AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Azouz Begag (245)


Ce n’est pas parce que je n’ai jamais su dire de mots d’amour que je dois en payer le prix toute ma vie ! D’autres en disent à tout moment, mais ne les pensent pas un instant. Moi je n’en dis pas, mais je les pense tout le temps !
Commenter  J’apprécie          460
Le maître a toujours raison. S'il dit que nous sommes tous les descendants des gaulois, c'est qu'il a raison, et tant pis si chez moi nous n'avons pas les mêmes moustaches.
Commenter  J’apprécie          390
« Alors ? dit Moussaoui en me fixant d’un oeil malicieux et plein de reproches.
- Alors quoi ? » fais-je sans me douter le moins du monde de ce qu’il peut bien me vouloir.
Ses yeux se font lance-roquettes et, méprisant, il lâche :
« T’es pas un Arabe, toi ! »
Aussitôt , sans même comprendre le signification de ces mots, je réagis :
« Si, je suis un Arabe !
- Non, t’es pas un Arabe, j’te dis.
- Si, je suis un Arabe !
- J’te dis que t’es pas comme nous ! »
Alors là, plus aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche. Le dernier reste coincé entre mes dents. C’est vrai que je ne suis pas comme eux.
Une terrible impression de vide s’empare de moi. Mon coeur cogne lourdement dans mon ventre. Je reste là, planté devant eux, et, sur mon visage, mille expressions se heurtent, car j’ai envie de pleurer, puis de sourire, résister, craquer, supplier, insulter.
Nasser intervient :
« Et en plus tu veux même pas qu’on copie sur toi ! »
Commenter  J’apprécie          342
Avec Yvon, j'ai appris que les méandres de la mélancolie sont tortueux et que la douleur d'être loin de chez soi ne se mesure pas en kilomètres sur une carte Michelin. C'est une émotion à fleur de peau, un petit vertige de chaque jour qui ronge l'âme, une vague, qui creuse incessamment.
Commenter  J’apprécie          320
Les vieux d'ici rêvent de là-bas,
les jeunes de là-bas rêvent d'ici
leurs rêves se croisent en Méditerranée,
puis se noient. (p. 87)
Commenter  J’apprécie          314
Ce jour-là, une envie de vengeance m'avait gagné. Je rêvais de voir plus tard mon nom de famille en haut de l'affiche pour sortir mon père de l'anonymat, de l'indigénat, et lui rendre sa dignité d'homme libre. La langue française allait devenir l'instrument de ma revanche contre son analphabétisme. (p. 28)
Commenter  J’apprécie          310
Le jour où il m'a sorti que le mot "hospitalité" rimait avec "humanité", j'ai pensé qu'il allait finir poète lui-aussi, comme moi et les retraités chibanis qui ont appris à contempler le goutte-à-goutte de la pluie.

