AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Blake Nelson (26)


J'ai compris un truc : on peut changer le cours des choses. On peut réparer ses erreurs. Recommencer sa vie s'il le faut.
Et puis il y a l'irrémédiable, ce qu'on perd à tout jamais. Certaines personnes. Des moments gâchés parce qu'on les a vécus à une époque où on se blindait contre les émotions, faute de savoir s'y prendre autrement.
On ne les voit pas venir, parfois on les ignore quand ils arrivent ; mais plus tard, quand on s'installe dans une certaine monotonie, on réalise à quel point ils étaient importants. On comprend enfin qui a compté dans nos vies, qui nous a fait tel qu'on est.
Commenter  J’apprécie          184
J’ai trouvé un escalier rouillé qui menait au bas du pont. Au fil de la descente, j’ai vu toute le skatepark s’étendre devant moi. Il y avait foule, comme de bien entendu un samedi soir : des skateurs purs et durs, des gonzesses canon, des teufeurs, des mecs faisant les cons ou juste occupés à glander. J’ai senti mon cœur s’emballer dans ma poitrine quand j’ai dévalé les dernières marches. Ce n’était pas une fête de lycéens avec de la petite bière. C’était du sérieux.
Commenter  J’apprécie          120
Il vaut mieux que les garçons ignorent leur pouvoir. Ils paniqueraient sûrement, ils feraient tout capoter.
C'est pourtant à eux qu'on se donne. Pas aux parents, ni aux profs, ni à son "avenir". Non, on se donne toujours à un garçon.
Et on finit par faire de longues promenades au crépuscule en pensant à eux et en se demandant dans quel état ils nous laisseront.
Commenter  J’apprécie          80
« Emploi du temps : réunion d'information médicale sur l'alcool et les drogues, puis séance de thérapie contre l'addiction à l'alcool et aux drogues, et ensuite groupe de parole sur la dépendance à l'alcool et aux drogues. Les sujets ne sont pas très variés. Mais c'est le but. Spring Meadow. Centre de désintoxication. » p.15
« Déjà, comment on peut sortir avec quelqu'un sans avoir bu ? Me demande Trish. / Franchement, ça me dépasse. […] / Je m'imagine à une fête en train de dire aux autres : ''Oh, non, merci, je ne bois jamais de bière'', poursuit Trish. La bonne blague. Je pourrai jamais. » p.28
Commenter  J’apprécie          70
Stewart fait partie du même monde que moi. Il est mon monde. Il est passé par où je suis passée. Il me comprend comme aucune autre personnes ne peut le faire, et ne le fera jamais..."
Commenter  J’apprécie          50
- Regarde-toi. T’es qu’un gros blaireau.
- Je ne suis pas un blaireau, je suis un geek, réplique Martin sans hésiter. Les blaireaux sont maladroits, c’est pathologique chez eux. Tandis que les geeks ont développé une connaissance approfondie de systèmes complexes.
Commenter  J’apprécie          50
A un moment une fille ivre morte entre en titubant et en beuglant. elle se jette sur quelqu'un pour lui mettre des coups de pied. Ses copains essaient de l’arrêter mais elle les cogne eux aussi. Le gérant du bar intervient et le traîne dehors de force. Je la montre à Martin en sirotant mon expresso.
- Tu la vois, elle?
- Ouais.
- C'est moi avant.
Commenter  J’apprécie          40
Le convoi est passé. Il n’y avait pas de fourgon de queue, rien qu’une dernière voiture de marchandises. Je l’ai suivie jusqu’à l’endroit où se trouvait le vigile. Je n’en ai pas cru mes yeux. Face à moi se trouvait un corps humain coupé en deux. Le corps d’un homme qui était vivant à peine trente secondes auparavant.

Il y avait du sang partout. Sur les rails argentés. Sur le gravier à mes pieds. J’ai regardé fixement l’amas sanguinolent, les entrailles qui s’écoulaient sur le ballast. Elles fumaient dans la chaleur du soir.

