien menée sur un thème classique mais abordé de façon originale. Percutant !



Citoyen + (13 pages)

Alain a adhéré au programme « Citoyen + » six mois plus tôt, en espérant en retirer des avantages matériels significatifs (la possibilité de bénéficier d’un nouveau logement, par exemple). Pour obtenir des points et débloquer ensuite des avantages, il suffit d’obéir aux injonctions de l’application à tous les moments de la journée, que ce soit pour manger ou vivre sainement, poster des photos ou commenter celles des autres, visionner une publicité ou aller voir un film grand public. Si tout est OK, un rond vert s’affiche sur le dos de sa main.

Alain joue le jeu, jusqu’au jour où il rencontre Clara, dont les centres d’intérêt n’ont rien à voir avec les courants mainstream. Hors de question de faire auprès d’elle état de sa condition de Citoyen +, au risque de la perdre. Mais il risque aussi de perdre de précieux avantages !



Citoyen + fustige les dérives du consumérisme de masse et s’amuse à stigmatiser une société qui cultiverait le besoin de reconnaissance au sein du groupe en prônant l’assimilation et la transparence, présentée comme allant de soi (« si vous n’avez rien à cacher, vous avez tout à gagner »). J’ai apprécié le fond critique et la forme, satirique, et j’ai marché … jusqu’au twist final qui m’a laissée dubitative (l’impression que l’auteur l’avait imaginé uniquement pour les besoins de la chute mais sans que ce soit crédible, enfin moi je n’y ai pas trop cru, j’ai trouvé que c’était trop facile).



« Ellipses » propose des nouvelles rythmées et qui, pour une partie d’entre elles, invitent le lecteur à porter un regard critique sur le monde qui l’entoure et les dérives ou dérapages possibles quand il est question de nouvelles technologies ou techniques. A plusieurs reprises, cependant, il m’a semblé que l’auteur forçait le trait, sans se préoccuper de vraisemblance, pour arriver à conclure sur une chute. Ce côté artificiel virant au procédé m’a gênée.

Tout compte fait, ce sont les deux nouvelles les plus déconnectées de nos problématiques actuelles, « Les reines de Cyanira » et « Les Alchimistes du Rêve », qui m’ont davantage séduite, en éveillant mon sense of wonder.



Challenge multi-auteures SFFF
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          100
Ellipses: Recueil de nouvelles de science-f..

Audrey Pleynet est talentueuse : elle excelle aussi bien dans le très très mauvais et le très très bon ! Certains auteurs nous agacent en n'écrivant que des pépites (qui a parlé de Robert Charles Wilson ?), Audrey nous démontre qu'elle est humaine, et cela fait énormément de bien à mon ego !!!



Audrey Pleynet s'est fait connaître il y a quelques années par une nouvelle Citoyen+ et ce recueil en autoédition. Aujourd'hui Le Bélial lui fait confiance en publiant sa novella Rossignol (Prix Utopiales 2023) et son nom circule de plus en plus dans des anthologies. J'avais aussi lu son premier roman Noosphère, que je n'avais pas aimé. Ce recueil avait malgré tout bonne presse, pour une somme plus que modique, quoi de mieux que de s'y plonger avant d'aller observer un rossignol.





Les reines de Cyanira

La reine est morte, vive la reine. Mais cette dernière n'a pas le don de ses aïeuls, ce qui pourrait coûter la vie à son peuple.

Deux manières de commencer un recueil, soit mettre la plus nulle en premier, pour doucement, mais sûrement happer le lecteur dans une progression hyperbolique. Soit commencer par la meilleure histoire et frapper le lecteur par tant de talent. Ayant été très mitigé sur ces reines, j'espère que c'est la première hypothèse qui est la bonne... Même si l'autrice arrive à créer des personnages crédibles, l'intrigue est bien trop convenue et le twist éculé (alors que je suis très bon public ou pour le dire autrement assez con).





Tu t'en souviendra ?

Dans un monde en déliquescence, une tueuse à gages poursuivie par un gang tombe sur une fillette, démunie.

C'est important les leçons de choses, même si apprendre à connaître le fonctionnement du monde est différent d'apprendre à y survivre. Et lorsque l'élève dépasse le maître que se passe-t-il ? Peu de pages, mais l'univers est bien présent, la tranche de vie réaliste. Reste cependant un manque d'émotions pour tout à fait m'emporter.





Les questions que l'on pose

En d'autres temps pas si lointains, les choses étaient assez simples : une dénonciation, la fréquentation d'un lieu de culte, un nom suffisait pour te signaler. Et l'on pouvait s'en arranger, falsifier, les portes de sortie existaient. Mais aujourd'hui dans la même situation, que se passerait-il ?