Beaucoup de gens
ne les aiment pas , les migrants,
Et pourtant en chacun d'eux, un poète attend. (p; 99)
Commenter  J’apprécie          260
Les vieux qui ont vécu
se taisent
pour laisser des rêves
aux enfants
qui n'ont encore rien vu.
Ils pleurent la nuit
pour ne gêner personne.
Commenter  J’apprécie          252
Quand on est amnésique, on n'a plus de préjugés sur les gens d'ailleurs, les Autres, les différents, puisqu'on ne se souvient plus de rien. Les Blancs n'ont plus peur des Noirs et les Noirs n'ont plus peur des Blancs. (p. 113)
Commenter  J’apprécie          222
Noël et son père barbu ne sont jamais rentrés chez nous, et pourtant Dieu sait si nous sommes hospitaliers! Jamais de sapin-roi-des-forêts devant la cheminée, de lumières multicolores et d'étoiles scintillantes qui éclaboussent les yeux des enfants, encore moins de crèche avec des petits Jésus et des moutons en chocolat. Rien du tout. Et tout ça parce que notre chef à nous c'est Mohamed. Dans son bouquin, il n'avait pas prévu le coup du sapin et des cadeaux du 25 décembre. Un oubli comme celui-là ne se pardonne pas facilement. On aurait presque envie de changer de chef, du coup, pour faute professionnelle!
Commenter  J’apprécie          220
L'île m'attendait. Dès que le bateau accosta au port, une onde de chaleur me traversa, malgré la pluie qui s'était mise à tomber lourdement, martelant nos crânes, comme pour sélectionner les bons touristes des indésirables, avertissant qu'ici ce n'était pas le soleil de l'île de Porquerolles ou de la Corse qu'il fallait venir chercher, c'était une autre beauté, à mériter. Ici, les nuages n'étaient jamais bleus. (p.14)
Commenter  J’apprécie          190
« Un homme c’est sa parole, disait-il avec solennité. Quand il n’y a plus de parole, il n’y a plus d’homme. »
Commenter  J’apprécie          170
Je suis vivant avec mon stylo en main. Les attaques me blessent, je saigne, je recouds moi-même mes plaies. Je me dis que mon livre, une fois publié sera éternel, lui, au moins : il en rester toujours un exemplaire perdu au fond d’une bibliothèque de quartier, dans quelques siècles.
Commenter  J’apprécie          170
Zola me secoue de nouveau par l’épaule. Elle trouve que je suis trop tête en l’air et que, dans un monde truffé de falaises, c’est une défaillance.
Commenter  J’apprécie          150
Ouessant. Première nuit. J'avais commencé la lecture du seul roman que j'avais apporté, quand une pluie d'abord en biseau, puis en marteaux, s'est mise à cogner sur le toit. Les dieux faisaient une grande lessive d'été. Ils essoraient les nuages à pleines mains. Les fantômes de l'île voulaient nous renvoyer au bled. (...)

J'avais peur que mes filles paniquent sous les rafales, alors je me suis posté devant l'entrée de leurs chambres et j'ai fait le guet une bonne partie de la nuit, une lampe torche à la main.

Des éclairs fluorescents fouettaient le ciel, déchiraient les constellations en mille éclats de miroir, et, quelques secondes après une accalmie suspecte, on entendait des obus qui tombaient autour de notre maison, la bourrasque battait les vitres, inondait les massifs d'hortensias, le nain de jardin ruisselait, son visage flashait sous les éclairs (...)
Commenter  J’apprécie          150
Les regards des vieux se tendent, des larmes roulent sur les crêtes nasales, mon frère Malik me fait la courte échelle, il veut que je voie le prem's les collines qui se profilent au loin, maquillées d'éclats d'or, de lancées d'azur et même de touches roses.
Commenter  J’apprécie          140
Ah ça non, mon fils. Si tu travailles à l'école, c'est pour toi et pas pour moi. C'est ta vie que tu prépares, pas la mienne.
Commenter  J’apprécie          120
Malik invente un poème sur le ciel criblé d’étoiles qui paraît à portée de main. Il clame que c’est un saule pleureur bourré de guirlandes qui pendouillent comme des lucioles pour éclairer les Terriens. Il pense que les étoiles sont des mégots de cigarettes incandescents que les ancêtres partis au ciel balancent à terre pour qu’on ne les oublie pas. Il a lu ça dans un roman grec.
Commenter  J’apprécie          120
Je ne tente pas de la retenir . On ne retient pas un rhinocéros en mouvement . Je finis mon breuvage à la hâte pour aller assister au pugilat .... C'est si étrange de voir des femmes se battre.
Commenter  J’apprécie          120
Cela m'attristera toujours qu'il soit resté analphabète. Savoir lire et écrire ouvre les yeux sur le monde. Quand on ne sait pas, on est un âne . Pauvre papa ! La pelle, la pioche et la truelle l'ont bouffé. Il voulait tout donner au patron par crainte d'être licencié, ensuite prouver aux Français qu'il était gentil, honnête et aussi pauvre qu'eux. Il s'est sacrifié pour m'ouvrir un avenir et me donner un nom propre. (p. 144)
Commenter  J’apprécie          110



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Azouz Begag (1949)Voir plus

Quiz Voir plus

Le gone du Chaaba

A coté de quel fleuve le Chaaba est-il?

La Seine
Le Rhône
La Loire

10 questions
261 lecteurs ont répondu
Thème : Le gone du Chaâba de Azouz BegagCréer un quiz sur cet auteur

{* *}