Et cette puanteur… Lorsque l’odeur de ses entrailles m’a atteint, j’ai eu un haut-le-cœur. J’ai failli vomir.
Commenter  J’apprécie          40
Soudain, dans mon esprit, avec la netteté d’une vidéo qu’on se repasse, j’ai vu le vigile se faire entraîner sous le train. Être plié comme une poupée de chiffon. Puis j’ai vu l’autre image : le corps, écrabouillé, coupé, une moitié entre les rails, l’autre moitié hors des rails. Je me suis assis sur le lit de Jared et j’ai à nouveau fondu en larmes. J’ai chialé un certain temps, étouffé par les sanglots, gémissant, suffocant, puis ça c’est arrêté. Je n’avais plus de larmes. J’étais à court de larmes. Il ne me restait rien.
Commenter  J’apprécie          30
Mais qu'est-ce qu'on était supposé faire avec ce poids ? Une fois qu'on l'avait sur soi ? Etre un homme, tout bonnement ? Prendre sur soi, et puis voilà ? Peut-être bien. Peut-être que c'était là le vrai test. Peut-être que c'était exactement ça qui faisait de vous un homme : avoir la capacité de fonctionner tout en ayant les pires secrets possibles en tête. Ce pour quoi tant d'hommes adultes semblaient si ridicules. Ils n'avaient jamais senti ce poids. Ils n'avaient jamais senti cette responsabilité. Ils n'avaient pas passé le test, n'avaient pas fait leurs preuves : c'étaient des petits garçons en habits d'adulte.
Commenter  J’apprécie          30
De nombreux skateurs parmi les meilleurs le fréquentent, venus de Californie, de la côte Est, de partout. C'est aussi un genre de repaire pour les jeunes de rues. Des tas d'histoires circulent sur l'endroit, entre autres celle d'un skinhead qui s'y serait fait poignarder. Voilà pourquoi ça s'appelle Paranoïd Park. Il y règne une atmosphère de danger et d'inachèvement.
Commenter  J’apprécie          20
C'était ça le blème avec les secrets, ils vous rendaient barje. Réellement. Ils vous isolaient. Ils vous séparaient de votre tribu. Puis ils vous détruisaient. Sauf si vous étiez costaud. Mais alors ce qui s'appelle costaud.
Commenter  J’apprécie          20
Mais était-ce vraiment la liberté ? Avec tout ce noir que je broyais, toutes ces choses qu'il m'était impossible de confier, ou de raconter, à quiconque... N'importe quel lieu pouvait être une prison, je m'en rendais compte, si on n'était pas bien dans sa tête.
Commenter  J’apprécie          20
- A ton avis, d’où vient cette colère ?
Les yeux rivés sur l’ongle de mon pouce, je réponds :
- De mon cerveau malade ? De mon enfance difficile ? Ou peut-être qu’au fond, je suis juste mauvaise de nature ? Qu’est-ce que j’en sais moi ?
Commenter  J’apprécie          20
Elle note quelque chose dans son cahier. Je déteste quand elle fait ça.
- Tu te battais avec des garçons ? me demande-t-elle.
- Parfois.
- Qu’éprouvais-tu quand tu frappais quelqu’un, que tu essayais de le blesser ?
- Vous voulez la vérité ?
- Bien sûr.
- C’était bon.
- Décris-moi plus précisément ce que tu ressentais.
- C’était excitant. Ca me donnait une bonne poussée d’adrénaline.
- Alors, en quelque sorte, il s’agissait d’une autre drogue qui venait s’ajouter à la liste de celles que tu prenais déjà ?
Je hausse les épaules.
- J’imagine.
- Donc, en réalité, tu n’étais pas vraiment en colère contre ces gens ?
- Evidemment que si, j’étais en colère contre eux.
- Mais pas à cause de ce qu’ils avaient fait. C’était plutôt parce que tu avais besoin de cette montée d’adrénaline.
- Croyez-moi, en général, ils ne l’avaient pas volé.

Elle jette son cahier sur le bureau.
- Tu sais ce qu’on dit : quand on rencontre au moins trois cons dans la même journée, soit on n’a pas de chance, soit le con n’est pas celui qu’on pense. A ton avis, c’est possible ?
- Quoi ? Que ce soit moi, la conne ? Non ! Vous plaisantez ?

Elle me regarde fixement.
- Non. J’ai pas de chance, point barre.
Commenter  J’apprécie          20
Et ce n'est pas tout. Une sensation totalement nouvelle s'empare de moi : j'entrevois une timide lueur d'espoir. Peut-être que ma vie n'est pas foutue, en fin de compte. Peut-être qu'elle ne fait que commencer.
Commenter  J’apprécie          10
Ça nous prend une éternité mais le froid ne nous atteint plus. La pluie ne nous dérange pas. C'est comme si on venait d'entrer dans une réalité parallèle où plus rien ne compte, où plus personne n'existe. Nous sommes seuls au monde.
Commenter  J’apprécie          10
- Ta maladie veut t'isoler. Elle veut te couper du reste du monde.
Commenter  J’apprécie          10
C'est si étrange d'être sobre. On est sans défense face aux événements pénibles. On est obligé de tout ressentir. Pas le choix.
Commenter  J’apprécie          10
Un pick-up s'arrête à côté d'une pompe. Un homme en ciré jaune descend et se sert de l'essence. Stewart l'observe tandis que moi, j'observe Stewart. Il a un visage fascinant, beau, aux traits juvéniles, presque enfantins, qui reflètent pourtant une certaine autorité naturelle. Dans une autre époque, il aurait pu être un jeune guerrier ou un pauvre prince banni de son royaume. Mais ici et maintenant, il n'est qu'un ado au "comportement à risque" qui ne parvient pas à trouver sa place dans un monde trop conformiste. p.71
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Blake Nelson (310)Voir plus

Quiz Voir plus

La Passe-miroir 1.Les fiancés de l'hiver

Quel est le tout premier golem d'Ophélie ?

Ses gants
Son écharpe
Ses lunettes
Un miroir de poche

13 questions
930 lecteurs ont répondu
Thème : La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle DabosCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..