C'est la question que pose Audrey. Le texte nous met dans la peau d'une IA qui analyse des données. Au début, rien de franchement tendancieux, ce que tu aimes, ce que tu aimerais et ce que tu pourrais aimer. Du marketing 2.0. mais face à l'afflux de bases de données et leur interconnexion, les possibilités de poser des questions et d'avoir des réponses peuvent servir de multiples façons.

Brillant, un texte qui fait froid dans le dos. Brrr





Dolores

Une idée brillante est elle toujours une bonne idée ?

Le bien être des patients, une cause noble. Et l'idée de diminuer leur souffrance en la partageant. Une idée altruiste qui va vite démontrer ses faiblesses et servir les intérêts autres que ceux des malades.

Un très bon texte qui prend de l'ampleur au fil des pages. Peut être juste une seconde partie trop démonstrative, et un peu rapide qui jure avec la sensibilité des premières pages et un final moins réaliste. Mais Audrey parvient à explorer de nombreuses thématiques et conséquences de son idée, c'est déjà pas si mal.





Icône

Arsène est laid et capture la beauté de ce qui l'entoure. Il est photographe. Mais qu'est-ce que la beauté ?

Une fable sur la chirurgie esthétique et la question du beau. La chute est délicieuse.





Alchimistes du rêve

Lorsque le rêve enchante le présent.

Dans un monde, il est possible de façonner son environnement via le couple veilleur alchimiste. L'un rêve, l'autre guide. Un duo excelle, mais ce n'est pas au goût de tous. Tandis que le rêve enchante le présent, l'amour déplace les montagnes. Trop gnangnan comme concept pour moi, j'ai l'impression que l'autrice reste en surface sans aucune thématique spécifique.





Tu étais pourtant si fier de moi

Un manque d'originalité pour moi, dans cet univers post apo ou un "père" s'occupe de sa fille. Sur la thématique du monstre, j'ai déjà lu mieux, cela manque d'épaisseur et d'un twist moins convenu.





Citoyen +

Tous pareils !

C'est par cette nouvelle que j'ai fait la connaissance d'Audrey Pleynet. Qui démontre qu'un texte court peut contenir un univers entier. L'intrusion technologique dans la vie privée, c'est un sujet rebattu, mais l'autrice parvient à le prendre de travers et nous offrir un magnifique twist. Un bijou d'orfèvrerie littéraire.
Commenter  J’apprécie          91
Rossignol

Il est tout en sensations, ce récit. Tout en souvenirs. Tout en équilibre sur le fil de la pensée. Eh oui, car il se retrouve face à la difficile question de décrire quelque chose non pas d'indescriptible, mais de visuellement difficilement imaginable pour les terriens et humains que nous sommes.

.

Imaginez une station peuplée de centaines d'espèces intelligentes venues des quatre coins de l'espace. (Depuis quand ça a des coins, l'espace ?) Toutes ne sont pas bipèdes, très peu sont humanoïdes, certaines ne revêtent même aucun physique palpable, beaucoup communiquent par télépathie, nombreuses sont sensibles à une gravité différente, bref, nous voilà face à une multitude de vies plus différentes les unes que les autres, toutes intelligentes, toutes ayant des besoins pas toujours adaptables aux autres, et pourtant, pourtant, ensemble, elles ont construit la station qui les accueille, les héberge, les fait vivre.

.

L'idée était séduisante.

J'ai aimé essayé de me figurer ces formes de vie, (pas toujours avec succès mais c'est pas grave, c'était agréable quand même), j'ai aimé imaginer la bonté passée qui les a fait s'unir dans cette station perdue au milieu de l'espace (après les coins, voilà qu'elle nous met un milieu à l'espace !), et bien évidemment, j'ai adoré envisager peu à peu, par petites touches d'abord, par événements tragiques ensuite, les problèmes qui s'y accrochent fatalement...

.

Eh oui, pas d'enjeu si tout roule !

Avec en toile de fond, outre la thématique évidente de la tolérance, l'importance de la transmission, répondrons nous à la question : que laissé-je derrière moi, à ma mort ? Les actes minimes sont-ils condamnés à l'oubli ? A quoi bon ? ...

.

Un très bon moment de lecture pour ma part, dans une ambiance un peu irréelle, un peu onirique, un peu volubile.

