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Citations de Bernard Quiriny (177)


- Cela ne peut-il pas attendre ?
- Non. En cet instant précis, il est aussi Sartre qu’on peut l’être. Si ça se trouve, d’ici quelques minutes, il aura perdu en sartrité. Il faut le voir maintenant.
J’acceptai, doutant ce pendant qu’un sosie puisse perdre sa ressemblance.
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Le Baron se tut, puis ajouta, péremptoire : « Si la nature avait voulu que nous parlions et mangions tout à la fois, elle nous aurait donné deux bouches. »
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- A vous entendre, on pourrait croire qu’ils créent des disputes artificielles pour le seul plaisir de venir se réconcilier chez vous, à coups de calva.
- Vous plaisantez, mais je me demande parfois si ce n’est pas le cas.
Je haussai les épaules.
- Et le jour où vous n’aurez plus de calva ?
- Ce sera la guerre civile, je suppose.
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Le baron : « Il ne faut jamais perdre une occasion de retomber en enfance. Séjourner dans l’enfance conserve la santé ; je m’y octroie souvent des congés, et voyez : je ne suis jamais malade, je me porte comme un charme.
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Savez-vous, me demanda le baron, ce qu’il s’est passé le 23 mars 1928 ?

- Non
Il n’enchaîna pas.