Commenter  J’apprécie          98
Rossignol

Extrait de ma chronique :



"Dit autrement, la vie commune dans la station est basée sur "la confiance" (page 118) que "les stationniens" ont envers ce mécanisme de régulation ;



et briser cette confiance, simplement pour montrer "à tous qui avait le pouvoir" (page 117), comme le fera, avec sa "suffisance" (page 71) d'Humania, Victor Hondaya, c'est aussi signer la mort de la société elle-même – une leçon que feraient bien de méditer certains politiciens adeptes des articles les moins démocratiques de notre chère constitution...





Cette fin annoncée de l'"utopie" stationnienne (page 62), qui ressemble du reste fort à la Grenade de 1492 telle que la décrit Aragon dans Le Fou d'Elsa (un lieu de cohabitation entre "groupes hétéro-gènes", voir page 46 de Rossignol), c'est la première façon qu'a Audrey Pleynet de mettre à distance l'inévitable angélisme propre à toute description de société idéale (ou quasi, j'y reviens tout de suite)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
Commenter  J’apprécie          90
Par-delà l'horizon

En conclusion, je suis très partagée sur cette Anthologie que j’ai trouvée un peu déséquilibrée : d’un côté, j’ai un petit coup de coeur pour certaines nouvelles (Silène Edgar, Audrey Pleynet ou Ketty Steward) dans lesquelles j’ai su me plonger grâce à leur style d’écriture très plaisant, leur univers développé et leur thématique forte. D’un autre, je n’ai vraiment pas aimé d’autres textes soit parce qu’ils étaient hors-sujet par rapport à la thématique de l’Anthologie, soit parce qu’ils n’ont pas su me séduire. Bref, à vous de vous faire votre propre opinion maintenant!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          90
Anthologie de nouvelles steampunk, tome 1 :..

D’amour et d’acier de Francis Jr Brenet



La révolution industrielle a détruit la Terre et les quelques humains ont réussi à survivre en trouvant refuge sur des îlots flottant dans le ciel. Ce monde parfait a pour nom Olympires dans lequel les privilégiés consomment tout ce dont ils ont envie en échange de quelques battements de coeur. Walter Dickens est l’héritier d’une des plus grandes familles qui a conçu les humainciers, sorte de machines humanoïdes qui besognent à la place des hommes. Il est très épris de Jeanne issue d’une condition inférieure à la sienne mais qu’importe! Il coule des jours heureux avec elle jusqu’à ce qu’elle disparaisse subitement…



J’ai adoré cette nouvelle notamment pour son univers immersif que l’auteur a réussi à mettre en place en très peu de pages. Si le personnage principal n’est pas très sympathique au départ (prétentieux, sûr de sa valeur, consumériste), il connaît une belle évolution en s’enfonçant dans les arcanes de ce monde un peu trop parfait de prime abord. L’écriture est également très agréable et la chute douce-amère est très bien maîtrisée.



Beautés d’Audrey Pleynet



Maureen est une épouse et mère de famille menant une vie morne sans arriver à s’épanouir complètement dans son travail au Secrétariat général du progrès et des inventions. Elle n’a pas vraiment réussi à évoluer ni à faire reconnaître ses compétences par ses homologues masculins qui l’invisibilisent. Alors qu’un jour, elle passe par Oxford Street comme à son habitude pour se rendre au travail, elle décide de franchir le seuil de la boutique Bellamore qui va la transformer du tout au tout…



D’Audrey Pleynet, j’avais déjà lu une autre nouvelle Citoyen+ pour laquelle, j’avais eu un coup de coeur. Là encore, Beautés est un petit chef d’œuvre et il s’agit de mon texte favori du recueil. Il faut avouer que l’autrice possède un très belle plume, très engageante et très fluide. Si je n’ai pas eu beaucoup de mal à m’identifier à Maureen au départ et si je me suis réjouie pour elle lorsqu’elle prend confiance grâce à sa nouvelle apparence, je m’en suis ensuite détachée lorsque j’ai compris qu’elle faisait fausse route. Et en cela, j’ai beaucoup apprécié la critique sous-jacente de notre société et le sexisme dans le monde professionnel : au regard des hommes, il ne suffit donc pas qu’une femme ait des compétences mais elle se doit d’être également agréable à regarder… Maureen, en voulant donc se conformer à ces injonctions, se perd complètement.



L’homme sans rivage d’Emmanuel Chastellière



Erland Nordenskjöld est issu d’une longue lignée de pêcheurs et a grandi sur les rivages de la Russie. Lorsqu’il était adolescent, sa première chasse aux cétacés l’avait complètement traumatisé. Mais poussé par son père et sa communauté, il y a pris goût malgré tout et est devenu l’un des meilleurs de sa génération. Le duc Nikolaï qui dirige la célèbre cité de Célestopol, décide alors de le convoquer sur la lune…



Inutile de vous présenter Emmanuel Chastellière puisque ses deux recueils de nouvelles Célestopol et Célestopol 1922 sont bien représentés sur mon blog. L’homme sans rivage fait donc partie de cet univers et pour celles et ceux qui ne le connaîtrait pas encore, cette nouvelle peut-être une première porte d’entrée. Pour ma part, je n’ai pas été surprise par ce texte car en réalité, je l’avais déjà lu! En effet, j’avais été bêta-lectrice pour Célestopol 1922 et il en faisait partie. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié ce texte pour sa plume évidemment mais aussi pour cet univers que j’adore. Il permet également d’en savoir un peu plus sur la personnalité très complexe d’un de mes personnages préférés de Célestopol : le duc Nikolaï et de ses idées de grandeur. Bref, j’ai passé un bon moment.



Fengshui et vapeur de jade de Romain d’Huissier



En Chine, le maître géomancien Ming Zhi a été mandaté avec sa garde du corps Li Zhan dans la région du Henan, à Caifu. En effet, les travaux de la route qui permettent l’acheminement du précieux jade rouge ont été fortement perturbés par des phénomènes étranges. Lorsque Ming Zhi débute alors son enquête, il se rend compte que ce sont les esprits locaux qui en sont la cause…



J’ai trouvé cette nouvelle uchronique très intéressante car elle permet d’expliquer l’origine de l’énergie steampunk utilisée dans la société chinois qui a supplanté l’Occident. En effet, la découverte du jade rouge a permis de fabuleuses avancées technologiques et de mettre au point des machines très efficaces que ce soit dans les domaines de la guerre (les arbalètes à vapeur, les chars) mais aussi agricole et industriel. L’univers est également très dépaysant grâce à l’emploi de mots chinois et des références à toute une philosophie que je ne connaissais que de nom. Les deux personnages principaux sont également très intéressants et Ming Zhi m’a fait penser à Hercule Poirot.
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          90
Par-delà l'horizon

Un recueil hors norme, où les auteurs se lâchent et donnent libre cours à leur virtuosité. Dix huit auteurs, dix neuf textes, pour explorer des futurs probables ou trop lointains pour les comprendre complètement (certaines m’ont rappelé mes premiers instants de flottements à la lecture de « l’étoile et le fouet »)!

Je n’ai pas tout aimé, mais j’ai toujours été bluffée par la diversité des histoires. Mes préférées restent « la solitude des fantômes » et « Carne ». Et celle de Bordage évidemment « Et le verbe se fit cher ». Tout amoureux des livres ne pourra que frissonner devant l’avenir dépeint ici, où le héros se bat pour continuer mais où l’auteur y paraît bien désabusé… Pour moi un avenir pire que celui de Farenheit.

Dérangeantes, interpellantes, surprenantes. Au final, seule une histoire ose l’extinction totale de l’humanité. C’est assez rare pour être noté !

Et pourtant au fil des pages se tisse une certitude : la vie, elle, continue. Avec ou sans nous.
Commenter  J’apprécie          80
Rossignol

Une très belle plume, un sujet original, un traitement intelligent, on est avec ce Rossignol dans un texte de science-fiction tout en finesse et de grande qualité, comme on n'en croise pas si souvent.



Pas un coup de coeur cependant car il a manqué pour moi une histoire, une vraie, avec quelques surprises et des rebondissements. J'ai eu un peu de mal à m'intéresser jusqu'au bout au récit de cette narratrice qui m'a semblé assez linéaire et attendu. J'aurais trouvé sans doute plus captivant d'alterner les points de vue, et d'être mieux plongée dans les tenants et aboutissants des événements qu'on ne fait tout le long que survoler, ou en tout cas c'est l'impression qui me reste après avoir terminé cette lecture.



Mais rien que pour la très belle écriture, l'atmosphère unique et le thème original développé au fil des pages ('hybridation interespèces dans un futur lointain et ses conséquences), une lecture qui vaut le détour.

Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Audrey Pleynet (398)Voir plus

Quiz Voir plus

Les grands romans français du XIXéme siécle

Quel roman d'Alfred de Musset, adressé à Georges Sand, raconte les amours d'Octave (alias Alfred de Musset) et de Brigitte (alias georges Sand), tirée de l'histoire d'amour des deux écrivains?

Aurélia
Elle et lui
La confession d'un enfant de ce siécle
La coupe de ses lévres

6 questions
804 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}