- Eh bien ?
Eh bien, répéta-t-il (en singeant, consciemment ou non, mon intonation), figurez-vous qu’il n’y a pas eu de 23 mars 1928.
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L’insomnie, disait-il, c’est la vie éveillée qui vous harcèle.
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Bertrand Sombrelieu (1915-1984) : (...) Entre 1940 et 1962, il rédigea une série d'« homonymographies » : c'étaient des biographies d'homonymes de gens célèbres, qu'il faisait imprimer à ses frais et mettait en dépôt chez les libraires en ricanant à l'idée des lecteurs qu'il allait tromper. On lui doit ainsi une 'Vie de Théophile Gautier', cordonnier à Lattes, dans l'Hérault ; une 'Vie de Cambronne', représentant de commerce dans le Doubs ; (...) une 'Vie de Lénine' consacrée à Clément Lénine, employé des chemins de fer belges et membre du Parti communiste à la section de Liège. (...) Son dernier livre paraît en 1975 : 'Bertrand Sombrelieu par Bertrand Sombrelieu' n'est pas une autobiographie mais le récit de la vie de son homonyme, Bertrand Sombrelieu, propriétaire dans les Pyrénées d'un petit hôtel où notre homme allait souvent passer le mois de juillet.
('Quelques écrivains, tous morts')
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« Boulevard Victor Hugo. Baisse de prix pour ce spacieux et lumineux appartement, à 5 minutes à pied du centre-ville. »
Commentaire: 5 minutes? Pour un coureur kenyan?
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Depuis qu'elle était féministe, elle parlait de la Belgique comme d'un pays glorieux et idyllique
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Le béton communiquerait avec le béton. […] Vous imaginez ? Tous les buildings de la planète se concertant pour déclencher la guerre contre l’homme. Du jour au lendemain, ils s’écrouleraient sur nos têtes, des blocs chuteraient du dernier étage, etc. Or, comme la majorité de la population mondiale aujourd’hui vit en ville, agglutinée dans ces immeubles, l’espèce entière serait menacée. (pp.169-170)
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Les villes se droguent à la construction. Les grues innombrables sont des seringues ; le béton, une drogue. Plus la ville se pique, mieux elle se sent. Et pourtant, c'est par là qu'elle meurt.
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Durant les années suivantes, Schnell peignit des dizaines de toiles sur le même principe, qui prenaient vie quand on procédait aux manipulations adéquates. Citons les plus connues :
— Le Chat (1882, huile sur toile, 50 X 50). Un chat de gouttière gris, très commun ; quand un chien passe dans la salle d'exposition, les poils de son dos se hérissent.
— Le Chien (1884, huile sur toile, 50 X 65). Un épagneul ; quand on approche un os de la toile, sa queue bat.
— Paysage (1884, huile sur toile, 100 X 150). Un paysage de campagne à l'automne. Dans le coin supérieur gauche, des oiseaux perchés sur un arbre, qui s'envolent et disparaissent quand on frappe dans les mains. En général, ils sont de nouveau là le lendemain.
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Chaque fois qu’un nouvel ouvrier venait donner un coup de main, M. Paul l’affranchissait sur l’immeuble et lui donnait des consignes de sécurité très strictes. « Ce chantier n’est pas un chantier ordinaire. L’immeuble est, euh… vivant. Et vicieux. Il fait de sales coups. Donc, soyez sur vos gardes. Ne vous aventurez jamais seul dans un recoin ; surveillez les plafonds ; tendez l’oreille ; en cas de bruit suspect, fuyez. Dans la mesure du possible, ne restez pas seul dans les étages. »
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Cette atmosphère de déréliction n’est pas sans rappeler I.G.H., roman de James Ballard, classique des classiques – l’un des rares romans dont on puisse dire, en fait, qu’un immeuble est son personnage central.
I.G.H. : Immeuble de Grande Hauteur, en anglais, High Rise. Ballard met en scène cinq tours gigantesques et luxueuses, de quarante étages chacune, érigées en lisière d’une ville (Londres ?) et ceintes d’un parking. Chacune contient mille appartements. Ces « villes verticales » (titre d’un chapitre) comportent piscines – 10e et 35e étages –, supermarché, marchand de vin, école, etc. Les propriétaires appartiennent à la classe moyenne supérieure : chirurgiens-dentistes, experts-comptables, universitaires, pilotes de ligne, présentateurs de télévision. (En 1974, les présentateurs de télévision faisaient encore partie de la classe moyenne supérieure.) En dépit de cette population homogène, des clans se forment tout de suite dans la tour, par étages : les habitants des étages supérieurs méprisent ceux des étages inférieurs, qui les haïssent en retour. L’ambiance se détériore. Pour ne rien arranger, tout tombe sans cesse en panne – les ascenseurs, l’électricité, la climatisation, le vide-ordures. Bientôt, la guerre civile éclate…
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« Ce n’est pas nous qui choisissons l’endroit où nous voulons vivre, c’est l’endroit qui nous choisit. Quand vous visitez un logement à vendre, c’est en fait lui qui vous regarde. Il se demande s’il veut de vous, si votre bobine lui revient. Un appartement qui ne se vend pas n’est pas un appartement mal fichu, ou trop cher : c’est un appartement difficile, qui peine à trouver chaussure à son pied. »
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- Que remarquez-vous?
- Rien.
- Mais si.
- Ah oui! s'exclame Braque. Elles sont horizontales.
- Exactement. Des fenêtres horizontales, symboles d'une civilisation d'hommes couchés.
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Ce talent qu'a Judith pour magnétiser les masses, pour obtenir toujours des réactions parfaites ! Elle l'a hérité de sa mère qui dirigeait les foules de la voix et du geste, comme une marionnettiste ou une charmeuse de serpents.
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On ne voit rien - ce qui s'appelle rien. Le résultat, c'est que nous n'avons pas vraiment vu la Belgique. Se cache-t-elle pour mieux se dévoiler sous le soleil ?
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Enfilade. "Il faudrait réaliser le rêve de Perec, dans sa Vie mode d’emploi: tomber la façade d’un immeuble (mais moderne, cette fois), sans que les habitants s’en rendent compte, pour les observer. Comme les appartements d’aujourd’hui, type Mayerling, sont tous identiques et superposés parfaitement, avec les toilettes en enfilade pour économiser sur la plomberie, on verrait ce spectacle fascinant de gens qui, littéralement, se chient sur la tête: le résident du quatrième sur celui du troisième, celui-ci sur celui du deuxième, etc. Cela me vient toujours à l’esprit quand j’utilise les toilettes dans un immeuble: j’imagine qu’au-dessus de moi, tout près, le voisin plié en deux, pantalon sur les chevilles, se livre aux mêmes activités honteuses, et que si l’on ôtait d’un coup le béton qui nous sépare tout tomberait droit sur mon crâne." 
Densité. "Je ne sais quel philosophe a dit que la barbarie surgit dans deux types d’endroits: là où la densité démographique est très basse, et là où elle est très forte. 
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- J'ai plusieurs témoignages comparables. Apparemment, tous les dîners et réceptions donnés au Mayerling ont dégénéré de la même façon. Très vite, les copropriétaires n'ont plus osé inviter qui que ce soit.
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